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Les parents de Julien Serviès s’installent avant la guerre de 1870 à Saint-Denis-du-Sig. Monsieur Serviès a un atelier de forge et charronage. Il crée plus tard un moulin à huile et est le premier à lancer la culture des oliviers dans la région.
Lorsque la famille vint habiter [[Oran - Ville|Oran]], Julien seconde son père dans le garage de mécanique auto du boulevard Magenta. En 1906, Julien crée une ligne d’autobus entre Oran et Mostaganem. C’était là le premier service régulier de voyageurs ayant fonctionné en Afrique du Nord.
À cette époque, l’aviation naissante passionnait les populations ; Serviès brûlait de l’envie de voler, à l’instar de Blériot, mais aucun aéroplane n’était encore parvenu outre-Méditerranée.
En mars 1909, une section de la Ligue Nationale Aéronautique comptant 200 membres, dont madame Lyautey, est crée à Oran. L’aéro-club d’Algérie est fondé en octobre, précédant de peu l’arrivée des 3 premiers appareils.
Serviès ne sera pas le premier à voler en Afrique. Le Blidéen René Métrot, qui a pu s’entraîner en métropole, décolle le 18 novembre 1909 de l’hippodrome du Caroubier et parvient à effectuer 1 kilomètre à 25 mètres de hauteur. C’est le 14 décembre que Julien réalisera enfin son rêve. Sur un terrain de [[La Sénia - Ville|La Sénia]] mis à sa disposition par Monsieur Bouisse (Fondateur de Bouisseville) il parviendra à faire voler son biplan Sommer.
René Métrot et Julien Serviès ouvrent chacun une école de pilotage à [[Blida - Ville|Blida]] et à La Sénia ; quelques sportifs prennent des leçons de pilotage et participent aux manifestations aéronautiques en compagnie de pilotes européens connus : Jules Védrines, Jan Oleslagers et André Taurin.
L’exploit de Julien Serviès avait enthousiasmé l’Oranie entière et le 9 janvier suivant, un grand meeting rassembla 40.000 personnes à la Sénia en présence du [[LYAUTEY Louis Hubert|Maréchal Lyautey]]
Serviès continuait entraînements et vols. En mai 1910, il effectua quelques ascensions en ballon sphérique, le "Ville d’Oran", accompagné de l’aéronaute Cormier. En septembre, Julien accompagné d’une passagère, Madame Puech, rallia Perrégaux en survolant le futur village "Jean Mermoz". Puis devant un public ébahi, Serviès, s’élevant du village Boulanger à Oran, accomplit le gigantesque exploit d’aller survoler la chapelle de Santa Cruz au sommet du Murdjadjo. L’année 1911 voit Serviès changer d’appareil, il volera désormais sur un Deperdussin à moteur Gnôme. Le 1l juin décollant d’Oran il ralliera en 30 minutes son village natal et sera suivi pendant tout son vol par d’ardents supporters en motos ou autos. Un monument à Saint-Denis-du-Sig rappelait cet événement
La popularité de Serviès est en Algérie bien établie quand il se voit rappellé en mission spéciale par le Commandant Supérieur des Confins Marocains. En octobre 1911, la conquête du Maroc Oriental se poursuit en effet dans des régions non pacifiées et où les liaisons sont périlleuses. Les premiers vols de Serviès auront une influence décisive aussi bien dans les régions occupées que dans les zones non soumises.
Dans la région d’Oujda, Serviès parviendra à disperser des rassemblements de dissidents tout en rapportant de précieuses informations pour l’Etat-Major. En mars 1912, volant jusqu’à la Moulouya, Serviès découvrira le gros des forces ennemies, 5 à 6.000 hommes groupés près de Guercif. Son action, ses observations contribuèrent au succès final de l’opération engagée. Julien déjà promu Caporal d’honneur du 1er Régiment Etranger pour l’aide apportée aux légionnaires se verra nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.
Désigné comme Sapeur-Aviateur, Serviès, premier pilote ayant participé à des actions militaires sera dès lors un personnage illustre des deux côtés de la Méditerranée.
Lorsque la guerre se déclare, Julien Serviès offre trois appareils à l’Armée de l’Air et avec huit pilotes de l’école, dont ses frères Ferdinand et André, il rejoint la Métropole. Julien participe d’abord à la défense de Paris puis est affecté à Dunkerque dans une escadrille de bombardement. Cité deux fois à l’ordre de l’armée et décoré de la Croix de guerre, il est contraint, le 6 décembre 1914, à se poser dans les lignes ennemies. Prisonnier, Julien malgré deux tentatives, ne parviendra pas à s’évader.
Suprême hommage : le 12 avril 1960, le lieutenant de réserve Serviès fut fait Commandeur de la Légion d’Honneur. Il sera décoré par le [[JOUHAUD Edmond|Général Jouhaud]] qui lui avouera : "C’est vous qui par vos premiers vols m’avez ouvert la voie et qui avez été à l’origine de ma carrière d’aviateur".
*J. FRANKLIN Article paru dans Mémoire Vive N°13 - 1er Trimestre 2001 Le magazine du CDHA
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Dernière version du 12 juin 2008 à 07:31


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Julien SERVIÈS

SERVIES Julien.jpg


Titre : Aviateur

Grade :'


Date de Naissance : 24 mars 1876

Lieu de Naissance : Saint-Denis-du-Sig

Pays de Naissance : Algérie


Date de décès :

Lieu de décès :

Pays de décès :


Présentation :
Aviateur de guerre - Le 23 août 1913, il bat le record d’Algérie de durée en vol sur un Borel.Président fondateur du Comité d’entente des aéro-clubs d’AFN, Serviès est aussi président de la Fédération aéronautique nord-africaine
Faits marquants :

le premier vol en Oranie, à La Sénia, avec un monoplan Sommer.

Dates importantes :

le 12 avril 1960, le lieutenant de réserve Serviès est fait Commandeur de la Légion d’Honneur

Contexte :
Les parents de Julien Serviès s’installent avant la guerre de 1870 à Saint-Denis-du-Sig. Monsieur Serviès a un atelier de forge et charronage. Il crée plus tard un moulin à huile et est le premier à lancer la culture des oliviers dans la région.

Lorsque la famille vint habiter Oran, Julien seconde son père dans le garage de mécanique auto du boulevard Magenta. En 1906, Julien crée une ligne d’autobus entre Oran et Mostaganem. C’était là le premier service régulier de voyageurs ayant fonctionné en Afrique du Nord.

À cette époque, l’aviation naissante passionnait les populations ; Serviès brûlait de l’envie de voler, à l’instar de Blériot, mais aucun aéroplane n’était encore parvenu outre-Méditerranée.

En mars 1909, une section de la Ligue Nationale Aéronautique comptant 200 membres, dont madame Lyautey, est crée à Oran. L’aéro-club d’Algérie est fondé en octobre, précédant de peu l’arrivée des 3 premiers appareils.

Serviès ne sera pas le premier à voler en Afrique. Le Blidéen René Métrot, qui a pu s’entraîner en métropole, décolle le 18 novembre 1909 de l’hippodrome du Caroubier et parvient à effectuer 1 kilomètre à 25 mètres de hauteur. C’est le 14 décembre que Julien réalisera enfin son rêve. Sur un terrain de La Sénia mis à sa disposition par Monsieur Bouisse (Fondateur de Bouisseville) il parviendra à faire voler son biplan Sommer.

René Métrot et Julien Serviès ouvrent chacun une école de pilotage à Blida et à La Sénia ; quelques sportifs prennent des leçons de pilotage et participent aux manifestations aéronautiques en compagnie de pilotes européens connus : Jules Védrines, Jan Oleslagers et André Taurin.

L’exploit de Julien Serviès avait enthousiasmé l’Oranie entière et le 9 janvier suivant, un grand meeting rassembla 40.000 personnes à la Sénia en présence du Maréchal Lyautey

Serviès continuait entraînements et vols. En mai 1910, il effectua quelques ascensions en ballon sphérique, le "Ville d’Oran", accompagné de l’aéronaute Cormier. En septembre, Julien accompagné d’une passagère, Madame Puech, rallia Perrégaux en survolant le futur village "Jean Mermoz". Puis devant un public ébahi, Serviès, s’élevant du village Boulanger à Oran, accomplit le gigantesque exploit d’aller survoler la chapelle de Santa Cruz au sommet du Murdjadjo. L’année 1911 voit Serviès changer d’appareil, il volera désormais sur un Deperdussin à moteur Gnôme. Le 1l juin décollant d’Oran il ralliera en 30 minutes son village natal et sera suivi pendant tout son vol par d’ardents supporters en motos ou autos. Un monument à Saint-Denis-du-Sig rappelait cet événement

La popularité de Serviès est en Algérie bien établie quand il se voit rappellé en mission spéciale par le Commandant Supérieur des Confins Marocains. En octobre 1911, la conquête du Maroc Oriental se poursuit en effet dans des régions non pacifiées et où les liaisons sont périlleuses. Les premiers vols de Serviès auront une influence décisive aussi bien dans les régions occupées que dans les zones non soumises.

Dans la région d’Oujda, Serviès parviendra à disperser des rassemblements de dissidents tout en rapportant de précieuses informations pour l’Etat-Major. En mars 1912, volant jusqu’à la Moulouya, Serviès découvrira le gros des forces ennemies, 5 à 6.000 hommes groupés près de Guercif. Son action, ses observations contribuèrent au succès final de l’opération engagée. Julien déjà promu Caporal d’honneur du 1er Régiment Etranger pour l’aide apportée aux légionnaires se verra nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.

Désigné comme Sapeur-Aviateur, Serviès, premier pilote ayant participé à des actions militaires sera dès lors un personnage illustre des deux côtés de la Méditerranée.

Lorsque la guerre se déclare, Julien Serviès offre trois appareils à l’Armée de l’Air et avec huit pilotes de l’école, dont ses frères Ferdinand et André, il rejoint la Métropole. Julien participe d’abord à la défense de Paris puis est affecté à Dunkerque dans une escadrille de bombardement. Cité deux fois à l’ordre de l’armée et décoré de la Croix de guerre, il est contraint, le 6 décembre 1914, à se poser dans les lignes ennemies. Prisonnier, Julien malgré deux tentatives, ne parviendra pas à s’évader.

Suprême hommage : le 12 avril 1960, le lieutenant de réserve Serviès fut fait Commandeur de la Légion d’Honneur. Il sera décoré par le Général Jouhaud qui lui avouera : "C’est vous qui par vos premiers vols m’avez ouvert la voie et qui avez été à l’origine de ma carrière d’aviateur".

  • J. FRANKLIN Article paru dans Mémoire Vive N°13 - 1er Trimestre 2001 Le magazine du CDHA