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Le marabout de Sidi-Brahim est situé à une quinzaine de kilomètres au sud de Djemaâ Ghazaouet / à [[Nemours - Ville|Nemours]] et à 18 Km à l'ouest de [[Nédroma - Ville|Nedroma]].  
 
== Près de Nemours, le marabout de Sidi-Brahim ==
 
Le marabout de [[Sidi-Brahim | Sidi-Brahim]] est situé à une quinzaine de kilomètres au sud de Djemaâ Ghazaouet / à [[Nemours - Ville|Nemours]] et à 18 Km à l'ouest de [[Nédroma - Ville|Nedroma]].  


[[Image:Marabout Sidi-Brahim Nemours.jpg|right|150px|Marabout Sidi-Ibrahim]]  
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<br>Près de ce lieu [[ABDELKADER|l'émir Abd-el-Kader]] en personne écrasa un détachement commandé par le colonel de Montagnac et composé de 60 cavaliers du 2<sup>e</sup> Hussards et de 350 chasseurs du 8<sup>e</sup> d'Orléans, mais connut une résistance inattendue d'un petit groupe de chasseurs qui gardait le bivouac. Ils se replièrent sur la Kouba du marabout de Sidi-Brahim, et se battirent dans un tel déséquilibre de forces, et avec une telle opiniâtreté, que les bataillons de chasseurs commémorent encore aujourd'hui Sidi-Brahim comme une seconde fête nationale.  
<br>Près de ce lieu [[ABDELKADER|l'émir Abd-el-Kader]] en personne écrasa un détachement commandé par le colonel de Montagnac et composé de 60 cavaliers du 2<sup>e</sup> Hussards et de 350 chasseurs du 8<sup>e</sup> d'Orléans, mais connut une résistance inattendue d'un petit groupe de chasseurs qui gardait le bivouac. Ils se replièrent sur la Kouba du marabout de Sidi-Brahim, et se battirent dans un tel déséquilibre de forces, et avec une telle opiniâtreté, que les bataillons de chasseurs commémorent encore aujourd'hui Sidi-Brahim comme une seconde fête nationale.  


Le récit de la bataille est développé dans de nombreux sites visibles sur internet. On se contentera ici de rapporter l'hallucinant [[Sidi-Brahim#Un récit des combats du 24 au 26 septembre 1845|témoignage d'un survivant]], et de rappeler le monument commémoratif de cette bataille qui ornait le centre de la place d'Armes à Oran (ou encore place Foch, ou place de la mairie).  
Le récit de la bataille est développé dans de nombreux sites visibles sur internet. On s'est contenté ici de rapporter l'hallucinant [[Sidi-Brahim#Un récit des combats du 24 au 26 septembre 1845|témoignage d'un survivant]].  


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== La bataille  ==
== 1845 - La tragique équipée du colonel de Montagnac ==
 
[[Fichier:Montagnac.JPG |left|200px]]Le 23 septembre 1845, le lieutenant-colonel de Montagnac étant sorti avec 427 hommes de son poste de  Djemaä-Ghazaouet (aujourd'hui Nemours), fut surpris par de nombreux contingents arabes commandés par l'émir. Montagnac fut mortellement blessé dès le début de l'action. Plus des trois quarts des soldats et des officiers, y compris la compagnie de renfort du capitaine Froment-Coste, périrent sur les pentes du Kerkour. Un reste réfugié dans le marabout de [[Sidi-Brahim | Sidi-Brahim]] résista héroïquement pendant trois jours. Les survivants, avec le capitaine de Géreaux, firent  une trouée à la baïonnette; douze parvinrent à regagner le poste le 26 septembre. L'émir fit 96 prisonniers qui furent massacrés l'année suivante par ordre de Mustapha ben Tami, à l'exception des officiers et des hommes attachés à leurs personnes, soit onze en tout.
==== Le 22/12/1847 au marabout de Sidi-Brahim : la reddition d'Abd-el-Kader  ====
 
Le 22 décembre 1847, c'est au lieu même du marabout de Sidi-Brahim qu'Abd-el-Kader, escorté d'une cinquantaine de ses cavaliers, fit sa soumission à la France, en la personne du colonel Cousin de Montauban envoyé à sa recherche par le général Lamoricière . Lamoricière avait promis l'aman ''(demander grâce, faire sa soumission, obtenir la grâce)'' demandé la nuit même par Abd-el-Kader. La soumission plus officielle eut lieu un peu plus tard à Nemours, où il rencontra le duc d'Aumale.
 
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==== Le monument de Sidi Brahim par Dalou  ====
 
=== Le monument de 1898 à Oran  ===
 
La municipalité d'Oran eut l'idée en 1893 de commémorer le cinquantième anniversaire de Sidi-Brahim par l'érection d'un monument. Une souscription fut lancée, et après renseignement, on choisit le sclupteur Aimé-Jules Dalou pour le réaliser.
 
On passera sur les péripéties, les querelles avec Dalou ou avec la famille du Colonel de Montagnac, les hésitations sur l'emplacement définitif...
 
Les manifestations pour l'inauguration eurent lieu les 17,18 et 19 décembre 1898. On y invita chacun des survivants de Sidi-Brahim: Gabriel Léger, Guillaume Rolland, le célèbre clairon, et Pegre. Les deux derniers y furent présents.
 
Le monument, élevé au centre de la place d'Armes, qui est aussi celle de l'Hôtel de Ville, se composait d'un obélisque de 8 mètres de haut, surmonté d'une gloire ailée présentant une couronne de palmes, et plaquée contre une de ses faces, une statue de femme tenant un drapeau, symbolisant la France, qui écrivait sur l'obélisque les mots du capitaine Dutertre : « Camarades, défendez vous jusqu'à la mort ».
 
=== Le monument, à Périssac, et à Oran. ===
 
La statue de la France fut démontée et expédiée en France en 1962.
 
On voit au milieu des vignes, près du village de Périssac, en Gironde, patrie du capitaine Oscar de Géreaux, deux voiles courbes et concentriques en béton. La statue de la France par Dalou écrit toujours, sur l'une des deux voiles, « Camarades, défendez vous jusqu'à la mort ». Ce monument fut inauguré le 10 juillet 1966.
 
A Oran subsistent l'obélisque et la gloire ailée : c'est le buste en bas-relief d'Abd-el-Kader, plaqué sur l'obélisque, qu'elle semble aujourd'hui couronner.
 
La gloire est changeante, mais hier comme aujourd'hui, elle couronne les vaincus de Sidi-Brahim.
 
 
== PROPOSITION POUR LA REPRISE DE L HISTORIQUE MILITAIRE DE NEMOURS ==
 
== 1845 - La folle équipée du colonel de Montagnac ==
[[Fichier:Montagnac.JPG |left|200px]]Le 23 septembre 1845, le lieutenant-colonel de Montagnac étant sorti avec 427 hommes de son poste de  Djemaä-Ghazaouet (aujourd'hui Nemours), fut surpris par de nombreux contingents arabes commandés par l'émir. Montagnac fut mortellement blessé dès le début de l'action. Plus des trois quarts des soldats et des officiers, y compris la compagnie de renfort du capitaine Froment-Coste, périrent sur les pentes du Kerkour. Un reste réfugié dans le marabout de [[Sidi-Brahim | Sidi-Brahim]] résista héroïquement pendant trois jours. Les survivants, avec le capitaine de Géreaux, firent  une trouée à la baïonnette; douze parvinrent à regagner le poste le 26 septembre. L'émir fit 96 prisonniers qui furent massacrés l'année suivante par ordre de Mustapha ben Tami, à l'exception des officiers et des hommes attachés à leurs personnes, soit onze en tout.  
 


== 1847 - La rencontre du duc d'Aumale et d'Abd-el-Kader à Nemours ==
== 1847 - La rencontre du duc d'Aumale et d'Abd-el-Kader à Nemours ==
Abd-el-Kader, quittant le Maroc, se heurte, le 22 décembre 1847 à 2 heures du matin, au col de Kerbous, à un groupe de spahis commandés par le lieutenant Mohammed bou Khouïat. Il fait demander l'aman au général de Lamoricière par un de ses émissaires. Lamoricière le lui accorde, et escorté d'une cinquantaine de ses cavaliers, dont Mustapha ben Tami, son beau-frère, il fait sa reddition le 23 décembre, au marabout de [[Sidi-Brahim | Sidi-Brahim]], au colonel Cousin de Montauban.
Abd-el-Kader, quittant le Maroc, se heurte, le 22 décembre 1847 à 2 heures du matin, au col de Kerbous, à un groupe de spahis commandés par le lieutenant Mohammed bou Khouïat. Il fait [[Média:Aman_écrit_d'Abd_el_Kader.JPG| demander l'aman]] au général de Lamoricière par un de ses émissaires. Lamoricière le lui accorde, et escorté d'une cinquantaine de ses cavaliers, dont Mustapha ben Tami, son beau-frère, il fait sa reddition le 23 décembre, au marabout de [[Sidi-Brahim | Sidi-Brahim]], au colonel Cousin de Montauban.


Conduit à Nemours, il y rencontre le duc d'Aumale, gouverneur général de l'Algérie (Henri d'Orléans, 5° fils du roi Louis-Philippe).[[Fichier:Aumale.JPG |right|200px ]]
Conduit à Nemours, il y rencontre le duc d'Aumale, gouverneur général de l'Algérie (Henri d'Orléans, 5° fils du roi Louis-Philippe).[[Fichier:Aumale.JPG |right|200px ]]

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Près de Nemours, le marabout de Sidi-Brahim

Le marabout de Sidi-Brahim est situé à une quinzaine de kilomètres au sud de Djemaâ Ghazaouet / à Nemours et à 18 Km à l'ouest de Nedroma.

Marabout Sidi-Ibrahim


Près de ce lieu l'émir Abd-el-Kader en personne écrasa un détachement commandé par le colonel de Montagnac et composé de 60 cavaliers du 2e Hussards et de 350 chasseurs du 8e d'Orléans, mais connut une résistance inattendue d'un petit groupe de chasseurs qui gardait le bivouac. Ils se replièrent sur la Kouba du marabout de Sidi-Brahim, et se battirent dans un tel déséquilibre de forces, et avec une telle opiniâtreté, que les bataillons de chasseurs commémorent encore aujourd'hui Sidi-Brahim comme une seconde fête nationale.

Le récit de la bataille est développé dans de nombreux sites visibles sur internet. On s'est contenté ici de rapporter l'hallucinant témoignage d'un survivant.


1845 - La tragique équipée du colonel de Montagnac

Montagnac.JPG

Le 23 septembre 1845, le lieutenant-colonel de Montagnac étant sorti avec 427 hommes de son poste de Djemaä-Ghazaouet (aujourd'hui Nemours), fut surpris par de nombreux contingents arabes commandés par l'émir. Montagnac fut mortellement blessé dès le début de l'action. Plus des trois quarts des soldats et des officiers, y compris la compagnie de renfort du capitaine Froment-Coste, périrent sur les pentes du Kerkour. Un reste réfugié dans le marabout de Sidi-Brahim résista héroïquement pendant trois jours. Les survivants, avec le capitaine de Géreaux, firent une trouée à la baïonnette; douze parvinrent à regagner le poste le 26 septembre. L'émir fit 96 prisonniers qui furent massacrés l'année suivante par ordre de Mustapha ben Tami, à l'exception des officiers et des hommes attachés à leurs personnes, soit onze en tout.

1847 - La rencontre du duc d'Aumale et d'Abd-el-Kader à Nemours

Abd-el-Kader, quittant le Maroc, se heurte, le 22 décembre 1847 à 2 heures du matin, au col de Kerbous, à un groupe de spahis commandés par le lieutenant Mohammed bou Khouïat. Il fait demander l'aman au général de Lamoricière par un de ses émissaires. Lamoricière le lui accorde, et escorté d'une cinquantaine de ses cavaliers, dont Mustapha ben Tami, son beau-frère, il fait sa reddition le 23 décembre, au marabout de Sidi-Brahim, au colonel Cousin de Montauban.

Conduit à Nemours, il y rencontre le duc d'Aumale, gouverneur général de l'Algérie (Henri d'Orléans, 5° fils du roi Louis-Philippe).

Aumale.JPG

Pellissier de Raynaud écrit: "L'émir était troublé; son extrême paleur, la contraction de ses lèvres trahissaient l'émotion qu'il contenait à grand-peine; le souvenir du massacre des prisonniers pesait évidemment sur lui (il s'agit du massacre d'une grande partie des prisonniers de Sidi-Brahim ordonné en 1846 par Mustapha Ben Tami, son beau-frère). Il salua le duc d'Aumale avec toutes les formes arabes du respect. Ses premières paroles furent: "Il y a longtemps que tu devais désirer ce qui s'accomplit ; tout se passe selon la volonté de Dieu". Il recommanda à la bienveillance du prince les vaillants soldats qui l'avaient suivi jusqu'au bout, et demanda bientôt à se retirer, alléguant son extrême fatigue.

Le lendemain, la présentation publique et officielle eut lieu. Le prince reçut l'illustre prisonnier avec courtoisie et distinction, au pied du perron de la maison du commandant, où il était logé. L'émir lui offrit une belle jument noire qu'il montait en venant et lui dit: "Je t'offre la seule chose que je possède et que j'estime en ce moment." Le duc d'Aumale lui répondit: "Je l'accepte comme un gage de ta soumission à la France et de la paix de l'Algérie".

Reddition d'Abd-el-Kader.JPG

L'émir rappela ensuite les engagements pris par le général de Lamoricière (de le faire conduire à Alexandrie ou à Saint-Jean-d'Acre, et de le faire traiter selon son rang), à quoi le prince répondit qu'il espérait que le gouvernement les ratifierait. Ils se séparèrent ensuite, et Abd-el-Kader retourna à pied dans sa tente. Le même jour, il fut embarqué pour Oran, avec les siens, et de là conduit en France.

(d'après G.Esquer, dans "Le livre d'or de l'Oranie")