Historique Bou-Haroun - Ville

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Bou-Harroun Nom actuel : ?

Historique

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Histoire ancienne

En 1830, sur le site appelé « Haouch ez Zaouia », il n'y avait que des palmiers nains et des fourrés de câpriers. Les lieux étaient inhabités.

Bou Harroun n’existait pas, la présence de nombreuses koubas maraboutiques dont celle du vénéré «Bou Haroun» située dans un ravin est probablement à l'origine du nom du village.

D'abord simple hameau de Téfeschoun, le village est situé entre ce ravin et celui de Sidi-Hassine, plus-connu sous le nom de «Ravin des voleurs».

L’anse de Bou Harroun était cependant connue depuis l’antiquité pour son corail.

Sous l’occupation turque, pêcheurs espagnols, napolitains et siciliens y pratiquaient la pêche au poisson bleu malgré les eaux peu profondes du rivage qui les contraignaient à pousser leurs embarcations pour prendre la mer et les hâler chaque soir sur la plage pour les mettre à l’abri des vagues déferlantes.

Présence française

Peu après l’arrivée des français des pêcheurs espagnols et de l’île de Minorque, des italiens de Naples et des îles de Procida et d’Ischia s’installent sur la plage et sont rejoint par leurs familles.

A cette époque, l'Algérie se trouvait au confluent de plusieurs courants migratoires.

Dès le 6 juin 1831, Ferrer Jéronomo, originaire de Calpé arrive à Bou-Haroun, les hommes viennent seuls, ils s'abritent à côté de leur bateau, dans de pauvres cabanes de roseaux ou de planches ou parfois dans des grottes.

La sécurité s'améliorant les femmes ne tardent pas à les rejoindre, contribuant à l'amélioration de leur confort ménager.

De nombreuses familles originaires d'Espagne continentale et des îles Baléares, notamment de l'île de Minorque éprouvée par une sévère crise économique, arrivent sur la côte.

Bien connu des Italiens du royaume des Deux-Siciles, le littoral voit arriver des émigrants originaires de la région de Naples et des îles de Procida et d'Ischia dont l'économie était complètement ruinée par le séisme de 1883.

Un membre de la famille Rotolo aurait été le premier à tirer son bateau sur la plage de Bou-Haroun. Il y sera suivi par beaucoup d'autres.

Installés sommairement dans de petites maisons édifiées sur le domaine maritime, peu mobiles, ayant de nombreux enfants et de vieux parents, ces hommes habitués aux caprices de la Méditerranée, à ses redoutables grains accompagnés de grosses pluies orageuses, résistent aux difficiles conditions de vie et de travail sur leurs palangriers.

Deux hameaux : un seul cœur

Deux hameaux voient le jour, l’un sur la falaise « le village Prats » sur la propriété de Monsieur Guillaume Prats, l’autre sur la plage <<Tefeschoun >> habité par les pêcheurs, un peu plus bas , le hameau maritime abritait des pêcheurs originaires d'Espagne et d'Italie dont la plupart ont opté pour la nationalité française.

Leurs enfants font leur service militaire dans la Marine nationale ou dans l'Armée d'Afrique.

Ils constitueront le village appelé Bou-Harroun du nom du Marabout enterré dans une kouba proche.

En 1904, soixante dix-huit familles sont encore indûment installées de façon précaire sur la plage. Beaucoup sont pauvres, mais cette pauvreté n'engendre pas la misère. Les hommes travaillent avec acharnement et en dépit de rudes conditions d'existence, «ils tiennent là où d'autres abandonnent». Ils sont alimentés par un puit et par deux sources, dont l'eau est saumâtre dès que les vagues déferlent sur la plage. Le débit de deux sources captées sur la propriété de M. Prats sera dirigé vers le village par une conduite installée sur sa propriété.

M. Prats s'engage par écrit à autoriser sans indemnité la pose ainsi que tous les travaux qui seront entrepris utérieurement pour l'entretien de cette conduite.

Enfin, ils n'ont toujours pas de port et doivent dès trois ou quatre heures du matin pousser leurs palangriers à la mer et le soir les tirer à terre en rentrant dans l'eau glacée jusqu'à la poitrine.

Pour le préfet d'Alger, ces hommes sont à l'origine d'une ressource et d'une industrie de conserveurs salaisonniers. C'est donc au plus vite «qu'il faut les fixer en leur faisant engager leurs capitaux dans la colonie».

En 1905, trente cinq familles de pêcheurs qui avaient opté pour la nationalité française sont installées sur douze hectares de terres agricoles ; d’autres peuvent acquérir un lot à bâtir sur la falaise et abandonner leur installation rudimentaire de la plage.

Première usine

En 1903, la pénurie de sardines sur les côtes bretonnes incite les deux frères Thimothée et Jean-Guillaume Ampart à se fixer à Bou-Haroun après avoir apprécié les qualités des marins-pêcheurs d'origine espagnole et italienne.

Connaissant bien leur métier de conserveur et maîtrisant parfaitement les techniques de préparation et d'emboîtage, ils ouvrent en 1909 leur première usine.

Le port

En 1954, des jetées sont construites sous l’impulsion de Monsieur Louis Amat , maire d’Oued Alleug, qui dote ainsi l’anse de Bou Harroun d’un port abrité en eaux profondes .

Après l'exode de 1962 et devant la nécessité d'encourager la pêche toujours pratiquée selon les méthodes des anciens immigrés d'Espagne et d'Italie, le nouveau gouvernement algérien s'est empressé d'utiliser les plans français qui existaient depuis longtemps. C'est ainsi qu'un vaste port bien abrité a été construit.

  • Source : Edgar Scotti

Dépêche ministérielle du 22 mars 1856

Recrutement dans la Marine nationale de marins autochtones en Algérie

A la fin du XIXème siècle les pêcheurs étrangers devenus Français par application des lois de 1886-1888 s'étaient fixés dans des hameaux maritimes comme Bou-Haroun, Chiffalo, Courbet-Marine, ainsi que dans les quartiers de la Marine à Oran et Alger. Après une période difficile, le temps de la pêche aux bœufs appelait ainsi car ils tiraient deux par deux un filet qu'ils remontaient alternativement. Grâce à une législation plus favorable le nombre de chalutiers doubla passant de 10 à 20 à Alger, auxquels il convient d'ajouter 4 à Ténes, autant à Cherchell et une dizaine de plus petit tirés le soir sur la grève à Bou-Haroun. Ces hommes durs au travail reportaient leur espoir sur leurs enfants en leur permettant d'aller à l'école. Après la seconde guerre mondiale des bateaux plus modernes leur permirent d'élargir leur zone de pêche. Les scientifiques apportèrent une contribution non négligeable. Des géologues comme André Rossfelder et ses collaborateurs MM. Jean CAULET et Lucien LECLAIRE établirent avec l'aide efficace de M. Robert LAFFITTE une carte et une note descriptive des fonds du littoral algérien. C'est parmi ces hommes, dont les aïeux étaient pécheurs d'éponge, que se recrutèrent les scaphandriers qui par leur travail, sous la conduite d'ingénieurs, dotèrent l'Algérie de ports modernes, adaptés aux besoins de la marine marchande contemporaine et à ceux des alliés pendant la seconde guerre mondiale. Réquisitionnée en 1939 et en 1942 la flotte des chalutiers apporta se contribution à la victoire finale mais y perdit beaucoup de ses marins et la majeure partie de ses unités coulées à Oran et à Bizerte.

L'œuvre peu connue de ces hommes est encore perceptible aujourd'hui sur les côtes d'Algérie. Leur savoir-faire a été simplement transféré sur les anciens descendants de cette époque pionnière. Pour remettre en mémoire ce monde maritime d'une autre époque, il fallait peut être mettre des mots là où il n'y en avait pas encore.

  • Robert Davezac - 20/03/2004 (Algerianisme toulousain) P.S : Cette communication n'aurait pu voir le jour sans le travail de documentation de M. Edgar Scotti, qu'il en soit remercié.

l' Exode

Le village compte une quinzaine de chalutiers. le 5 juin 1962 deux d’entre eux vont essayer de faire le "grand voyage" jusqu’en métropole. Ils chargent sur leurs bateaux le maximum d’affaires personnelles. Les habitants les regardent quitter le port du haut du village...

Les patrons des 2 chalutiers sont habitués à la pèche près des côtes. Ils n’ont aucune expérience de la haute mer, ne savent pas lire une carte et ne disposent d’aucun instrument pour ce type de voyage. Ils mettent le cap au nord et essaient de se repérer par rapport aux étoiles.

Les courants les font dériver. Ils aboutiront au bout de quelques jours à IBIZA en ESPAGNE. De là ils suivent la côte pour arriver à Barcelone puis mettent le cap sur la FRANCE. Une tempète arrive, violente. Ils se croient perdus et, miracle peut être, ils arrivent à rejoindre PORT la NOUVELLE.... sauvés .... une autre vie commence. Les autres chalutiers suivront.

  • Par Mansion P.N.Info


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