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De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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  Ces textes sont issus du site LE MONDE et constituent une base de travail qui devra
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Version du 16 mai 2005 à 10:39

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Ces textes sont issus du site LE MONDE et constituent une base de travail qui devra
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Le contexte des émeutes


L'affaiblissement de la puissance française à la suite de la défaite de 1940 et l'hostilité américaine à la présence coloniale de la France en Algérie ont dopé le mouvement nationaliste. "Pour les nationalistes, les politiques d'assimilation, comme celles que lance l'ordonnance du 7 mars 1944 accordant la nationalité française à 60.000 musulmans, sont tardives et obsolètes", écrit "Le Monde".
"Les Algériens nourrissaient un espoir d'autant plus fou que les Alliés parlaient sans cesse de 'liberté' et de 'démocratie'", raconte (dans "Libération") l'un des futurs chefs de la rébellion de 1954, Hocine Aït-Ahmed, qui a alors 19 ans. De nombreux jeunes vont alors rejoindre les rangs du mouvent nationaliste. Le pouvoir colonial répond par la répression. Il procède ainsi à l'arrestation de Messali Hadj, transféré le 23 avril 1945 à Brazzaville.
Le Parti du peuple algérien a appelé à des manifestations massives et pacifiques, sans armes, mais avec le drapeau. "La masse des Algériens, qualifiée jusque-là dapathique' se met en branle. Elle affirme son identité. Les inscriptions murales -'libérez Messalit !', 'Vive les Arabes !'- se multiplient. Les chants patriotiques explosent. Les Européens demandent une politique répressive", écrit l'historienne Rey-Goldzeiguer, citée par "Libé".
L'ambiance est donc tendue. Dès le 1er mai 1945, des affrontements font trois morts parmi les manifestants à Alger. Dans les défilés, on a vu apparaître pour la première fois le drapeau algérien, l'étendart vert et blanc frappé de l'étoile et du croissant. Les mêmes évènements se répètent à Sétif (à 300 km à l'est d'Alger), une région où sévit la disette après de mauvaises récoltes.

Les émeutes de Sétif


A Sétif , fief de Ferhat Abbas, fondateur des Amis du manifeste et de la liberté (AML), près de 10.000 personnes se rassemblent pour célébrer la victoire à l'appel de ce mouvement et du Parti du peuple algérien (PPA, interdit) de Messali Hadj.
A côté du drapeau français, figure pour la première fois le drapeau algérien vert et blanc. Aux "vive la victoire alliée" scandés par la foule, succèdent les "vive l'Algérie indépendante".
Après un ordre du sous-préfet de retirer pancartes et banderoles, le scout Bouzid Saal refuse de baisser le drapeau algérien. Lors d'une bousculade, un coup de feu part et le jeune scout est tué. La foule est saisie de panique.
C'est le début des émeutes. En fuyant, des manifestants agressent des Européens. La foule grossit, la nouvelle fait le tour de la ville où le couvre-feu est instauré. Elle atteint les autres villes, les villages, les hameaux, notammant Kherrata, à une cinqantaine de kilomètres de Sétif .
L'insurrection gagne les campagnes, puis s'étend à Guelma. Pendant deux jours, les pillages, les agressions d'Européens se multiplient.
Le gouvernement provisoire du général de Gaulle répond, alors, par une répression impitoyable menée par le général Duval. Dans toute la région, la loi martiale est proclamée.

Une terrible répression


A la suite des évènements de Sétif, toute la "petite Kabylie" s'embrase. L'armée française mène une impitoyable répression, "appuyée par des milices civiles coopérant étroitement avec la police", raconte "Le Monde". Le croiseur "Duguay-Trouin" (dont on entend les tirs jusqu'à Alger) bombarde les villages de la côte, tandis que 18 avions multiplient les raids aériens.
"Chaque soir, pendant plusieurs jours, des automitrailleuses circulent à Sétif et tirent sur les Algériens qui fuient", rapporte "Libération". On incendie les forêts où les insurgés pourraient trouver refuge. "Des expéditions punitives vident les gourbis de leurs habitants, des camps d'internement se remplissent et se vident par des exécutions sommaires", explique l'historienne Annie Rey-Goldzeiguer, citée par "Libé".
Des officiers exigent la soumission publique, à genoux, des derniers insurgés. Laquelle alimentera "la haine et le désir de vengeance" (Annie Rey-Goldzeiguer). Le 11 mai, les autorités françaises estiment qu'elles sont parvenu à mettre fin aux émeutes.
Côté français, le général Paul Tubert, chargé par Paris d'une enquête sur les évènements, estime à 15.000 le nombre de victimes algériennes. Aujourd'hui, les historiens algériens parlent de 45.000. Côté européen, on déplore 102 morts, 110 blessés et 10 viols. "La répression et le 'nettoyage' ont entravé les enquêtes, faute de témoins", constate dans un rapport le chef de la section judiciaire, le commissaire Bergé, cité par "Libération". Lequel précise qu'il n'a "pas pu circuler librement à Guelma" et qu'il a "entrevu aux portes aux portes de la ville des charniers mal dissimulés".
Avec la fin des émeutes de Sétif, c'est le premier épisode de la guerre d'Algérie qui vient de commencer. Dans une lettre au gouvernement, Duval déclare: "Je vous ai donné la paix pour dix ans. Mais il ne faut pas se leurrer. Tout doit changer en Algérie".
Neuf ans et demi plus tard, le 1er novembre 1954, éclate une nouvelle insurrection dans les Aurès qui conduira à l'indépendance en 1962.