Tabors

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Goumier monté.jpg

Goumiers, Goums et Tabors

Tout d’abord, il est nécessaire de préciser certains termes qui sont parfois intervertis par abus de langage. Si le goumier désigne le soldat, le goum représente quant à lui un groupement de combattants de la valeur d’une compagnie. Le tabor, terme parfois utilisé à tort pour désigner un goum, est en réalité l’équivalent d’un bataillon.

Naissance des Goums en 1908

Le premier goum marocain, composé de 100 cavaliers, a été mis en place le 3 octobre 1908 sur le modèle des goums algériens qui était alors l’équivalent d’une police indigène employée par la France pour sécuriser la frontière algéro-marocaine.

Ce premier goum marocain, encadré par des officiers et sous-officiers instructeurs espagnols et français (conformément à l’Acte d’Algésiras de 1906) était utilisé pour des opérations de police intérieure dans la Chaouïa (sud de Casablanca).

Les Goums sont des troupes de Marocains volontaires, servant la France dans l'infanterie ou la cavalerie (goums mixtes). Ce sont des troupes performantes qui s'adaptent à toutes les formes de guerre. Le rôle militaire de ces goums, regroupés en tabors (= bataillons), va croissant de leur création de 1908 (par le Général Lyautey sur le même principe que les Sahariens) à leur suppression en 1956 (indépendance du Maroc).

Formations supplétives levées par tribu, sous les ordres de leurs chefs naturels, avec un encadrement léger d'Officiers français.

Maintenus en grande partie sur le sol marocain lors de la première guerre mondiale, les goums participèrent pendant cette période à la stabilité intérieure du Maroc.

Ils furent également engagés lors de la guerre du Rif de 1924 à 1926 contre Abdelkrim. Dans ces opérations, notamment dans les montagnes de l’Atlas, les goums avait déjà fait montre de leur rusticité et de leur combativité.

Les 4 Groupes de Tabors Marocains

et premières opérations en Italie


En 1940, afin d’échapper à la réduction des effectifs militaires prévue par les accords d’armistice, les goumiers sont camouflés dans les forces de police intérieures réparties dans les tribus. Leur matériel est également caché pour échapper aux inspections germano-italiennes dans le pays.
En 1943, le général GUILLAUME dispose ainsi de 4 G.T.M (Groupe de Tabors Marocains) en ordre de marche. Chaque G.T.M est alors l’équivalent d’un régiment d’Infanterie de 1 500 à 3 000 hommes composé de trois Tabors.

A partir de 1943, les goums vont être de tous les combats.

Le 9 mai 1956, à N'Kheila, près de Rabat, dans le quartier du 1er tabor marocain, les 41 goums, représentés par leurs fanions ornés de la traditionnelle queue de cheval, disaient adieu à leur drapeau. En exécution des accords de Paris, ils étaient dissous et transférés à l'Armée Royale marocaine. Le colonel Aunis, leur dernier chef, donna lecture de l'ordre de dissolution.

Le 8 juin qui suivit les adieux de Rabat, le drapeau des goums était versé au musée de l'Armée, à Paris. Une cérémonie se déroula dans la cour d'honneur des Invalides.Le colonel Aunis portait le drapeau symbole des 68 citations obtenues par les tabors. Lorsque les honneurs lui eurent été rendus, le drapeau disparut dans la salle Turenne.