« JUNGER Ernst » : différence entre les versions

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
Aucun résumé des modifications
 
Aucun résumé des modifications
 
Ligne 30 : Ligne 30 :
|}
|}
[[Catégorie:BIOGRAPHIE]]
[[Catégorie:BIOGRAPHIE]]
JUNGER (Légionnaire Ernest Berger), :  Il est né le 29 mars 1895 (déclaré) à Heidelberg. Elève dissipé dont les résultats scolaires sont mauvais, c’est un utopiste, d’un esprit vagabond. Il adhère au mouvement des « Wandervögel » (oiseaux migrateurs) avides d’espace et de voyages. En 1913 il fuit la maison paternelle et s’engage à la Légion étrangère, à Verdun, le 3 nov. 1913. Il rejoint Sidi bel-Abbès où une lettre de son père lui donne l’ordre de rentrer à la maison. Son contrat est annulé par dépêche ministérielle n° 17225 du 9 déc. 1913 et il est libéré le 23 déc. 1913 en raison de son jeune âge. Il raconte cette aventure dans « Jeux africains », qui paraît en 1936. Quelques mois plus tard, à la déclaration de la Première Guerre mondiale, il s’engage dès le début des hostilités dans l’infanterie allemande. Il est, tout au long du terrible conflit, de tous les combats, de tous les coups durs. Blessé à 14 reprises, nommé officier au feu, croix de fer de 1e classe mais surtout, titulaire de la croix de l’ordre « Pour le mérite », la célèbre « Blau Max », décernée 14 fois seulement à des officiers subalternes de l’infanterie. Jünger reste dans l’armée après la défaite de son pays. En 1920, à partir de son journal de guerre, il publie à compte d’auteur ce qui deviendra bientôt un grand succès de librairie, « Orages d’acier ». Là, sans fioritures ni détour, il raconte la guerre, sa guerre, dans le sang, la boue et la misère. Peu d’ouvrages traitant du premier conflit mondial prendront une telle dimension. En 1922, il publie « la Guerre est nptre mère ». En 1923, il quitte la Reichswehr et s’inscrit à l’université de Leipzig pour y étudier la zoologie et la philosophie. En 1925, année de son mariage, il écrit « Le boqueteau », une chronique des combats de tranchée en 1918. La même année, il entame un parcours politique et y professe un nationalisme incandescent et révolutionnaire. En 1926, il publie « le Feu et le Sang » puis il fait part de ses convictions en faveur du machinisme et de la technique dans « le Cœur aventureux » et « la Mobilisation générale ». En 1933, il refuse d’occuper un siège au Reichstag et de faire partie de l’Académie allemande de poésie. Volontairement en marge du national-socialisme, il ne doit qu’à l’admiration qu’Hitler lui porte de ne pas être inquiété lorsque les nazi sont au pouvoir, notamment lors de la parution de « Sur les falaises de marbre », ouvrage jugé suspect. Il est rappelé sous les drapeaux et, avec le grade de capitaine, participe à la campagne de France tout en ouvrant un nouveau journal. Affecté à l’état-major du commandement militaire allemand de Paris, il fréquente des auteurs tels que Drieu La Rochelle, Picasso, Sacha Guitry, Arletty, Céline et bien d’autres encore. En 1942, il publie son journal de la campagne de France « Jardins et routes » où la souffrance des hommes, bien plus que leur héroïsme, l’interpelle. En 1943, ses œuvres sont pratiquement interdites en Allemagne. On parle également d’un rôle décisif dans la conspiration du 20 juil. 1944 où, à Paris, sont arrêtés les officiers de la SS et de la Gestapo. Jünger se lie avec le milieu des conjurés qui tentent d’assassiner Hitler. Il est chassé de l’armée pour indignité. En 1945, il publie « la Paix » et refuse de se soumettre aux procédures de dénazification. Il est interdit de publication par les Américains jusqu’en 1949, année de parution d’« Héliopolis ». Voyageant sans relâche, il publie de nombreux ouvrages : « Traité du Rebelle », « Le nœud gordien », « Les Abeilles de verre », et fonde la revue « Antaios, Le mur du temps ». De nombreux prix viennent récompenser la carrière d’un homme qui traverse en marquant incontestablement son siècle, donnant même son nom à un papillon, sans jamais cesser de s’étonner sur sa longévité. Notamment il reçoit l’Aigle d’or au Festival du Livre de Nice en 1977. Ernst Jünger s’éteint le 17 févr. 1998 à Wilflingen à l’âge de 102 ans. « Atteindre quatre-vingts ans, ce n’est pas un mérite. Mais c’est un tour de force en ce siècle, le nôtre, qui entrera dans l’histoire comme ère de grands troubles et de grands passages. Personnellement, jamais je n’avais songé à un tel âge, ni même ne l’avait espéré. Trente ans, déjà, me paraissait énorme...» Cette figure atypique de la littérature allemande, écrivain talentueux et controversé, sa vie comme son œuvre se confondent avec le XXe siècle qu’il traverse malgré deux guerres mondiales. Il reçoit le prix « Cino del Duca » en 1981, pour l’ensemble de son œuvre. Txt CRY
JUNGER (Légionnaire Ernest Berger), :  Il est né le 29 mars 1895 (déclaré) à Heidelberg. Elève dissipé dont les résultats scolaires sont mauvais, c’est un utopiste, d’un esprit vagabond. Il adhère au mouvement des « Wandervögel » (oiseaux migrateurs) avides d’espace et de voyages.  
 
En 1913 il fuit la maison paternelle et s’engage à la Légion étrangère, à Verdun, le 3 nov. 1913. Il rejoint Sidi bel-Abbès où une lettre de son père lui donne l’ordre de rentrer à la maison. Son contrat est annulé par dépêche ministérielle n° 17225 du 9 déc. 1913 et il est libéré le 23 déc. 1913 en raison de son jeune âge. Il raconte cette aventure dans « Jeux africains », qui paraît en 1936.  
 
Quelques mois plus tard, à la déclaration de la Première Guerre mondiale, il s’engage dès le début des hostilités dans l’infanterie allemande. Il est, tout au long du terrible conflit, de tous les combats, de tous les coups durs. Blessé à 14 reprises, nommé officier au feu, croix de fer de 1e classe mais surtout, titulaire de la croix de l’ordre « Pour le mérite », la célèbre « Blau Max », décernée 14 fois seulement à des officiers subalternes de l’infanterie. Jünger reste dans l’armée après la défaite de son pays.  
 
En 1920, à partir de son journal de guerre, il publie à compte d’auteur ce qui deviendra bientôt un grand succès de librairie, « Orages d’acier ». Là, sans fioritures ni détour, il raconte la guerre, sa guerre, dans le sang, la boue et la misère. Peu d’ouvrages traitant du premier conflit mondial prendront une telle dimension. En 1922, il publie « la Guerre est nptre mère ». En 1923, il quitte la Reichswehr et s’inscrit à l’université de Leipzig pour y étudier la zoologie et la philosophie. En 1925, année de son mariage, il écrit « Le boqueteau », une chronique des combats de tranchée en 1918. La même année, il entame un parcours politique et y professe un nationalisme incandescent et révolutionnaire. En 1926, il publie « le Feu et le Sang » puis il fait part de ses convictions en faveur du machinisme et de la technique dans « le Cœur aventureux » et « la Mobilisation générale ».  
 
En 1933, il refuse d’occuper un siège au Reichstag et de faire partie de l’Académie allemande de poésie. Volontairement en marge du national-socialisme, il ne doit qu’à l’admiration qu’Hitler lui porte de ne pas être inquiété lorsque les nazi sont au pouvoir, notamment lors de la parution de « Sur les falaises de marbre », ouvrage jugé suspect. Il est rappelé sous les drapeaux et, avec le grade de capitaine, participe à la campagne de France tout en ouvrant un nouveau journal. Affecté à l’état-major du commandement militaire allemand de Paris, il fréquente des auteurs tels que Drieu La Rochelle, Picasso, Sacha Guitry, Arletty, Céline et bien d’autres encore. En 1942, il publie son journal de la campagne de France « Jardins et routes » où la souffrance des hommes, bien plus que leur héroïsme, l’interpelle. En 1943, ses œuvres sont pratiquement interdites en Allemagne.  
 
On parle également d’un rôle décisif dans la conspiration du 20 juil. 1944 où, à Paris, sont arrêtés les officiers de la SS et de la Gestapo. Jünger se lie avec le milieu des conjurés qui tentent d’assassiner Hitler. Il est chassé de l’armée pour indignité. En 1945, il publie « la Paix » et refuse de se soumettre aux procédures de dénazification. Il est interdit de publication par les Américains jusqu’en 1949, année de parution d’« Héliopolis ». Voyageant sans relâche, il publie de nombreux ouvrages : « Traité du Rebelle », « Le nœud gordien », « Les Abeilles de verre », et fonde la revue « Antaios, Le mur du temps ». De nombreux prix viennent récompenser la carrière d’un homme qui traverse en marquant incontestablement son siècle, donnant même son nom à un papillon, sans jamais cesser de s’étonner sur sa longévité. Notamment il reçoit l’Aigle d’or au Festival du Livre de Nice en 1977.  
 
Ernst Jünger s’éteint le 17 févr. 1998 à Wilflingen à l’âge de 102 ans. « Atteindre quatre-vingts ans, ce n’est pas un mérite. Mais c’est un tour de force en ce siècle, le nôtre, qui entrera dans l’histoire comme ère de grands troubles et de grands passages. Personnellement, jamais je n’avais songé à un tel âge, ni même ne l’avait espéré. Trente ans, déjà, me paraissait énorme...»  
 
Cette figure atypique de la littérature allemande, écrivain talentueux et controversé, sa vie comme son œuvre se confondent avec le XXe siècle qu’il traverse malgré deux guerres mondiales. Il reçoit le prix « Cino del Duca » en 1981, pour l’ensemble de son œuvre. Txt CRY

Dernière version du 13 décembre 2005 à 17:03

Retour




junger.jpg
"Une erreur devient une faute que lorsqu'on ne veut pas en démordre".
Jeune, Jünger était d'un tempérament turbulent, exalté.

Passionné de littérature, rêveur, il aspirait à l'aventure. En 1913, il s'engage à Légion Etrangère et combat à Verdun. Déçu de cette expérience, il tente de partir au Maroc avec l'un de ses comparses mais il est fait prisonnier à Sidi-Bel-Abbès.

Il consacrera un récit à cet épisode de sa vie dans "Jeux africains" (1936).

Il exprimera par ailleurs la fascination et la répulsion que la guerre lui inspire dans les romans "Orage d'acier" (1920), et "Feu et sang" (1925).

Une fois la guerre terminée, il parcourt l'Europe et l'Amérique et se consacre à l’entomologie.

De retour en Allemagne, il s'installe à Berlin comme journaliste politique. Il fréquente alors les milieux nationaux-révolutionnaires. En 1939, il publie "Sur les falaises de marbre", réquisitoire contre le parti nazi. Cependant à la fin de la guerre, ses premiers textes lui valent des acccusations quant à son influence sur la montée du national-socialisme. Jünger sera cependant une victime de la Gestapo tout en comptant parmi ses amis, des membres du parti nazi. Se définissant proche des anarchistes, il s’installe à Wilflingen où il continue de publier avant de mourir à l'âge de 103 ans.

JUNGER (Légionnaire Ernest Berger), : Il est né le 29 mars 1895 (déclaré) à Heidelberg. Elève dissipé dont les résultats scolaires sont mauvais, c’est un utopiste, d’un esprit vagabond. Il adhère au mouvement des « Wandervögel » (oiseaux migrateurs) avides d’espace et de voyages.

En 1913 il fuit la maison paternelle et s’engage à la Légion étrangère, à Verdun, le 3 nov. 1913. Il rejoint Sidi bel-Abbès où une lettre de son père lui donne l’ordre de rentrer à la maison. Son contrat est annulé par dépêche ministérielle n° 17225 du 9 déc. 1913 et il est libéré le 23 déc. 1913 en raison de son jeune âge. Il raconte cette aventure dans « Jeux africains », qui paraît en 1936.

Quelques mois plus tard, à la déclaration de la Première Guerre mondiale, il s’engage dès le début des hostilités dans l’infanterie allemande. Il est, tout au long du terrible conflit, de tous les combats, de tous les coups durs. Blessé à 14 reprises, nommé officier au feu, croix de fer de 1e classe mais surtout, titulaire de la croix de l’ordre « Pour le mérite », la célèbre « Blau Max », décernée 14 fois seulement à des officiers subalternes de l’infanterie. Jünger reste dans l’armée après la défaite de son pays.

En 1920, à partir de son journal de guerre, il publie à compte d’auteur ce qui deviendra bientôt un grand succès de librairie, « Orages d’acier ». Là, sans fioritures ni détour, il raconte la guerre, sa guerre, dans le sang, la boue et la misère. Peu d’ouvrages traitant du premier conflit mondial prendront une telle dimension. En 1922, il publie « la Guerre est nptre mère ». En 1923, il quitte la Reichswehr et s’inscrit à l’université de Leipzig pour y étudier la zoologie et la philosophie. En 1925, année de son mariage, il écrit « Le boqueteau », une chronique des combats de tranchée en 1918. La même année, il entame un parcours politique et y professe un nationalisme incandescent et révolutionnaire. En 1926, il publie « le Feu et le Sang » puis il fait part de ses convictions en faveur du machinisme et de la technique dans « le Cœur aventureux » et « la Mobilisation générale ».

En 1933, il refuse d’occuper un siège au Reichstag et de faire partie de l’Académie allemande de poésie. Volontairement en marge du national-socialisme, il ne doit qu’à l’admiration qu’Hitler lui porte de ne pas être inquiété lorsque les nazi sont au pouvoir, notamment lors de la parution de « Sur les falaises de marbre », ouvrage jugé suspect. Il est rappelé sous les drapeaux et, avec le grade de capitaine, participe à la campagne de France tout en ouvrant un nouveau journal. Affecté à l’état-major du commandement militaire allemand de Paris, il fréquente des auteurs tels que Drieu La Rochelle, Picasso, Sacha Guitry, Arletty, Céline et bien d’autres encore. En 1942, il publie son journal de la campagne de France « Jardins et routes » où la souffrance des hommes, bien plus que leur héroïsme, l’interpelle. En 1943, ses œuvres sont pratiquement interdites en Allemagne.

On parle également d’un rôle décisif dans la conspiration du 20 juil. 1944 où, à Paris, sont arrêtés les officiers de la SS et de la Gestapo. Jünger se lie avec le milieu des conjurés qui tentent d’assassiner Hitler. Il est chassé de l’armée pour indignité. En 1945, il publie « la Paix » et refuse de se soumettre aux procédures de dénazification. Il est interdit de publication par les Américains jusqu’en 1949, année de parution d’« Héliopolis ». Voyageant sans relâche, il publie de nombreux ouvrages : « Traité du Rebelle », « Le nœud gordien », « Les Abeilles de verre », et fonde la revue « Antaios, Le mur du temps ». De nombreux prix viennent récompenser la carrière d’un homme qui traverse en marquant incontestablement son siècle, donnant même son nom à un papillon, sans jamais cesser de s’étonner sur sa longévité. Notamment il reçoit l’Aigle d’or au Festival du Livre de Nice en 1977.

Ernst Jünger s’éteint le 17 févr. 1998 à Wilflingen à l’âge de 102 ans. « Atteindre quatre-vingts ans, ce n’est pas un mérite. Mais c’est un tour de force en ce siècle, le nôtre, qui entrera dans l’histoire comme ère de grands troubles et de grands passages. Personnellement, jamais je n’avais songé à un tel âge, ni même ne l’avait espéré. Trente ans, déjà, me paraissait énorme...»

Cette figure atypique de la littérature allemande, écrivain talentueux et controversé, sa vie comme son œuvre se confondent avec le XXe siècle qu’il traverse malgré deux guerres mondiales. Il reçoit le prix « Cino del Duca » en 1981, pour l’ensemble de son œuvre. Txt CRY