« Saint-Augustin » : différence entre les versions

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 84 : Ligne 84 :
'''427 - 430''' : Les dernières années de sa vie furent assombries par l'invasion vandale.
'''427 - 430''' : Les dernières années de sa vie furent assombries par l'invasion vandale.


Au début du Vème siècle, [[les Vandales]] avaient déjà pénétré en Gaule, puis en Espagne. Il était donc inévitable qu'ils arrivent en Afrique, un peu aidés par des intrigues de cour.
Au début du Vème siècle, les [[Vandales]] avaient déjà pénétré en Gaule, puis en Espagne. Il était donc inévitable qu'ils arrivent en Afrique, un peu aidés par des intrigues de cour.
Le comte [[Boniface]] d'Afrique les appela en leur offrant de partager certaines provinces.
Le comte [[Boniface]] d'Afrique les appela en leur offrant de partager certaines provinces.



Version du 10 février 2005 à 05:55

Travaux.png

Cet article est en chantier, son contenu pourra évoluer profondément. Vous pouvez le compléter (éditer) ou le commenter (discussion) - En cliquant sur 'historique' vous verrez et pourrez contacter les auteurs! Attention vous devez être Connecté donc Enregistré !


Père de l'Eglise : Saint Augustin est né à Souk-Ahras (Thagaste), le 13 novembre 354. Thagaste : gros bourg rural où l'on cultive les oliviers, non loin de la frontière tunisienne.

Son père Patricius, romain converti.

Sa mère Monique, ardente chrestienne qui oeuvra inlassablement pour la conversion de son fils, et qui sera canonisée par l'Eglise Catholique.


LA VIE DE SAINT AUGUSTIN

Avec les principales dates qui l'ont marquée.


354: Naissance d'Augustin à Thagaste, petite ville de Numidie, aujourd'hui Souk Ahras en Algérie, (environ 180 kms à l'Est de Constantine et 100 kms au Sud de Bône). Son père Patricius, romain converti, petit propriétaire foncier qu'une fiscalité écrasante consuisit rapidement à la ruine. Sa mère, Monique, ardente chrestienne, qui ne cessa d'oeuvrer pour la conversion de son fils et qui sera canonisée par l'église catholique.

361 à 366: Ecole primaire dans sa ville natale (Thagaste), puis études secondaires à Madaure, centre voisin, plus important et plus intellectuel. Augustin a parcouru le cycle complet des études considérées de son temps comme des plus normales. Faut-il ajouter qu'il y excella?

369 et 370 : Années d'oisiveté à Thagaste : l'oisiveté, c'est bien connu n'est jamais bonne conseillère. Et, c'est bien plus tard, dans Les Confessions, qu'il avouera ses désordres d'adolescent. Après certains aveux sur le comportement de la petite enfance, où il relate ses colères, ses caprices, ses mouvements naturels qu'il appella peché. Un des épisodes les plus connus est celui "du vol de poires" (les fameuses poires volées dans le jardin d'un voisin).

370: Augustin partit poursuivre ses études à Carthage. Son père, ruiné, c'est grâce à la générosité de Romanianius, fidèle compagnon de Patricius, qu'il eut la possibilité de continuer ses études dans la métropole économique, politique et culturelle de l'Afrique : CARTHAGE. Romanianius s'était engagé à protéger et aider Augustin jusqu'à la fin de ses études.

371 : Augustin vient d'arriver à Carthage pour y suivre ses études, c'est là qu'il apprit le décès de son père Patricius.

Augustin est dans 17ème année, c'est à ce moment qu'il se lia avec sa compagne (dont on ignore le nom "l'inommée"). Celle-ci lui donna un fils : Adéodat (Dieudonné). Cet enfant décèdera prématurément à l'âge de 18 ans.

372 : Augustin fréquente les Manichéens, de Mani. Les Manichéens se divisent en deux classes selon le degré de perfection spirituelle. Les premiers pratiquant le célibat et un végétarisme rigoureux, Les seconds pouvant se marier et observer un jeûne hebdomadaire).

374 - 383 : Professorat à Carthage : il devait occuper dans cette ville la chaire municipale de rhétorique (art de parler en public pour séduire et convaincre) cet art va lui permettre de gagner sa vie. Mais, après 10 ans, las d'être chahuté par une jeunesse turbulente, il quitte cette ville pour s'installer à Rome, où il espérait trouver des élèves plus dociles. Il apprendra à ses dépens qu'ils s'esquivaient avant de payer leur maitre...

A ce moment-là, il se détache du manichéisme.

384 - 385  : Départ pour Milan : une chaire officielle fut vacante, à Milan, résidence impériale. Augustin l'obtint, il y devint fonctionnaire : ce fut le sommet de sa carrière.

Jeune ambitieux, Augustin recherchait les honneurs, la richesse, le mariage. Monique, sa mère l'ayant rejoint, elle décida de prendre en main l'avenir de son fils. C'est ainsi qu'il répudia celle qui depuis 16 ans fut sa compagne de la bonne et de la mauvaise fortune.

387 : Baptême d'Augustin. Dès son arrivée à Milan, Augustin fit une visite de courtoisie à l'Evêque Ambroise (grand homme d'eglise, evêque de Milan né en Allemagne). Celui-ci le reçut de manière paternelle. Il prit l'habitude d'aller l'écouter prêcher le dimanche pour évaluer le talent de l'orateur, mais sans réellement se soucier de l'enseignement dispensé.

La décision de se faire baptiser, Augustin en fait le récit lui-même : "c'est la scène la plus fameuse des Confessions, scrutée avec la plus inquiète minutie par la critique des historiens; pourtant tout en elle est si simple et si naturel : dans le jardin de sa maison de Milan, où il méditait près de son ami Alypius, Augustin, toujours déchiré devant le besoin d'aboutir, entendit la voix d'un enfant qui lui parut chanter : "Prends et lis!". Il ouvrit le livre de Saint-Paul qui depuis quelque temps déjà ne le quittait plus, on sait ce qu'il y trouva :"plus de ripailles ni d'orgies, plus de coucheries ni de débauche; revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne cherchez plus à contenter la chair dans sa concupiscence!" (Henry Marrou St. Augustin).

Ce fut comme une illumination : sa décision était prise et d'entrer dans l'église et de renoncer au monde. Cette décision conduisit Augustin à demander le baptême, nous sommes en 387, il allait avoir 33 ans.

388 : Augustin se retira en compagnie de sa mère et de quelques disciples à une trentaine de kilomètres au nord de Milan pour y passer les quelques mois qui allaient précéder son baptême à la Pâque prochaine. Cette vie de retraite lui permit de commencer la rédaction de ses premiers Dialogues philosophiques.

Augustin n'avait désormais plus rien à faire en Italie, mais la mort de sa mère, Monique, survenue au moment où il allait sembarquer pour son retour en Afrique, retarda ce départ.

De retour dans sa ville Thagaste, Augustin et ses amis s'installèrent dans la maison familiale pour une vie de prière et d'études.

391 à 396 : N'ayant pas de réelle vocation sacerdotale, il évitait de se rendre dans les villes dont le siège épiscopal était vacant. C'est donc l'esprit tranquille qu'il se rendit à Hippone, sachant qu'il y avait là un evêque, Valère. (Valère âgé, Grec d'origine, malhabile pour prêcher le latin). Celui-ci eut la bonne idée de dire qu'il avait besoin de quelqu'un pour le seconder, et Augustin fut ordonné! malgré ses protestations. Puis il le consacra evêque, cinq ans plus tard, le choisit comme coadjuteur.

Valère voyait en lui un successeur.

396 à 400, une vie d'évêque : Ainsi prêtre à trente-six ans, sacré cinq ans plus tard evêque coadjuteur de Valère, à qui il succéda bientôt. Saint Augustin allait jusqu'à sa mort, soit pendant près de quarante années, demeurer attaché à l'Eglise d'Hippone-la-Royale (les érudits du XVIIe siècle croyaient savoir que Hippo venait d'un mot punique signifiant "baie" ou "port", si bien, - soulignaient-ils, avec ravissement - que Hippo Régius signifiait : Port-Royal. (Henri Marrou).

Dans cette ville d'Hippone, la seconde ville d'Afrique, l'évêque Saint Augustin développa une activité pastorale intense.

Cette longue période, il allait : d'une part la mettre au service des pauvres, d'autre part à son combat contre les hérésies.

Les matinées, il les consacra à son diocèse, multipliant les oeuvres de charité, aide aux plus démunis, conflits et chicanes entre chrestiens. Au sujet des pauvres, il disait tristement : Il ne convient pas à l'évêque de faire réserve d'or et de repousser la main du mendiat. Chaque jour il y a tant qui quémandent, tant qui gémissent, tant d'indigents qui nous interpellent, il y a tant que nous en laissons beaucoup dans la détresse, parce que nous n'avons pas de quoi donner.

Les combats doctrinaux qu'Augustin dut livrer sont, ceux contre les Manichéens, les Pélagiens, le schisme donatiste, les Ariens.

La répartition de ces combats, eurent pour inconvénient d'induire une image d'Augustin pourfendeur d'hérésies, toujours en lutte contre les déviances religieuses de son époque.

Son oeuvre est immense : auteur prolifique, convaincant et brillant styliste; il a laissé 113 traités, 218 lettres, 500 sermons.

397 - 400: Rédaction de la plus connue de ses oeuvres : Les Confessions. Autobiographique sprituelle.

415 - 427 : La Cité de Dieu où il développe un large panorama de l'histoire orienté par la foi chrestienne. La Cité de Dieu est la cité bâtie par l'homme qui s'appuie sur Dieu pour recevoir de lui : la liberté, la justice et la paix.

399 - 417 : Dans son Traité sur la Trinité, il tenta de trouver dans la création, et en particulier dans l'homme, des analogies de la Trinité Divine pour tenter de comprendre son mystère.

426 - 427 - Augustin écrivit Les Retractationes. Cette oeuvre est son ultime verdict sur ses oeuvres antérieures, revues et corrigées par lui-même, au soir de sa vie.

Son oeuvre comprend aussi tous les traités De Libero Arbitro, (Sur le libre arbitre, 389-395). De doctrina christiana (De la doctrine chrestienne 396-426). De Baptismo (Sur le baptême en 404). De natura et gracia (Sur la nature et la grâce en 415).

La culture qu'Augustin reçut le marqua profondément. Cette culture, plus littéraire que philosophique : il ne découvrit la philosophie qu'à l'âge de 19 ans.

Augustin est un Romain d'Afrique du Nord, sa langue est le latin, pour une réelle culture philosophique, il aurait dû étudier à l'université d'Athènes ou d'Alexandrie, mais il n'eut pas cette chance. Ses lectures limitées par l'obstacle de la langue se bornèrent à ce qui était accessible en latin.

427 - 430 : Les dernières années de sa vie furent assombries par l'invasion vandale.

Au début du Vème siècle, les Vandales avaient déjà pénétré en Gaule, puis en Espagne. Il était donc inévitable qu'ils arrivent en Afrique, un peu aidés par des intrigues de cour. Le comte Boniface d'Afrique les appela en leur offrant de partager certaines provinces.

Genséric, avait pour but de conquerir l'Afrique du Nord. Il passa le détroit de Gibraltar. Quelques mois plus tard, pendant le siège d'Hippone, Augustin tomba malade. Malgré l'état de siège de sa ville et sa maladie, il continua à accomplir scrupuleusement ses devoirs : prier, écrire, enseigner son peuple et visiter les nombreux réfugiés. Il mourut en août 430, pendant le siège de sa ville épiscopale : HIPPONE.

439, les Vandales prirent Carthage, puis les Baléares, la Corse, la Sardaigne et pillèrent Rome en 455.

25 ans après la mort d'Augustin, la domination romaine avait complètement disparu en Afrique du Nord.