« Etat APRES Hammam-Lif - Ville » : différence entre les versions

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<center>'''Une ville à la recherche de son lustre d’antan'''</center><center>Regard nostalgique sur des souvenirs qui remontent à la mémoire.</center>
Si la nostalgie avait encore un sens pour les fleurs bleues, ces sentimentaux qui manifestent une sensibilité excessive, c’est précisément à Hammam-Lif qu’elle trouvera toute sa plénitude.


<center>'''Une ville à la recherche de son lustre d’antan'''</center>
Faute d’avoir suivi la dynamique du modernisme et du progrès qui s’est emparée de toutes les villes et villages de la Tunisie nouvellement indépendante, Hammam-Lif est demeurée en marge de ce mouvement. Cette mise à l’écart l’a desservie au point de la réduire aux dimensions d’une grosse bourgade, sans intérêt.


<center>Regard nostalgique sur des souvenirs qui remontent à la mémoire.</center>
Résidence d’hiver des princes husseïnistes,Aquae Persinae, Ad aquas, Naro ou Baâl Karnein (dieu aux deux cornes, l’appellation punique du Boukornine) a tôt fait d’acquérir un statut particulier sous le règne des deux derniers rois, Moncef (1942-43) et Mohamed Amine Pacha Bey (1943-1957). Lors de la deuxième guerre mondiale elle a été la seule ville en Afrique du Nord à bénéficier du privilège de «ville ouverte». C’est justement ce privilège qui a servi de détonateur à son expansion urbanistique et démographique.  


Si la nostalgie avait encore un sens pour les fleurs bleues, ces sentimentaux qui manifestent une sensibilité excessive, c’est précisément à Hammam-Lif qu’elle trouvera toute sa plénitude.
Pour les Hammam-Lifois d’un certain âge, la dérive de la ville sur plus d’un plan a frustré leurs espérances et leur a laissé un arrière-goût de regret et d’amertume. Ce sentiment de colère, presque, a engendré un vif ressentiment à l’égard des élus de la commune.  


Faute d’avoir suivi la dynamique du modernisme et du progrès qui s’est emparée de toutes les villes et villages de la Tunisie nouvellement indépendante, Hammam-Lif est demeurée en marge de ce mouvement. Cette mise à l’écart l’a desservie au point de la réduire aux dimensions d’une grosse bourgade, sans intérêt.
Cette rancune est nourrie par la santé prospère observée dans les banlieues voisines: Mégrine, Ezzahra, Radès et, depuis peu, Boumhel-Bel air et Hammam-Plage. Les plus de soixante ans se rappelleront longtemps encore ce que furent jadis les quatre salles de cinéma (il n’en reste plus qu’une seule et dans quel état&nbsp;!) et les salons de thé et cafés, le Tahiti, la rotonde, le perroquet, le zéphyr, la frégate, la rosette, le café français.  


Résidence d’hiver des princes husseïnistes,Aquae Persinae, Ad aquas, Naro ou Baâl Karnein (dieu aux deux cornes, l’appellation punique du Boukornine) a tôt fait d’acquérir un statut particulier sous le règne des deux derniers rois, Moncef (1942-43) et Mohamed Amine Pacha Bey (1943-1957). Lors de la deuxième guerre mondiale elle a été la seule ville en Afrique du Nord à bénéficier du privilège de «ville ouverte». C’est justement ce privilège qui a servi de détonateur à son expansion urbanistique et démographique.
Hammamn-lif est une ville qui ne manque pas d’intérêt. Avec le majestueux Boukornine en arrière-plan et la baie du golfe de Tunis qui l’enserre,la station d’Hammam-Lif se distingue par de prestigieux monuments dont plus rien ne subsiste. Et pourtant, ces édifices restent baignés d’une espèce d’aura de vie malgré les vicissitudes du temps et l’ingratitude des hommes. Les habitants de la commune s’interrogent toujours sur le sort du palais beylical ou sur le bain thermal (hammam souri) qui compte parmi ses plus illustres curistes Guy de Maupassant et Gustave Flaubert.  


Pour les Hammam-Lifois d’un certain âge, la dérive de la ville sur plus d’un plan a frustré leurs espérances et leur a laissé un arrière-goût de regret et d’amertume. Ce sentiment de colère, presque, a engendré un vif ressentiment à l’égard des élus de la commune.
Quant au Casino, au passé si raffiné, il fait office aujourd’hui de bar-restaurant, bas de gamme. Monument classé patrimoine national, le casino a reçu autrefois la visite de la grande star hollywoodienne Greta Garbo, la divine; les plus célèbres vedettes du music-hall se sont produites sur sa scène, entre autres Mistinguett et Josephine Baker.  


Cette rancune est nourrie par la santé prospère observée dans les banlieues voisines: Mégrine, Ezzahra, Radès et, depuis peu, Boumhel-Bel air et Hammam-Plage. Les plus de soixante ans se rappelleront longtemps encore ce que furent jadis les quatre salles de cinéma (il n’en reste plus qu’une seule et dans quel état !) et les salons de thé et cafés, le Tahiti, la rotonde, le perroquet, le zéphyr, la frégate, la rosette, le café français.
Plus près de nous, un autre ouvrage d’art réalisé tout au début des années 60 et qui, faute d’entretien, a disparu, il s’agit de l’horloge du rond-point dont le boîtier et le cadran sont incrustés de fleurs. Destinée à perpétuer les sens esthétique et créatif des Hammam-Lifois, l’horloge n’est plus qu’un souvenir. A la place, une hideuse potence assombrit l’horizon.  


Hammamn-lif est une ville qui ne manque pas d’intérêt. Avec le majestueux Boukornine en arrière-plan et la baie du golfe de Tunis qui l’enserre,la station d’Hammam-Lif se distingue par de prestigieux monuments dont plus rien ne subsiste. Et pourtant, ces édifices restent baignés d’une espèce d’aura de vie malgré les vicissitudes du temps et l’ingratitude des hommes. Les habitants de la commune s’interrogent toujours sur le sort du palais beylical ou sur le bain thermal (hammam souri) qui compte parmi ses plus illustres curistes Guy de Maupassant et Gustave Flaubert.
Du côté de l’hygiène et de l’entretien de la salubrite publique, il y a à boire et à manger. Les habitants sont pour une grande part responsables de ce laisser-aller. Un relâchement qui illustre parfaitement l’idée que les hautes valeurs sont en train de se perdre et d’aller à vau-l’eau. Un constat d’échec qui mérite réflexion.  


Quant au Casino, au passé si raffiné, il fait office aujourd’hui de bar-restaurant, bas de gamme. Monument classé patrimoine national, le casino a reçu autrefois la visite de la grande star hollywoodienne Greta Garbo, la divine; les plus célèbres vedettes du music-hall se sont produites sur sa scène, entre autres Mistinguett et Josephine Baker.
''Adel LATRECH La Presse de Tunisie _ 24/08/2008''


Plus près de nous, un autre ouvrage d’art réalisé tout au début des années 60 et qui, faute d’entretien, a disparu, il s’agit de l’horloge du rond-point dont le boîtier et le cadran sont incrustés de fleurs. Destinée à perpétuer les sens esthétique et créatif des Hammam-Lifois, l’horloge n’est plus qu’un souvenir. A la place, une hideuse potence assombrit l’horizon.
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Du côté de l’hygiène et de l’entretien de la salubrite publique, il y a à boire et à manger. Les habitants sont pour une grande part responsables de ce laisser-aller. Un relâchement qui illustre parfaitement l’idée que les hautes valeurs sont en train de se perdre et d’aller à vau-l’eau. Un constat d’échec qui mérite réflexion.
 
''Adel LATRECH La Presse de Tunisie _ 24/08/2008''

Version du 24 août 2008 à 13:20




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Une ville à la recherche de son lustre d’antan
Regard nostalgique sur des souvenirs qui remontent à la mémoire.

Si la nostalgie avait encore un sens pour les fleurs bleues, ces sentimentaux qui manifestent une sensibilité excessive, c’est précisément à Hammam-Lif qu’elle trouvera toute sa plénitude.

Faute d’avoir suivi la dynamique du modernisme et du progrès qui s’est emparée de toutes les villes et villages de la Tunisie nouvellement indépendante, Hammam-Lif est demeurée en marge de ce mouvement. Cette mise à l’écart l’a desservie au point de la réduire aux dimensions d’une grosse bourgade, sans intérêt.

Résidence d’hiver des princes husseïnistes,Aquae Persinae, Ad aquas, Naro ou Baâl Karnein (dieu aux deux cornes, l’appellation punique du Boukornine) a tôt fait d’acquérir un statut particulier sous le règne des deux derniers rois, Moncef (1942-43) et Mohamed Amine Pacha Bey (1943-1957). Lors de la deuxième guerre mondiale elle a été la seule ville en Afrique du Nord à bénéficier du privilège de «ville ouverte». C’est justement ce privilège qui a servi de détonateur à son expansion urbanistique et démographique.

Pour les Hammam-Lifois d’un certain âge, la dérive de la ville sur plus d’un plan a frustré leurs espérances et leur a laissé un arrière-goût de regret et d’amertume. Ce sentiment de colère, presque, a engendré un vif ressentiment à l’égard des élus de la commune.

Cette rancune est nourrie par la santé prospère observée dans les banlieues voisines: Mégrine, Ezzahra, Radès et, depuis peu, Boumhel-Bel air et Hammam-Plage. Les plus de soixante ans se rappelleront longtemps encore ce que furent jadis les quatre salles de cinéma (il n’en reste plus qu’une seule et dans quel état !) et les salons de thé et cafés, le Tahiti, la rotonde, le perroquet, le zéphyr, la frégate, la rosette, le café français.

Hammamn-lif est une ville qui ne manque pas d’intérêt. Avec le majestueux Boukornine en arrière-plan et la baie du golfe de Tunis qui l’enserre,la station d’Hammam-Lif se distingue par de prestigieux monuments dont plus rien ne subsiste. Et pourtant, ces édifices restent baignés d’une espèce d’aura de vie malgré les vicissitudes du temps et l’ingratitude des hommes. Les habitants de la commune s’interrogent toujours sur le sort du palais beylical ou sur le bain thermal (hammam souri) qui compte parmi ses plus illustres curistes Guy de Maupassant et Gustave Flaubert.

Quant au Casino, au passé si raffiné, il fait office aujourd’hui de bar-restaurant, bas de gamme. Monument classé patrimoine national, le casino a reçu autrefois la visite de la grande star hollywoodienne Greta Garbo, la divine; les plus célèbres vedettes du music-hall se sont produites sur sa scène, entre autres Mistinguett et Josephine Baker.

Plus près de nous, un autre ouvrage d’art réalisé tout au début des années 60 et qui, faute d’entretien, a disparu, il s’agit de l’horloge du rond-point dont le boîtier et le cadran sont incrustés de fleurs. Destinée à perpétuer les sens esthétique et créatif des Hammam-Lifois, l’horloge n’est plus qu’un souvenir. A la place, une hideuse potence assombrit l’horizon.

Du côté de l’hygiène et de l’entretien de la salubrite publique, il y a à boire et à manger. Les habitants sont pour une grande part responsables de ce laisser-aller. Un relâchement qui illustre parfaitement l’idée que les hautes valeurs sont en train de se perdre et d’aller à vau-l’eau. Un constat d’échec qui mérite réflexion.

Adel LATRECH La Presse de Tunisie _ 24/08/2008