Historique Militaire - Ain Sefra - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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Historique

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L’occupation française, dans le Sud-oranais, s’effectue à partir de 1844 date à laquelle Louis-Eugène Cavaignac devient Maréchal de Camp commandant la subdivision de Tlemcen et la province d’Oran. Le 5 mai 1847, le général Cavaignac à la tête d’une colonne se trouve dans le territoire d’Aïn-Séfra. La colonne est composée du 8ème Bataillon de Chasseurs (10 Officiers et 346 hommes), 2ème Hussards (3 Officiers et 62 hommes). Soudain la colonne est attaquée par des milliers de cavaliers arabes qui étaient embusqués sur les crêtes du Djebel Aïssa, dans la plaine et dans les dunes ; après un âpre combat d’une journée l’armée française met en déroute l’ennemi. Le Général Cavaillac désigna un Caïd et se retira avec ses troupes de la région pour rejoindre Oran. Il fût nommé Gouverneur Général de l’Algérie en 1848. Après cette bataille et défaite des cavaliers arabes, le Sud-oranais reprend vie sans incidents majeurs jusqu’au moment de l’insurrection de 1881 fomentée par Bou-Amama.

Le cercle d’Aïn-Séfra n’étant pas encore créé et aucune troupe française n’y était installée.

Les nomades (Souala, Ouled Sliman, Cheurfa, Ouled Bou-Bakeur, Ouled Sidi-Tadj) et les habitants des ksours, relevaient du commandement de Sebdou, mais ils n’étaient que relativement soumis et ne payaient jamais d’impôts. Pendant les évènements insurrectionnels et à l’arrivée des colonnes françaises sur leur territoire, quelques tentes seulement se réfugièrent dans l’Ouest, le gros des tribus resta à peu près stationnaire dans les montagnes et ne joua un rôle que dans la première partie de la lutte contre les Français. C’est cependant dans les environs d’Aïn-Séfra que se trouvait le foyer de l’insurrection : c’est à Moghar tahtani qu’habitait Bou-Amama ; c’est de là qu’il envoya ses mokaddem chez les tribus des Trafis dans le Cercle de Géryville pour fomenter la révolte. Bou-Amama est né vers 1845 au ksar de Hammam-Foukani de Figuig ; il vint s’établir à Moghar-Tahtani vers 1870 et ne tarda pas à acquérir, grâce à une réelle pratique de la charité et surtout beaucoup d’adresse, une grande réputation de sainteté. Sa maison devint bientôt une zaouïa renommée. Il fit quelques pèlerinages à la koubba d’El-Abiod-Sidi-Chikh et attira à lui les Ouled Ben-Douais, une fraction de ce ksar qui devait être plutôt sa garde du corps. Ses mokaddem parcouraient fréquemment les tribus des Trafis répandant ses doctrines et lui rapportaient de nombreuses ziaras. Il fit croire que Sidi-Chikh lui était apparu sur sa tombe et l’avait choisi mokaddem. Il chercha à unir par les liens du chapelet, les Ouled Sidi-Chikh et tous ceux qui se reconnaissaient leurs vassaux ; il les persuada que tout fidèle, bien qu’appartenant à une autre secte religieuse, pouvait sans pêcher s’engager dans la voie qu’il venait d’inaugurer. Il eut bientôt pour adeptes les Ouled Sidi-Ahmed-Ben-Meddoub, les Trafis et les Zoua. Mais aucun rapport sérieux ne paraissait avoir existé, jusqu’à l’insurrection, entre Bou-Amama et les chefs des Ouled-Sidi-Chikh qui ne voyaient en lui qu’un Marabout de caste inférieure, en même temps qu’un concurrent. Les Caïds des ksours signalèrent ses agissements aux autorités de Sebdou et de Géryville ; mais on se contenta de surveiller le Marabout. Le commandant supérieur de Géryville invita cependant Bou-Amama à venir le voir au cours d’un de ses voyages à El-Abiod-Sidi-Chikh, mais flairant une arrestation, le Marabout se garda bien d’accepter cette invitation. On chercha alors à entraver la propagande de ses émissaires chez les Trafis ; c’est en voulant arrêter l’un d’eux, en mars 1881, chez les Djeramma (Ouled Ziad-Cheraga) que le Lieutenant WEIMBRENNER, du Bureau arabe de Géryville, fut assassiné. Ce fut le signal de l’insurrection. Les Trafis firent de suite défection et Bou-Amama quitta Mogrhar-Tahtani, prit le commandement des contingents révoltés, forma une colonne à Tiourtelt – Nord de Tiout – et marcha sur Chellala où le rejoignirent d’autres groupes de Trafis. D’avril à novembre 1881, les évènements se déroulent dans le Cercle de Géryville (Tazina) et celui de Saïda (Khalfallah). Bou-Amama, refoulé au début d’août par la colonne COLONIEU, porte successivement ses campements à l’ouest de Sfissifa, puis au Djebel Doug ; il longea la chaîne qui court au sud du Chott-Tigri et se dirigea par Bel-el-Medjous et Aïn-Defla sur Bou-Arfa. C’est en ce point que surgirent, entre lui et plusieurs groupes des Trafis, des difficultés qui déterminèrent les Ouled Maalla, les Ouled Abdelkrim et les Ouled Taleb-Chikh, à l’abandonner ; accusant Bou-Amama d’imposteur, ceux-ci allèrent rejoindre Si-Sliman-ben-Kaddour à Oglat-Sedra. En même temps, quelques fractions des Derraga et les Ouled Ziad quittèrent l’agitateur pour se réfugier auprès de Si-Kaddour-ben-Hamza dans la région du Tafilalet. Il ne restait plus à ce moment auprès de Bou-Amama que les Ouled Bou-Douaia et cinq fractions des Trafis : les Ouled Serour, les Razna, les Sebalah, les Chaneb et les Ouled Sidi-ben-Aissa. Le Marabout se mit à la poursuite des Ouled Ben-Zian (Derraga) et des Ouled Ziad, mais il se heurta aux Beni-Guil qui lui infligèrent une défaite à Aïn-el-Arak ; il se retira alors à Ras-Guir. C’est à ce moment que, se voyant abandonné de presque tous ses contingents, qu’il entre en relation avec Si-Sliman-ben-Kaddour et Si-Kaddour-ben-Hamza : les deux principaux chefs des Ouled Sidi-Chikh. Les évènements qui se passaient dans le Sud-Oranais imposèrent au détachement français l’obligation d’occuper fortement la partie ouest de la région des hauts-plateaux et des ksours. C’est dans ce but que les Français s’installent dès le mois d’août 1881 à Méchéria, puis plus tard à Aïn-Séfra et à Aïn-ben-Khelil, en établissant sur chacun de ces points des colonnes mobiles destinées à maintenir les dissidents en respect. L’occupation de Méchéria et celle d’Aïn-ben-Khelil ne présentèrent pas de difficultés, l’installation à Aïn-Séfra exigea au préalable la soumission totale des tribus des Souala, des Ouled Selim et des Ouled bou-Bekkeur qui n’avaient pas reconnu complètement l’autorité française. Pour faire face à cette dissidence une colonne expéditionnaire fut organisée, en automne 1881, sous le commandement du Général de division DELEBECQUE. Pendant que la colonne DELEBECQUE opérait contre les Amour, Si-Sliman-ben-Kaddour dont le campement se trouve au nord du chott Tigri, poussait une pointe vers l’est, traversait le Djebel Antar au Teniet-el-Djemel, razziait les Ouled Mansourah campés à 5 kms d’El-Biodh et reprenait le chemin de l’ouest. La garnison de Méchéria que commandait le Colonel COUSTOU n’avait pas de cavalerie et avait été prévenu trop tard pour pouvoir s’opposer à ce hardi coup de main du Marabout ; de son côté, la colonne d’El-Arricha du Colonel CROUZET ne put arriver, malgré une marche forcée, à rejoindre Si-Sliman. Le Général COLONIEU qui était resté dans la plaine Oglat-Feidja, poussa plusieurs pointes dans la direction de Figuig. Une razzia assez importante fût opérée par le Goum au nord du Djebel Maiz. Après avoir reçu la soumission de plusieurs tentes des Amour, le Général rentra à Aïn-Séfra dans la première quinzaine de décembre 1881.

Les opérations furent suspendues pendant quelque temps ; divers groupes des Amour se rendirent à Aïn-Séfra pour demander l’aman, et les convois profitèrent de cette accalmie pour ravitailler la colonne. Le Général DELEBECQUE, après avoir quitté Aïn-Séfra pour Méchéria, quitta ce dernier poste pour se rendre à Oran, le 20 janvier 1882. à cette date, le Général COLONIEU s’installe à Méchéria et prend le commandement des Postes du sud jusqu’à fin avril 1882. Il est remplacé par le Général GAND qui retourna plus tard à Mascara en cédant le commandement au Colonel de NEGRIER ; ce dernier quitte Aïn-ben-Khelil pour Méchéria où il arrive le 28 juin 1882. Il commanda les Postes du sud jusqu’à la fin de l’année 1883, époque à laquelle ce commandement est supprimé.

Le 20 janvier 1882, le Général COLONIEU quitte Aïn-Séfra et transmet le commandement de la colonne d’Aïn-Séfra au Commandant MARMET du 2ème Zouaves qui, à la création du Commandement Supérieur du Cercle d’Aïn-Séfra le 20 mars 1882, en prend le commandement. Aucune opération militaire n’est effectuée, au cours de la période du 15 décembre 1881 au 25 février 1882, dans la région d’Aïn-Séfra. Plusieurs postes d’observation avaient été installés à Moghrar-Tahtani et au Djeliba afin d’y surveiller les mouvements des Amour non encore soumis et qui étaient au nombre d’environ 340 tentes. Le poste d’Aïn-Séfra fut installé afin d’y relier la colonne d’Aïn-Séfra et celle d’Aïn-Ben-Khelil. Le Commandant MARMET, de concert avec le Colonel de NEGRIER, prépara une expédition contre les Cheurfs, les Ouled Sidi-Tadj et les Ouled Sidi-Ahmed-ben-Medjdoub, dans la direction de Zoubia et de l’Ouest Zousfana. Cette reconnaissance offensive eut lieu le 25 février 1882. Dès le mois de février 1882, des opérations, qui intervinrent du 25 février au 10 mars 1882, furent décidées contre les Amour dissidents. Plusieurs unités participèrent à ces opérations : la colonne d’Aïn-Séfra sous les ordres du Commandant MARMET, le Goum des Hamyan commandé par le Caïd Lakhdar appuyé par un peloton de Chasseurs d’Afrique, le Goum de Harrar, une compagnie de Zouaves montés à mulets sous les ordres du Capitaine TOURMIER et une compagnie de Tirailleurs à mulets commandée par le Lieutenant LEAUTIER.

Après deux jours de marche, le 26 février à huit heures du matin, la colonne occupait Kheneg-Zoubia par le groupe A qui se situait à 10 kms en avant du groupe B ; celui-ci occupant Kheneg Douiss. Le 5 avril, la colonne se mit en marche pour rejoindre Aïn-Séfra ; le soir elle établit son campement à l’Oued Mérirès, le lendemain elle atteignait l’Oued Zousfana à environ 15 kilomètres au sud de Figuig ; le 7 avril elle s’installa à l’Oued Dermel, le 8 à Founassa, le 9 avril le bivouac se fit à Hassi-Sliman ; le Colonel de NEGRIER, avec une partie de la colonne, bifurquait sur les Oglat et le col de Djelila pour s’assurer que la piste dernièrement tracée était accessible aux bêtes de somme chargées ; après qu’il eut constaté l’accessibilité requise, il établit son campement à El-Bridj.

Cette expédition dura du 25 avril au 31 mai 1882. Une partie de la colonne d’Aïn-Séfra, sous les ordres du Commandant MARMET, prit part aux opérations du 25 avril au 3 mai ; ce groupe avait pour mission la réalisation d’un chemin muletier dans le Djebel Beni-Smir, de Sidi-Abdallah au col de Serdj. 3 compagnies de Zouaves, 3 compagnies de Tirailleurs et 2 télégraphistes avec un appareil optique qui devait être installé au Beni-Smir et correspondre avec celui d’Aïn-Séfra composait ce groupe. Le Lieutenant ROQUES, du Génie, devait diriger les travaux.

Partie d’Aïn-Séfra, le 25 avril, cette colonne commençait les travaux de route le 27 lorsque le Commandant MARMET fut informé par le Colonel de NEGRIER que la mission topographique du Capitaine de CASTRIES était attaquée au Chott Tigri, en même temps qu’un mouvement de dégagement soit assuré par la colonne d’Aïn-ben-Khelil.