1945-ALGERIE-SETIF-EVENEMENTS

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962

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Une des choses que peut permettre l'encyclopédie est d'aider à clarifier certains regards.

Parmi celles ci des points d'histoire fondamentaux peuvent et doivent être traités.




LE CHANTIER de ce sujet est ouvert. La phase 1 va consister à ses poser des questions simples et claires. Des points , des bouts d'histoire sur lesquels tout le monde peut intervenir sans être agrégé d'histoire ou de sociologie.

PHASE 1

- Recueil de documents, d'ouvrages et de données diverses concernant la démographie sur le SETIF de 1945 et sa région. Là il suffit d'aller chercher sur bnf.fr et gallica pour regourper des éléments.

- Toutes les sources algériennes sont les bienvenues, car tous les ouvrages parcourus jusqu'à maintenant donnent d'excellentes données démographiques sur les populations européennes.



Listes d'ouvrages (à compléter)

Démographie Figurée de l'Algérie 1880 Docteur René Ricoux

Cet ouvrage traite de différents éléments utiles en terme de densité de population comparées entre les régions avec centre urbain et zones militaires ou civiles.

Statistique Coloniale 1830-1962 Kamel KATEB

Méthodologie et problèmes de la statisque et Recensement - peu ou pas de chiffres mais regard très intéressant

recensement de 1946 : 51797 habitants


Textes & déclarations (à compléter)

Sétif - Le Mythe des 45 000 Musulmans Victimes de la Répression. Général Henry MARTIN.

PHASE 2

Etude géographique de la Région de SETIF et quantificiation, implantation Européennes, Locales Sédentaires et locales Nomades.

Evaluation sur un périmètre de 3 jours de marche autour de SETIF pondération et évaluation quantitative.


Hypothèse de base :


Si l'on prend un diamètre de 100 kms autour et que l'on prend la densité moyenne de 7 habitants au km2 (tient compte des zones urbaines et des grandes étendues sans douars ni villages..) cela donne :

100 km => 50 km de rayon avec la formule PI x rayon² cela donne arrondi à la centaine supérieure : 7900 km²

7900 x 7 = 55 300 habitants estimation.

Donc d'après les sources arabes, toute la population a été décimée dans un rayon supérieure à 100 kms ????? Bombe atomique ?

Manifestement, va falloir réfléchir sereinement.

De toutes façons, 1 seul mort c'est déjà trop, mais ce serait bien d'éclaircir ce point.




Différentes versions se "télescopent" sans vraiment d'ailleurs se contredire, mais les interprétations semblent différentes.

Version Algérienne

A l'occasion de la victoire du 8 mai 1945, un rassemblement nationaliste manifeste à la fois sa joie et ses demandes d'un processus d'indépendance.

Lors du cortège à SETIF, des banderolles pour l'indépendance et des drapeaux algériens sont arborés. Il semble que cela soit le début du problème.

Les autorités locales ont demandés aux responsables de la manifestation que les drapeaux soient retirés. A la suite d'une bousculade un scout aurait été tué. Ce genre algérien tué par balle aurait déclenché une réaction de masse qui se serait propagée à la région.

Différentes actions des musulmans nationalistes auraient fait quelques 300 morts parmi la population européenne dont le maire de SETIF.

La réaction des autorités fut immédiate et massive. Il faut d'ailleurs rappeler qu'à cette époque au plan administratif on est en régime de guerre.

Là commence le délire actuel..

Par contre, les faits généraux semblent avérés à la fois dans leurs réalités et dans leur importance !!

Déboisons voulez-vous ?







Par le Général HENRI MARTIN LE MYTHE DES 45000 MUSULMANS VICTIMES DE LA REPRESSION

par Le Général Henry MARTIN, commandant le 19e corps en Algérie (1944-1946)

(Historia magazine N° 196, octobre 1971)


Un mythe consiste à grossir démesurément un fait réel - ou un noyau de faits réels -, à l'enrichir de détails propres à encourager la fraternité, ou à exciter les haines. Comme la langue d'Esope, c'est la meilleure ou la pire des choses.

Le mythe des représailles massives qui, en 1945, autour de Sétif et de Guelma, auraient été exercées par des colons ou des fonctionnaires survivants (après le massacre initial d'une centaine d'Européens) ainsi que par les troupes chargées de rétablir l'ordre, a été soigneusement entretenu par les partisans de l'indépendance algérienne. Il a développé, chez les musulmans d'Algérie, surtout parmi les jeunes, un désir de vengeance.

Et, en 1954, les " fils de la Toussaint ", comme les nomme Yves Courrière, y trouvèrent un bon motif pour abattre, à Khenchela et dans l'Aurès, sans aucune provocation, un officier, un caïd et un jeune ménage d'instituteurs.

A la base de ce mythe, précisons les faits de 1945 :

8 mai 1945. A Sétif et dans un rayon de cent kilomètres, explosion d'une sorte de guerre sainte, aux cris de Djihad ! Attaque des Européens rencontrés non seulement dans les rues de Sétif, mais sur les routes, dans les villages, les fermes isolées, les maisons forestières. Dès le lendemain, extension du soulèvement autour de Guelma.

Le gouverneur général, Yves Chataigneau, responsable de la sécurité Intérieure et extérieure de l'Algérie, requiert l'intervention des forces armées de terre, de mer et de l'air dans le cadre du plan établi en 1944, pour le cas de troubles, par le général Catroux, ministre délégué pour l'Afrique du Nord. Dans la zone insurgée, il rend les pouvoirs de l'état de siège à l'armée, qui en avait été dessaisie en 1944.

Affrontements armés entre les troupes et les insurgés au cours des opérations de dégagement tant des agglomérations comme Guelma que des villages comme Chevreul et Kerrata, des fermes, des maisons forestières (notamment des Babors). Les troupes étant essentiellement musulmanes (tirailleurs, spahis, goumiers), aucun motif raciste dans ce rétablissement de l'ordre ni dans la recherche des meneurs qui a suivi, Quelques réactions regrettables de la part d'Européens bouleversés en retrouvant, autour de Guelma, des parents ou des amis sauvagement éventrés. Ce furent des cas isolés, non des représailles massivement organisées. Mais pour soutenir, de l'extérieur, le soulèvement, les " Frères musulmans " lancent, sur les ondes de la radio du Caire, la fable de 45000 musulmans systématiquement massacrés dans le Constantinois, procédé de guerre psychologique propre à donner mauvaise conscience aux Français non musulmans d'Algérie, comme à ceux de la métropole.

Le ministre de l'Intérieur du gouvernement provisoire, Tixier, vient personnellement enquêter en Algérie. Le gouverneur général Yves Chataigneau fait comparer le nombre des cartes d'alimentation présentées après les événements avec le nombre des cartes distribuées auparavant. On aboutit à une différence d'environ un millier, calcul assurément approximatif, mais qui donne un ordre de grandeur bien éloigné des 35000 musulmans prétendument massacrés, chiffres lancés par la radio du Caire. Cependant, l'escalade se poursuit dans la radio, dans la presse, dans les livres ; on parle de 45 000 et jusqu'à 60 000 !... Le mythe était lancé !

Or les affrontements ont duré deux semaines. Pendant les huit mois que le corps expéditionnaire français du futur maréchal Juin a combattu en Italie, face aux mitrailleuses, aux obus, aux chars, aux bombardiers nazis, il a perdu seulement 1 300 des siens, Comment, en quelques jours, dans le Constantinois, eut-il été possible même à des massacreurs systématiques d'abattre des dizaines de milliers de musulmans ?

Affirmer, répéter, c'est la méthode efficace des publicitaires ou des propagandistes. C'est ainsi que l'on crée les mythes. Et ils ont la vie dure ! Faut-il, comme beaucoup d'historiens de seconde main, les accepter passivement -

Ne faut-il pas chercher sans cesse la vérité ou, tout au moins, s'en approcher -

Je reste reconnaissant à la mémoire du général Duval qui, alors à la tête de la division de Constantine, a su rétablir l'ordre avec rapidité et un souci constant d'amitié pour la masse musulmane. A la fin des " événements ", il a bien mérité d'être invité à la mosquée de Constantine, au milieu des croyants coraniques, pour remercier avec eux le Tout-Puissant d'avoir rendu la paix... au moins provisoirement



Ces textes sont issus du site LE MONDE et constituent une base de travail qui devra
être rapidement changée. Ces textes étant couverts par le copyright de leur auteur
et ne sont là que quejques jours pour susciter une autre écriture et d'autres
développements.

Le contexte des émeutes du 8 mai 1945


L'affaiblissement de la puissance française à la suite de la défaite de 1940 et l'hostilité américaine à la présence coloniale de la France en Algérie ont dopé le mouvement nationaliste. "Pour les nationalistes, les politiques d'assimilation, comme celles que lance l'ordonnance du 7 mars 1944 accordant la nationalité française à 60.000 musulmans, sont tardives et obsolètes", écrit "Le Monde".
"Les Algériens nourrissaient un espoir d'autant plus fou que les Alliés parlaient sans cesse de 'liberté' et de 'démocratie'", raconte (dans "Libération") l'un des futurs chefs de la rébellion de 1954, Hocine Aït-Ahmed, qui a alors 19 ans. De nombreux jeunes vont alors rejoindre les rangs du mouvent nationaliste. Le pouvoir colonial répond par la répression. Il procède ainsi à l'arrestation de Messali Hadj, transféré le 23 avril 1945 à Brazzaville.
Le Parti du peuple algérien a appelé à des manifestations massives et pacifiques, sans armes, mais avec le drapeau. "La masse des Algériens, qualifiée jusque-là dapathique' se met en branle. Elle affirme son identité. Les inscriptions murales -'libérez Messali !', 'Vive les Arabes !'- se multiplient. Les chants patriotiques explosent. Les Européens demandent une politique répressive", écrit l'historienne Rey-Goldzeiguer, citée par "Libé".
L'ambiance est donc tendue. Dès le 1er mai 1945, des affrontements font trois morts parmi les manifestants à Alger. Dans les défilés, on a vu apparaître pour la première fois le drapeau algérien, l'étendart vert et blanc frappé de l'étoile et du croissant. Les mêmes évènements se répètent à Sétif (à 300 km à l'est d'Alger), une région où sévit la disette après de mauvaises récoltes.

Les émeutes de Sétif


A Sétif , fief de Ferhat Abbas, fondateur des Amis du manifeste et de la liberté (AML), près de 10.000 personnes se rassemblent pour célébrer la victoire à l'appel de ce mouvement et du Parti du peuple algérien (PPA, interdit) de Messali Hadj.
A côté du drapeau français, figure pour la première fois le drapeau algérien vert et blanc. Aux "vive la victoire alliée" scandés par la foule, succèdent les "vive l'Algérie indépendante".
Après un ordre du sous-préfet de retirer pancartes et banderoles, le scout Bouzid Saal refuse de baisser le drapeau algérien. Lors d'une bousculade, un coup de feu part et le jeune scout est tué. La foule est saisie de panique.
C'est le début des émeutes. En fuyant, des manifestants agressent des Européens. La foule grossit, la nouvelle fait le tour de la ville où le couvre-feu est instauré. Elle atteint les autres villes, les villages, les hameaux, notammant Kherrata, à une cinqantaine de kilomètres de Sétif .
L'insurrection gagne les campagnes, puis s'étend à Guelma. Pendant deux jours, les pillages, les agressions d'Européens se multiplient.
Le gouvernement provisoire du général de Gaulle répond, alors, par une répression impitoyable menée par le général Duval. Dans toute la région, la loi martiale est proclamée.

Une terrible répression


A la suite des évènements de Sétif, toute la "petite Kabylie" s'embrase. L'armée française mène une impitoyable répression, "appuyée par des milices civiles coopérant étroitement avec la police", raconte "Le Monde". Le croiseur "Duguay-Trouin" (dont on entend les tirs jusqu'à Alger) bombarde les villages de la côte, tandis que 18 avions multiplient les raids aériens.
"Chaque soir, pendant plusieurs jours, des automitrailleuses circulent à Sétif et tirent sur les Algériens qui fuient", rapporte "Libération". On incendie les forêts où les insurgés pourraient trouver refuge. "Des expéditions punitives vident les gourbis de leurs habitants, des camps d'internement se remplissent et se vident par des exécutions sommaires", explique l'historienne Annie Rey-Goldzeiguer, citée par "Libé".
Des officiers exigent la soumission publique, à genoux, des derniers insurgés. Laquelle alimentera "la haine et le désir de vengeance" (Annie Rey-Goldzeiguer). Le 11 mai, les autorités françaises estiment qu'elles sont parvenues à mettre fin aux émeutes.
Côté français, le général Paul Tubert, chargé par Paris d'une enquête sur les évènements, estime à 15.000 le nombre de victimes algériennes. Aujourd'hui, les historiens algériens parlent de 45.000. Côté européen, on déplore 102 morts, 110 blessés et 10 viols. "La répression et le 'nettoyage' ont entravé les enquêtes, faute de témoins", constate dans un rapport le chef de la section judiciaire, le commissaire Bergé, cité par "Libération". Lequel précise qu'il n'a "pas pu circuler librement à Guelma" et qu'il a "entrevu aux portes de la ville des charniers mal dissimulés".
Avec la fin des émeutes de Sétif, c'est le premier épisode de la guerre d'Algérie qui vient de commencer. Dans une lettre au gouvernement, Duval déclare: "Je vous ai donné la paix pour dix ans. Mais il ne faut pas se leurrer. Tout doit changer en Algérie".
Neuf ans et demi plus tard, le 1er novembre 1954, éclate une nouvelle insurrection dans les Aurès qui conduira à l'indépendance en 1962.


Représailles disproportionnées, il ne faut pas se voiler la face, mais il ne faut pas non plus exagérer. Dans Le Quotidien d'Oran du 8 mai 2003 on peut lire que des bananes volantes achevaient les blessés alors que cet hélico n'avait pas encore fait son premier vol et qu'aucune armée au monde n'avait utilisé un hélico en 1945.

Mais il ne faut pas non plus oublier que le gouvernement de l'époque et plus particulièrement le ministre des armées était plutôt tendance Communiste et que quelques uns des principaux acteurs de cette répression étaient du même bord. La Gauche a la mémoire courte quand elle accuse l'extrême droite de tous les méfaits et Achiari n'était pas colon, mais préfet nommé par la métropole.

Ne pas oublier non plus que si les fours à chaux d'Héliopolis ont été utilisés pour incinérer les cadavres, le but n'était pas de les faire disparaître mais d'empêcher que la putréfaction des cadavres (en mai en Algérie, il commence à faire chaud) ne propage des épidémies.

Mais bien sûr, tout cela n'est que mon interprétation perso parce que le 8 mai 1945, mon futur papa était quelque part en Autriche avec l'Armée d'Afrique Bertrand 9 mai 2006 à 19:58 (CEST)