« Pouillon » : différence entre les versions

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
mAucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 1 : Ligne 1 :
==l'ARCHITECTE==
<ret>Retour</ret>


Fernand  Pouillon est certainement l’un des architectes et  urbanistes  s’exprimant le mieux  après la seconde guerre mondiale à travers l’harmonie de ses projets. Il  a ajouté à ses réalisations une recherche constante d’optimisation des coûts et de la qualité sans que cela n’ai jamais être ressenti comme un frein.
----


La plupart des ses projets témoignent d’un choix attentif  en faveur de l’intégration  de ses réalisations à leur environnement et d’une sélection  soigneuse des matériaux les mieux appropriés aussi bien d’un point de vue utilitaire qu’esthétique.
POUILON Ferdinand
Les restrictions dues à la période de reconstruction suivant la seconde guerre mondiale, la volonté de contenir les coûts,  ont incité Pouillon à maîtriser tout le processus allant de la conception à la production.


==PARCOUR==
<br>


L’affaire judiciaire concernant son implication financière dans la réalisation de la nouvelle ville de Meudon la Forêt lui a valu en 1961 d’être condamné en France métropolitaine, et radié par l‘ordre  des architectes. Cela l’a conduit à l’exil professionnel jusqu’en 1971.
== l'ARCHITECTE ==
Son interdiction d’exercer  fut alors levée sur l’intervention du président de la République Georges Pompidou,  amateur d’art moderne averti, qui est à l’origine de son amnistie. Le président Mitterrand a parachevé sa réhabilitation et l’a distingué d’une légion d’honneur.


Cependant sa radiation  professionnelle lui a permis d’exercer après 1962  ses talents principalement en Algérie, terre qui avait déjà accueilli quelques unes de ses réalisations dans les années 50.
Fernand Pouillon est certainement l’un des architectes et urbanistes s’exprimant le mieux après la seconde guerre mondiale à travers l’harmonie de ses projets. Il a ajouté à ses réalisations une recherche constante d’optimisation des coûts et de la qualité sans que cela n’ai jamais être ressenti comme un frein.  


==QUELQUES RÉALISATIONS ALGÉRIENNES==
La plupart des ses projets témoignent d’un choix attentif en faveur de l’intégration de ses réalisations à leur environnement et d’une sélection soigneuse des matériaux les mieux appropriés aussi bien d’un point de vue utilitaire qu’esthétique. Les restrictions dues à la période de reconstruction suivant la seconde guerre mondiale, la volonté de contenir les coûts, ont incité Pouillon à maîtriser tout le processus allant de la conception à la production. …
===ALGERIE  AVANT 1962===


DIAR-ES-SAADA 1953-1954
== PARCOUR ==
La cité de DIAR-ES-SAADA comportait à l’origine  730 logements modernes, complètement équipés (réfrigérateur, cuisinière, salle de bains, chauffage central, etc...) Elle héberge à présent environ 4.000 habitants.
DIAR-ES-SAADA  intègre locaux commerciaux, un marché, deux écoles, un garage de 400 voitures, des terrains de sport, des jardins.
En une année est né dans les hauts d’Alger  un nouveau quartier jouissant d’une remarquable situation.


L’affaire judiciaire concernant son implication financière dans la réalisation de la nouvelle ville de Meudon la Forêt lui a valu en 1961 d’être condamné en France métropolitaine, et radié par l‘ordre des architectes. Cela l’a conduit à l’exil professionnel jusqu’en 1971. Son interdiction d’exercer fut alors levée sur l’intervention du président de la République Georges Pompidou, amateur d’art moderne averti, qui est à l’origine de son amnistie. Le président Mitterrand a parachevé sa réhabilitation et l’a distingué d’une légion d’honneur.


IMIMOUN
Cependant sa radiation professionnelle lui a permis d’exercer après 1962 ses talents principalement en Algérie, terre qui avait déjà accueilli quelques unes de ses réalisations dans les années 50.
Hôtel « saharien ». Il  peur être considéré comme le prototype des infrastructures hôtelières que POUILLON développera par la suite : l’intégration au site, les emprunts  locaux y sont déjà exprimés comme principes 


CLIMAT DE France 1954-1957
== QUELQUES RÉALISATIONS ALGÉRIENNES  ==
Ensemble de 5000 logements HLM construits en pierre de taille, situé au dessus de Bab El Oued


EGLISE SAINT JEAN BAPTISTE 1954,  puis MOSQUEE BACHIR IBRAHIMI 1966
=== ALGERIE AVANT 1962 ===


DIAR-ES-SAADA 1953-1954 La cité de DIAR-ES-SAADA comportait à l’origine 730 logements modernes, complètement équipés (réfrigérateur, cuisinière, salle de bains, chauffage central, etc...) Elle héberge à présent environ 4.000 habitants. DIAR-ES-SAADA intègre locaux commerciaux, un marché, deux écoles, un garage de 400 voitures, des terrains de sport, des jardins. En une année est né dans les hauts d’Alger un nouveau quartier jouissant d’une remarquable situation. …


===ALGERIE APRES 1962===
<br>IMIMOUN Hôtel «&nbsp;saharien&nbsp;». Il peur être considéré comme le prototype des infrastructures hôtelières que POUILLON développera par la suite&nbsp;: l’intégration au site, les emprunts locaux y sont déjà exprimés comme principes …
Interdit d’exercice en France, Pouillon met son talent au service du programme prometteur de développement touristique prévu par le gouvernement algérien et plus particulièrement par son ministre du tourisme Mohamed Maoui.
L’insécurité et l’instabilité ont compromis les perspectives ouvertes par ces plans et  ont amplifié les dommages apportés par l’incurie si bien que beaucoup des réalisations de Pouillon sont quasiment passées à l’état de ruine ou ont été rapidement et profondément dénaturées.


Plusieurs centaines de projets ont vu le jour. En voici quelques uns  significatifs :
CLIMAT DE France 1954-1957 Ensemble de 5000 logements HLM construits en pierre de taille, situé au dessus de Bab El Oued …


1966 Hôtel  Le Caïd à Bou-Saada (rénovation douteuse 1998)<br>
EGLISE SAINT JEAN BAPTISTE 1954, puis MOSQUEE BACHIR IBRAHIMI 1966
-  1968 Hôtel  El Boustan à El Goléa  (inséré dans un parc d’eucalyptus préexistant et sauvegardé, typique illustration du respect et du parti tiré de l’environnement)<br>
- 1968/1971 Ensemble touristique à El Ferruch comprenant quatre Hôtels, un restaurant, aménagement du port de plaisance plus création de la capitainerie, piscine olympique, théâtre de plein air, quartier d’habitation, village artisanal.<br>
-  1969 Hôtel  Plaza à  Annaba (usage intensif, et exceptionnel,  du béton)<br>
-  1970 Hôtel  Rostémidès  à Ghardaïa (construit sur les fondations d’un ancien fort)<br>
-  1973 Hôtel  Rym à  Beni-Abbes<br>
-  1974/1978  Cité universitaire à Alger Bab Ezzouar<br>
-  1975 Cité universitaire à Alger Ben Aknoun<br>


==L'ARTISTE==
<br>


Personnage hors normes, donc controversé, Ferdinand Pouillon n’a pas manqué de susciter jalousies  et incompréhensions : Ses démêlés judiciaires  et financiers ont irrémédiablement privé la France du bénéfice de  beaucoup de ses réalisations dont les infrastructures touristiques d’Algérie on pu tirer un nomment parti.
=== ALGERIE APRES 1962 ===


Ceci a été  une maigre consolation pour le talent de cet architecte dont l’orgueil et le meilleur se sont révélés dans son aptitude à produire du logement social de haute qualité  à des prix acceptables.
Interdit d’exercice en France, Pouillon met son talent au service du programme prometteur de développement touristique prévu par le gouvernement algérien et plus particulièrement par son ministre du tourisme Mohamed Maoui. L’insécurité et l’instabilité ont compromis les perspectives ouvertes par ces plans et ont amplifié les dommages apportés par l’incurie si bien que beaucoup des réalisations de Pouillon sont quasiment passées à l’état de ruine ou ont été rapidement et profondément dénaturées.  


C’est en voulant imposer la mise au service de son art à cette conception ‘révolutionnaire’  que Pouillon s’est créé les inimitiés  qui ont lourdement entravé sa création. Il dérangeait.
Plusieurs centaines de projets ont vu le jour. En voici quelques uns significatifs&nbsp;:


L’épisode ‘touristique’ de ses réalisations algériennes post 1962 ne lui est apparu  que comme une planche de salut. En dépit de sa réhabilitation, Ferdinand Pouillon s’est éteint avec l’amertume de voir son plus grand talent méconnu : rendre le meilleur de ses conceptions et de son art accessible à tous grâce aux ‘logements sociaux’.
- 1966 Hôtel Le Caïd à Bou-Saada (rénovation douteuse 1998)<br>- 1968 Hôtel El Boustan à El Goléa (inséré dans un parc d’eucalyptus préexistant et sauvegardé, typique illustration du respect et du parti tiré de l’environnement)<br>- 1968/1971 Ensemble touristique à El Ferruch comprenant quatre Hôtels, un restaurant, aménagement du port de plaisance plus création de la capitainerie, piscine olympique, théâtre de plein air, quartier d’habitation, village artisanal.<br>- 1969 Hôtel Plaza à Annaba (usage intensif, et exceptionnel, du béton)<br>- 1970 Hôtel Rostémidès à Ghardaïa (construit sur les fondations d’un ancien fort)<br>- 1973 Hôtel Rym à Beni-Abbes<br>- 1974/1978 Cité universitaire à Alger Bab Ezzouar<br>- 1975 Cité universitaire à Alger Ben Aknoun<br>


==POSTÉRITÉ==
== L'ARTISTE  ==


Le devenir  de l’église Saint Jean Baptiste, réhabilitée en mosquée, puis menaçant ruine, pose aujourd’hui de façon exemplaire la question de la préservation  de l’œuvre de Ferdinand Pouillon lorsque l’écoulement du temps rend caduque sa finalité première. L’inadéquation apparaissant avec le  temps  ne sera t elle pas un obstacle regrettable à la sauvegarde de ses réalisations, en Algérie comme en France?
Personnage hors normes, donc controversé, Ferdinand Pouillon n’a pas manqué de susciter jalousies et incompréhensions&nbsp;: Ses démêlés judiciaires et financiers ont irrémédiablement privé la France du bénéfice de beaucoup de ses réalisations dont les infrastructures touristiques d’Algérie on pu tirer un nomment parti.


Pouillon a refusé que son nom soit gravé sur sa tombe, choisissant l’anonymat par dépit et rancœur vis-à-vis d’un pays qui l’a finalement mésestimé.
Ceci a été une maigre consolation pour le talent de cet architecte dont l’orgueil et le meilleur se sont révélés dans son aptitude à produire du logement social de haute qualité à des prix acceptables.
Il n’y a pas de raison que l’Histoire commette la même erreur.
 
C’est en voulant imposer la mise au service de son art à cette conception ‘révolutionnaire’ que Pouillon s’est créé les inimitiés qui ont lourdement entravé sa création. Il dérangeait.
 
L’épisode ‘touristique’ de ses réalisations algériennes post 1962 ne lui est apparu que comme une planche de salut. En dépit de sa réhabilitation, Ferdinand Pouillon s’est éteint avec l’amertume de voir son plus grand talent méconnu&nbsp;: rendre le meilleur de ses conceptions et de son art accessible à tous grâce aux ‘logements sociaux’.
 
== POSTÉRITÉ  ==
 
Le devenir de l’église Saint Jean Baptiste, réhabilitée en mosquée, puis menaçant ruine, pose aujourd’hui de façon exemplaire la question de la préservation de l’œuvre de Ferdinand Pouillon lorsque l’écoulement du temps rend caduque sa finalité première. L’inadéquation apparaissant avec le temps ne sera t elle pas un obstacle regrettable à la sauvegarde de ses réalisations, en Algérie comme en France?
 
Pouillon a refusé que son nom soit gravé sur sa tombe, choisissant l’anonymat par dépit et rancœur vis-à-vis d’un pays qui l’a finalement mésestimé. Il n’y a pas de raison que l’Histoire commette la même erreur.  
 
<br>
 
<br>
 
----
 
{{PageHaut}}
 
[[Category:ALGERIE]] [[Category:Architecture]]

Version du 6 septembre 2009 à 07:47

<ret>Retour</ret>


POUILON Ferdinand


l'ARCHITECTE

Fernand Pouillon est certainement l’un des architectes et urbanistes s’exprimant le mieux après la seconde guerre mondiale à travers l’harmonie de ses projets. Il a ajouté à ses réalisations une recherche constante d’optimisation des coûts et de la qualité sans que cela n’ai jamais être ressenti comme un frein.

La plupart des ses projets témoignent d’un choix attentif en faveur de l’intégration de ses réalisations à leur environnement et d’une sélection soigneuse des matériaux les mieux appropriés aussi bien d’un point de vue utilitaire qu’esthétique. Les restrictions dues à la période de reconstruction suivant la seconde guerre mondiale, la volonté de contenir les coûts, ont incité Pouillon à maîtriser tout le processus allant de la conception à la production. …

PARCOUR

L’affaire judiciaire concernant son implication financière dans la réalisation de la nouvelle ville de Meudon la Forêt lui a valu en 1961 d’être condamné en France métropolitaine, et radié par l‘ordre des architectes. Cela l’a conduit à l’exil professionnel jusqu’en 1971. Son interdiction d’exercer fut alors levée sur l’intervention du président de la République Georges Pompidou, amateur d’art moderne averti, qui est à l’origine de son amnistie. Le président Mitterrand a parachevé sa réhabilitation et l’a distingué d’une légion d’honneur.

Cependant sa radiation professionnelle lui a permis d’exercer après 1962 ses talents principalement en Algérie, terre qui avait déjà accueilli quelques unes de ses réalisations dans les années 50.

QUELQUES RÉALISATIONS ALGÉRIENNES

ALGERIE AVANT 1962

DIAR-ES-SAADA 1953-1954 La cité de DIAR-ES-SAADA comportait à l’origine 730 logements modernes, complètement équipés (réfrigérateur, cuisinière, salle de bains, chauffage central, etc...) Elle héberge à présent environ 4.000 habitants. DIAR-ES-SAADA intègre locaux commerciaux, un marché, deux écoles, un garage de 400 voitures, des terrains de sport, des jardins. En une année est né dans les hauts d’Alger un nouveau quartier jouissant d’une remarquable situation. …


IMIMOUN Hôtel « saharien ». Il peur être considéré comme le prototype des infrastructures hôtelières que POUILLON développera par la suite : l’intégration au site, les emprunts locaux y sont déjà exprimés comme principes …

CLIMAT DE France 1954-1957 Ensemble de 5000 logements HLM construits en pierre de taille, situé au dessus de Bab El Oued …

EGLISE SAINT JEAN BAPTISTE 1954, puis MOSQUEE BACHIR IBRAHIMI 1966 …


ALGERIE APRES 1962

Interdit d’exercice en France, Pouillon met son talent au service du programme prometteur de développement touristique prévu par le gouvernement algérien et plus particulièrement par son ministre du tourisme Mohamed Maoui. L’insécurité et l’instabilité ont compromis les perspectives ouvertes par ces plans et ont amplifié les dommages apportés par l’incurie si bien que beaucoup des réalisations de Pouillon sont quasiment passées à l’état de ruine ou ont été rapidement et profondément dénaturées.

Plusieurs centaines de projets ont vu le jour. En voici quelques uns significatifs :

- 1966 Hôtel Le Caïd à Bou-Saada (rénovation douteuse 1998)
- 1968 Hôtel El Boustan à El Goléa (inséré dans un parc d’eucalyptus préexistant et sauvegardé, typique illustration du respect et du parti tiré de l’environnement)
- 1968/1971 Ensemble touristique à El Ferruch comprenant quatre Hôtels, un restaurant, aménagement du port de plaisance plus création de la capitainerie, piscine olympique, théâtre de plein air, quartier d’habitation, village artisanal.
- 1969 Hôtel Plaza à Annaba (usage intensif, et exceptionnel, du béton)
- 1970 Hôtel Rostémidès à Ghardaïa (construit sur les fondations d’un ancien fort)
- 1973 Hôtel Rym à Beni-Abbes
- 1974/1978 Cité universitaire à Alger Bab Ezzouar
- 1975 Cité universitaire à Alger Ben Aknoun

L'ARTISTE

Personnage hors normes, donc controversé, Ferdinand Pouillon n’a pas manqué de susciter jalousies et incompréhensions : Ses démêlés judiciaires et financiers ont irrémédiablement privé la France du bénéfice de beaucoup de ses réalisations dont les infrastructures touristiques d’Algérie on pu tirer un nomment parti.

Ceci a été une maigre consolation pour le talent de cet architecte dont l’orgueil et le meilleur se sont révélés dans son aptitude à produire du logement social de haute qualité à des prix acceptables.

C’est en voulant imposer la mise au service de son art à cette conception ‘révolutionnaire’ que Pouillon s’est créé les inimitiés qui ont lourdement entravé sa création. Il dérangeait.

L’épisode ‘touristique’ de ses réalisations algériennes post 1962 ne lui est apparu que comme une planche de salut. En dépit de sa réhabilitation, Ferdinand Pouillon s’est éteint avec l’amertume de voir son plus grand talent méconnu : rendre le meilleur de ses conceptions et de son art accessible à tous grâce aux ‘logements sociaux’.

POSTÉRITÉ

Le devenir de l’église Saint Jean Baptiste, réhabilitée en mosquée, puis menaçant ruine, pose aujourd’hui de façon exemplaire la question de la préservation de l’œuvre de Ferdinand Pouillon lorsque l’écoulement du temps rend caduque sa finalité première. L’inadéquation apparaissant avec le temps ne sera t elle pas un obstacle regrettable à la sauvegarde de ses réalisations, en Algérie comme en France?

Pouillon a refusé que son nom soit gravé sur sa tombe, choisissant l’anonymat par dépit et rancœur vis-à-vis d’un pays qui l’a finalement mésestimé. Il n’y a pas de raison que l’Histoire commette la même erreur.