« Spahis » : différence entre les versions

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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*une saccoche BISSAC en grosse toile écrue s'enfile sur la guedda et contient le paquetage du cavalier;
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*l' "AMARA" , musette en gros cuir, qu'un graissage extérieur rend imperméable est suspendue au kerbous . Elle contient la musette mangeoire garnie d'une ration d'orge, sert à transporter l'eau et à abreuver les chevaux;
*l' "AMARA" , musette en gros cuir, qu'un graissage extérieur rend imperméable est suspendue au kerbous . Elle contient la musette mangeoire garnie d'une ration d'orge, sert à transporter l'eau et à abreuver les chevaux;
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| align=justify | Les officiers arabes de spahis disposaient de selles ornementées pour les défilès et les parades.
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Version du 28 juin 2005 à 11:31

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L’HISTOIRE DES SPAHIS


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ETYMOLOGIE 


SPAHI : mot d’origine turque,  les «SIBAHIS»  étaient des cavaliers fournis par les tribus inféodées de l’empire Ottoman qui venaient renforcer les effectifs de Mamelouks (troupes régulières) lorsque l’ampleur des opérations le nécessitait.


Ils se payaient sur le terrain en pillant les lieux ou ils intervenaient et, une fois l’opération  terminée, rejoignaient leurs tribus d’origine.


Le Dey d’Alger, destitué lors de l’arrivée des français, disposait de « Sibahis », Turcs en grande majorité. Se trouvant « sans emploi » ils se rangent en 1830 sous la bannière de Youssouf (1). Il  sut en faire des troupes  efficaces et redoutées qui ont largement contribuées à la conquête de l’Algérie. Le mot, déformé par la prononciation française est devenu SPAHI ;  à noter que le «P» n’existe pas en arabe et  même aujourd’hui, dans cette langue, il se prononce sBahi .



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LES SPAHIS EN ALGERIE


Ces cavaliers recrutés par Yousouf seront d’abord  appelés « Mamelouks », puis deux ans plus tard « Spahis » et seront officialisés par trois textes législatifs :

  • en 1831 où une loi autorise les généraux commandants les pays occupés à former des corps militaires composés d’indigènes  et d’étrangers. Ce sera la première consécration des tirailleurs, spahis et légionnaires ;
  • le 7 décembre 1841 par une ordonnance royale de Louis Philippe qui créé un corps unique de cavaliers indigènes régularisant ainsi leur emploi depuis plus de dix ans par le corps expéditionnaire français ;
  • le 2 juillet 1845 par une nouvelle ordonnance royale qui décide de la création de trois régiments de spahis :
    • le 1er régiment de spahis algériens à Alger ;
    • le 2ème régiment de spahis algériens à Oran ;
    • le 3ème régiment de spahis algériens à Bône .


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Ces formations  se sont couvertes de gloire dans la quasi-totalité des combats qui ont émaillés la conquête de l’Algérie et ont largement contribué au succès des armes de la France.

Pour ne citer que les principales victoires, elles ont participé aux succès de :


  • Constantine en 1836 et 1837 ;
  • Portes de fer  en 1839 ;
  • Collo en 1843 ;
  • La prise de la smala d’Abdelkader en 1843 ;
  • La bataille d’Isly en 1844 ;
  • Les Aurès en 1846 ;
  • La prise de Zaatcha en 1849 ;
  • La prise de Laghouat en 1852 ;
  • Hodra en 1864 ;
  • La Kabylie en 1871.


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LES SPAHIS HORS D’ALGERIE


Le «modèle» spahis a été répété ailleurs par l’armée française :


  • En Crimée en 1854 ou Yousouf fut chargé de mettre sur pied des escadrons de cavaliers autochtones ;
  • En Tunisie ou le 4ème Spahis a été formé le 1er octobre 1886.
  • Au Maroc avec la participation d’escadrons algériens à l’expansion française, puis la création en 1912 de dix escadrons de spahis formés avec les tabors de cavalerie du Sultan du Maroc
  • Au Sénégal  avec une esquisse en 1843, puis la participation effective aux opérations de pacification de 1872 à 1881 ;
  • Et aussi lors de la grande œuvre d’expansion coloniale de la IIIème république ou des unités algériennes et marocaines prendront une part active aux campagnes d’extrême orient, d’Afrique et à Madagascar.


PREMIER CONFLIT MONDIAL


Dès le début des hostilités les spahis prendront part aux combats : les détachements d’Algérie  deviendront le 6ème Spahis et un détachement marocain  s’appellera «régiment de marche des spahis algériens».


En 1915,  le 5ème régiment de spahis marocains  est engagé sur le front, il est rejoint en 1916 par le 7ème régiment de spahis algériens.


ENTRE DEUX GUERRES


Dans cette période le nombre de régiments de spahis sera multiplié par trois par rapport aux effectifs de 1914.

On dénombre en 1921 douze régiments de spahis :

  • 5 en Algérie ;
  • 4 au Maroc ;
  • 2 au Levant ;
  • 1 en Tunisie.


DEUXIEME CONFLIT MONDIAL


De nombreux escadrons de spahis constituent les unités de reconnaissance des formations militaires françaises. La part la plus importante sera prise par les 2èmes régiments de spahis algériens et marocains qui formeront la 3ème Brigade lors de la campagne de France de mai-juin 1940.


Après l’armistice de 1940, les régiments seront reformés en Afrique du Nord puis, après le débarquement allié de 1942, ils feront partie :


  • du corps expéditionnaire français d’Italie aux ordres du général Juin ;
  • de la 1ère armée du général de Lattre de Tassigny,
  • de la célèbre 2ème division blindée du général Leclerc .


AUJOURD’HUI


1962  sonne le glas de ces formations. Aujourd’hui, seul subsiste le 1er régiment de spahis stationné à Valence. Il est le dépositaire de toutes les traditions de ses glorieux ancêtres et participe activement aux interventions militaires extérieures menées par la France dans le cadre de ses accords de défense.

(1) Yousouf : voir  « Histoire » « Personnages importants » « acteurs de la période 18030-1962 »



"Garance" ? ....."Gros bleu" ?

Pourquoi cette différence de couleur entre burnous algériens et marocains ?

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Au début de la conquête de l'Algérie, afin de les distinguer au combat, les cavaliers indigènes utilisés par le corps expéditionnaire français sont vêtus d'un burnous vert , couleur symbolique de l'Islam.

L'effectif de ces supplétifs croissant et la teinture verte se raréfiant, on a alors recours au "gros bleu" des uniformes de l'armée française.

Les cavaliers arabes refusent ces burnous bleus qu'ils donnent à leurs esclaves dans leurs tribus.

Pourquoi ce refus ? Cette couleur était celle des manteaux des juifs de l'époque !

L'intendance se reporte alors sur la couleur garance utilisée pour les pantalons des fantassins.

Et c'est ainsi que, désormais, le rouge devient la couleur traditionnelle des burnous des spahis algériens

En 1917, les spahis marocains sont engagés dans la campagne d'Orient. Très mal équipés, pour se prémunir du froid et remplacer leurs vêtements en loques, ils utilisent des couvertures marron et kaki de l'intendance dans lesquelles ils se taillent des burnous.

Mais, à la proposition de l'intendance de leur fournir des burnous règlementaires, ils refusent la couleur garance et exigent le bleu nuit qui est la couleur portée par leurs notables berbères, ce qui leur fut accordé.

Et, depuis 1917, les spahis marocains se distinguent des algériens en portant le burnous bleu.

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LE "TOUG"

Au cours de sa carrière de redoutable sabreur, Youssouf , le "père des spahis", a eu pour monture un magnifique étalon blanc qu'il affectionnait particulièrement.

Lors d'un combat, l'animal est tué sous lui .

Voulant garder un souvenir de ce cheval, il lui fait prélever la queue et la fait monter sur une lance qui deviendra son fanion de commandement le "TOUG".

A partir de ce moment, une queue de cheval sera ajoutée à tous les fanions de commandement des spahis. Au fil des ans, la plupart des unités de cavalerie française adoptera (indûment) cette tradition qui perdure aujourd'hui.

En règle générale, le fanion et la queue qui l'accompagne sont offerts à l'officier qui quitte son commandement, un fanion neuf, en tout point identique au précédent le remplace.....

Ci dessous, le "Toug" du 1er régiment de spahis lors de l'opération "tempête du désert" en 1990 en Iraq .

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Le harnachement des spahis

CLIP MULTIMEDIA
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Le premier arabe qui utilisa un harnachement fut le prophète Ali, parent de Mohamed.

C'était un tapis constitué de six feuilles doubles en feutre, colorées en vert, rouge et bleu : le "TARAR".

Par la suite, ce tapis sera bordé de cuir et de soie rouge

Lorsque les sipahis arrivent en Afrique du Nord ils disposent d'un harchachement turque avec des pommeaux (avant de la selle) et des trousquins (arrière de la selle) très relevés .

Ces excroissances sont destinées à maintenir le cavalier dans sa selle lors des charges ou des chocs frontaux avec ses adversaires.

Les étriers au plancher large et vouté et aux parois convexes, permettent au pied d'être solidement calé . Ils sont suspendus à des cordes en laine tressée .

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Dans ce Maghreb islamisé depuis le VIIème siècle, les cavaliers locaux utilisent le harnachement arabe et, avec le temps, c'est ce dernier matériel plus facile à trouver, qui remplaçe progressivement l'équipement turque des sipahis.


La selle arabe , modèle 1840

En 1830, lors de leur intégration dans les rangs de l'armée française, les spahis sont équipés d'un harnachement dont l'évolution , jusqu'en 1962, se bornera à quelques aménagements.

Le premier modèle fabriqué en série est celui de 1840 qui est constitué  :

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  • d'un arçon en bois avec deux montants latéraux sur lesquels sont fixés le "KARBOUS" à l'avant et la "GUEDDA" à l'arrière ;
  • à l'avant de l'arçon, deux lanières de cuir permettent de fixer la sangle de poitrail qui interdit à la selle de glisser vers la croupe du cheval ;
  • de part et d'autre des montants latéraux, un anneau permet de fixer les étrivières auxquelles sont suspendus de très larges étriers "ER RKAB";
  • la selle est recouverte d'une mince chemise en "FILALI" qui est un cuir de chèvre ;
  • un épais tapis de plusieurs feuilles de feutre , le "TARAR"est interposé entre le dos du cheval et le bois de l'arçon ;
  • enfin, une sangle qui passe par dessus la chemise de selle vient fixer le tout sur le dos du cheval ;
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La bride se compose :

  • d'une tétière "EL JAM"prolongée par deux montants de bride parallèles équipés latéralement de deux oeillères carrées L'ouverture des oeillères se régle à l'aide d'un lacet coulissant dans une "demoiselle" frontale en cuir;
  • d'une sous gorge qui se fixe autour du cou du cheval ;
  • d'un mors . Le mors des spahis est un modèle amélioré du mors arabe; les angles sont arondis afin d'éviter les blessures à la bouche du cheval et les montants latéraux racourcis et incurvés limitent la dureté de cet "engin de torture"
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Une traction brutale sur les rennes, amplifiée par la longueur des montants du mors qui font levier et la rigidité de l'anneau qui enserre la machoire inférieure, stoppe net un cheval lancé au galop.

Cette efficacité était nécesaire pour les charges et les corps à corps à l'arme blanche ou la vie du cavalier dépendait de la maniabilité de l'animal. La portée des armes à feu modernes mettent fin aux charges héroïques et, dès la fin de la seconde guerre mondiale, le mors arabe n'est plus employé que pour les défilés et les parades. En campagne, un simple "filet brisé" le remplace pour le plus grand bien de la bouche des chevaux !

Si l'on compare cette selle arabe avec une selle française de la même époque il est évident que les cavaliers français disposaient d'un équipement beaucoup plus confortable .

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La selle française a une large assise en cuir qui permet de trotter et de galoper assis dans la selle; cette position est impossible avec le harnachement arabe ou le cavalier , à ces deux allures, doit se tenir debout sur ses étriers .

Même au pas , l'arçon de bois de la selle arabe est sans pitié pour les fesses des "BOUJADIS" et seule la pratique permet à cette partie charnue d'acquérir la consistance voulue pour résister à ce dur contact (je le sais....je l'ai vécu!).

L'évolution : le modèle de 1889

L'amélioration de la selle initiale n'a porté que sur des détails qui l'ont rendu plus fonctionnelle

Sur le modèle de 1889 , on relève :

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  • Un sanglon de dégarrottage sur le karbous qui remonte très haut le Tarar et évite les blessures au garot du cheval:
  • un sanglon pour accrocher l'anneau supérieur du fourreau du sabre;
  • trois attaches sur la guedda qui permettent de rouler une couverture à l'arrière de la selle;
  • deux sanglons de chaque côté de l'arçon qui recoivent la sangle et permettent de la régler;
  • une poche en cuir est arrimée du côté gauche; elle contient un jeu de 4 fers de rechange et les clous correspondants;
  • anneaux portes étrivières sont remplacés par une forte sangle de cuir traversant le bâti de la selle;
  • les étrivières, d'abord en cuir tressé seront vite remplacées par une grosse lanière de cuir.

L'équipement comprend aussi tous les accessoires qu'éxigent de longues chevauchées

  • une saccoche BISSAC en grosse toile écrue s'enfile sur la guedda et contient le paquetage du cavalier;
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  • l' "AMARA" , musette en gros cuir, qu'un graissage extérieur rend imperméable est suspendue au kerbous . Elle contient la musette mangeoire garnie d'une ration d'orge, sert à transporter l'eau et à abreuver les chevaux;
  • l'ENTRAVE est utilisée au bivouac pour attacher les chevaux , par un membre antérieur, sur une chaine tendue entre deux piquets Pour éviter les blessures , les chevaux sont entravés alternativement à l'antérieur droit puis à l'antérieur gauche ;
  • le COLLIER D'ATTACHE, remplit la même fonction que l'entrave mais c'est une corde qui est tendue entre deux piquets ;
  • la MUSETTE DE PANSAGE contient les ustensiles nécessaires: bouchon, brosse en soie, étrille, cure pied, peigne en fer et éponge ;
  • le SAC CACHOU, est utilisé lors des opérations nomades sans ravitaillement possible; il contient 8 kilos d'orge de réserve répartis en 2 poches de 4 kilos

Au cantonnement, cet équipement est complété par :

  • un licol d'écurie pour attacher le cheval à son emplacement ;
  • un bridon d'abreuvoir qui est pourvu d'un mors brisé et permet au cavalier de conduire son cheval à ses différents rendez-vous : abreuvoir,visite vétérinaire, ferrage .....

Les fantaisies

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Les officiers arabes de spahis disposaient de selles ornementées pour les défilès et les parades.

Bien que très belles, ces selles étaient loin d'égaler celles des riches notables et chefs arabes qui rivalisaient dans le luxe et les ors qui agrémentaient leurs harnachements .

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Les Spahis Auxiliaires Algériens

Le Régiment de Spahis Auxiliaires Algériens est le résultat d'un compromis politique entre le gouverneur général LUTAUD, hostile à tout recours aux Algériens, et les milieux militaires proches de LYAUTEY.

Créé en août 1914, il n'était qu'une traduction assez pale du projet de "corps arabe" développé par le Colonel SARTON du JONCHAY, directeur des Haras d'Algérie.

Arrivé dans la capitale, le Régiment fut dirigé vers Amiens. Après la victoire de la Marne, les Troupes Impériales tentent de déborder à l'ouest. Elles ne rencontrent que des régiments territoriaux.

JOFFRE fait monter le Régiment de Spahis par train vers Arras.

Arrivé fin septembre, SARTON du JONCHAY déploie ses escadrons entre Arras et Douai où ils stoppent les charges de la cavalerie du Prince RUPRECHT qui arrive par le Cambrésis. Ensuite, les Spahis sont démontés, installés sur camion (?) avec des mitrailleuses et foncent par Orchies vers Tournai. D'autres escadrons participent à la défense de Lille.

Après la chute de Douai et de Lille, le Régiment participe aux combats qui se déroulent en Flandres. On les utilise notamment dans les dunes! Considéré avec méfiance, le Régiment est retiré du front puis renvoyé en Algérie où il est dissous en 1915.

Les rapports de l'Etat-Major sont peu élogieux et l'opinion du Gouvernement Général peu favorable. Le Régiment est composé de "fils de grandes tentes", l'aristocratie militaire traditionnelle. On a d'ailleurs recruté « ces gens là » pour faire tenir tranquille les familles.

Localement, les souvenirs et les écrits sont très élogieux sur l'ardeur au combat de ces soldats qui impressionnent les populations. En tout cas, ils montrèrent dans le raid sur Tournai qu'ils étaient capables d'adaptation et que SARTON du JONCHAY n'était pas un aristocrate du XVème siècle égaré au XXème.

A noter que l'un des deux officiers "indigènes" était l'Émir KHALED, petit-fils de l'Émir (ABD el-KADER), Saint-Cyrien, Capitaine de l'Armée française et suspect éternel aux yeux d'une partie de l'encadrement.

Il existe des clichés montrant les escadrons paradant dans Douai et des cartes postales. Le journal de marche de l'unité est conservé au S.H.A.T. de Vincennes.

Bibliographie - sources : Archives du S.H.A.T. : 5H 18 Troupes coloniales – Spahis, 5N 39-64 télégrammes chiffrés sur l’Algérie, 5N 70-79 recrutement indigène, 5N 122 Algérie. Recrutement. Incidents, 5N 254 reddition de Lille, Douai et Arras. Journaux de marche : 26N 901 les Spahis, Archives départementales Nord : série R : 28, 29, 30, 55, 56 : 145.

Gilbert MAYNIER (L’Algérie révélée – Librairie DROZ, Genève, Paris 1981), Gilbert MAYNIER & Ahmed KOULAKSSIS (L’Émir KHALED premier Zaïm – L’Harmattan, Paris 1987) a dépouillé les archives de l’Armée et du Gouvernement Général d’Algérie qui montrent les tensions qui ont opposé les officiers monarchistes de l’Armée d’Afrique et le pouvoir colonial. Ce débat s’est cristallisé autour de la personnalité de l’Émir KHALED, Capitaine d’Active.


La Grande Guerre – l’Orient en feu


L’administration prend en Algérie toutes les précautions possibles pour éviter les soulèvements, moins fomentés par les agents allemands qu’engendrés par le mécontentement des indigènes : un brillant officier de Spahis, KHALED, est le petit-fils d’ABD el-KADER. Il a fait Saint-Cyr et a servi au Maroc où LYAUTEY le haïssait, parce qu’il s’était prononcé pour l’antisultan ABD el-AZIZ. Envoyé au front en 1914, ses supérieurs le « jugeaient dangereux et peu sûr », bien qu’il fut utilisé pour la propagande patriotique dans les lignes.

On envisageait, en novembre 1914, de l’envoyer en mission en Orient. Alger mit Paris en garde : « Il est possible que son départ soit présenté comme défection à populations chez qui le bruit courait récemment qu’il arrivait en aéroplane pour prendre au nom du Kaiser le commandement en Algérie ».

Les bruits de ce genre courent en effet les douars. On annonce le débarquement des Turcs et des allemands, voire l’arrivée en zeppelin d’El-Hadj Guillaume, avec l’Émir KHALED.

-=-=-=-=-=-=-=-=-=-= Les Goumiers ( ?) La Guerre Mondiale dans le Nord et le Pas-de-Calais (le guide - extrait)

…/… La capitale artésienne résiste…/… le 16 septembre, quelques éléments français arrivent ; enfin, le 18 septembre, un régiment de goumiers marocains ( ?) commandés par le Colonel de JONCHAY investit Arras .

La population lui fit le plus sympathique accueil. Ils avaient si belle allure, les braves goumiers ! Ils étaient si fièrement campés sur leurs petits chevaux d’Afrique qu’ils inspiraient à tous confiance et courage ».

LA CREATION DU REGIMENT

Fin août 1914, le XIXème Corps (Algérie) envoie une division à 42 bataillons et 17 escadrons dont 10 de Spahis Auxiliaires.

Le Commandant SARTON du JONCHAY avait proposé de généraliser un système souple de goums, les « guides », dans lequel les Algériens recevraient une formation militaire de leur tribu (« Note au sujet de l’armée berbère »).

L’objectif du Gouverneur Général est le suivant :

« Il s’agit clairement de transporter en France un assez grand nombre de fils de familles influentes, dont la présence dans l’Armée française sera le garant de la bonne tenue de leurs contribules en Algérie ».

Le Général MOINIER est peu enthousiaste. Le recrutement dure plus d’un mois. Il faut attendre la fête de l’Aïd-el-séghir (23 août 1914).

Modalités de recrutement :

Recrutés au titre des engagements pour la durée de la guerre ; - les hommes doivent présenter un cheval harnaché ; - ils reçoivent une prime d’engagement de 100 F portés à 200 F en octobre, renouvelable après six mois de service et une indemnité spéciale de 250 F.

Les chefs de peloton indigènes ont le grade de Lieutenant ou de Sous-Lieutenant. Ils sont au nombre de 43, encadrés par 20 officiers métropolitains et deux officiers « indigènes » (Capitaine KHALED et Lieutenant Ben CHERIF originaire de Djelfa).

Rôle du régiment :

« Son rôle est, d’une part, de tenir les familles de grandes tentes en faisant de la fleur de leurs rejetons des otages de l’Armée française, d’autre part, de permettre à ces aristocrates dans des chevauchées à la Delacroix, de n’être pas confondus avec la piétaille des tirailleurs. Mais ils s’avèrent d’une telle inutilité sur le front que le commandement français, dès les premiers mois de la guerre, demande qu’on les rapatrie en Algérie. Le Général MOINIER n’en veut pas en Algérie et LYAUTEY répond sans ménagement qu’il n’a que faire de brillants cavaliers. De même qu’il n’est pas question de les renvoyer dans leurs douars d’origine, il n’est pas possible de les licencier. Finalement, bon gré mal gré, l’Algérie accepte de les rapatrier, ce qu’ils demandent depuis plusieurs mois. Mais les Spahis ne sont pas licenciés : le dépôt du corps est transféré de Beaucaire à Blida. Les autorités algériennes insistent pour qu’ils restent dans un camp, soumis à la discipline militaire. Mais une fois à Blida, les Spahis Auxiliaires s’avèrent tout aussi encombrants qu’en France : ils ne cessent de geindre et adressent à l’autorité pétition sur pétition pour demander leur libération, si bien que le Gouverneur Général, excédé, finit par penser qu’ils ne pourront pas être pires dans leurs familles et se rallie aux demandes de licenciement du Ministère de la Guerre qui continue à entretenir ce régiment à ne rien faire. Le Ministère décide que les Spahis Auxiliaires devront être libérés sans solde ni indemnité, exception faite de ceux qui voudront rester en service. Commence alors un conflit violent entre le Gouverneur Général et le chef du Régiment, du JONCHAY : ulcéré de voir tomber en pièces les décombres de son corps arabe féodal, il s’attire les foudres de LUTAUD. Le Gouverneur Général soutient que les goumiers n’ont jamais servi à grand chose en France ; il dénonce les « intrigues » de du JONCHAY et produit plusieurs pétitions de Spahis se plaignant de la politique de la matraque, pratiquée par les officiers sur les hommes, et à laquelle le Capitaine KHALED n’aurait pas été le dernier à se rallier. Finalement, le Régiment est licencié après remise à sa place de du JONCHAY : fin décembre 1915, il ne reste plus à Blida, sur les 1700 hommes du régiment, que 14 hommes, les seuls qui ont voulu rester en service ».

Gilbert MEYNIER, « L’Algérie révélée. La guerre de 1914-1918 et le premier quart du XXème siècle », Genève, Librairie Droz, 1981, 793 p.

MEYNIER a travaillé à partir des archives du Gouvernement Général et de l’État-Major. Je pense qu’il faudrait nuancer le jugement sur le rôle militaire de cette formation. KHALED était en grande difficulté car il était utilisé pour montrer l’adhésion des troupes algériennes au Gouvernement.

SHAT : journal des marches et opérations des Spahis Auxiliaires Algériens (cote 26 N 904), Château de Vincennes.