MÉDECINE

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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État des lieux

Après trois siècles d’occupation turque il ne restait rien de la brillante médecine arabe. Les soins aux malades étaient dispensés par des empiriques. Seuls les médecins maures appelés toba ou tebib (toubib) avaient pignon sur rue en ville ou sous tente sur les marchés. L’état sanitaire du pays était des plus déplorable ; ainsi entre 1831 et 1843, 50 261 militaires français sont morts dont seulement 2 295 au combat.

Alger

Il n'y a pas, à Alger, d'hôpital ni d'école de médecine ni d'infirmerie, encore moins de diplômes institutionnels.

Les "médecins" (toubibs ou hakems) sont, soit des guérisseurs (marabouts) illettrés, soit des talebs qui ont lu l'antique manuscrit du grand médecin Arabe Bou-Krat soit des esclaves chrétiens, capturés en mer, que l'on achète très cher sur la place aux esclaves (le Badestan).

Paradoxalement, se sont les Européens (esclaves ou libres) qui sont les mieux soignés : ils bénéficient, à Alger, depuis 1575, d'un « Hôpital Espagnol », sorte d'infirmerie organisée par des religieux catholiques et financée par les Européens, par des dons et des taxes spéciales.

L'état sanitaire de la ville est déplorable et le manque total d'hygiène rend endémiques les épidémies de peste ou de variole, le paludisme et autres syphilis sévissent aussi, assurant ainsi une régulation sévère d'une natalité galopante.

Aucun médecin mâle ne pouvait pénétrer dans les familles indigènes pour soigner femmes et enfants.


Médecine de la colonisation

Algérie 1830 -1962

  • Les médecins de l’armée et les soins aux colons en Algérie (1848-1851)

Dans les premières décennies de la conquête en Algérie en 1830 se pose la question de la possibilité d’y installer une population européenne. La force avec laquelle les maladies déciment le corps expéditionnaire et les colons rend en effet cette implantation problématique, surtout au milieu du XIXe siècle, quand la République, en 1848, organise la venue de 12 000 colons, qui viennent compléter une population rurale française d’environ 20 000 personnes.

Le contrôle sanitaire de ces nouveaux villages est essentiellement effectué par des médecins militaires. Ils sont les témoins de leurs difficiles débuts et notamment de la forte mortalité de populations urbaines peu habituées à leurs nouvelles conditions d’existence.
Ces difficultés posent la question de l’acclimatement, diversement appréciée par les médecins.
Les rapports des médecins de l’Armée esquissent le paysage sanitaire en train de naître en Algérie. Y domine, particulièrement dans les campagnes, le médecin militaire, aux côtés duquel travaillent aussi des médecins civils, des sœurs de charité et des sages-femmes.
Outre la mise en place d’un cadre matériel et humain, les rapports des officiers de santé précisent la manière dont les médecins organisent leur service médical, la fréquence des visites et la manière dont elles se déroulent, éclairant un pan de l’histoire de la médicalisation au XIXe siècle


  • Le Maréchal de Saint- Arnaud, ministre de la guerre en 1853 créa le Service médical de colonisation :


Principales missions

Caducée Médecins de France

L’assistance médicale aux indigènes avec l’aide des auxiliaires médicaux indigènes créés en 1901.

En 1923 la création d’un Institut d’hygiène et de médecine de colonisation.

En 1925 création d’hôpitaux auxiliaires d’une cinquantaine de lits.

En 1926 Assistance aux mères et aux nourrissons.

En 1939 il existe 112 circonscriptions de colonisation dotées d’un hôpital auxiliaire, de salles de consultation dans les douars, d’abris de mères et nourrissons…

En 1944 est créé le corps des médecins de la santé d’Algérie. Le nombre des circonscriptions médicales d’assistance est porté à 151 auxquelles s’ajoutent 125 circonscriptions de médecins conventionnés.

En 1920 on comptait 21 hôpitaux et hospices civils totalisant 5000 et 1640 lits.

En 1945 on était passé à 24000 lits sans compter les hôpitaux auxiliaires.

En 1962 le secteur privé comportait environ 10 000 lits et le secteur public 38 000 lits.

Recherche Médicale

Les organismes :

-35 chaires à la Faculté de médecine et pharmacie.

-Institut PASTEUR. A poursuivi à partir de 1910 par préparation des sérums et vaccins.
Les actes de recherches y sont attestés par plus de 2276 titres de comptes rendus scientifiques.

Quelques hommes

-J.B.BAUDENS (1804-1857) père de la chirurgie militaire conservatrice

-C.MAILLOT (1804-1894) attaché son nom au traitement des fièvres palustres par la quinine

-A.LAVERAN (1845-1922) découvre en 1880 à Constantine l’agent du paludisme

-Les médecins ayant illustré les travaux de l’Institut Pasteur : Edmond et Etienne SERGENT, DONATIEN, FOLLEY, PARROT, …

-Le professeur de physique VERAIN qui inventa le scialytique permettant d’éclairer sans ombre les tables d’opération du monde entier...

parmi beaucoup d’autres...

  • Source site algerianisme

Bilan

L'Algérie compte 2 000 médecins (dont 151 de la Santé Publique).
Dans le Sud : 31 médecins ( 14 civils, 17 militaires) . 58 salles de consultation automobiles.

Les hôpitaux, en Algérie du Nord, sont au nombre de 136 avec un total de 24 284 lits.
Dans le Sud : 27 infirmeries (700 lits).

Une lutte active est menée contre les grandes épidémies. Le typhus a disparu. Le paludisme ne compte plus que quelques cas. La tuberculose est combattue activement :

1952 : 2 474 029 personnes testées, 1 017 981 personnes vaccinées.

Le trachome est encore très répandu, surtout dans le Sud. Il est combattu dès l'enfance. Des camions ophtalmologiques se déplacent dans les campagnes les plus reculées.

  • Source : M. Roger LEONARD, Gouverneur général de l'Algérie. 1953