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Les historiens racontent qu'à Carthage, pendant les premiers temps de leur occupation, les Romains durent se contenter, comme leurs prédécesseurs, d'user d'eau de pluie conservée dans des citernes. Une sécheresse exceptionnelle, qui sévit de 123 à 128, tarit les maigres ressources en eau de la région et vida toutes les citernes; cette sécheresse montra l'absolue nécessité de rechercher, au loin, les eaux qui faisaient défaut aux abords de la ville et de les amener à Carthage.
Les historiens racontent qu'à [[Carthage - Ville|Carthage]], pendant les premiers temps de leur occupation, les Romains durent se contenter, comme leurs prédécesseurs, d'user d'eau de pluie conservée dans des citernes. Une sécheresse exceptionnelle, qui sévit de 123 à 128, tarit les maigres ressources en eau de la région et vida toutes les citernes; cette sécheresse montra l'absolue nécessité de rechercher, au loin, les eaux qui faisaient défaut aux abords de la ville et de les amener à [[Carthage - Ville|Carthage]].  


Constructeur très habile, l'empereur Hadrien entreprit le captage des sources existant dans les massifs montagneux du Zaghouan et du Djouggar, ainsi que la construction de l'immense aqueduc destiné à conduire les eaux à Carthage.
Constructeur très habile, l'empereur Hadrien entreprit le captage des sources existant dans les massifs montagneux du [[Zaghouan - Ville|Zaghouan]] et du Djouggar, ainsi que la construction de l'immense aqueduc destiné à conduire les eaux à [[Carthage - Ville|Carthage]].  


Les sources captées dans la région de Zaghouan sont au nombre de deux: le ''Nympheum'' et ''l’Aïn Ayed'' et dans la région du Djouggar également de deux: ''l’Aïn Djour'' et ''l'Aïn Ziga''.
Les sources captées dans la région de [[Zaghouan - Ville|Zaghouan]] sont au nombre de deux: le ''Nympheum'' et ''l’Aïn Ayed'' et dans la région du Djouggar également de deux: ''l’Aïn Djour'' et ''l'Aïn Ziga''.  


L'aqueduc, conçu pour assurer un débit journalier de 32.000 m3, comportait deux branches, l'une venant de Zaghouan mesurant 6.012 m. de longueur, l'autre, venant du Djouggar mesurant 33.633 m., se réunissant à Moghrane
L'aqueduc, conçu pour assurer un débit journalier de 32.000 m3, comportait deux branches, l'une venant de [[Zaghouan - Ville|Zaghouan]] mesurant 6.012 m. de longueur, l'autre, venant du Djouggar mesurant 33.633 m., se réunissant à Moghrane  


La longueur totale de l'aqueduc jusqu'à Carthage, y compris les diverses ramifications, était de 132 kilomètres.  
La longueur totale de l'aqueduc jusqu'à [[Carthage - Ville|Carthage]], y compris les diverses ramifications, était de 132 kilomètres. (Pour un aperçu du tracé, se reporter au [[EAUX_Tunis|schéma des conduites d'adduction]].)
<center>'''L'aqueduc de Zaghouan à Tunis vers 1900'''</center><center>{{URL}}h/tv/zaghouan/zaghouan_aqueduc.jpg</center>
<br>L'aqueduc de [[Carthage - Ville|Carthage]] ne fonctionnait plus depuis 3 siècles, lorsque, vers le milieu du XIX ème siècle, un effort fut fait pour le restaurer, sur les conseils du Consul de France de l'époque, et avec le concours d'ingénieurs français.  


C'est ainsi qu'en 1861 les eaux de [[Zaghouan - Ville|Zaghouan]] arrivèrent à nouveau à [[Tunis - Ville|Tunis]] avec un débit de 12.000 m3 en hiver et 3.000 m3 en été.


<center>{{URL}}h/tv/zaghouan/zaghouan_aqueduc.jpg</center>
L'incurie des diverses entreprises à qui furent confiés l'entretien et l'exploitation de l'aqueduc obligea le premier ministre Khereddine à concéder, en 1872, pour 30 ans, l'exploitation des eaux de [[Tunis - Ville|Tunis]] aux généraux Baccouche, Hussine, Roustine, et Mohamed. Les résultats ne furent pas non plus très brillants à cause des nombreux abus qui existaient.
 
Après l'établissement du Protectorat la charge du service des eaux dut être confiée à l'actuelle Compagnie du Gaz et Régie co-intéressée des Eaux de Tunis.
 
A part cette réalisation on peut dire qu'avant l'occupation française, il n'existait pratiquement aucune distribution d'eau potable dans les agglomérations urbaines.
 
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Dernière version du 2 juillet 2009 à 10:13

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Les historiens racontent qu'à Carthage, pendant les premiers temps de leur occupation, les Romains durent se contenter, comme leurs prédécesseurs, d'user d'eau de pluie conservée dans des citernes. Une sécheresse exceptionnelle, qui sévit de 123 à 128, tarit les maigres ressources en eau de la région et vida toutes les citernes; cette sécheresse montra l'absolue nécessité de rechercher, au loin, les eaux qui faisaient défaut aux abords de la ville et de les amener à Carthage.

Constructeur très habile, l'empereur Hadrien entreprit le captage des sources existant dans les massifs montagneux du Zaghouan et du Djouggar, ainsi que la construction de l'immense aqueduc destiné à conduire les eaux à Carthage.

Les sources captées dans la région de Zaghouan sont au nombre de deux: le Nympheum et l’Aïn Ayed et dans la région du Djouggar également de deux: l’Aïn Djour et l'Aïn Ziga.

L'aqueduc, conçu pour assurer un débit journalier de 32.000 m3, comportait deux branches, l'une venant de Zaghouan mesurant 6.012 m. de longueur, l'autre, venant du Djouggar mesurant 33.633 m., se réunissant à Moghrane

La longueur totale de l'aqueduc jusqu'à Carthage, y compris les diverses ramifications, était de 132 kilomètres. (Pour un aperçu du tracé, se reporter au schéma des conduites d'adduction.)

L'aqueduc de Zaghouan à Tunis vers 1900
zaghouan_aqueduc.jpg


L'aqueduc de Carthage ne fonctionnait plus depuis 3 siècles, lorsque, vers le milieu du XIX ème siècle, un effort fut fait pour le restaurer, sur les conseils du Consul de France de l'époque, et avec le concours d'ingénieurs français.

C'est ainsi qu'en 1861 les eaux de Zaghouan arrivèrent à nouveau à Tunis avec un débit de 12.000 m3 en hiver et 3.000 m3 en été.

L'incurie des diverses entreprises à qui furent confiés l'entretien et l'exploitation de l'aqueduc obligea le premier ministre Khereddine à concéder, en 1872, pour 30 ans, l'exploitation des eaux de Tunis aux généraux Baccouche, Hussine, Roustine, et Mohamed. Les résultats ne furent pas non plus très brillants à cause des nombreux abus qui existaient.

Après l'établissement du Protectorat la charge du service des eaux dut être confiée à l'actuelle Compagnie du Gaz et Régie co-intéressée des Eaux de Tunis.

A part cette réalisation on peut dire qu'avant l'occupation française, il n'existait pratiquement aucune distribution d'eau potable dans les agglomérations urbaines.