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== Histoire ancienne  ==
== Histoire ancienne  ==


<br>Ancien nom&nbsp;: El-Djézaïr, nom arabe qui veut dire (Les Iles) et son nom [[Antiquité - Carthage|phénicien ]]Ikosium qui veut dire l'île aux mouettes.  
Selon un historien latin, un roi libyen du nom d’Hercule passant en cet endroit fut abandonné par vingt hommes de sa suite qui décidèrent d’y édifier une ville.<br>Ils en élevèrent les murailles et, afin que nul d’entre eux ne puisse se glorifier d’avoir imposé son nom à la cité, ils lui donnèrent une désignation qui rappelait le nombre de ses fondateurs Eikosi, vingt.<br>De ce nom, les Romains firent '''Icosium''' dont Pline l’Ancien nous dit dans son Histoire naturelle qu’elle reçut de l’Empereur Vespasien le droit latin.<br>'''A l’époque chrétienne''', la ville, signe de grandeur, était le siège d’un évêché, mais elle connut aussi des revers de fortune. <br>Amien Marcellin raconte que le rebelle Firmus sortit du Mont-Ferratus (Djurdjura) à la tête des ancêtres de ceux que l’on appelle aujourd’hui Kabyles et lui imposa de remettre prisonniers, drapeaux et trésors, avant de conclure un traité de paix avec un général romain, frère de l’Empereur Théodose.<br>Détruite par les Vandales, ses habitants la rétablirent.<br>Au dixième siècle, les Arabes occupant l’Afrique du Nord depuis trois cents ans lui donnèrent son nom d’ '''El Djezaïr''' (l’île) à cause des îlots, aujourd’hui disparus sous les travaux du quartier de la Marine, qui lui faisaient face.
 
Trois siècles plus tard un savant géographe, Abou Mohamed dit le Maure de Valence, évoque ''une ville qu’on ne peut se lasser d’admirer et dont l’aspect enchante l’imagination. Assise au bord de la mer, sur le penchant d’une montagne, elle jouit de tous les avantages qui résultent de cette position exceptionnelle. Elle a pour elle les ressources du golfe et de la plaine. Rien n’approche de l’agrément de sa perspective''.
 
Les Espagnols qui avaient achevé la reconquête de la Péninsule occupèrent en 1510 un des îlots. Appelés pour les en déloger, les frères Barberousse, d’origine sicilienne, y installèrent la domination turque et en firent la capitale des corsaires barbaresques dont beaucoup étaient des chrétiens renégats.
 
*évocation de la ville d'Alger au 19ème siècle est tirée du roman "Balintawak<br>
 
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::Ancien nom&nbsp;: El-Djézaïr, nom arabe qui veut dire (Les Iles) et son nom [[Antiquité - Carthage|phénicien ]]Ikosium qui veut dire l'île aux mouettes.


Vraisemblablement fondée au VII<sup>e</sup> siècle avant l'ère chrétienne, son nom, qu' attestent les pièces de monnaie trouvées en 1940, lui vient des îlots qui lui font face.<br>Cité autonome de [[Antiquite - Maurétanie (ou Mauritanie)|Maurétanie]], Ikosium fera partie en l'an 25 du royaume de Juba II, avant son annexion par Rome en l'an 40. La cité devient ainsi municipe romain sous le '''nom latiné d'Icosium.'''  
Vraisemblablement fondée au VII<sup>e</sup> siècle avant l'ère chrétienne, son nom, qu' attestent les pièces de monnaie trouvées en 1940, lui vient des îlots qui lui font face.<br>Cité autonome de [[Antiquite - Maurétanie (ou Mauritanie)|Maurétanie]], Ikosium fera partie en l'an 25 du royaume de Juba II, avant son annexion par Rome en l'an 40. La cité devient ainsi municipe romain sous le '''nom latiné d'Icosium.'''  

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Histoire ancienne

Selon un historien latin, un roi libyen du nom d’Hercule passant en cet endroit fut abandonné par vingt hommes de sa suite qui décidèrent d’y édifier une ville.
Ils en élevèrent les murailles et, afin que nul d’entre eux ne puisse se glorifier d’avoir imposé son nom à la cité, ils lui donnèrent une désignation qui rappelait le nombre de ses fondateurs Eikosi, vingt.
De ce nom, les Romains firent Icosium dont Pline l’Ancien nous dit dans son Histoire naturelle qu’elle reçut de l’Empereur Vespasien le droit latin.
A l’époque chrétienne, la ville, signe de grandeur, était le siège d’un évêché, mais elle connut aussi des revers de fortune.
Amien Marcellin raconte que le rebelle Firmus sortit du Mont-Ferratus (Djurdjura) à la tête des ancêtres de ceux que l’on appelle aujourd’hui Kabyles et lui imposa de remettre prisonniers, drapeaux et trésors, avant de conclure un traité de paix avec un général romain, frère de l’Empereur Théodose.
Détruite par les Vandales, ses habitants la rétablirent.
Au dixième siècle, les Arabes occupant l’Afrique du Nord depuis trois cents ans lui donnèrent son nom d’ El Djezaïr (l’île) à cause des îlots, aujourd’hui disparus sous les travaux du quartier de la Marine, qui lui faisaient face.

Trois siècles plus tard un savant géographe, Abou Mohamed dit le Maure de Valence, évoque une ville qu’on ne peut se lasser d’admirer et dont l’aspect enchante l’imagination. Assise au bord de la mer, sur le penchant d’une montagne, elle jouit de tous les avantages qui résultent de cette position exceptionnelle. Elle a pour elle les ressources du golfe et de la plaine. Rien n’approche de l’agrément de sa perspective.

Les Espagnols qui avaient achevé la reconquête de la Péninsule occupèrent en 1510 un des îlots. Appelés pour les en déloger, les frères Barberousse, d’origine sicilienne, y installèrent la domination turque et en firent la capitale des corsaires barbaresques dont beaucoup étaient des chrétiens renégats.

  • évocation de la ville d'Alger au 19ème siècle est tirée du roman "Balintawak


Ancien nom : El-Djézaïr, nom arabe qui veut dire (Les Iles) et son nom phénicien Ikosium qui veut dire l'île aux mouettes.

Vraisemblablement fondée au VIIe siècle avant l'ère chrétienne, son nom, qu' attestent les pièces de monnaie trouvées en 1940, lui vient des îlots qui lui font face.
Cité autonome de Maurétanie, Ikosium fera partie en l'an 25 du royaume de Juba II, avant son annexion par Rome en l'an 40. La cité devient ainsi municipe romain sous le nom latiné d'Icosium.

Dès les dernières années du 15e siècle, Alger comme les autres villes du litttoral maghrébin subit le contre coup de la « Reconquista » espagnole.

La population s'accroit de nombreux émigrés andalous et la ville s'agrandit. En 1510, les Espagnols qui tentent de la soumettre construisent la forteresse du Penon. Face à la persistance de la croisade chrétienne, la population d'Alger sollicite la protection des frères Barberousse qui s'installent à Alger en 1516.

El-Djezaïr devient une dépendance de l'Empire ottoman grâce aux corsaires turcs qui luttent contre l'influence espagnole.

L'arrivée des frères Barberousse, va changer radicalement la destinée de la ville.
Kheir-Eddine, qui succède, en 1518 à son frère Arroudj, devient le maître tout puissant de la ville d'Alger et de ses environs.

Le pirate et ses successeurs vont dès lors écumer la Méditerranée jusqu'à la veille du débarquement français en Berbérie.

A peine est-il reconnu souverain d’Alger, Arroudj chasse les Arabes de leurs emplois, dont il investit ses officiers les plus dévoués, et déclare solennellement que les membres de sa milice auront seuls désormais le droit d’y concourir. Pour soustraire entièrement sa puissance à l’influence locale, Arroudj refuse aux fils mêmes des miliciens nés à Alger le droit de faire partie de l’odjak; il veut que ce corps ne soit exclusivement composé que de musulmans originaires de la Turquie, ou de renégats étrangers.

la ville
La ville d'Alger est bâtie en amphithéâtre sur un rocher dont l'inclinaison est tournée vers l'Est. L'enceinte de cette étrange cité, telle que nous la trouvâmes, avait la figure d'un triangle, dont la base, formant une ligne brisée tracée par le rivage, présentait le côté le plus étendu. Les deux autres côtés montaient jusqu'à la Casbah, située au sommet du triangle. Un mur à l'antique, avec des tours de distance en distance et avec un espèce de fossé du côté Sud et un ravin profond du côté Nord, fermait cette enceinte. La ville offrait l'aspect d'une masse de maisons, recouvertes d'un enduit d'une blancheur éblouissante, que sillonnaient des ruelles étroites et tortueuses, où deux mulets ne pouvaient se croiser qu'au moyen des retraites qu'on avait pratiquées çà et là.


La camelote qu'on y fabriquait ne trouvait pas acheteurs à l'étranger ou aux confins de la Régence. Les Turcs, pour inspirer confiance au commerce, faisaient régner dans la ville une discipline sévère. Les coupeurs de bourse et les marchands à faux poids, dont les corps étaient pendus aux crocs de la place Bab-Azoun, montraient aux visiteurs ce qu'il en coûtait lorsqu'on ne respectait pas les lois. Il faut dire aussi que les fonctionnaires et les janissaires chargés de l'exécution de ces lois abusaient souvent de leurs pouvoirs (Marcel EMERIT)

La vieille ville "Casbah" est d'époque ottomane (classée au Patrimoine mondial en 1992).

La ville avait cinq portes: deux ouvraient sur le côté de l'enceinte triangulaire régnant le long de la mer; deux autres se trouvaient aux extrémités inférieures des deux autres côtés de l'enceinte, l'une appelée Bab-Azoun, c'est-à-dire d'Azoun, au bas du côté Sud, et l'autre dite Bab-El-Oued, c'est-à-dire porte du ruisseau, au bas du Côté Nord. La cinquième, nommée Porte-Neuve, se trouvait à environ cent vingt mètres au-dessous de la Casbah, sur le même côté de l'enceinte que la porte Bab-Azoun. Hors des deux portes Bab-el-Oued et Bab-Azoun, étaient deux faubourgs dits faubourg de Bab-el-Oued et faubourg de BabAzoun.

Hors de ces deux portes, la ville était aussi flanquée de deux forts, élevés sur les bords de la mer. L'un, appelé Fort-Neuf, était voisin de la porte Bab-el-Oued et armé de trente-six bouches à feu; l'autre, situé à trois cents mètres de la porte Bab-Azoun et appelé fort Bab-Azoun, était armé de quarante-huit bouches à feu.

Source: Edouard Dalles - Guide géographique, historique et pittoresque 1876 (fourni par Bertrand B.)

Il existait un cloisonnement entre les couches d’une population hiérarchisée selon son origine ethnique, laquelle conditionnait ses activités dans la Cité : Turcs, Kouloughli, Maures supplétifs, Kabyles, Arabes, Juifs, chrétiens, et qui est ainsi décrit dans l’ouvrage de Pierre BOYER : "La Vie quotidienne à Alger à la veille de l’intervention française". "La caste des turcs domine sans conteste le pays. Les Kouloughli sont des petits parents que l’on ménage ; les Maures, des sujets ; les Berbères et les Arabes des ennemis en puissance ; les juifs, des inférieurs que l’on méprise profondément mais dont on ne peut se passer ; les chrétiens, des esclaves".

La médecine
Il n'y a pas, à Alger, d'hôpital ni d'école de médecine ni d'infirmerie, encore moins de diplômes institutionnels.
Les "médecins" (toubibs ou hakems) sont, soit des guérisseurs (marabouts) illétrés, soit des talebs qui ont lu l'antique manuscrit du grand médecin Arabe Bou-Krat (plus connu sous lenom d'Hippocrate) soit des esclaves chrétiens, capturés en mer, que l'on achète très cher sur la place aux esclaves (le Badestan).
Paradoxalement, se sont les Européens (esclaves ou libres) qui sont les mieux soignés: ils bénéficient, à Alger, depuis 1575, d'un "Hôpital Espagnol", sorte d'infirmerie organisée par des religieux catholiques et financée par les Européens, par des dons et des taxes spéciales. L'état sanitaire de la ville est déplorable et le manque total d'hygiène rend endémiques les épidémies de peste ou de variole, le paludisme et autres syphilis sévissent aussi, assurant ainsi une régulation sévère d'une natalité galopante.
Aucun médecin mâle ne pouvait pénétrer dans les familles indigènes pour soigner femmes et enfants.

L'enseignement L'enseignement n'existe pas, si l'on excepte l'enseignement de la théologie musulmane et du droit coranique délivré dans les Médersas, encore est-il, à Alger, d'un niveau très inférieur à celui de la Qaraouine de Fez ou de la Zitouna de Tunis. Les sciences et les techniques sont l'objet d'un profond mépris pour le "Maure" moyen. L'imprimerie est totalement ignorée, au bénéfice de la calligraphie ancestrale. La langue officielle est le Turc mais on parle plutôt les dialectes arabes ou berbères. L'ordre est le domaine des troupes turques (les Janissaires).

Présence française

1830 - 1962 ALGERIE

Les Français prennent la ville en 1830 à Hussein, dey Turc, gouvernerneur de la Régence d'Alger pour le compte de l'Empire Ottoman de 1818 à 1830.

Cette entrée donc, allait ouvrir un formidable chapitre de l’Histoire de France, mais aussi de l’Histoire de la Méditerranée.

Très rapidement, l’atmosphère de l’ancienne ville pirate change du tout au tout, se substitue, non sans une certaine pagaille, un esprit que l’on peut qualifier de cosmopolite : que l’on en juge ! Aux autochtones évoquées, dont ceux qui avaient le plus à souffrir de la rudesse turque ont accueilli les soldats français en libérateurs se joignent ces soldats, en provenance de toutes les provinces ; s’y ajoutent très rapidement, pour les besoins de l’intendance et du génie militaire, mais aussi poussés par tous ces instincts puissants que suscite un Monde nouveau, jusqu’alors terrifiant et qui semble s’ouvrir à la vie des hommes d’Europe Continentale et du pourtour méditerranéen : négociants marseillais, ouvriers de toutes origines, notamment des Piémontais, des Sardes, des Allemands, des Suisses, des Mahonnais qui vont fonder les premiers villages, enfin, et parmi les premiers : des Maltais.

Plusieurs projets dessinent l’espace public, mettent en scène les espaces de représentation, instaurent une hiérarchie des voies en repensant la ville par fragments. Le manque d’argent amène l’État - qui donne les grandes orientations de la politique urbaine - et la Ville - qui contrôle l’espace public et la maîtrise de la forme urbaine - à utiliser leur domaine foncier pour faire construire l’Alger moderne par les fonds privés.

À partir de 1840, la ville sortant des limites des fortifications ottomanes et des logiques de défense, le Génie élabore en 1841 un projet d’ensemble de fortifications modernes. L’architecte Pierre Auguste Guiauchain rédige en 1845 un schéma général de voirie et d’alignements concernant les terrains à édifier à l’intérieur de la nouvelle enceinte. Il installe les nouveaux bâtiments publics, Hôtel de Ville, palais du Gouverneur, théâtre, palais de justice, hôtel des postes et du trésor... dans les meilleurs emplacements dominant la mer et prévoit une série de percées transversales destinées à faciliter la liaison entre les nouveaux quartiers du nord et du sud de la ville.

Ce plan qui sera publié en 1848 par Delaroche, esquisse les rampes et les escaliers destinés à relier les quais à la ville, quelques 15 mètres plus haut, de même que les liaisons avec la place du Gouvernement au sud.
Par étapes successives cette idée aboutira, en 1860, au projet de Frédéric Chassériau, architecte de la ville, qui dessine l’ensemble de la structure soutenant le boulevard et les rampes entre les quais et la ville. Il prend le nom de boulevard de l’Impératrice en honneur de l’épouse de Napoléon III qui l’inaugure en 1865 (avant son achèvement) et accueille, au fil du temps, d’importants édifices publics : la Préfecture, le Palais des Assemblées, le Casino, l’Hôtel de ville...

C’est sous le Second Empire qu’Alger prendra définitivement l’empreinte d’une ville française, même si les projets de Viollet-le-Duc à la gloire de l’Empereur ne sont pas réalisés.

La création du port et du boulevard de l’Impératrice, alliant infrastructures et composition monumentale, aboutit à la création d’un paysage urbain dont l’empreinte unique aura une grande influence sur les projets et aménagements du XXe siècle. Les grands édifices publics se succéderont sur le front de mer, avec la Préfecture et le palais consulaire d’Henri Petit, le palais des Assemblées de Gabriel Darbéda, les sièges de la Banque de l’Algérie de Gustave Umbdenstock, et au moment du Centenaire, le casino/hôtel Aletti de Bluysen et Richard, et l’Hôtel de Ville des frères Niermans. Deux gares maritimes sont construites dans le port, par Petit en 1929 (môle El-Djefna), et par Urbain Cassan, Pierre Renaud et l’entreprise Perret en 1948. Le quartier d’Isly abritera aussi des édifices devenus mythiques pour certains, dont le Bon Marché et son Milk Bar et les Galeries de France (tous deux de Petit), sont les plus importants.

Les hauts d’Alger

Le dispositif d’une ville de corniches et de vallées, tournée vers la mer, variée et aérée à l’image de Naples, se construit par touches successives.
Programmes religieux et grandes institutions culturelles s’installent sur les hauteurs, dans un paysage de plateaux arborés, qu’envahit un tissu plus bas de villas. Le contraste qu’offre cette collection diversifiée d’édifices ne parvient pas totalement à nier l’harmonie du site d’Alger.
Les hauts d’Alger étaient d’abord occupés, principalement, par les maisons de campagne (fahs) des dignitaires algérois, durant la période pré-coloniale. C’est un réseau de grandes demeures dont le plan est souvent proche de celui de la maison urbaine, mais dont les espaces s’ouvrent plus nettement sur de grands jardins et sur les paysages de la baie. Après les premières occupations du milieu du XIXe siècle, une grande part de ces maisons a servi à la promotion de l’activité touristique et de l’hivernage, notamment pour les clients anglais, alors que certains palais étaient considérablement remaniés pour accueillir des institutions ou administrations (Palais d’été, musée du Bardo, villa Abd el-Tif, orphelinat Saint-Vincent de Paul, pensionnat de jeunes femmes qui deviendra l’hôtel Saint-George...).
Certains architectes se spécialisent dans cette activité de réhabilitation/reconversion des demeures ottomanes ainsi que dans la construction de demeures de style néo-mauresque, tel Georges Guiauchain, ou le disciple traducteur anglais de Viollet-le-Duc, Benjamin Bucknall, associé aux entrepreneurs de la commune d’El-Biar, les Vidal.

Jusqu’aux années 1920, ce réseau continuera à occuper les sites des hauts d’Alger, dont l’infrastructure sera adaptée à ses nouvelles fonctions comme en témoigne la reconversion de l’aqueduc du Télemly en boulevard. Des édifices religieux ponctuent certains sommets, comme Notre-Dame d’Afrique, le séminaire de Kouba, ou l’église anglicane qui occupe le site initial de la Grande Poste, alors que certains villages se constituent autour des carrefours de la périphérie comme à El-Biar, Kouba ou Birmandreïs.

Avec la croissance démographique et le fort développement de la construction de l’entre-deux guerres, les hauts d’Alger deviennent un terrain d’extension important de la ville qui s’adapte à une topographie difficile par les moyens les plus divers.

Tout en élaborant le plan régional d’Alger, l’urbaniste Henri Prost, fort de son expérience d’aménagement de la côte varoise, étudie les moyens par lesquels les potentialités du site exceptionnel de la baie peuvent être utilisées et sauvegardées avec son extension. Tony Socard propose un système de parcs qui libèrerait toutes les pentes boisées pour concentrer les constructions sur les hauteurs du Sahel. D’autres architectes participent à cette réflexion, notamment Le Corbusier qui propose l’immeuble Ponsich et l’immeuble viaduc qui seront réinterprétés par Louis Miquel, Pierre Marie ou Tombarel. Ces idées seront également reprises par Paul Guion dans une étude d’immeubles au Parc Malglaive qui inspirera l’Aérohabitat de Miquel et Bourlier.

Ainsi, à partir des années 1940, plusieurs équipements et immeubles d’habitations commencent à escalader les collines, s’insérant tant bien que mal dans le paysage.
Sur les hauteurs du boulevard Laferrière, le parc des sports et la bibliothèque nationale de Tombarel sont, surmontés de la caserne des gardes mobiles (qui deviendra ministère de la Défense en 1962), auxquels s’ajouteront plus tard, l’Institut d’études nucléaires de Michel Luyckx, bien intégré dans la pente, puis l’hôtel Aurassi qui bloquera la perspective dans les années 1960. Le boulevard du Télemly dont certaines boucles sont régularisées par des viaducs habitables accueillera l’immeuble administratif de l’EGA de Christofle, le Foyer universitaire de Bienvenu, l’Aérohabitat, le Centre d’accueil Icosium (actuel Institut Goethe) de l’ingénieur Celles et des frères Perret, et l’Ecole des Beaux-Arts de Claro et Darbéda. Plus loin, le boulevard Bru, théâtre des expériences corbuséennes, servira à la construction de la Maison de la Radio et de la Télévision de Tournon, Joly et Claro, alors qu’à son extrémité sud Pouillon implante la cité Diar el-Mahçoul qui domine le Hamma.

Des grands ensembles aux grands équipements

La politique du logement d’après 1945, qu’accélère pendant la guerre d’indépendance le plan de Constantine (1960), transforme la physionomie de la périphérie d’Alger, dont la densité était restée faible et le paysage parfois intact. Le pouvoir met en place une nouvelle politique urbaine définie par le Plan Régional d’urbanisme et après 1954 par l’action de l’Agence du Plan. Un horizon de grands immeubles se constitue ainsi, dans lequel les idées de Le Corbusier sont reprises sous la forme héroïque de l’Aérohabitat ou sous celle des ponts construits, ou encore sous celle des maisons à voûtes de Roland Simounet dévalant les pentes.

Les opérations conduites par Zehrfuss, Miquel ou Pouillon marquent une nouvelle étape dans l’aménagement du site d’Alger et aboutissent, pour certaines, à la création d’espaces urbains attachants. S’ils offrent un confort intérieur certain, les immeubles de Zehrfuss et Sebag au Champ de manœuvres, conçus en 1952, constituent une rupture dans l’échelle de l’espace urbain, heureusement absorbée par la disponibilité d’espace, alors que les opérations de Pouillon (Diar el-Mahçoul, Diar es-Saada, Climat de France) s’attachent, à l’inverse, à contrôler la qualité de leurs espaces extérieurs.

C’est à partir de 1948 que les premières opérations de grands ensembles sont planifiées par les services d’urbanisme de Maisonseul et Wattez, à El-Harrach et aux Annassers, seule cette dernière étant poursuivie. Reprise par l’Agence du Plan en 1955, elle connaîtra un début de réalisation avant d’être détournée de ses objectifs de quartier satellite urbain par le Plan de Constantine. Pour rattraper le retard en matière de logement des populations "musulmanes", les opérations de grands ensembles construits selon le principe de la rentabilité maximale se multiplieront dans tous les quartiers périphériques, de Ben Aknoun à El-Harrach, Hussein-Dey ou Birmandreis, ponctuant le paysage de barres dont beaucoup resteront inachevées à l’indépendance.

  • Source : l'exposition "Alger, paysage urbain et architectures (extrait partiel)


Le Grand Alger : Arrondissements

Constitution Administrative
Décrets n°59-321 du 24.02.1959 et n°60-163 du 24.02.1960 portant sur l'organisation de la commune d'Alger.
La ville d'Alger formée de 12 anciennes communes est divisée en 10 Arrondissements.

L'Administration de la ville d'Alger est assurée par un administrateur général, par un conseil municipal élu et par des maires et adjoints d'arrondissement.



Nos Monuments classés

- Hôtel Saint-Georges (Alger) construit en 1889
- Jardin Marengo (Alger) - classé en 1950
- Jardin d'Essai (Alger) - classé en 1947
- Parc de Galland (Alger) - classé en 1951
- Musée des Antiquités : Musée Spéphane Gsell (Alger-Centre) inauguré en 1897
- Musée du Bardo d'Ethnographie et de Préhistoire (Alger) inauguré en 1930
- Musée National des Beaux-Arts (Alger) inauguré en 1930

Recherches généalogiques

Liens externes

  • Site très documenté Rues - Photos L'exil et le Royaume ES'MMA! (ou AS'MA!), ça veut dire "écoute" : écoutez notre histoire, écoutez l'histoire de notre quartier, petit royaume..