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'''EL HADJ ABDELKADER BEN MAHI ED DINE'''
|nom_condense=abdelkader
|nom=ABDELKADER
|prénom=ben Mahi ed Dine
|titre=El Hadj
|grade=Emir
 
Grand'croix de la Légion d'honneur le 5 août 1860
|dat_nais=6 septembre 1808
|lieu_nais=près de Mascara
|pays_nais=Algérie
|dat_dc=26 mai 1883.
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|presente=Fils de MAHI ED DINE , un saint homme qui jouissait d'une influence considérable dans la région de Mascara, le jeune ABD EL-KADER, grâce à son père, est proclamé sultan par les tribus de la région en novembre 1832.
|fait_marq=Il va combattre les Français pendant seize ans, de 1832 à 1848, où il fera sa reddition.
|date_imp=Emprisonné en France pendant quatre ans , de 1848 à 1852, il est libéré et se retire à Damas.
|contexte=
De sa libération jusqu'à sa mort, soit pendant 31 ans, il va se montrer ami des français et va constament oeuvrer pour rapprocher la France des indigènes.
 
ABD EL-KADER : (Abd al-Qâdir ibn Muhyì-al-Dìn al Hasani, ou Al-Hadjdj ou Abd el-Kader, fils de Mahi ed-Din et de Lalla Zohra). Appelé péjorativement Sultan el-Gahba (sultan des broussailles). Emir arabe, fondateur de l’empire berbère, né près de Mascara à El Guetna, né vers 1808 et décédé à Damas le 26 mai 1883.
 
Bien qu’il ne soit pas né « homme de grande tente » mais homme de « zaouïa » on le dit descendant de Mahomet par les califes Fatimides. Sa filiation est établie avec Fatima, la fille du prophète, mariée à Ali bou-Thaleb. Il a donc rang de chérif. Fin lettré, il est docteur du Coran. Issu d’une vieille famille chérifienne, les Quâdiriya, son père, chef des tribus de l’intérieur de l’ancien beylik d’Oran, tente de constituer un état arabe et proclame le 22 nov. 1832, le Djihad (la guerre sainte) contre l’étranger, l’infidèle. Il fait reconnaître par les tribus des Hachems, des Beni Amer et des Gharabas son fils comme sultan des Arabes.
 
Jusqu’en 1847, celui-ci organise la résistance à la conquête de l’Algérie par la France. Il subit d’abord un échec devant Oran et signe le 24 fév. 1834, un accord peu clair avec le général Desmichels qui ne connaît pas l’Arabe. Ce traité lui reconnaît la souveraineté d’« Emir des Croyants ». Ensuite, il défait les 2500 hommes du général Trézel sur les bords de la Macta, le 26 juin 1835. Le maréchal Clauzel est chargé de venger l’honneur bafoué. Il organise plusieurs expéditions qui aboutissent à l’occupation de Mascara, capitale du fief d’Abd el-Kader. Le général Bugeaud, qui remplace le maréchal Clauzel, occupe Tlemcen et défait un millier de cavaliers de l’émir à Sikkak, le 10 juin 1836. Le 30 mai 1837, il doit négocier lors du traité de la Tafna. Après le passage des Portes de fer par le maréchal Vallée, Abd el-Kader tente de vaines attaques sur Mazagran et Mostaganem. En novembre 1839, l'émir déchire le traité de la tafna. En fév. 1840, il assiège Cherchell. Il est battu au col de Mouzaïa en mai 1840. Les clauses du traité sont rompues de part et d’autres. Bugeaud, adepte de la conquête absolue, fait détruire Taqdîmi et Mascara, les capitales de l’émir.
CAbd el-Kader se réfugie au Maroc où le sultan le considère comme Khalife. Là, il continue la lutte en organisant des razzias dans l’Oranais, les Hautes Plaines et l’Atlas.
[[Image:Smala.jpg|thumb|<center>Prise de la Smala (peinture A.Decaen)</center>|left|200px]]
 
La prise de la smala d'Abd-el-Kader :  Dans les premiers jours de mai 1843, le duc d’Aumale apprend qu’Abd-el-Kader et sa Smala allaient gagner le Djebel Amour. Ne disposant plus d’aucune place forte et pourchassé de tous côtés, l’Emir s’était constitué une capitale ambulante, la Smala, rassemblement gigantesque et tumultueux de plus de 50.000 personnes comprenant sa propre famille, son administration, son trésor, des tribus chassées de leurs territoires et venues se placer sous sa protection, des contingents de cavaliers et de fantassins qui forment comme sa garde … 6 à 7.000 guerriers. Le 10 mai 1843, le duc d’Aumale apprend qu’Abd-el-Kader se met en route avec 1300 fantassins, 600 cavaliers et un goum (auxiliaires indigènes). Le 16 mai, la colonne débouche dans une région désolée, près de la source de Taguin. Le colonel Yusuf, un ancien mameluk du Bey de Tunis, évadé du palais beylical, débarqué en Algérie le même jour que le corps expéditionnaire, créateur des Spahis, part le premier, tombe sur la Smala. Les cavaliers du colonel Morris viennent à leur tour la prendre à revers : c’est la prise de la Smala.
 
Après la prise de sa smala et la défaite sur l’Isly, le 14 août 1844, de la mehalla marocaine aux ordres du sultan Abd er-Rahmann, qui le soutien, le traité de Tanger met Abd el-Kader hors la loi. Celui-ci défie à la fois le Maroc et la France. Le 22 sept. 1845, il attaque et extermine un détachement français qui résiste héroïquement, retranché dans le marabout de [[Sidi-Brahim | Sidi-Brahim]]. En 1846, sentant la défaire proche, il préfère regagner sa deïra (les restes de sa Smala) aux confins du Maroc. Au printemps 1847, les troupes du sultan du Maroc tentent de le neutraliser dans le Rif et Abd el-Kader décide de fuir avec ses 3.000 fidèles. Le 21 décembre 1847 l'émir se prépare à atteindre le col du Guerbous seul passage de fuite possible. A l'aube du 22 décembre le col est tenu sur ordre du général Lamoricière par le lieutenant Mohamed Boukouya et ses spahis. Abd-el-Kader est capturé et contraint à demander l'aman, qu’il présente au colonel de Montauban, le 23 déc. 1847, à Sidi-Brahim, là où quelques années plus tôt il a remporté une de ses plus belles victoires. 
 
Il est conduit à Mers el-Kébir avec sa famille et ses serviteurs à bord du « Solnon », puis en France sur la frégate « l’Asmodée ». Sur sa demande, le général de Lamoricière, nouveau gouverneur général et le duc d’Aumale lui promettent de le transporter en Orient. Louis-Philippe en décide autrement : il débarque à Toulon d'où on l’interne à Pau (un de ses gardiens sera le trompette [[ESCOFFIER Joseph|Joseph Escoffier]]) puis le 3 novembre 1848 à Amboise et enfin l’assigne en résidence surveillée en France jusqu’au 16 octobre 1852. Dès lors commence pour l’Emir, une suite de mondanités puis le 21 décembre 1852 il s'embarque pour Brousse en Anatolie (Turquie), où il rédige un essai critique "rappel à l'intelligent, avis à l'indifférent".
 
Lorsque fut organisé, en novembre 1852, le plébiscite sur l'Empire, Abd-el-Kader faisait à Amboise ses derniers préparatifs de départ. Il écrivit au maire d'Amboise pour lui demander la permission de voter :<br>
''Nous devons, lui disait-il, '''nous considérer aujourd'hui comme Français''', en raison de l'amitié et de l'affection qu'on nous témoigne et des bons procédés qu'on a pour nous.''<br>
A la suite de cette lettre, il fut autorisé à déposer, ainsi que ses compagnons, des bulletins dans une urne spéciale. Or, par une coïncidence étrange, il y avait vingt ans, jour pour jour, qu'il avait été proclamé Sultan par les tribus!<br>
Ainsi, cet algérien qui, vingt ans auparavant, prêchait la Guerre Sainte et aimait à se faire appeler ''coupeur de têtes de Chrétiens pour l'amour de Dieu '', déclarait qu'il devait "se considérer comme Français ", et demandait à prendre part à un vote national.<br>
Bien plus, en quittant Amboise, il faisait don d'un magnifique lustre à l'église paroissiale... Quelle étape parcourue vers le patriotisme français et la tolérance religieuse.
 
 
 
 
[[Image:Emir.jpg|Legion d'Honneur|thumb|left|150px]]
 
 
 
En 1855, il s’installe à Damas en Syrie. Il montre alors une rare loyauté envers la France, en particulier lors des massacres de juillet 1860 où il sauve 15 000 chrétiens dont de nombreux Français. Napoléon III lui octroie une pension de 100.000 francs et l’élève à la dignité de grand'croix de la Légion d’honneur. Il reçoit du Pape la médaille pontificale. Par ailleurs, il est initié le 18 juin 1864 à la communauté des Francs-Maçons.
Il professe que « Le culte du Seigneur est le même partout, n’ayant qu’une seule éternité, il ne peut y avoir qu’une seule divinité. La religion est unique … Si c’était à refaire, je ferais cesser ces divergences mesquines, et j’enseignerais, comme Sidna Aïssa (Notre Seigneur Jésus Christ) que les hommes doivent s’aimer entre eux. Il n’y aurait plus de chrétiens ni de musulmans, mais des peuples courbés sous la même crainte de Dieu. »
Il décède dans la nuit du 25 au 26 mai 1883, dans sa ferme du Doummar en Syrie. Ses restes sont transférés en Algérie en 1966. Père de 16 enfants dont 10 garçons, son petit-fils Idris Jazairi, né en 1936, est son prétendant.
Txt CRY d’après J Brunon
 
 
 
 
 
 
 


====Retour de ses cendres ====
   
   
Émir paradoxal, l'Algérie d'aujourd'hui en a fait sa grande figure nationaliste lui donnant même la place que naguère, du temps de la France, nous offrions à [[BUGEAUD|Bugeaud]].


Le 5 juillet 1966, l'Algérie organisera en grandes pompes, le retour des cendres de l'Emir et son inhumation au carré des Héros du cimetière d' El Alia à [[Alger - Ville|Alger]]<br>
L'aurait-il souhaité ? Rien n'est moins sûr. (* son courrier)


Aux archives d’Aix-en-Provence (C.A.O.M) dans ses lettres au roi et à E. Ollivier), il dit sa déception d’avoir été lâché par les siens (certaines tribus algériennes), le sultan ottoman et le sultan marocain eux-mêmes.<br>
Il s’est toujours dit plus savant que guerrier, il découvre cela en captivité. Il n’est pas un nationaliste algérien, mais d’abord un maître soufi que les circonstances ont amené à prendre les armes.<br>
Quand il a compris que ce combat était vain, son horizon s’est élargi à l’ensemble du monde arabo-musulman, il a rêvé alors d’un dialogue possible entre Orient et Occident.


(*) Courrier Ref:03054-Ministère de la Culture<br>
Fonds: Musée
Série: armoire de fer et Musée; armoire de fer<br>
Cote: AE/I/21/3<br>
N° pièce acte a et b
Cote origine: AE/III/216<br>
Analyse: Déclaration d'Abd el-Kader '''s'engageant à ne plus retourner en Algérie''', remise solennellement au Palais de Saint-Cloud entre les mains de S.A. le prince Louis Napoléon le 30 octobre 1852.<br>
- Le texte original autographe en arabe, certifié être de la main d'Abd el-Kader, à Paris le 4 novembre 1852 par le baron Boissonnet;<br>


- La traduction en français par I. Urbain, annexée à l'original autographe, certifiée conforme par [[DAUMAS Eugène|E.Daumas]],conseiller d'Etat, général, directeur des affaires de l'Algérie au Ministère de la Guerre.<br>


'' Louange au Dieu unique !<br>
''Que Dieu continue la victoire à notre seigneur des rois, Louis Napoléon ! Que Dieu lui donne appui et inspire ses desseins. Celui qui est devant vous est Abd el-Kader, fils de Mahi-ed-din. Il vient se présenter à votre altesse auguste pour vous remercier de vos bienfaits et il accourt auprès de vous afin de se réjouir de votre vue. Car, il en prend Dieu à témoin, vous lui êtes plus cher qu'aucun de ceux qu'il aime. [...] Vous avez eu confiance dans celui qui est devant vous. [...] Mais lui vous a juré par le pacte de Dieu et par le serment inviolable, au nom de tous les prophètes et de tous les envoyés, qu'il ne trompera pas votre confiance en lui, qu'il ne violera pas son serment, qu'il n'oubliera pas '''votre générosité et qu'il ne retournera jamais au pays d'Alger'''. '' <br>
Dates 1852-10-30




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ben Mahi ed Dine ABDELKADER

abdelkader.jpg


Titre : El Hadj

Grade :Emir

Grand'croix de la Légion d'honneur le 5 août 1860


Date de Naissance : 6 septembre 1808

Lieu de Naissance : près de Mascara

Pays de Naissance : Algérie


Date de décès : 26 mai 1883.

Lieu de décès : Damas

Pays de décès : Syrie


Présentation :
Fils de MAHI ED DINE , un saint homme qui jouissait d'une influence considérable dans la région de Mascara, le jeune ABD EL-KADER, grâce à son père, est proclamé sultan par les tribus de la région en novembre 1832.
Faits marquants :

Il va combattre les Français pendant seize ans, de 1832 à 1848, où il fera sa reddition.

Dates importantes :

Emprisonné en France pendant quatre ans , de 1848 à 1852, il est libéré et se retire à Damas.

Contexte :
De sa libération jusqu'à sa mort, soit pendant 31 ans, il va se montrer ami des français et va constament oeuvrer pour rapprocher la France des indigènes.

ABD EL-KADER : (Abd al-Qâdir ibn Muhyì-al-Dìn al Hasani, ou Al-Hadjdj ou Abd el-Kader, fils de Mahi ed-Din et de Lalla Zohra). Appelé péjorativement Sultan el-Gahba (sultan des broussailles). Emir arabe, fondateur de l’empire berbère, né près de Mascara à El Guetna, né vers 1808 et décédé à Damas le 26 mai 1883.

Bien qu’il ne soit pas né « homme de grande tente » mais homme de « zaouïa » on le dit descendant de Mahomet par les califes Fatimides. Sa filiation est établie avec Fatima, la fille du prophète, mariée à Ali bou-Thaleb. Il a donc rang de chérif. Fin lettré, il est docteur du Coran. Issu d’une vieille famille chérifienne, les Quâdiriya, son père, chef des tribus de l’intérieur de l’ancien beylik d’Oran, tente de constituer un état arabe et proclame le 22 nov. 1832, le Djihad (la guerre sainte) contre l’étranger, l’infidèle. Il fait reconnaître par les tribus des Hachems, des Beni Amer et des Gharabas son fils comme sultan des Arabes.

Jusqu’en 1847, celui-ci organise la résistance à la conquête de l’Algérie par la France. Il subit d’abord un échec devant Oran et signe le 24 fév. 1834, un accord peu clair avec le général Desmichels qui ne connaît pas l’Arabe. Ce traité lui reconnaît la souveraineté d’« Emir des Croyants ». Ensuite, il défait les 2500 hommes du général Trézel sur les bords de la Macta, le 26 juin 1835. Le maréchal Clauzel est chargé de venger l’honneur bafoué. Il organise plusieurs expéditions qui aboutissent à l’occupation de Mascara, capitale du fief d’Abd el-Kader. Le général Bugeaud, qui remplace le maréchal Clauzel, occupe Tlemcen et défait un millier de cavaliers de l’émir à Sikkak, le 10 juin 1836. Le 30 mai 1837, il doit négocier lors du traité de la Tafna. Après le passage des Portes de fer par le maréchal Vallée, Abd el-Kader tente de vaines attaques sur Mazagran et Mostaganem. En novembre 1839, l'émir déchire le traité de la tafna. En fév. 1840, il assiège Cherchell. Il est battu au col de Mouzaïa en mai 1840. Les clauses du traité sont rompues de part et d’autres. Bugeaud, adepte de la conquête absolue, fait détruire Taqdîmi et Mascara, les capitales de l’émir. CAbd el-Kader se réfugie au Maroc où le sultan le considère comme Khalife. Là, il continue la lutte en organisant des razzias dans l’Oranais, les Hautes Plaines et l’Atlas.

Prise de la Smala (peinture A.Decaen)

La prise de la smala d'Abd-el-Kader : Dans les premiers jours de mai 1843, le duc d’Aumale apprend qu’Abd-el-Kader et sa Smala allaient gagner le Djebel Amour. Ne disposant plus d’aucune place forte et pourchassé de tous côtés, l’Emir s’était constitué une capitale ambulante, la Smala, rassemblement gigantesque et tumultueux de plus de 50.000 personnes comprenant sa propre famille, son administration, son trésor, des tribus chassées de leurs territoires et venues se placer sous sa protection, des contingents de cavaliers et de fantassins qui forment comme sa garde … 6 à 7.000 guerriers. Le 10 mai 1843, le duc d’Aumale apprend qu’Abd-el-Kader se met en route avec 1300 fantassins, 600 cavaliers et un goum (auxiliaires indigènes). Le 16 mai, la colonne débouche dans une région désolée, près de la source de Taguin. Le colonel Yusuf, un ancien mameluk du Bey de Tunis, évadé du palais beylical, débarqué en Algérie le même jour que le corps expéditionnaire, créateur des Spahis, part le premier, tombe sur la Smala. Les cavaliers du colonel Morris viennent à leur tour la prendre à revers : c’est la prise de la Smala.

Après la prise de sa smala et la défaite sur l’Isly, le 14 août 1844, de la mehalla marocaine aux ordres du sultan Abd er-Rahmann, qui le soutien, le traité de Tanger met Abd el-Kader hors la loi. Celui-ci défie à la fois le Maroc et la France. Le 22 sept. 1845, il attaque et extermine un détachement français qui résiste héroïquement, retranché dans le marabout de Sidi-Brahim. En 1846, sentant la défaire proche, il préfère regagner sa deïra (les restes de sa Smala) aux confins du Maroc. Au printemps 1847, les troupes du sultan du Maroc tentent de le neutraliser dans le Rif et Abd el-Kader décide de fuir avec ses 3.000 fidèles. Le 21 décembre 1847 l'émir se prépare à atteindre le col du Guerbous seul passage de fuite possible. A l'aube du 22 décembre le col est tenu sur ordre du général Lamoricière par le lieutenant Mohamed Boukouya et ses spahis. Abd-el-Kader est capturé et contraint à demander l'aman, qu’il présente au colonel de Montauban, le 23 déc. 1847, à Sidi-Brahim, là où quelques années plus tôt il a remporté une de ses plus belles victoires.

Il est conduit à Mers el-Kébir avec sa famille et ses serviteurs à bord du « Solnon », puis en France sur la frégate « l’Asmodée ». Sur sa demande, le général de Lamoricière, nouveau gouverneur général et le duc d’Aumale lui promettent de le transporter en Orient. Louis-Philippe en décide autrement : il débarque à Toulon d'où on l’interne à Pau (un de ses gardiens sera le trompette Joseph Escoffier) puis le 3 novembre 1848 à Amboise et enfin l’assigne en résidence surveillée en France jusqu’au 16 octobre 1852. Dès lors commence pour l’Emir, une suite de mondanités puis le 21 décembre 1852 il s'embarque pour Brousse en Anatolie (Turquie), où il rédige un essai critique "rappel à l'intelligent, avis à l'indifférent".

Lorsque fut organisé, en novembre 1852, le plébiscite sur l'Empire, Abd-el-Kader faisait à Amboise ses derniers préparatifs de départ. Il écrivit au maire d'Amboise pour lui demander la permission de voter :
Nous devons, lui disait-il, nous considérer aujourd'hui comme Français, en raison de l'amitié et de l'affection qu'on nous témoigne et des bons procédés qu'on a pour nous.
A la suite de cette lettre, il fut autorisé à déposer, ainsi que ses compagnons, des bulletins dans une urne spéciale. Or, par une coïncidence étrange, il y avait vingt ans, jour pour jour, qu'il avait été proclamé Sultan par les tribus!
Ainsi, cet algérien qui, vingt ans auparavant, prêchait la Guerre Sainte et aimait à se faire appeler coupeur de têtes de Chrétiens pour l'amour de Dieu , déclarait qu'il devait "se considérer comme Français ", et demandait à prendre part à un vote national.
Bien plus, en quittant Amboise, il faisait don d'un magnifique lustre à l'église paroissiale... Quelle étape parcourue vers le patriotisme français et la tolérance religieuse.



Legion d'Honneur



En 1855, il s’installe à Damas en Syrie. Il montre alors une rare loyauté envers la France, en particulier lors des massacres de juillet 1860 où il sauve 15 000 chrétiens dont de nombreux Français. Napoléon III lui octroie une pension de 100.000 francs et l’élève à la dignité de grand'croix de la Légion d’honneur. Il reçoit du Pape la médaille pontificale. Par ailleurs, il est initié le 18 juin 1864 à la communauté des Francs-Maçons. Il professe que « Le culte du Seigneur est le même partout, n’ayant qu’une seule éternité, il ne peut y avoir qu’une seule divinité. La religion est unique … Si c’était à refaire, je ferais cesser ces divergences mesquines, et j’enseignerais, comme Sidna Aïssa (Notre Seigneur Jésus Christ) que les hommes doivent s’aimer entre eux. Il n’y aurait plus de chrétiens ni de musulmans, mais des peuples courbés sous la même crainte de Dieu. » Il décède dans la nuit du 25 au 26 mai 1883, dans sa ferme du Doummar en Syrie. Ses restes sont transférés en Algérie en 1966. Père de 16 enfants dont 10 garçons, son petit-fils Idris Jazairi, né en 1936, est son prétendant. Txt CRY d’après J Brunon





Retour de ses cendres

Émir paradoxal, l'Algérie d'aujourd'hui en a fait sa grande figure nationaliste lui donnant même la place que naguère, du temps de la France, nous offrions à Bugeaud.

Le 5 juillet 1966, l'Algérie organisera en grandes pompes, le retour des cendres de l'Emir et son inhumation au carré des Héros du cimetière d' El Alia à Alger
L'aurait-il souhaité ? Rien n'est moins sûr. (* son courrier)

Aux archives d’Aix-en-Provence (C.A.O.M) dans ses lettres au roi et à E. Ollivier), il dit sa déception d’avoir été lâché par les siens (certaines tribus algériennes), le sultan ottoman et le sultan marocain eux-mêmes.
Il s’est toujours dit plus savant que guerrier, il découvre cela en captivité. Il n’est pas un nationaliste algérien, mais d’abord un maître soufi que les circonstances ont amené à prendre les armes.
Quand il a compris que ce combat était vain, son horizon s’est élargi à l’ensemble du monde arabo-musulman, il a rêvé alors d’un dialogue possible entre Orient et Occident.

(*) Courrier Ref:03054-Ministère de la Culture
Fonds: Musée Série: armoire de fer et Musée; armoire de fer
Cote: AE/I/21/3
N° pièce acte a et b Cote origine: AE/III/216
Analyse: Déclaration d'Abd el-Kader s'engageant à ne plus retourner en Algérie, remise solennellement au Palais de Saint-Cloud entre les mains de S.A. le prince Louis Napoléon le 30 octobre 1852.
- Le texte original autographe en arabe, certifié être de la main d'Abd el-Kader, à Paris le 4 novembre 1852 par le baron Boissonnet;

- La traduction en français par I. Urbain, annexée à l'original autographe, certifiée conforme par E.Daumas,conseiller d'Etat, général, directeur des affaires de l'Algérie au Ministère de la Guerre.

Louange au Dieu unique !
Que Dieu continue la victoire à notre seigneur des rois, Louis Napoléon ! Que Dieu lui donne appui et inspire ses desseins. Celui qui est devant vous est Abd el-Kader, fils de Mahi-ed-din. Il vient se présenter à votre altesse auguste pour vous remercier de vos bienfaits et il accourt auprès de vous afin de se réjouir de votre vue. Car, il en prend Dieu à témoin, vous lui êtes plus cher qu'aucun de ceux qu'il aime. [...] Vous avez eu confiance dans celui qui est devant vous. [...] Mais lui vous a juré par le pacte de Dieu et par le serment inviolable, au nom de tous les prophètes et de tous les envoyés, qu'il ne trompera pas votre confiance en lui, qu'il ne violera pas son serment, qu'il n'oubliera pas votre générosité et qu'il ne retournera jamais au pays d'Alger.
Dates 1852-10-30


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