Historique Oran - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962




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ALGERIE

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Historique

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Histoire ancienne

ORAN : Ouahran en arabe, ville portuaire d’Algérie, important site préhistorique, la ville est fondée au Xe siècle par les Andalous.

Dès le IIe avant J.-C., ce sont les Phéniciens qui habitent Oran et surtout les Juifs qui eux, y font commerce. Depuis ce temps les Juifs sont présents dans la ville et seuls parmi toutes les entités humaines, ils ont connu sans perdre leur identité la longue série d'empires qui gouvernent cette terre depuis Carthage jusqu'à la France.

Et lorsque Isabelle la Catholique expulse tous les Juifs d'Espagne, le mardi 31 juillet 1492, c'est 200 000 personnes qui s'expatrient et un millier d'entre eux vers le Maghreb ; Oran en recevra la plus grande part.

Elle est située au fond d’une baie, sur les deux rives de l’oued Rehhi, dominée par les monts de l’Aïdour.


Oran l'espagnole 1509-1792

Le 19 mai 1509, l’armada espagnole du cardinal Ximénès et du général Pedro Navarro s’empare d’Oran…

Au printemps 1563, les places espagnoles d'Oran et de Mers-el-Kébir résistent aux assauts musulmans.

En 1568, Don Juan d'Autriche, frère du roi d'Espagne, est à Oran et visite le castillo de Rozalcazar dont la position au dessus de la ville l'a frappé.

Après 1574, le roi Philippe II d'Espagne ne conservait sur le littoral africain que Melilla, Oran et Mers-el Kébir

En 1600, l'espagnol Diégo Suarez, historien et soldat qui servit 30 ans à Oran, parlant des forts de la ville pouvait dire « qu'ils couvent la Ville comme une poule ses poussins. Le Rozalcazar serait de loin le plus important si on le terminait ».

En 1622 1635, 1645, 1653, 1656, 1662, les capitaines généraux espagnols de la place d'Oran soutiennent des combats contre les Maures

En 1701, le marquis (espagnol) de Casasola commande la place d’Oran.

En 1708, les Espagnols sont contraints de quitter Oran.

Le 15 juin 1732, le comte (espagnol) de Montemar part d'Alicante : il débarque sur la plage d'Aïn el Turk le 30 juin et entre le lendemain 1er juillet dans Oran : après cette date, Oran est devenue une véritable ville espagnole peuplée de plus de 10 000 habitants, que l'on surnomme la Corte Chica, la « Petite Cour », en raison du souci de l'aristocratie locale d'imiter la haute société madrilène.

ORAN 1732 Tirée du livre de 'Emile Serna "Oran la Radieuse"

De 1737 à 1741, le général espagnol José Vallejo, alors gouverneur d'Oran, fit construire successivement différents ouvrages.

Vers 1760, le général espagnol Don Juan Zemeno fit encore exécuter des travaux considérables à la forteresse d’Oran.

En 1770, Oran est une ville de 532 maisons particulières et 42 édifices publics, une population de 2 317 bourgeois et 2 821 déportés libres se livrent au négoce (soit 5 140 contre plus de 10 000 en 1732)

Dans la nuit du 8 au 9 octobre 1790, les habitants d'Oran ressentent les 22 secousses d'un tremblement de terre : toutes les constructions un peu anciennes, les 2/3 de la ville, sont renversées ; sur une population de 8 000 âmes, plus de la moitié sont ensevelis sous les décombres ; les rescapés campent sous des tentes ou des abris en planches entre le Château Neuf et le fort Saint-André ; aussitôt, le bey turc et les tribus assiègent la ville qui ne comptent plus que 15 000 hommes pour la défendre

Le 12 septembre 1791, l'Espagne abandonne officiellement Oran au dey d'Alger mais tous les Espagnols ne quittèrent pas le pays après et des artisans notamment y demeurèrent à la demande du bey de Mascara ainsi que quelques commerçants, soit environ 200 personnes

Lorsque les Espagnols quittent Oran en 1792, il ne reste qu'un seul européen, un Français, le sieur Gaillard né en 1750 à Paris et naturalisé Espagnol sous le nom de Gallardo ; il se fait musulman en acceptant la charge de joaillier du Bey. Son fils hérite de la charge et les Français le trouveront en arrivant, exerçant son métier.

En 1794, des pèlerins venus de la Mecque apportent une nouvelle épidémie de peste et la ville redevient pratiquement déserte.

Tribu maghzen, la ville déserte se repeuple d'aventuriers venus de tous les points de l'Oranie, attirés par les dépouilles espagnoles et par les franchises d'impôts, accordées aux membres des tribus maghzen. Pour remplacer les commerçants espagnols, les Turcs attirèrent une communauté israélite dont les membres viennent de Mostaganem, Mascara, Nédroma et Tlemcen.

Les Beys d'Oran sont victimes, soit de la jalousie ombrageuse des Deys d'Alger, soit des révolutions de palais et des exactions des fonctionnaires turcs qui gardent en partie pour eux les lourds impôts levés par la force sur les populations indigènes.
Oran, résidence du Bey, avec son palais (Château Neuf), son harem (Tribunal militaire actuel) et sa maison militaire (Casbah) , possède trois mosquées.Ils s'enfermèrent pendant 40 ans dans leur nouvelle résidence de Rosalcazar avec leur harem, pour ne plus en bouger.

Le tremblement de terre d'octobre 1790

Extraits du rapport du comte de Cumbre-Hermosa au roi d'Espagne Charles IV.

« Dans la nuit du 8 au 9 octobre dernier, à une heure et quelques minutes, alors que le sommeil exerce le plus grand empire sur la nature humaine, Dieu fit peser sur nous le glaive de sa justice, menaçant de nous exterminer tous dans les convulsions d'un tremblement de terre si profond qu'en moins de trois minutes il ruina la majeure partie des édifices et ébranla le reste de fond en comble.

....Le peuple réclamait à grands cris qu'on lui ouvrît les portes de la ville afin de se réfugier dans la campagne et se soustraire ainsi à la chute des édifices, partout ébranlés. C'était en effet, pour nous, un sujet de terreur que ces murailles encore debout, quoique chancelantes sur leurs bases qui, à la moindre commotion du sol, oscillaient d'une manière effrayante. On demandait toujours les clefs de la ville mais, avec une partie de la maison du gouverneur, elles étaient enterrées sous les ruines de l'église métropolitaine.

...Les premières lueurs du jour nous surprirent dans cet état d'anxiété; à la faveur de la lumière on entreprit des fouilles laborieuses et nous acquîmes la certitude que le Gouverneur Général (Don Nicolas Garcia) et toute sa famille avaient péri.

.....Car encore que nous eussions de la farine, nous étions sans tamis, sans pétrin et sans four pour la cuisson du pain... On appliqua , dans la matinée même, tous les ouvriers qu'on pût réunir, à la construction de fours de plein air, lesquels commencèrent à fonctionner immédiatement. »

L'ennemi profite de l'occasion, et des brèches des murailles, pour attaquer la ville, mais il est repoussé.

« Mais je laisse Votre Majesté juge de l'héroïsme de cette conduite, si Elle veut bien tenir compte de l'impression sous laquelle combattaient ces hommes; si Elle daigne considérer que les tremblements de terre durent toujours, quelques-uns si profonds encore qu'ils nous rappellent les malheurs dont les premiers nous ont rendu témoins; si Elle songe, enfin, qu'en recouvrant une plus grande liberté d'esprit, chacun de nous devra, à la vue des vides laissés autour de lui, regretter plus amèrement, le père son fils, le fils son père, le mari sa femme, la veuve son mari, tous enfin des parents, des amis ; et un grand nombre, le fruit des sueurs de toute leur vie ; car ceux-ci ont vu leur fortune s'écrouler avec les maisons qui étaient leur ouvrage, ou s'ensevelir sous les ruines ; ou leurs bijoux, leurs vêtements ; souvenirs qui, toujours présents à leurs yeux, les plongent dans un abattement capable d'abréger leur vie.

...Tel est , Sire, l'état dans lequel nous nous trouvons, abrités sous nos tentes de campagne, aujourd'hui 2 novembre 1790.

Comte de Cumbre-Hermosa


(Original à l'Archive de la Réal Audencia de Valencia n° 20.137)

Deux ans plus tard, les espagnols évacueront les restes de leur cité oranaise.

Epidémie de choléra: octobre et novembre 1849

Récits sur l'épidémie

Dès les premiers décès, les autorités civiles et militaires prirent les mesures imposées, et firent publier les recommandations de salubrité et d'hygiène relatives aux habitations, vêtements, aliments, etc.

Mais, le 14 octobre 1849, l'épidémie n'en éclate pas moins de manière foudroyante dans divers lieux de la ville.

Voici le récit qu'en fit Mgr.Mathieu, archiprêtre de la cathédrale d'Oran.

« Frappant à coups redoublés, ne respectant ni le sexe ni l'âge, n'ayant égard ni à la naissance ni à la fortune, la mort emportait des familles entières... Les prolonges mises par le général Pélissier à la disposition de la municipalité passaient et repassaient dans toutes les rues, emportant à la hâte leur funèbre fardeau. Au fond du ravin Ras-el-Aïn on creusa de nouveaux cimetières aussitôt insuffisants. Les fossoyeurs, impuissants à remplir leur lugubre besogne, avaient été remplacés par des condamnés fournis par l'autorité militaire ; ils creusaient de vastes tranchées dans lesquelles on déposait, comme en une immense fosse commune, ceux que frappait l'épidémie. Du 11 octobre au 17 novembre 1849, mil huit cent dix-sept décès ont été déclarés à l'état-civil d'Oran ».

Le même Mgr Mathieu rapporte cette lettre adressée par l'aumônier de l'hôpital militaire, le Père Picazo à son supérieur le Révérend Morey.

« La mort enlevant, les uns après les autres, tous les médecins, les deux tiers des infirmiers, 79 sur 110, une bonne partie des officiers d'administration et une multitude innombrable de victimes, votre serviteur, qui a aujourd'hui l'honneur de vous le raconter, fut obligé de remplir alternativement, et nombre de fois en même temps, les illustres fonctions de directeur de l'hôpital, d'officier de garde, de médecin en chef, d'infirmier-major ou de service, d'ensevelisseur, etc. Le 24 octobre au soir, pour la première fois je me couchais sur trois chaises afin de me reposer un peu... Je me trompe : la veille, à deux heures du matin, n'en pouvant plus, je fus me coucher tout habillé dans le lit d'un malheureux qui venait de mourir; mais il me fallut acheter cet avantage en portant moi-même, à l'amphithéâtre, le pauvre mort afin qu'il laissât la place libre... »

Epilogue

Dans une réunion restée célèbre, où se trouvait présent l'abbé Suchet comme vicaire général, le général Pélissier l'interpella « Qu'est-ce que vous faites donc , monsieur l'abbé ? Vous dormez ? Vous ne savez donc plus votre métier ! Le choléra !... Nous n'y pouvons rien, ni vous, ni moi, ni personne. Vous me demandez les moyens de l'arrêter ? Je ne suis pas curé, et pourtant, c'est moi, Pélissier, qui vous dit: faites des processions. » Et le conduisant à la fenêtre, il lui montre la montagne de Santa-Cruz, qui domine la ville à l'ouest.

« Foutez-moi une vierge là-haut, sur cette montagne ! Elle se chargera de jeter le choléra à la mer!...»


On fit des processions, et l'on vit dans celle du 4 novembre le général Pélissier et son état-major en tête. Le même soir, la pluie tombait enfin, et dès le lendemain, le nombre de morts décrut pour s'établir en quelques jours à une moyenne normale.

On chercha dans les jours suivants un lieu dans la montagne pour installer la statue de la vierge. Une souscription fut ouverte, et le 9 mai 1850 Mgr Pavy, évêque d'Alger inaugurait la chapelle exposant la statue de la Vierge.

C'était le début du pélerinage de l'Ascension, et de la relation passionnée des oranais et oraniens à Notre-Dame de Santa Cruz.

Mais ceci est une autre histoire !

Présence française

1830 - 1962 ALGERIE

En Juillet 1830 Hassan bey attaqué de toutes parts par les tribus arabes, sollicitait l'intervention de la France.

Le 4 janv. 1831, le général Danrémont entre dans Oran. Le 17 août, le général Faudoas y installe une garnison, dont le 4e bataillon de Légion (Espagnols). Les troupes de la garnison, sous les ordres du général Boyer, font l’objet de combats sporadiques de la part des rebelles. Le 11 nov., 3 000 cavaliers et 1 000 fantassins sont sous les murs de la ville. La garnison, dont le 4e bataillon formé avec les Espagnols), commandé par le chef de bataillon Cros d’Avenas fait partie, repousse l’attaque. Madhi el Din, déclare que son âge l’empêche de remplir correctement sa mission et proclame son fils sultan des Arabes. Ce dernier a 24 ans.

Au début de l'occupation française, Oran porte encore le « cachet que les Espagnols lui ont imprimé ». En 1840, elle compte environ 8 000 habitants : 5 à 600 Indigènes ou Maures, 4 000 Israélites, 3 500 Européens (Français et Espagnols)

Le quartier de la Marine est seul « habitable », avec des rues mal entretenues, un grouillement bruyant d'hommes et de bêtes de somme, transportant des outres d'eau potable, puisée dans le ruisseau du ravin. La nuit c'étaient des cris des sentinelles, « prenez garde à vous », qui se répétaient le long des murailles et que soulignaient de temps à autre des coups de feu tirés contre les factionnaires. A cette époque, toutes les provisions venaient de France, toutes, jusqu'au bois de chauffage.

Le pays fournissait à peine quelques bœufs, vendus par les Arabes qui les avaient volés à leurs coreligionnaires .

Oran devient une tête de ligne de la pénétration du Sud Oranais.
Le 31 janv. 1838, la ville est érigé en commune de plein exercice et jusqu'en 1962, 28 maires s'y succéderont et s'appliqueront à embellir peu à peu leur ville.
Elle est décimée par une épidémie de choléra en 1849.

10 forts ceinturent la ville
  • la vieille Casbah, reconstruite vers 1509 sur les ruines d’une fortification érigée en 903 ;
  • le Château-Neuf ou bordj el-Mehal ou encore bordj el-Ahmar, la résidence des beys puis l’hôtel de la division militaire ;
  • le fortin ou lunette Saint-Louis datant du XVIe siècle ;
  • la Mona ou Lamoune ;
  • Sainte-Thérèse ; Saint Philippe ou fort des Beni Zeroual ;
  • Saint Grégoire, réparé en 1845 par les Français pour en faire une prison militaire ;
  • Saint-André ou bordj el-Djedid ou bordj el-Sbahihïa (le fort des spahis), remis en état en 1831 ;
  • Santa-Cruz, ancienne prison restaurée de 1856 à 1860 et
  • le réduit Sainte-Barbe, prison indigène.

Un recensement de l’époque de l'arrivée des Français, donne 3 200 habitants. En 1962 elle en dénombre 400 000.

Les Oranais de Tlemcen, Mostaganem, Mascara, Sidi-Bel-Abbès ou Relizane étaient pour la plupart des descendants d'émigrés Espagnols, Levantins ou Andalous qui, au milieu du XIXe siècle avaient fuit la misère de leur pays. Leurs grands-pères étaient arrivés à bord de balancelles transportant des cargaisons de gargoulettes. Sur la blouse noire des paysans alicantins, ils transportaient au bout d'une canne un baluchon qui constituait tout le patrimoine familial.

La vie politique est aussi conditionnée par les journaux et, si le « Petit Oranais » a eu un certain temps un impact certain sur une partie de la population, « L'Écho d'Oran » fut le journal le plus important. C'est le plus ancien et le plus diffusé : 80 000 exemplaires en 1936, 93 500 en 1938 et 120 000 dans les années 60. Il cessera d'exister en 1963. Fondé en 1844 - le numéro 0 est du samedi 5 octobre 1844 - par Adolphe Perrier, un imprimeur lorrain banni par Louis-Philippe pour avoir exprimé des sentiments trop républicains, ce journal paraissait tous les samedis et se qualifiait « d'organe d'annonces judiciaires, administratives et commerciales ».


Vers 1935, le Petit dépôt devient le passage obligé des nouvelles recrues ou des légionnaires en provenance de la métropole.
Après la Seconde Guerre mondiale, le petit dépôt d’Oran reste la base de transit de toute la Légion et ce jusqu’en 1962.

En 1943 les armées alliées décident de regrouper les corps des soldats tués. Un terrain communal de 81 800 m2, près d’un petit lac à l’est de la ville, est mis à disposition.
Environ 10 000 dépouilles y sont ensevelies. En 1946, les soldats américains morts au champ d’honneur sont exhumés et rapatriés sur les Etats-Unis et sur la nécropole de Bône.

L’organisation spéciale, organisme clandestin fondée sur les instance de Messali Hadj par Aït Ahmaed, attaque la Poste pour se procurer des fonds en 1949.

1952. Le 1er mai, des émeutes secouent la ville.

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L'exode

1962 Indépendance : 20  000 Européens quittent la ville. Oran semble une ville abandonnée.
Le (Massacre d'Oran) se déroule à Oran, en Algérie, le 5 juillet 1962, trois jour après le référendum consacrant l'indépendance de l'Algérie, sur décision du général de Gaulle.
Oran, grande ville de 400 000 habitants, était la seule à majorité européenne.Pourtant, à Oran, il existe encore des Pieds-Noirs ne voulant pas quitter leur terre natale.

Après l'indépendance

En 1965, le cimetière du Petit Lac est cédé à la France.
L’ambassadeur, décide alors de regrouper, autant que faire que se peut, toutes les sépultures militaires françaises d’Algérie. 20 830 tombes isolées ou collectives sont regroupées dans ce lieu et à Sidi bel-Abbès, Alger, et Tlemcen et Eckmühl



Historique d'ORAN

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