La Moricière Juchault

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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Christophe-Louis-Léon Juchault De La Moricière

La Moriciere.jpg


Titre : Officier

Grade :Général


Date de Naissance : 5 févier 1806

Lieu de Naissance : Nantes (Loire-Inférieur)

Pays de Naissance : France


Date de décès : 11 septembre 1865

Lieu de décès : Preuzel (Somme)

Pays de décès : France


Présentation :
Général de division - Député de la Sarthe - Ministre de la Guerre - Grand Officier de la Légion d'honneur
Faits marquants : Dates importantes :

1837 - Grand fait d'armes:Prise de Constantine

Contexte :

Carrière africaine

Christophe-Louis-Léon Juchault de la Moricière est né à Nantes en 1806, dans une famille de l'aristocratie bretonne. Suivant la tradition familiale, il intégre après le collège de Nantes l'École Polytechnique, puis l'École d'Application de Metz pour s'y préparer à la carrière militaire.

C'est ensuite dans les bataillons de Zouaves en Afrique du Nord (Maroc et Algérie) qu'il s'illustre, puisqu'il y passe 17 années qui voient sa carrière grimper en flèche au fur et à mesure des opérations de conquête et de pacification de la région.

Sa carrière débute avec la prise d'Alger en 1830, en rendant maints services avec ses sapeurs et en levant le plan d'Alger.

Se passionnant pour le pays et sa population, il apprend l'Arabe et étudie le Coran. Lors de la création des Zouaves en 1831, il y entra à 24 ans comme capitaine, il connut les périodes difficiles du début, leur donna leur costume, et porta lui même la chechia rouge qui le fit surnommer par les Indigènes Bou Chechia (le père chéchia)

Le Général Trézel, chef d'Etat-major du Duc de Rovigo, gouverneur en 1833, le chargea des relations avec les Indigènes, en le mettant à la tête d'un Bureau arabe créé à son Cabinet, avec des interprètes pour l'assister.

En même temps, il mettait son système en pratique dans le « triangle de colonisation » s'étendant entre Oran, Mostaganem et Saint-Denis du Sig, après avoir dressé une carte complète et détaillée de la situation si compli­quée de la propriété indigène, de manière à ne léser personne, il accordait des concessions provisoires aux émigrants attirés en Afrique par sa réputation.

Le général de division, transformé en capitaine d'industrie et en député s'était désormais tracé un autre devoir, celui de faire progresser la colonisation.

Quoique s'occupant avec ardeur du développement de la colonisation, La Moricière ne perdait pas de vue la surveillance d'Abd el Kader, réfugié au Maroc. Au mois de décembre 1847, il avait fermé tous les passages, alors que l'Émir pourchassé par les Marocains avec sa « deïra » encombrée de femmes, d'enfants et de blessés, était aux abois. Dans la nuit du 21 au 22 décembre, Abd el Kader découragé, résigné à la volonté de Dieu, remit à un lieutenant de spahis une feuille de papier sur laquelle il apposa son cachet; L'Émir vint se rendre avec ses fidèles dans la journée du 23, au lieu même de sa plus retentissante victoire, à Sidi-Brahim

Sa carrière est couronnée par la reddition d'Abd -el-Kader en 1847. La gloire d'avoir participé à cet événement d'une immense portée était bien due au chef qui avait dirigé tant d'expéditions destinées à obtenir la pacification du pays, à l'administrateur qui avait prodigué tant d'efforts pour réaliser sa colonisation, et qui, quelques semaines plus tard, partait pour la France, sa carrière africaine définitivement close.

Seconde carrière

Une carrière politique s'ouvre à lui, il est d'ailleurs député depuis 1846, mais il ne lâche pas les armes tout de suite puisqu'il participe, là encore fort efficacement, à la répression sanglante des journées d'insurrection ouvrière de juin 1848 où il fait tomber bien des barricades.

Malgré des débuts ministériels prometteurs (entre autres dans le gouvernement de Thiers), cette seconde carrière s'interrompt brutalement en décembre 1851, à la suite de l'arrivée au pouvoir de Louis-Napoléon auquel il s'oppose vigoureusement.

Il est donc arrêté, comme Thiers, comme les généraux Cavaignac, Changarnier et autres représentants du « Parti de l'ordre » puis envoyé en exil après une période de captivité au fort de Ham. Victor Hugo, autre exilé fameux, racontera d'ailleurs son arrestation dans son livre anti-bonapartiste Histoire d'un Crime en 1877.

Ce n'est qu'en 1857 que La Moricière peut rentrer en France. Peu après, il est poussé par son cousin Mgr de Mérode, Ministre des Armées du Souverain Pontife, à prendre la tête de l'Armée papale, Pie IX voyant l'intégrité de ses États Pontificaux fort menacés à la fois par le roi Victor-Emmanuel et par les troupes de Garibaldi.

La Moricière arrive à Rome en 1860 et s'efforce de réorganiser et d'étoffer les maigres troupes pontificales. Malgré ses efforts et son expérience, cette ultime expédition militaire se solde par un échec (à la bataille de Castelfidardo en particulier), qui pousse La Moricière à se retirer définitivement de la vie publique pour se consacrer à des œuvres pieuses jusqu'à sa mort en 1865 en son château de Preuzel près d'Amiens.

Cénotaphe Gisant



À l'inauguration du monument en 1879 (Le cénotaphe de marbre blanc La Moricière est représenté en gisant sur un autel recouvert d'un dais imposant) c'est Mgr Dupanloup qui prononce l'éloge funèbre du général, et les fameux zouaves pontificaux envoient une délégation honorer la mémoire de leur ancien chef.




Le corps du Général Juchault de La Moricière repose dans une chapelle à Saint-Philbert de Grandlieu, non loin de Nantes, car La Moricière est un lieu-dit situé tout près du village de Saint-Philbert

En Algérie française un Centre de colonisation créé en 1869 portera son nom en hommage Lamoricière

Frontispice Monument aux colons 1930 - Les Acteurs