« Historique Mascara - Ville » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
(→Situation : carte) |
||
(12 versions intermédiaires par 3 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{ | {{VILLE2006| | ||
| Nom_ville= Mascara | |Nom_ville=Mascara | ||
| | |gauche=46 | ||
| Pays= ALGERIE | |haut=21 | ||
}} | |Pays=ALGERIE | ||
|ecu=oui | |||
}} | |||
Ville forte d’Algérie, à 90 km Sud | == Situation == | ||
[[Fichier:Mascara_1926.jpg|right|200 px|thumb|Carte de 1926]] | |||
Ville forte d’Algérie, à 90 km Sud-sud-est [[Oran - Ville|d’Oran]], sur la pente Sud de la première chaîne de l’Atlas et dominant la plaine d‘EGHRIS qui s’étale sur près de 800 kilomètres, limitée au Nord, par les monts des BENI CHOUGRANE et au Sud par les monts de SAÏDA | |||
== Histoire ancienne == | |||
[[Antiquité - Afrique du Nord et empire romain|Les romains]] installent dans la plaine de nombreux postes militaires et construisent une voie de communication stratégique.<br>À leur départ la plaine est parcourue uniquement par des Berbères nomades, les BENI RACHED | |||
Ancienne Victoria de la Mauritanie romaine, ancienne Rachidia des Almoravides, appelée Chareb er-Rih (la lèvre du vent) puis Mou Askar (camp permanent) par les Arabes, la ville est construite sur l’oued Toudman. Vieille citée arabe, entourée de remparts crénelés, ouverte de sept portes, ancienne capitale des beys turcs depuis 1701, elle est occupée par les Espagnols en 1791. | |||
== Présence turque == | |||
1515-1830 | |||
En 1701 les Turcs transportent à MASCARA le siège du Beylik de l’Ouest et utilisent la tribu des HACEN comme Maghzen et pour la perception des impôts. | |||
La | Ville et faubourgs sont en ruines. Les rues et les maisons sont misérables. Ces dernières sont couvertes en terrasses, à la mode berbère, ou en tuiles romaines du type kabyle. Dans les faubourgs les gourbis remplacent les masures. La maison du Beylick est également en ruines, au rez de chaussée la salle d'audience soutenue par des colonnes de marbre, au premier étage le cabinet de l'Emir où voisine une quarantaine de manuscrits arabes.<br>Couverts de mosquée très ordinaire, élevée en 1750, sur la place prés du bordj et une seconde dans les faubourgs du sud, construite en 1761 sous l'occupation turque. | ||
Le marché aux grains se tient sur la place, face au bordj. On y vend également des tapis d'El Kalaa, des laines et des burnous. Le fondouk de l'Ouest est achalandé de sabres, bois de fusil, pantoufles ou « babouche », mouchoirs de soie et calicots. Plusieurs armuriers se consacrent à la réparation des armes. Quelques boutiques abritent des brodeurs en soie, or et argent ornant des harnachements. Il existe aussi des tuileries et des poteries à Aïn Sultan et prés d'Aïn Khial. | |||
La ville compte plusieurs écoles coraniques. Elle abrite jusqu'à {{FORMATNUM:10000}} habitants dont 450 Juifs, puis des Kouloughlis descendants des Turcs, qui se confondent avec les Maures. | |||
== Présence française == | |||
[[ABDELKADER|Abd el-Kader]], enfant du pays, (natif de Cacherou) en fait sa capitale en 1832.<br>Il la quitte en 1834. La ville est alors conquise par le maréchal Clauzel qui ordonne de la détruire. Lorsque les fortifications sont démantelées, les Français ne l’occupent pas et l’émir y revient de 1837 à 1841. | |||
Reprise sans combat par BUGEAUD en 1841 elle forme depuis 1854 une commune avec deux villages agricoles créés en 1846 : | |||
*Saint-ANDRE, peuplé principalement de paysans des Pyrénées orientales (territoire agricole de 3500 ha) et de | |||
*Saint-Hippolyte, peuplé principalement de Corses (territoire agricole de 350 ha). | |||
Le 17 juin 1854 Mascara devient chef-lieu de canton et en 1874, [[ALGERIE INSTITUTIONS 1870 - 1896#Communes|commune mixte]]. Sous le Second Empire 3 km de remparts, hauts de 6 à 10 m, sont reconstruits. Ils seront détruits en 1956. Sous-préfecture, importante ville de garnison, elle accueille notamment le centre d’instruction n° 2 de la Légion étrangère au quartier Soyer (Soyez ?) et au quartier Ben Daoud, un régiment de chasseurs d’Afrique, une compagnie des essences, une compagnie de Gendarmerie, un centre de remonte, vestige des troupes de cavalerie. Avant Sidi bel-Abbès, le régiment étranger est à Mascara et y tient le grand dépôt. En 1912, le 2<sup>e</sup> RE y établit la garnison pour ses 13<sup>e</sup>, 14<sup>e</sup>, 15<sup>e</sup> et 16<sup>e </sup>compagnies | |||
La fertilité de la plaine d’EGHRIS permet dès 1846 l’extension économique de la région avec une importante production de céréales, de vignes, d’oliviers et de cultures maraîchères ainsi que la création de nombreux villages. | |||
La banlieue de MASCARA produit des vins réputés répartis sur {{FORMATNUM:5000}} ha soit 60 % des terres cultivables. | |||
==== Les travaux ==== | |||
L'administration militaire française procède dès 1846 au nivellement des rues et des places, à la réparation du bureau arabe et de la mosquée, à la construction de l'église catholique. Il est question d'en faire le chef-lieu de la division militaire d'Oranie. En dehors de la troupe, on y rencontre quelques civils fournisseurs de l'Armée et des cantiniers | |||
En 1847, Mascara ne groupe plus que {{FORMATNUM:1200}} habitants dont 700 Français, 500 Espagnols et Italiens, surtout marchands de comestibles, débitants de boissons ouvriers et artisans; les Musulmans ont émigré au Maroc. L'agglomération compte 85 maisons neuves. Toutes les terres, proches de la ville, sont cultivées ; {{FORMATNUM:2500}} hectares dont 945 concédés en 182 lots de chacun 5 hectares. En 1848 la population augmente de {{FORMATNUM:1900}} habitants dont {{FORMATNUM:1150}} Français. En 1851 Mascara devient chef lieu de la subdivision miliaire et d'un district administré par un commissaire civil. Aux environs, on cultive : céréales tabac, vigne, oliviers. | |||
En 1852, on y vend annuellement {{FORMATNUM:10000}} quintaux de laine, {{FORMATNUM:16000}} hectolitres de blé, {{FORMATNUM:17000}} hectolitres d'orge, {{FORMATNUM:50000}} Francs de bestiaux et en 1853, la ville voit s'installer: moulins à farine et à huile, briqueteries, tanneries, abattoirs. L'épidémie de choléra de 1854 déclenche 46 cas en 42 jours dont 36 mortels, surtout parmi les militaires. | |||
==== Commune de plein exercice ==== | |||
En 1854 Mascara est érigé en une [[ALGERIE INSTITUTIONS 1870 - 1896#Communes|commune de plein exercice]], administrée par un maire et un conseil municipale, et doté justice de paix. Le marché local accuse un chiffre d'affaire de 4 millions de franc-or. La population de la ville est évaluée en 1861 à {{FORMATNUM:2500}} Européens, {{FORMATNUM:1200}} Israélites et {{FORMATNUM:4000}} Musulmans soit au total {{FORMATNUM:7700}} habitants. | |||
Mascara commence à prendre l'allure d'une petite ville aux rues bien percées, et en 1877 l'enceinte de la ville est coupée de six portes : | |||
*d'Oran ; | |||
*de Bab-Ali ; | |||
*de Mostagamen ; | |||
*de Tiaret ; | |||
*de Si Mohamed ; | |||
*du Sud. | |||
La réputation des vins de Mascara, qui remonte aux premières années de l'occupation française a été longtemps solidement établie et largement consacrée par des récompenses obtenues dans les concours tant en France qu'à l'Étranger... Dés 1858 les vins de Mascara sont primés à l'Exposition Automnale de Paris. |
Dernière version du 16 avril 2011 à 16:55
ALGERIE |
Mascara Nom actuel : ? |
Historique |
|
|
Retour Liste des Villes |
Situation
Ville forte d’Algérie, à 90 km Sud-sud-est d’Oran, sur la pente Sud de la première chaîne de l’Atlas et dominant la plaine d‘EGHRIS qui s’étale sur près de 800 kilomètres, limitée au Nord, par les monts des BENI CHOUGRANE et au Sud par les monts de SAÏDA
Histoire ancienne
Les romains installent dans la plaine de nombreux postes militaires et construisent une voie de communication stratégique.
À leur départ la plaine est parcourue uniquement par des Berbères nomades, les BENI RACHED
Ancienne Victoria de la Mauritanie romaine, ancienne Rachidia des Almoravides, appelée Chareb er-Rih (la lèvre du vent) puis Mou Askar (camp permanent) par les Arabes, la ville est construite sur l’oued Toudman. Vieille citée arabe, entourée de remparts crénelés, ouverte de sept portes, ancienne capitale des beys turcs depuis 1701, elle est occupée par les Espagnols en 1791.
Présence turque
1515-1830
En 1701 les Turcs transportent à MASCARA le siège du Beylik de l’Ouest et utilisent la tribu des HACEN comme Maghzen et pour la perception des impôts.
Ville et faubourgs sont en ruines. Les rues et les maisons sont misérables. Ces dernières sont couvertes en terrasses, à la mode berbère, ou en tuiles romaines du type kabyle. Dans les faubourgs les gourbis remplacent les masures. La maison du Beylick est également en ruines, au rez de chaussée la salle d'audience soutenue par des colonnes de marbre, au premier étage le cabinet de l'Emir où voisine une quarantaine de manuscrits arabes.
Couverts de mosquée très ordinaire, élevée en 1750, sur la place prés du bordj et une seconde dans les faubourgs du sud, construite en 1761 sous l'occupation turque.
Le marché aux grains se tient sur la place, face au bordj. On y vend également des tapis d'El Kalaa, des laines et des burnous. Le fondouk de l'Ouest est achalandé de sabres, bois de fusil, pantoufles ou « babouche », mouchoirs de soie et calicots. Plusieurs armuriers se consacrent à la réparation des armes. Quelques boutiques abritent des brodeurs en soie, or et argent ornant des harnachements. Il existe aussi des tuileries et des poteries à Aïn Sultan et prés d'Aïn Khial.
La ville compte plusieurs écoles coraniques. Elle abrite jusqu'à 10 000 habitants dont 450 Juifs, puis des Kouloughlis descendants des Turcs, qui se confondent avec les Maures.
Présence française
Abd el-Kader, enfant du pays, (natif de Cacherou) en fait sa capitale en 1832.
Il la quitte en 1834. La ville est alors conquise par le maréchal Clauzel qui ordonne de la détruire. Lorsque les fortifications sont démantelées, les Français ne l’occupent pas et l’émir y revient de 1837 à 1841.
Reprise sans combat par BUGEAUD en 1841 elle forme depuis 1854 une commune avec deux villages agricoles créés en 1846 :
- Saint-ANDRE, peuplé principalement de paysans des Pyrénées orientales (territoire agricole de 3500 ha) et de
- Saint-Hippolyte, peuplé principalement de Corses (territoire agricole de 350 ha).
Le 17 juin 1854 Mascara devient chef-lieu de canton et en 1874, commune mixte. Sous le Second Empire 3 km de remparts, hauts de 6 à 10 m, sont reconstruits. Ils seront détruits en 1956. Sous-préfecture, importante ville de garnison, elle accueille notamment le centre d’instruction n° 2 de la Légion étrangère au quartier Soyer (Soyez ?) et au quartier Ben Daoud, un régiment de chasseurs d’Afrique, une compagnie des essences, une compagnie de Gendarmerie, un centre de remonte, vestige des troupes de cavalerie. Avant Sidi bel-Abbès, le régiment étranger est à Mascara et y tient le grand dépôt. En 1912, le 2e RE y établit la garnison pour ses 13e, 14e, 15e et 16e compagnies
La fertilité de la plaine d’EGHRIS permet dès 1846 l’extension économique de la région avec une importante production de céréales, de vignes, d’oliviers et de cultures maraîchères ainsi que la création de nombreux villages.
La banlieue de MASCARA produit des vins réputés répartis sur 5 000 ha soit 60 % des terres cultivables.
Les travaux
L'administration militaire française procède dès 1846 au nivellement des rues et des places, à la réparation du bureau arabe et de la mosquée, à la construction de l'église catholique. Il est question d'en faire le chef-lieu de la division militaire d'Oranie. En dehors de la troupe, on y rencontre quelques civils fournisseurs de l'Armée et des cantiniers
En 1847, Mascara ne groupe plus que 1 200 habitants dont 700 Français, 500 Espagnols et Italiens, surtout marchands de comestibles, débitants de boissons ouvriers et artisans; les Musulmans ont émigré au Maroc. L'agglomération compte 85 maisons neuves. Toutes les terres, proches de la ville, sont cultivées ; 2 500 hectares dont 945 concédés en 182 lots de chacun 5 hectares. En 1848 la population augmente de 1 900 habitants dont 1 150 Français. En 1851 Mascara devient chef lieu de la subdivision miliaire et d'un district administré par un commissaire civil. Aux environs, on cultive : céréales tabac, vigne, oliviers.
En 1852, on y vend annuellement 10 000 quintaux de laine, 16 000 hectolitres de blé, 17 000 hectolitres d'orge, 50 000 Francs de bestiaux et en 1853, la ville voit s'installer: moulins à farine et à huile, briqueteries, tanneries, abattoirs. L'épidémie de choléra de 1854 déclenche 46 cas en 42 jours dont 36 mortels, surtout parmi les militaires.
Commune de plein exercice
En 1854 Mascara est érigé en une commune de plein exercice, administrée par un maire et un conseil municipale, et doté justice de paix. Le marché local accuse un chiffre d'affaire de 4 millions de franc-or. La population de la ville est évaluée en 1861 à 2 500 Européens, 1 200 Israélites et 4 000 Musulmans soit au total 7 700 habitants.
Mascara commence à prendre l'allure d'une petite ville aux rues bien percées, et en 1877 l'enceinte de la ville est coupée de six portes :
- d'Oran ;
- de Bab-Ali ;
- de Mostagamen ;
- de Tiaret ;
- de Si Mohamed ;
- du Sud.
La réputation des vins de Mascara, qui remonte aux premières années de l'occupation française a été longtemps solidement établie et largement consacrée par des récompenses obtenues dans les concours tant en France qu'à l'Étranger... Dés 1858 les vins de Mascara sont primés à l'Exposition Automnale de Paris.