Historique Bougie - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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ALGERIE

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Historique

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Liste des Villes

Peu de Cités eurent des fortunes aussi diverses que Bougie.

Tour à tour visitée par les galères carthaginoises et phéniciennes, occupée par les Romains qui, sous le nom de "Saldae", en firent une colonie florissante, puis par les Vandales dont le Roi Genséric en fit une capitale, Bougie connut successivement les invasions berbères, espagnoles et arabes avant d'être conquise en 1833 par les troupes françaises en même temps que le reste de l’Algérie. Les Carthaginois y installèrent les premiers des "Emporia", des dépôts de marchandises. Puis les Romains, après la chute de Carthage, y fondèrent la colonie florissante de Saldae, rétrocédée par la suite par Auguste, au Roi de Mauritanie. L'aqueduc venant de Toudja reste le plus important vestige de cette colonie. Les navires de tous les pays latins du monde : Bysacium, Carthage, Sardaigne, Sicile, Italie y apportaient des produits de toutes sortes. Du Sud, de Cirta, de Sitifis et de Rusuccurus affluaient les acheteurs. Cette atmosphère était favorable à l'expansion du catholicisme qui s'implanta dans cette région et Bougie devint le siège d'un évêché assez important. Les Vandales, alors en Espagne, accoururent à Bougie à la demande de Boniface, Gouverneur de l’Afrique du Nord et Genséric en fit, au cours de plus d'un siècle de domination sinon la capitale, désignée sous le nom de "Gouraïa", du moins un des sièges principaux de son Gouvernement. Mais les Vandales, les Barbares, les Goths et les Alains auxquels se joignirent bientôt les Maures, furent chassés de l'Afrique du Nord par une coalition de montagnards et de berbères et l’empire Vandale fut renversé. L'histoire de Bougie depuis et pendant la période gréco-bysantine devient très obscure, son rôle fut effacé.

A partir de 644, les Arabes arrivent du Maghreb conduits par les khalifes Omeyyades ; ils avancent de plus en plus vers l'Ouest et Bougie passe sous la domination des dynasties musulmanes. Mais ce n'est qu'après le longues luttes et d’incessantes révoltes que la Cité fut soumise à l’islamisme par le célèbre Moussa ben Noseir qui en fit une sorte de capitale. C'est à partir de cette époque, qu'on l'appela "Bugia" en espagnol et "Bougie" en français. Après le renversement d'Abd el Moumen, au début de 1510, les Espagnols font voile vers Bougie qui semble attirer leur convoitise ainsi qu'il ressort de la chronique d'un vieil auteur flamand :

«… la Ville de Bougie, que les Arabes appellent Bigeya ou Bugeya, est située près de la Mer Méditerranée sur la pente d'une grande montagne. Elle est de la fondation des Romains et entourée de bonnes et hautes murailles. Elle était fort peuplée. Environ de l'an 1510, il y avait huit mille maisons. Il y a une baie devant la ville qu'on nommait anciennement le golfe Numidique. Il y a plusieurs mosquées collèges, cloîtres, auberges et hôpitaux, un beau marché, une bonne citadelle entourée de murailles qui sont embellies de lettres et de figures sur les plâtres et sur les bois en reliefs, avec tant d'art qu'on croit que ces enjolivements ont plus coûté que la forteresse elle-même… »

Tout y atteste l'abondance et le bien-être. La Ville ne renfermait pas moins de 18.000 habitants. Don Pedro de Navarre entra dans celle-ci sans coup férir, fit construire le fort Moussa et jeta les fondements de la Casbah qui ne fut achevée que sous Charles-Quint.

En 1555, le Dey d'Alger, Salah Rais, prépara une expédition contre Bougie, s'allia avec les Berbères et s'empara de la Ville après un siège de 22 jours. C'est alors qu'une nuée de corsaires firent de la ville, leur havre de prédilection, qui motiva, en 1644, une expédition d'ailleurs inopérante, des troupes françaises contre la Ville. Ce ne fut qu'après la conquête d’Alger que Bougie devait s'épanouir sous les plis du drapeau tricolore. En effets le 22 Septembre 1833, le Général Trezel s'empara des Forts Abdelkader, Moussa et de la Casbah et après quatre jours de lutte acharnée et de combats de rues, les troupes françaises devinrent maîtresses du lieu. Placée sous contrôle militaire, l’Administration de Bougie fut souvent inquiétée par les tribus avoisinantes des Beni Mimoun, Beni Messaoud, Beni Abbas. Leur chef Ould ou Rabah exerçait sur les Kabyles une grande influence et son autorité s'étendait particulièrement dans toute la vallée de la Soummam. Après de nombreuses tentatives d'insurrections, toutes vouées à I’échec, il préféra la paix et accepta les bases d'un traité qui mettait fin aux hostilités. Le 9 avril 1835, la paix fut définitivement assise. L’Administration Militaire céda ses pouvoirs à l'Autorité Civile et la Commune de Bougie fut crée et lui succéda. Bougie en pleine croissance démographique comptait une population d'environ 45.000 habitants peu avant l'indépendance.

« BEJAÏA » 

Située entre la mer et la montagne dans la vallée de la SOUMMAM, la ville a été la capitale des HAMMADITES qui cherchaient un site leur permettant une ouverture vers le monde.

En 1067, elle s’appelait NACIRIA et sera la capitale politique et culturelle d’El Mansour.

BOUGIE est la forme française de BEJAÏA qui tire son nom d’une tribu berbère qui occupa un temps, l’antique SALDAE.

Cette tribu produisait une cire de grande qualité très recherchée en Europe.

Au XIVème siècle la chandelle de Bougie traverse la méditerranée. Elle remplace progressivement en Europe la lampe à huile et le cierge de suif mais reste encore un produit de luxe.

Conquise par le général TREZEL le 29 septembre 1833, elle offre de nombreux sites touristiques et un musée réputé


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