PAUL AZAN

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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le général Paul AZAN a écrit

« Les grands soldats de l’Algérie »

Cahiers du Centenaire de l’Algérie IV - 1830/1930

Avant propos

La civilisation, avec toutes les disciplines qu’elle comporte, n’a jamais pu être imposée à des pays retardataires autrement que par la force. Aussi est-ce seulement grâce à ses armées que la France qui, parmi les nations apparaît si particulièrement pénétrée de sentiments d’humanité et de générosité, a pu faire régner la paix en Algérie, en Tunisie et au Maroc.

Les généraux qui ont dirigé ces armées ne se sont pas bornés, en occupant le pays, à faire cesser la piraterie à l’extérieur et le brigandage à l’intérieur ; ils ont organisé l’administration des populations, établi la justice, créé des routes, des chemins de fer, apporté la pratique de l’hygiène et des soins médicaux, institué des écoles, répandu des méthodes de culture agricole et des procédés industriels, développé la colonisation.

Chacun d’eux a eu une part plus ou moins grande dans la conquête, la colonisation et l’organisation de la région où il se trouvait ; il a pu appliquer ses idées personnelles dans l’une ou l’autre de ces tâches, et il a laissé une trace dans l’histoire du pays.

Des indigènes algériens ont leur place marquée dans cette glorieuse phalange, tels le Général Mustapha ben Ismaël et Yusuf ; l’émir Abd el Kader lui-même, adversaire acharné pendant 15 ans de la pacification française, mérite de figurer dans ce livre d’or, pour avoir compris et proclamé, pendant toute la deuxième partie de sa vie, la grandeur et la générosité de la France.

Ces grands soldats se distinguent entre eux par des traits caractéristiques qui viennent de leur nature propre ou des procédés par lesquels ils ont appliqué leurs idées ; ils ont laissé des enseignements qui portent l’empreinte de leurs réflexions et de leurs efforts.

Il ne peut être question de les dépeindre dans une série de biographies relatant, à la manière d’un article de dictionnaire historiques, leur existence depuis leur naissance jusqu’à leur mort. Il serait non moins inopportun d’écrire une sorte d’histoire militaire de l’Algérie énumérant chronologiquement les hauts faits de l’armée d’Afrique auxquels ils ont pris part.

La méthode employée pour les faire connaître tient à la fois de la biographie et de la chronologie. Elle consiste à grouper, autour de chacun des hommes dignes d’être particulièrement signalés, les événements principaux de sa carrière algérienne, et les personnages secondaires qui y ont pris part.

La succession des tableaux ainsi dessinés autour d’un sujet principal amène forcément à retrouver parfois les mêmes événements sous des aspects différents ; mais le fait même de décrire ces événements uniquement par rapport au personnage représenté, évite l’inconvénient de la répétition. Les chevauchements chronologiques qui se produisent n’empêchent pas de conserver une présentation générale exposant à larges traits dans le temps toute la période de la conquête et de la pacification algérienne, depuis la prise d’Alger en 1830 jusqu’à l’occupation de la Kabylie en 1857 ;

Les grands soldats de la période héroïque doivent être connus de tous. Ils ont droit à la reconnaissance de tous les Français, au nombre desquels les Indigènes ont été admis par le sénatus-consulte de 1865 ; car ce sont eux qui ont amorcé le magnifique développement de l’Algérie qui se poursuit chaque jour.