Historique La Calle - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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ALGERIE

La Calle Nom actuel : ?

Historique

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Situation géographique

A 86 kilomètres de Bône, sur la route qui menait à Tabarka et [[Tunis - Ville|Tunis] par le bord de mer et Aïn Draham par la montagne, on voyait apparaître du haut de la colline qui dominait la ville d'une centaine de mètres, une mer d'un bleu éblouissant, le Cap Gros qui enserrait la rade des Romains toute proche, ainsi que la plage de sable fin et son île maudite.

Histoire ancienne

La Calle est-elle la Tunilia, une des stations anciennes, marquées sur la Table de Peutinger ? En attendant que l'affirmative soit résolue, ou sait que la Calle est le Mers el Kharez (le port aux breloques), ou Mers ed Djoun (le port de la baie), des Arabes.

Ibn-Khaldoun nous apprend qu'en 689 (1287 Ap. J.-C.), les Siciliens, commandés par le marquis Roger Luria, battirent en brèche et prirent d'assaut Mers-el-Kharez. Ils y mirent le feu, après l'avoir pillée, et emmenèrent, les habitants en captivité.

La Calle s'appelait encore Mers-el-Kharez, lorsque des établissements français furent formés sur la côte de Barbarie, en vertu du traité de commerce conclu sous le règne de Hasen-ben-Kheir-ed-Din, traité qui accordait à la France:

  1. le privilège exclusif de la pêche du corail le long de la côte d'Afrique dépendant de la régence d'Alger ;
  2. l'exportation annuelle d'une certaine quantité de grains, ainsi que des cuirs, des laines, des cires et autres productions du pays.

Ce privilège remonte à l'année 1560. À cette époque, un certain nombre de négociants, la plupart marseillais et parmi lesquels on cite Thomas Linchès et Carlin Didier, formèrent une association qui fut connue sous la dénomination de Compagnie d'Afrique jusqu'en 1799, époque de l'expédition des Français en Égypte. Le premier établissement qu'ils formèrent fut le Bastion de France entre La Calle et le cap Stora. Cet établissement eut à subir des vicissitudes diverses jusqu'en 1691, époque à laquelle la Compagnie crut devoir l'abandonner pour établir le siège de ses opérations à la Calle.

La Calle parvint bientôt à un état florissant. La Compagnie y entretenait un agent principal avec le titre de gouverneur, un certain nombre d'employés et une garnison de 50 hommes commandée par un capitaine.

En 1789, toutes les compagnies commerciales furent dissoutes, excepté celle d'Afrique, mais la guerre maritime lui porta un coup funeste, et, en 1799, la saisie des propriétés de la Compagnie força les habitants de la Calle d'abandonner la colonie. Tout ce qu'ils laissèrent sur les lieux fut livré au pillage et à la destruction.

Sur ces entrefaites, l'Angleterre, restée maîtresse de la Méditerranée, profita de son ascendant sur la régence d'Alger pour se faire céder, en 1807, nos concessions d'Afrique moyennant une redevance annuelle de 267 500|FORMATNUM:267 500 Fr. ; elle les garda près de 10 années ; notre reprise de possession ne date que de 1816. Nous n'avions alors à reprendre que des ruines.

En 1822, le privilège commercial fut concédé M. Paret, de Marseille. En 1827, la guerre ayant éclaté entre la France et Alger, l'abandon de la Calle et sa destruction par les troupes du Dey en furent la suite.

Présence française

Une reconnaissance fut faite par nous au mois de mai 1831. A cette époque, la Calle ne présentait que des masures abandonnées; Bône ne nous appartenait point encore, et l'occupation de la Calle, qui présentait de grandes difficultés, n'eut lieu que le 22 juillet 1836.

Ce n'est que dans ces derniers temps que la Calle a été entourée d'une enceinte, renfermant tous les bâtiments militaires que comporte l'installation d'une petite garnison de 200 hommes, tous les bâtiments civils nécessaires à l'administration et un nouveau quartier s'étendant au-dessus du moulin et de l'ancien port. On n'a du reste aucun monument saillant à signaler, sinon l'église à deux clochers.

Guide Piesse 1888

En 1836, Berthier de Savigny, à la tête de 40 cavaliers fut accueilli avec enthousiasme par les Arabes qui les attentaient pour recommencer la pêche au corail.

L'Algérie conquise par la France, La Calle se peupla peu à peu. Revenus nombreux, les corailleurs logeaient dans leurs barques. On releva les ruines de la presqu'île et, sur l'emplacement actuel de la ville, on construisit des baraques en planches.
Plus tard, on traça le plan de la future agglomération et on concéda des lots.

Mgr. DUPUCH fut si heureux de voir s'accroître la petite chrétienté qu'il vint, le 29 avril 1843, consacrer cette petite église qui depuis si longtemps avait servi de chapelle à l'ancien établissement, français de la pêche du corail.

En 1851, l'hôpital commencé en 1843 est inauguré, avec sa chapelle, comme hôpital civil et militaire.

En 1853, deux sœurs de la Doctrine chrétienne font l'école dans un ancien café.

C'est le 16 octobre 1876 qu'eut lieu la pose de la première pierre de l'église de La Calle.

Une usine de fabrication d'ébauches de pipes de bruyère, des Frères GIORDANNO, une usine de taille de bouchons et de traitement du liège, de la famille MIRANDA. Des exploitations agricoles, vinicoles, maraîchères, assuraient, avec la mise en conserve de sardines et de crevettes, le complément d'activité journalière de la population, estimée à environ 5 000 personnes (européens et musulmans).

A noter que la ville de LA CALLE était le siège de la commune mixte, du même nom, dirigée par un Administrateur nommé par le Gouverneur général et son territoire s'étendait jusqu'à la frontière tunisienne.

Le petit port de la Calle faisait corps avec un paysage où le vert des forêts de chênes-lièges s’harmonisait avec l'azur marin. Il était un coin délicieux et l'on retrouvait, dans ses environs proches, de nombreux vestiges de civilisations éteintes.

(extrait de P.N.H.A Revue du 11/1991) texte de Edmond LEPAGE - Enfant de LA CALLE.

Liens brisés