« Centre de colonisation - Algérie » : différence entre les versions

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
(généralités)
(Image 1848)
Ligne 14 : Ligne 14 :
L'Algérie semblait un terrain tout trouvé. On sait comment la fermeture soudaine des Ateliers Nationaux provoqua l'insurrection de juin, et comment 11 000 prisonniers furent cueillis par la troupe. De 3 à 4 000 furent aussitôt déportés en Afrique et envoyés au pénitencier de Lambèse<br>  
L'Algérie semblait un terrain tout trouvé. On sait comment la fermeture soudaine des Ateliers Nationaux provoqua l'insurrection de juin, et comment 11 000 prisonniers furent cueillis par la troupe. De 3 à 4 000 furent aussitôt déportés en Afrique et envoyés au pénitencier de Lambèse<br>  


Un arrêté signé de Lamoricière, intervint le 27 septembre, pour signifier aux ouvriers parisiens les conditions auxquelles ils devaient satisfaire, pour être admis dans ces colonies ; adresser une demande à la Mairie de leur arrondissement, avoir moins de 60 ans, obtenir un certificat de bonne moralité et d'aptitude physique. Après quoi les futurs colons seraient transportés aux frais de l'État. A leur arrivée en Algérie, ils recevraient à titre gratuit des habitations, des lots de terre de 2 à 10 hectares, et durant les trois premières années, toutes les subventions nécessaires à leur établissement. A l'expiration de ce délai, maisons et terres deviendraient leur propriété. Les demandes affluèrent, non seulement de la part de chômeurs dans le besoin, mais encore d'ouvriers qui avaient jusque-là gagné convenablement leur vie. Tous ces volontaires de la colonisation étaient surtout séduits par l'attirance du contrat qui leur faisait espérer trois choses précieuses entre toutes : la propriété, l'indépendance et la fortune. Le chiffre des colons, fixé d'abord à 12 000, fut porté à 15 500.  
[[Image:Convois.jpg|thumb|200px|left|Convois 1848]]
 
Un arrêté signé de Lamoricière, intervint le 27 septembre, pour signifier aux ouvriers parisiens les conditions auxquelles ils devaient satisfaire, pour être admis dans ces colonies ; adresser une demande à la Mairie de leur arrondissement, avoir moins de 60 ans, obtenir un certificat de bonne moralité et d'aptitude physique. Après quoi les futurs colons seraient '''transportés aux frais de l'État'''. A leur arrivée en Algérie, ils recevraient à titre gratuit des habitations, des lots de terre de 2 à 10 hectares, et durant les trois premières années, toutes les subventions nécessaires à leur établissement. A l'expiration de ce délai, maisons et terres deviendraient leur propriété. Les demandes affluèrent, non seulement de la part de chômeurs dans le besoin, mais encore d'ouvriers qui avaient jusque-là gagné convenablement leur vie. Tous ces volontaires de la colonisation étaient surtout séduits par l'attirance du contrat qui leur faisait espérer trois choses précieuses entre toutes : la propriété, l'indépendance et la fortune. Le chiffre des colons, fixé d'abord à 12 000, fut porté à 15 500.  


== Les concessions ==  
== Les concessions ==  

Version du 17 janvier 2008 à 08:58


  • Colons, en soulignant que colon dérive du latin colonus habitant non indigène qui cultive une terre

Généralités sur la colonisation

Louis-Philippe ne se préoccupait guère de peupler l'Algérie.
En revanche, la Seconde République, dès ses débuts, remit la colonisation à la mode. Lamoricière en effet était devenu Ministre de la Guerre. A côté de lui, Cavaignac revenu depuis peu du Sud-Oranais, et d'autres membres du Gouvernement, en particulier Lamartine, étaient des colonialistes convaincus. Ajoutons que le nouveau régime avait à résoudre sans tarder la crise économique qui ne cessait de s'aggraver en France depuis des années.
Les progrés de l'industrie avaient attiré dans les grandes villes, surtout à Paris, et au détriment des campagnes, une population trop nombreuses que guettaient le chômage et toutes ses conséquences.

L'ouverture des Ateliers Nationaux, loin de résoudre la crise, l'avait rendue plus sensible, en attirant à Paris de nouveaux bras inutiles.
La solution qui apparaissait alors aux hommes d'État et souvent aux ouvriers eux-mêmes, était de rendre à l'agriculture ces bras dont l'industrie n'avait que faire.
L'Algérie semblait un terrain tout trouvé. On sait comment la fermeture soudaine des Ateliers Nationaux provoqua l'insurrection de juin, et comment 11 000 prisonniers furent cueillis par la troupe. De 3 à 4 000 furent aussitôt déportés en Afrique et envoyés au pénitencier de Lambèse

Convois 1848

Un arrêté signé de Lamoricière, intervint le 27 septembre, pour signifier aux ouvriers parisiens les conditions auxquelles ils devaient satisfaire, pour être admis dans ces colonies ; adresser une demande à la Mairie de leur arrondissement, avoir moins de 60 ans, obtenir un certificat de bonne moralité et d'aptitude physique. Après quoi les futurs colons seraient transportés aux frais de l'État. A leur arrivée en Algérie, ils recevraient à titre gratuit des habitations, des lots de terre de 2 à 10 hectares, et durant les trois premières années, toutes les subventions nécessaires à leur établissement. A l'expiration de ce délai, maisons et terres deviendraient leur propriété. Les demandes affluèrent, non seulement de la part de chômeurs dans le besoin, mais encore d'ouvriers qui avaient jusque-là gagné convenablement leur vie. Tous ces volontaires de la colonisation étaient surtout séduits par l'attirance du contrat qui leur faisait espérer trois choses précieuses entre toutes : la propriété, l'indépendance et la fortune. Le chiffre des colons, fixé d'abord à 12 000, fut porté à 15 500.

Les concessions

Le premier texte posant les règles générales sur les concessions de terres domaniales ainsi que la création des centres de colonisation, est un arrêté de Maréchal Thomas Bugeaud , en date du 18 avril 1841. - C'est le système de la concession gratuite...:

- Le concessionnaire doit résider sur le sol qui lui a été concédé, éléver toutes les constructions utiles pour son exploitation, débroussailler, défricher et planter etc...

- Le titre définitif n'est attribué qu'après l'accomplissement des conditions imposées par le titre de concession.

- Tant que le titre n'est pas définitif, le colon ne pouvait ni vendre ni hypothéquer la terre, en tout cas sans autorisation administrative. La terre ainsi concédée est donc juridiquement inaliénable, par suite insaisissable. - Cet arrêté est modifié et complété par les ordonnances du 21 juillet 1845 et du 9 novembre 1845 , aux termes desquelles les concessions sont accordées par le Roi seul et les acquereurs tenus de payer une redevance. Enfin, on admet la vente aux enchères publiques, la vente de gré à gré après estimation préalable, l'échange.

- Une ordonnance du 5 juin 1847 permet au Gouverneur Général d'accorder des concessions ne dépassant pas 25 hectares.

- En cette matière, il s'agit donc d'un régime protectionniste : protection pour les terres de l'Etat, protection pour le nouveau colon contre les abus des prêteurs.

D'où proviennent les terres domaniales?

1) du Domaine de l'Administration turque, qui comprend notamment des terres confisquées, sequestrées ou prélevées. Ce sont les terres du Beylik.

2) Des propriétés abondonnées par les fonctionnaires et notables turcs fuyant autant les troupes françaises que l'agressivité des indigènes dont ils ont fait, trop longtemps "suer le burnous". Ces terres sont déclarées vacantes et incorporées au Domaine de l'Etat.

3) De la confiscation ou de la sequestration des biens des Indigènes qui combattent l'Armée française.

4) De l'incorporation des terres incultes (forêts, broussailles, marais).

5) des Haboux, sorte de fondation religieuse et ce, en contrepartie de la prise en charge par l'Etat des frais de culte musulman.

Achat des terres

- Sans attendre l'attribution des terres domaniales, des colons acquièrent des terres, propriété individuelle, appartenant à des Indigènes. Les Arabes vendent en effet les terres avec une facilité remarquable, moyennant le paiement d'une rente annuelle peu élevée.
La spéculation s'en mêle, favorisée par l'élément musulman qui ne croit pas à une installation définitive et vend aux Roumis avec l'espoir que ces mêmes terres seront abandonnées et leur reviendront.

le 22 avril 1863 un sénatus-consulte instaure la propriété individuelle chez les indigènes d'Algérie. De ce fait beaucoup vont revendre à des Européens, les terres dont ont les a fait propriétaire. En effet jusque là, la propriété individuelle n'existait pas les terres appartenaient à la collectivité c'est à dire aux Tribus.

- Pour faire échec aux transactions spéculatives et malhonnêtes (sic), le général Berthézène prend le 9 juin 1831, un arrêté déclarant nulle toute transaction sous seing-privé qui ne sera pas libellée dans les deux langues.

  • Extrait tiré de : Il était une fois Koléa... Par Maïtre Albert Porcel (notaire)

Création des villages

En 1848, le peuplement officiel de l'Algérie a démarré avec la création de 42 "colonies agricoles" dont Saint Cloud, Saint Leu et Sainte Barbe du Ttetlat en Oranie, Castiglione, El Affroun et Marengo dans l'algérois, Jemmapes, Mondovi et Guelma dans la province de Constantine.

Entre 1871 et 1895, 248 villages sont crées pour des colons venus de l'Aveyron, de l'Ardèche, des Hautes Alpes, de la Drôme, de l'Isère.

Des habitants de Menton se sont installés à Abbo dans la vallée de la Sébaou
La colonisation officielle s'adresse ensuite aux paysans du Sud de la France ; Les corses en particulier constituent en 1896 le contingent régional le plus important. Des Corses ont fondé Sidi-Merouane près de Ténès
Des Bretons ont crée Herbillon entre Philippeville et Bône Puis viennent ceux des pyrénées Orientales, des Hautes Alpes, de la Drôme et du Gard.
Des natifs du Var sont venus explorer les mines de Gouraya près de Cherchell
Des Alsaciens-Lorrains ont peuplé Haussonvillers, Bou-khalfa d'Alsace, Camp du maréchal, Rouffach ou la Robertsau. Le traité de Francfort qui enlevait l'Alsace et une partie de la Lorraine à la France amène plusieurs milliers d'Alsaciens fidèles à chercher au sud de la méditerranée des terres nouvelles à exploiter.
Les noms des villages créés en Algérie jalonnent cette page d'histoire : Strasbourg , Belfort, Kléber.

Mais la grande nouveauté en cette fin de siècle, c'est le Sahara, cet énorme désert de plateaux pierreux où des caravaniers entretiennent des relations lointaines avec le Continent noir où justement la France s'installe, à Dakar, au Soudan, ou rêve de le faire Tombouctou et au Tchad.

les débuts

Des petits colons : détenteurs de concession de 4 à 12 hectares, tributaires de l'administration pour l'octroi de prêts et de matériel, parfois assignés au rôle de métayers des grands concessionnaires. Les conditions souvent misérables dans lesquelles ils vivaient en faisait une proie désignée pour les maladies, dues à l'insalubrité du climat.

Ceux-là auront connu les marécages où l'on s'embourbe, les ronces impénétrables, l'hostilité des terres, les pillages incessants, les agressions nocturnes, les constructions promises jamais obtenues, les concessions qui n'en étaient pas, déjà occupées ou vendues en multipropriétés, la sécheresse, le froid et les sauterelles, la malaria, la dysenterie, et le paludisme enfin, qui en 1837 en feront périr plus d'un tiers

Liens externes

Carte 1839

Carte colonisation 1839
Colonisation 1839.jpg