« Histoires Dombasle - Ville » : différence entre les versions

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'''17 avril 2006'''
Je suis Edgard, un enfant de Dombasle, né en 1947. Hier soir, j'ai découvert ces extraordinaires photos de 1957 et pour la première fois, depuis 44 ans, mes yeux ont revu le cher village de mon enfance. Des photos montrant des vues d'ensemble du village, sous différents angles. Mon immense reconnaissance va aux auteurs de ces photos et aux deux rédacteurs qui les ont mis en ligne. Merci.
'''Correspondance du 9 février 2007'''
Mon témoignage pour l'Encyclopédie de l'AFN :
En 1920, l’année de ma naissance, nous habitions la maison que mes grands parents avaient fait bâtir et nous logions dans une grande pièce dans laquelle il y avait une cheminée. J’ai toujours aimé les cheminées et je passais mon temps, quand j’étais petite, à observer le feu qui me fascinait. Tout à côté, il y avait une sorte d’alcôve où s’entassait le bois pour alimenter le feu. Ma mère faisait cuire les plats qu’elle préparait sur celui-ci et la soupe se faisait dans un grand chaudron noir qui était suspendu au dessus. Le marché se faisait sur la place du village tous les mercredi, ce qui ne s’y trouvait pas, il fallait aller l’acheter à Palikao, Mascara ou Oran. Par la suite, boulanger, épiciers, cafés et médecin purent s’établir. La maison avait été construite avec des pierres et liées avec de la terre, les murs garnis de torchis comme les mechtas des arabes. De cette ancienne maison, vous n’en avez connu qu’une partie car nous avons du démolir pour construire celle que vous avez vu. Le village avait été crée à l’arrivée des français venant de Métropole et assez vite bâti. Les nouveaux habitants étaient en majorité issus du centre Languedoc, en particulier du Tarn d’où les noms de Carayon et de Maffre. Près du village, quelques familles arabes vivaient sous des tentes mais par la suite, ils vinrent se réfugier au village pour se protéger des animaux sauvages, particulièrement les hyènes, qui venaient régulièrement attaquer et dévorer les enfants en bas âge et les animaux domestiques. La vie était dure. Il avait fallu assainir la région en asséchant les marais qui s’y trouvaient, arracher les broussailles et les caroubiers afin de préparer la terre pour la culture de la vigne, des céréales, des oliviers et des orangers. Des oliviers poussant le long de l’Oued el Hab produisaient une catégorie de gros fruits très recherchés en gastronomie. La culture de légumes divers se faisait dans des jardins dont l’arrosage était effectué tous les jours par des petits canaux dont les vannes étaient ouvertes à tour de rôle par les propriétaires des parcelles cultivées, ce qui permettait d’avoir une production quasi permanente de tomates, concombres, poireaux, salades et oignons nouveaux. Mais depuis l’année 1902, date officielle de la création du village, de nombreux habitants venus de la Métropole étaient partis, trouvant cette vie rurale trop pénible, certains ayant été atteints par les fièvres dues aux insectes habituels des marais. A l’origine, notre maison n’avait pas de murs entourant la cour et à la mode des arabes, celle-ci était entourée de buissons épineux afin d’empêcher toute intrusion autour de la maison. Mais le temps passant, la vie devint meilleure et la région assainie par les travaux d’irrigation. Afin de rendre les déplacements plus aisés, une ligne de chemin de fer, ou plutôt un tramway à vapeur relia Mascara à Uzès le Duc et passa par Dombasle. Cette commodité fut supprimée après la guerre à partir de 1945 où le train fut remplacé par les lignes de cars de la société des Transports Routiers d’Algérie.
Nous sommes restés en Algérie pendant deux ans, après l’indépendance, faisant confiance aux accords d’Evian qui n’ont pas été respectés, notre confiance ayant été trahie. Nous avons été rapidement ‘’nationalisé’’ et avons du aller habiter un immeuble à Oran et y loger car notre fils Paul entrait au lycée Lamoricière nouvellement appelé Lycée Pasteur. L’année suivante, quasiment tous les Dombasliens étaient rentrés en France et vous avez pu nous retrouver à Saint Gaudens, puis à Tarbes où mon époux Edouard est décédé il y a quelques années.
Meilleures pensées et Amitiés de nous trois,
Paulette Carayon

Dernière version du 29 juillet 2009 à 01:43