Historique Frenda - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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Frenda Nom actuel : ?

Historique

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Liste des Villes

Situation

Nid de verdure sur les hauts plateaux, aux portes du désert , à 220 km d’Oran , 110 km de Mascara et avec Tiaret à 50 km à l’Est, Frenda est un nom berbère voulant dire « doux repos ».

Histoire ancienne

Antique forteresse, Frenda a connu, à travers les âges, le passage de peuplades berbères descendants des Gétules et des garamantes et cela plus de mille ans avant l’arrivée des colons tyriens en Ifriqiya.

En témoignent, sur les bas reliefs de Frenda et de Taoughazout les restes de grottes des premières tribus installées dans la région.

Sous l’empereur Septime Sévère (193-211) les Romains occupèrent la citadelle et en firent un redoutable bastion ; les eaux abondantes des sources, les bois fournis d’El Gaâda favorisèrent l’installation de garnisons romaines qui fondèrent l’un des plus grands limes reliant Frenda, Taoughazout et Ain Der hem constituant de cette manière un important système défensif contre les ennemis autochtones de Oued El Taht.

Sous le règne de cet empereur, une grande partie de la population s’était convertie au Christianisme d’où l’édification de la Chapelle de Sen ou Cen comme le révèle l’archéologue et historien M.Pierre Salama.

Période arabe

Les Tudjinides envahirent le Tell, les Idlelten arrivèrent sur leur traces et se fixèrent à El « Djabat» et Taghzout. A cette époque les Idlelten avaient pour chef Nasr ben Sultan ben Ayssa. A sa mort, son fils Menad prit le commandement de la tribu qui revient par la suite à son frère Ali ben Nasr.

«Brahim fils d’Ali Ben Nasr succéda au pouvoir et eut comme successeur à sa mort son frère Salama… Celui-ci établit… la puissance de sa tribu par la construction de Taghzout ; cette forteresse, appelée aussi château des fils de Salama n’était qu’un simple Hermitage occupé par quelques Arabes Soueidiens qui avaient renoncé au monde.»

Les descendants de Salama se représentent comme les membres adoptifs de la tribu des Tudjin et comme appartenant en réalité à la tribu arabe des Beni Sulaym Mansûr.


Leur ancêtre, Aysa B Sultan s’était réfugié chez les Idlelten pour fuir les conséquences d’un crime qu’il avait commis parmi son peuple. Il fut recueilli par le chef de cette tribu. A sa mort, le chef Idlelten éleva ces enfants.

Ce fut là, une des circonstances qui assura à Salama et à sa postérité le commandement des Idlelten. A la mort de Salama ben Ali, son fils Yaghmurasen prit le pouvoir.

De 1375 à 1378, Taoughazout offre à Abderrahmane Ibn Khaldoun pourchassé par ses ennemis, un havre de paix, la forteresse médiévale lui inspire de deux ouvrages importants : kitab El Ibar et les Prolégomènes.

Période turque

1515-1830 Berbérie

Au début du 18e siècle, sous la domination des turcs la population frendi ne supporte plus la pression de la perception d’un impôt appelé « raya ». Une résistance farouche s’organise, des révoltes individuelles et/ou collectives éclatent

Sidi Abd El Kader El Frendi, chef militaire et religieux de la secte des Derkaouas à la tête de ses compagnons, s’insurge contre les troupes turques dirigées par le Bey de Mascara

Ce personnage avec la ténacité de ses hommes se bat violemment contre les Turcs et les force à battre en retraite.

Les soldats ennemis effrayés par l’austérité du paysage, les aspérités des rochers de la montagne des Djeblias, à proximité du mausolée de Sidi Benmorsli ont du replier dans un grand désordre, dans les plaines du Ghriss situées dans la région de Mascara.

Depuis l'époque ottomane, existait en Algérie l’aristocratie indigène qui se composait non seulement des khalifas, Bachaghas et Aghas, noblesse régionale, mais surtout de caïds de tribus qui constituaient une noblesse locale, bien structurée.

Période française

1830-1962 Algérie

Frenda n’a pas été conquise puisqu’en 1841 l’Agha Ali Ould Kadi qui régnait sur ce territoire a accueilli volontairement les français. Aidé de sa famille, il aida les troupe françaises dans leur œuvre de colonisation et accueilli chaleureusement les familles européennes qui venaient s’installer à Frenda.

Commune mixte créée en 1880, elle était composée de nombreux Douars : Ghronadis, Haouaret, Medrousssa.

L'Administrateur rencontre les responsables des principales tribus de la région, parmi lesquelles, les Ouled-Haddou, les Ouled-Zian-Cheraga et les Ouled-Sidi-Khaled, afin de négocier la cession d'une partie de leurs terres communautaires, nommées par eux sabega,

C’est à cette époque que le Génie construisit les solides remparts qui fortifièrent la ville .

L'Agha Ould Kadi était un Arabe de haute taille. Dans son visage bruni par le soleil, souriaient deux grands yeux doux, drapé dans son large burnous blanc, il avait une extraordinaire majesté.
La France avait donné a certaines grandes familles musulmanes des pouvoirs importants, afin de mieux assurer le gouvernement de ces vastes territoires. L'Agha Ould Kadi n'avait nul besoin de ces pouvoirs, la région toute entière lui appartenait et son cœur de musulman appartenait à la France. Toute sa famille suivait son exemple. Son neveu, le colonel Ben Daoud, lui aussi, prouvait son attachement à la France, en aidant de son mieux l'Armée Française dans son œuvre de colonisation. Ce grand amour pour la France, l'Agha- Ould Kadi le reportait sur les « Roumis » qui s'intallaient à Frenda.
II les accueillait tous sans exception et leur apportait une précieuse aide . Parmi ces premières familles, citons les Portet, Duigne qui montèrent des commerces et cultures et les Rosa, famille de maçons.

Des populations européennes composées de Français et Espagnols arrivèrent sur les hauts plateaux. Les colons se sont installés à Frenda, Kermès et Médrissa. Ils ont acheté les terres et planté vignobles et autres arbres fruitiers.

Frenda dans la guerre

Les Frendéens firent leur devoir en 1914 admirablement et survint la 2e guerre mondiale.

En septembre 1939, tout ce que Frenda comptait d'hommes jeunes et valides, dans les trois communautés, répondaient, encore une fois à l'appel de leur « Mère Patrie ».

Sans distinction de races ou de religions, ils partaient vers l'inconnu, laissant le village vide de toute substance active.
Au cours de cette année là, comme en France, la vie tourna au ralenti. Un moment déstabilisées par le départ de leurs maris, leurs pères ou leurs frères, les femmes prenaient les affaires en mains, afin de maintenir un semblant de dynamisme.
Dans le village même, les écoles après une brève période de flottement, ne souffrirent pas trop de cette mobilisation, puisque quelques maîtresses remplacèrent rapidement, les maîtres absents à l'école des garçons.
Selon la tradition les maîtresses s'occupaient toujours de l'école des filles et les maîtres de l'école des garçons. Tandis que dans le village on s'organisait petit à petit, dans la plaine pour les colons en pleine effervescence des futurs labours, ceux restés au pays aidaient les épouses des mobilisés.
A Alger situé à 500 kms, résidait le Docteur Paul Lebon, professeur à la faculté de Médecine et qui était également Maire de Frenda. Vu l'éloignement c'était son adjoint : M. Puccineli qui tenait les rênes de la commune.
M. Tomi en était le secrétaire remplaçant M. Perise en retraite depuis 1938.
Frenda était essentiellement agricole : céréales surtout blé dur, vignobles, mais aussi élevage de porcs ou de moutons.
Ainsi le village se suffisait à lui même. Le jeudi jour de marché, où les paysans vendaient leurs produits, voyait un afflux de population tant européenne qu'arabe, venant de Dominique Luciani, Martimprey, Ain-Kermès, Medrissa et aussi des douars environnants. Le marché aux bestiaux y tenait une place très importante. Il n'y avait qu'une seule pharmacie cédée par M. Jaudon en retraite, à Madame Brousset. Un seul médecin : M. Soummeire, avec comme aide infirmier Benaoucha que les enfants craignaient beaucoup pour sa sévérité, tant il prenait son rôle au sérieux.
Deux banques : la Compagnie Algérienne dirigée par M. Polidori et le Crédit Foncier par M. Irissou succédant à M. Illouz.
Une belle poste moderne dont M. Cervera en était le Receveur, avec Gabrielle Ortega comme Contrôleur assurant par intérim les fonctions de Receveur. Le commandant de la brigade de Gendarmerie : M. Lefebvre, assurait la sécurité d'un territoire très étendu englobant Frenda et sa commune Mixte.

En 1958, Tiaret passant préfecture, Frenda devient une sous préfecture .

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