Discussion:Spahis

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962

WebSahib 13 fév 2005 à 00:40 (CET) Ne t'inquiétes pas Claude, ces éléments vont être intégrés à l'encyclo !! j'attends de survoler "un peu" la question globale de la présentation et de l'organisation des spahis et des unités annexes à l'armée française. Merci de le rappeller ici.


Turcos= 1er nom donné aux futurs tirailleurs au début de la conquête de l'algerie ; Comme Sipahis qui devinrent spahis et Zouava qui devinrent des Zouaves

Le "TOUG"

Au cours de sa carrière de redoutable sabreur, Yousouf, le "père des spahis", a eu pour monture un magnifique étalon blanc qu'il affectionnait particulièrement . Lors d'un combat, l'animal est tué sous lui .

Voulant garder un souvenir de ce cheval, il lui fait prélever la queue et la fait monter sur une lance qui deviendra son fanion de commandement : le "TOUG" .

A partir de ce moment une queue de cheval sera ajoutée à tous les fanions de commandement des spahis . Au fil des ans, la plupart des unités de cavalerie française adoptera (indûment) cette tradition qui perdure de nos jours .

En règle générale, le fanion et la queue qui l'accompagne sont offert à l'officier quittant son commandement, un fanion neuf en tout point identique au précédent le remplace ...

Ci dessous, le Toug du 1er régiment de spahis lors de l'opération "Tempête du désert" en 1990 en Iraq

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les burnous des spahis

POURQUOI DES BURNOUS DE COULEURS DIFFERENTES POUR LES SPAHIS ALGERIENS ET MAROCAINS http://stockybarka.free.fr/2bgal/img/clai/burnous/burnous.html


La selle arabe (le harnachement des spahis)

Le harnachement des spahis

Le premier arabe qui utilisa un harnachement fut le prophète Ali, parent de Mohamed.
C'était un tapis constitué de six feuilles doubles en feutre, colorées en vert, rouge et bleu : le "TARAR".
Par la suite, ce tapis sera bordé de cuir et de soie rouge

Lorsque les sipahis arrivent en Afrique du Nord ils disposent d'un harchachement turque avec des pommeaux (avant de la selle) et des trousquins (arrière de la selle) très relevés .
Ces excroissances sont destinées à maintenir le cavalier dans sa selle lors des charges ou des chocs frontaux avec ses adversaires.
[[1]] Les étriers au plancher large et vouté et aux parois convexes, permettent au pied d'être solidement calé . Ils sont suspendus à des cordes en laine tressée .
Dans ce Magreb islamisé depuis le VIIème sciècle, les cavaliers locaux utilisent le harnachement arabe et, avec le temps, c'est ce dernier matériel plus facile à trouver, qui remplaçe progressivement l'équipement turque des sipahis.

La selle arabe , modèle 1840

En 1830, lors de leur intégration dans les rangs de l'armée française, les spahis sont équipés d'un harnachement dont l'évolution , jusqu'en 1962, se bornera à quelques aménagements. Le premier modèle fabriqué en série est celui de 1840 .
La selle est constituée :

  • d'un arçon en bois avec deux montants latéraux sur lesquels sont fixés le "KARBOUS" à l'avant et la "GUEDDA" à l'arrière ;
  • à l'avant de l'arçon, deux lanières de cuir permettent de fixer la sangle de poitrail qui interdit à la selle de glisser vers la croupe du cheval ;
  • de part et d'autre des montants latéraux, un anneau permet de fixer les étrivières auxquelles sont suspendus de très larges étriers "ER RKAB";
  • la selle est recouverte d'une mince chemise en "FILALI" qui est un cuir de chèvre ;
  • un épais tapis de plusieurs feuilles de feutre , le "TARAR"est interposé entre le dos du cheval et le bois de l'arçon ;
  • enfin, une sangle qui passe par dessus la chemise de selle vient fixer le tout sur le dos du cheval

La bride se compose :

  • d'une tétière "EL JAM"prolongée par deux montants de bride parallèles équipés latéralement de deux oeillères carrées. L'ouverture des oeillères se régle à l'aide d'un lacet coulissant dans une "demoiselle" frontale en cuir;
  • d'une sous gorge qui se fixe autour du cou du cheval ;
  • d'un mors . Le mors des spahis est un modèle amélioré du mors arabe; les angles sont arondis afin d'éviter les blessures à la bouche du cheval et les montants latéraux racourcis et incurvés limitent la dureté de cet "engin de torture"

"Une traction brutale sur les rennes, amplifiée par la longueur des montants du mors qui font levier et la rigidité de l'anneau qui enserre la machoire inférieure, stoppe net un cheval lancé au galop. Cette efficacité était sans doute nécesaire pour les charges et les corps à corps ou la vie du cavalier dépendait de la maniabilité de l'animal mais ne se justifiait plus et, dès la fin de la seconde guerre mondiale, le mors arabe n'est plus employé que pour les défilés et les parades. En campagne, un simple "filet brisé" le remplace pour le plus grand bien de la bouche des chevaux !"

Si l'on compare cette selle arabe avec une selle française de la même époque il est évident que les cavaliers français disposaient d'un équipement beaucoup plus confortable .
La selle française a une large assise en cuir qui permet de trotter et de galoper assis dans la selle; cette position est impossible avec le harnachement arabe ou le cavalier , à ces deux allures, doit se tenir debout sur ses étriers .
Même au pas , l'arçon de bois de la selle arabe est sans pitié pour les fesses des "BOUJADIS" et seule la pratique permet à cette partie charnue d'acquérir la consistance voulue pour résister à ce dur contact (je le sais....je l'ai vécu!).

L'évolution : le modèle de 1889

L'amélioration de la selle initiale n'a porté que sur des détails qui l'ont rendu plus fonctionnelle.

  • Un sanglon de dégarrottage sur le karbous qui remonte très haut le Tarar et évite les blessures au garot du cheval:
  • un sanglon pour accrocher l'anneau supérieur du fourreau du sabre;
  • trois attaches sur la guedda qui permettent de rouler une couverture à l'arrière de la selle;
  • deux sanglons de chaque côté de l'arçon qui recoivent la sangle et permettent de la régler;
  • une poche en cuir est arrimée du côté gauche; elle contient un jeu de 4 fers de rechange et les clous correspondants;
  • les anneaux portes étrivières sont remplacés par une forte sangle de cuir traversant le bâti de la selle;
  • les étrivières, d'abord en cuir tressé seront vite remplacées par une grosse lanière de cuir.

L'équipement comprend aussi tous les accessoires qu'éxigent de longues chevauchées

  • une saccoche BISSAC en grosse toile écrue s'enfile sur la guedda et contient le paquetage du cavalier;
  • l' "AMARA" , musette en gros cuir, qu'un graissage extérieur rend imperméable est suspendue au kerbous . Elle contient la musette mangeoire garnie d'une ration d'orge, sert à transporter l'eau et à abreuver les chevaux;
  • l'ENTRAVE est utilisée au bivouac pour attacher les chevaux , par un membre antérieur, sur une chaine tendue entre deux piquets Pour éviter les blessures , les chevaux sont entravés alternativement à l'antérieur droit puis à l'antérieur gauche ;
  • le COLLIER D'ATTACHE, remplit la même fonction que l'entrave mais c'est une corde qui est tendue entre deux piquets ;
  • la MUSETTE DE PANSAGE contient les ustensiles nécessaires: bouchon, brosse en soie, étrille, cure pied, peigne en fer et éponge ;
  • le SAC CACHOU, est utilisé lors des opérations nomades sans ravitaillement possible; il contient 8 kilos d'orge de réserve répartis en 2 poches de 4 kilos

Au cantonnement, cet équipement est complété par :

  • un licol d'écurie pour attacher le cheval à son emplacement ;
  • un bridon d'abreuvoir qui est pourvu d'un mors brisé et permet au cavalier de conduire son cheval à ses différents rendez-vous : abreuvoir,visite vétérinaire, ferrage .....

Les fantaisies

Les officiers arabes de spahis disposaient de selles ornementées pour les défilès et les parades.

Bien que très belles, ces selles étaient loin d'égaler celles des riches notables et chefs arabes qui rivalisaient dans le luxe et les ors qui agrémentaient leurs harnachements .

Claude Aïcardi-fev2005