Tribus HADJOUTES

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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Les Hadjoutes Tribu maghzen :

  • Tribu guerrière qui vivait au dépend des tribus avoisinantes, sur un vaste territoire concédé par le Beylik ( à la solde de celui-ci en contrepartie d'exonération et de services).
  • Les Turcs avaient installé, autour de leurs bordjs (Sebaou, Tizi-Ouzou, Menayel, entre autres) les milices maghzen, groupements hétéroclites d'Arabes, de Noirs, de Kouloughlis (métis de Turcs) et de Kabyles transfugent, à leur solde.
  • En général, les tribus maghzen ne payaient pas d'impôt, mais se chargeaient de le faire payer par les autres tribus. Ainsi une partie des tribus garantissaient la soumission de l'autre. Aux tribus maghzen s'opposaient les tribus raïas, taillables et corvéables à merci. Les redevances étaient inégales, vexatoires et arbitraires. Les populations payent des impôts d'autant plus élevés qu'elles étaient plus pauvres, parce qu'elles offraient moins de résistance.
  • Les Kabyles se sont toujours refusés à payer l'impôt aux Turcs, qui leur réclamaient le passage de leurs convois et souvent en lutte avec les Maghzen qui cherchaient à traverser leurs terres.
  • La vie que menèrent les colons n'a pas de rapport avec les idées pacifiques qu'évoque notre imagination. Pendant sept ans ils défendirent leur peau comme ils purent. L'ennemi, c'était particulièrement les cavaliers Hadjoutes :

Algérie Les Hadjoutes tribu maghzen.jpg

Couper une tête était un art. Les Hadjoutes ne descendaient jamais de cheval pour cette opération, ils la pratiquaient sur le pommeau de leur selle, lentement, en causant de choses et d'autres... Lorsque c'était fini, le corps tombait à terre, et le Hadjoute enfouissait la tête dans sa musette. Qu'on imagine la rentrée au douar... les femmes... leurs youyous. Notez ce n'était pas seulement un sport, c'était une affaire. Une tête ordinaire se payait trois douros ; celle du commandant Raphaël, tué en 1839, rapporta quarante douros.

Voilà donc la vie qu'ont menée les premiers colons de Boufarik dans la Mididja jusqu'en juillet-août 1842 : des jours sans repos, de nuits sans sommeil, pour faire le coup de feu avec les pillards, égorgeurs, ne vivant exclusivement que de razzias et ça a duré sept ans.