« Historique Fort de l'Eau - Ville » : différence entre les versions
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== Période turque == | |||
1515-1830 | |||
A cet endroit s'élève, au milieu du rivage, un rocher abrupt au sommet duquel le pacha Mohammed Kurdogli fit jeter, en 1556, les bases d'un fort pour mieux surveiller l'entrée de la baie d'Alger, mettre la ville à l'abri des coups de mains et faire obstacle, surtout, aux tentatives audacieuses comme celle essayée par le puissant empereur Charles-Quint quelques années auparavant. | |||
Ce fort, appelé Bordj-el-Kifan, c'est à dire la forteresse des précipices, ne put être définivement achevé qu'en 1581, par Djfar-Pacha. | |||
A l'intérieur même du bâtiment est creusé un puits qui donne une excellente eau potable. | |||
Ce fort était sur une île avec un pont-levis. | |||
<br>Sur la baie, à 17 kilomètres Sud-Sud Est d’Alger, entre l’embouchure de l’Oued Harrache et le Cap Matifou, se trouve Fort de l’Eau. | |||
== Période française == | |||
Sa création fut précédée de nombreuses péripéties : | |||
De 1832 à 1834, le fort turc, conçu en 1556 par le pacha Mohamed Kurdoghi pour contrôler la baie d’Alger, est occupé par un détachement militaire français chargé de sécuriser la zone. | |||
<center>{{URL}}h/av/fortdeleau/fortdeleau_creation.jpg</center> | En 1835, un territoire de {{FORMATNUM:3000}} hectares connu sous le nom de « la Rassauta » est attribué à un prince Lituanien qui, pour rembourser ses dettes, rétrocède sa concession des 1843. | ||
Elle est acquise par un comte espagnol, Manuel de Azzonis, mais le 19 septembre 1946, l’administration française décide de reprendre possession du domaine. | |||
Le décret du 11 janvier 1850 entérine alors la création d’un centre de 50 feux sur le lieu dit « la Rassauta » et l’ensemble prend le nom officiel de « Fort de l’Eau » .Les Français, dès leur arrivée en Algérie, dénommèrent Bordj-el-Kifan d'une façon plus heureuse et plus expressive : Fort-de-l'Eau. | |||
==== Promulgation du Décret ==== | |||
''Au nom du peuple français'' | |||
''Le Président de la République,'' | |||
''Art.1er _ Il est crée sur le domaine de la Rassauta au lieu dit Fort-de-l'Eau, un centre de population de 50 feux qui prendra le nom de Fort-de-l'Eau. ....'' | |||
''Fait à l'Elysée, le onze janvier 1850 signé L.N Bonaparte , Le Ministre de la Guerre signé d'Hautpoul'' | |||
- Le nouveau centre est provisoirement rattaché à la commune d'Hussein-Dey, en attendant de posséder en lui-même ou dans les fermes qui s'organiseront dans les environs, les éléments de la constitution d'un pouvoir municipal | |||
- Fort de l'Eau devient [[ALGERIE INSTITUTIONS 1870 - 1896#Communes|commune en plein exercice]] par décret du 2 juin 1881. | |||
<br> | |||
Le groupement de fermes est composé par des familles originaires essentiellement des provinces espagnoles de Valence, d’Alicante et de Murcie. Ces familles, souvent parentes, unies par une forte affection vont constituer une population rurale sobre, rustique et laborieuse. | |||
Grâce au baron de Vialar qui organise un véritable réseau migratoire à partir de l’île de Majorque, [[Les Mahonnais - Algérie|les « Mahonnais »]], réputés pour leur ardeur au travail, vont compléter cette population agricole. Dès 1833, le baron Vialar,qui était venu s'établir dans les environs d'Alger et avait acquis au lieu dit "le Ravin" une étendue de plus de 180 hectares, avait installé des Mahonnais, allouait à chacun d'eux une métairie, quatre boeufs, deux mulets et huit ares de terrain. La partie irrigable servait aux cultures potagères, le reste aux céréales. | |||
Trente ans plus tard, le 12 juin 1881, Fort de l’eau est un village prospère qui est érigé en '''commune de plein exercice''' . | |||
==== Station balnéaire ==== | |||
Ernest Mallebay, le directeur des Annales africaines, émet l'idée qu'on pourrait faire de Fort de l'Eau une station balnéaire réputée. | |||
La Municipalité, intéressée, comprenant les profits que la commune pourrait tirer d'une pareille entreprise, offre gratuitement les terrains à bâtir. | |||
Après quelques difficultés d'ordre administratif, le premier coup de pioche est donné en 1895. Des ouvrages de terrassement sont effectués, des rues larges, spacieuses et un boulevard de front-de-mer sont tracès. A la fin de 1898, on peut compter plus de quarante-cinq villas, un casino et un hôtel somptueux. Il est difficile d'aller plus vite. | |||
La Commission instituée par le Ministère de l'Intérieur pour l'examen des demandes de classement des stations balnéaires se réunit le 13 novembre 1908 et classe Fort de l'Eau station estivale ! | |||
Le coquet village acquit un regain d’activité d’activité, crééant de nouvelles plages dans son prolongement maritime, celles du Lido, de Verte-Rive et des Dunes, rapidement bordées de belles villas. | |||
Ces plages très fréquentées des Algérois et des habitants des villages avoisinant permettaient de s’y installer les jours de congés et les dimanches en famille sous une belle tente avec des chaises longues tout autour. Les hommes et souvent les femmes pêchait le poisson que la mer généreuse ne leur refusait pas, on le cuisinait sur place et on le dégustait sur de belles nappes dressées dans les tentes, au cours d’un repas improvisé. | |||
En 1950, Fort de l’Eau avait acquis une physionomie nouvelle qui la rendait méconnaissable pour les descendants des premiers pionniers. Les anciennes maisons rurales avaient disparues, remplacées par de belles maisons de campagne, tandis que le Centre et le Front de mer s’enorgueillisaient de ses magnifiques villas, extériorisant ainsi sans complexe la richesse du pays. | |||
<br>En 1962, près de {{FORMATNUM:14000}} personnes vivaient à Fort de l’eau dont environ {{FORMATNUM:7000}} européens. | |||
==== Recherches généalogiques ==== | |||
*[http://caom.archivesnationales.culture.gouv.fr/sdx/ecfa/search.xsp?nom=&prenom=&commune=fort+de+l%27eau&de=&a=&tri=date Identifier les actes numérisés] aux Archives d'Outre-Mer(C.A.O.M) 1858-1904 | |||
== Nom actuel == | |||
[[VILLES - NOMS#F|Bordj-el-Kiffan Willaya: 16 Alger]] | |||
== Liens externes == | |||
*[http://groups.msn.com/FortdelEau/13.msnw?pgmarket=fr=ca Communauté des Aquafortains] | |||
*[http://pieds-noirs.info/pni/article.php3?id_article=155 Fort-de-l'eau] Site P.N.info (les Mahonais) | |||
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<center>'''Le décret de création'''</center><center>{{URL}}h/av/fortdeleau/fortdeleau_creation.jpg</center> | |||
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Dernière version du 29 avril 2009 à 01:00
ALGERIE |
Fort de l'Eau Nom actuel : ? |
Historique |
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Période turque
1515-1830
A cet endroit s'élève, au milieu du rivage, un rocher abrupt au sommet duquel le pacha Mohammed Kurdogli fit jeter, en 1556, les bases d'un fort pour mieux surveiller l'entrée de la baie d'Alger, mettre la ville à l'abri des coups de mains et faire obstacle, surtout, aux tentatives audacieuses comme celle essayée par le puissant empereur Charles-Quint quelques années auparavant.
Ce fort, appelé Bordj-el-Kifan, c'est à dire la forteresse des précipices, ne put être définivement achevé qu'en 1581, par Djfar-Pacha.
A l'intérieur même du bâtiment est creusé un puits qui donne une excellente eau potable.
Ce fort était sur une île avec un pont-levis.
Sur la baie, à 17 kilomètres Sud-Sud Est d’Alger, entre l’embouchure de l’Oued Harrache et le Cap Matifou, se trouve Fort de l’Eau.
Période française
Sa création fut précédée de nombreuses péripéties :
De 1832 à 1834, le fort turc, conçu en 1556 par le pacha Mohamed Kurdoghi pour contrôler la baie d’Alger, est occupé par un détachement militaire français chargé de sécuriser la zone.
En 1835, un territoire de 3 000 hectares connu sous le nom de « la Rassauta » est attribué à un prince Lituanien qui, pour rembourser ses dettes, rétrocède sa concession des 1843.
Elle est acquise par un comte espagnol, Manuel de Azzonis, mais le 19 septembre 1946, l’administration française décide de reprendre possession du domaine.
Le décret du 11 janvier 1850 entérine alors la création d’un centre de 50 feux sur le lieu dit « la Rassauta » et l’ensemble prend le nom officiel de « Fort de l’Eau » .Les Français, dès leur arrivée en Algérie, dénommèrent Bordj-el-Kifan d'une façon plus heureuse et plus expressive : Fort-de-l'Eau.
Promulgation du Décret
Au nom du peuple français
Le Président de la République,
Art.1er _ Il est crée sur le domaine de la Rassauta au lieu dit Fort-de-l'Eau, un centre de population de 50 feux qui prendra le nom de Fort-de-l'Eau. ....
Fait à l'Elysée, le onze janvier 1850 signé L.N Bonaparte , Le Ministre de la Guerre signé d'Hautpoul
- Le nouveau centre est provisoirement rattaché à la commune d'Hussein-Dey, en attendant de posséder en lui-même ou dans les fermes qui s'organiseront dans les environs, les éléments de la constitution d'un pouvoir municipal
- Fort de l'Eau devient commune en plein exercice par décret du 2 juin 1881.
Le groupement de fermes est composé par des familles originaires essentiellement des provinces espagnoles de Valence, d’Alicante et de Murcie. Ces familles, souvent parentes, unies par une forte affection vont constituer une population rurale sobre, rustique et laborieuse.
Grâce au baron de Vialar qui organise un véritable réseau migratoire à partir de l’île de Majorque, les « Mahonnais », réputés pour leur ardeur au travail, vont compléter cette population agricole. Dès 1833, le baron Vialar,qui était venu s'établir dans les environs d'Alger et avait acquis au lieu dit "le Ravin" une étendue de plus de 180 hectares, avait installé des Mahonnais, allouait à chacun d'eux une métairie, quatre boeufs, deux mulets et huit ares de terrain. La partie irrigable servait aux cultures potagères, le reste aux céréales.
Trente ans plus tard, le 12 juin 1881, Fort de l’eau est un village prospère qui est érigé en commune de plein exercice .
Station balnéaire
Ernest Mallebay, le directeur des Annales africaines, émet l'idée qu'on pourrait faire de Fort de l'Eau une station balnéaire réputée.
La Municipalité, intéressée, comprenant les profits que la commune pourrait tirer d'une pareille entreprise, offre gratuitement les terrains à bâtir.
Après quelques difficultés d'ordre administratif, le premier coup de pioche est donné en 1895. Des ouvrages de terrassement sont effectués, des rues larges, spacieuses et un boulevard de front-de-mer sont tracès. A la fin de 1898, on peut compter plus de quarante-cinq villas, un casino et un hôtel somptueux. Il est difficile d'aller plus vite.
La Commission instituée par le Ministère de l'Intérieur pour l'examen des demandes de classement des stations balnéaires se réunit le 13 novembre 1908 et classe Fort de l'Eau station estivale !
Le coquet village acquit un regain d’activité d’activité, crééant de nouvelles plages dans son prolongement maritime, celles du Lido, de Verte-Rive et des Dunes, rapidement bordées de belles villas.
Ces plages très fréquentées des Algérois et des habitants des villages avoisinant permettaient de s’y installer les jours de congés et les dimanches en famille sous une belle tente avec des chaises longues tout autour. Les hommes et souvent les femmes pêchait le poisson que la mer généreuse ne leur refusait pas, on le cuisinait sur place et on le dégustait sur de belles nappes dressées dans les tentes, au cours d’un repas improvisé.
En 1950, Fort de l’Eau avait acquis une physionomie nouvelle qui la rendait méconnaissable pour les descendants des premiers pionniers. Les anciennes maisons rurales avaient disparues, remplacées par de belles maisons de campagne, tandis que le Centre et le Front de mer s’enorgueillisaient de ses magnifiques villas, extériorisant ainsi sans complexe la richesse du pays.
En 1962, près de 14 000 personnes vivaient à Fort de l’eau dont environ 7 000 européens.
Recherches généalogiques
- Identifier les actes numérisés aux Archives d'Outre-Mer(C.A.O.M) 1858-1904
Nom actuel
Bordj-el-Kiffan Willaya: 16 Alger
Liens externes
- Fort-de-l'eau Site P.N.info (les Mahonais)