« Historique Mouzaiaville - Ville » : différence entre les versions
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== Histoire ancienne == | |||
l'occupation romaine : cette cité fut-elle "ELEPHANTARIA" ? Les rares textes qui font état d'une cité de ce nom, à l'endroit approximatif où se trouve Mouzaïaville, parlent d'une agglomération importante et prospère à destination guerrière et agricole ; elle devait faire partie du "limes" d'alors, c'est à dire de poste avancé vers le sud. | |||
De nombreuses ruines exhumées ont révélé un nombre important d'habitations rurales à usage agricole, et il était fréquent, en visitant certaines fermes françaises des environs, de voir exposés des pierres et des chapiteaux du premier ordre ainsi que des amphores à huile et des meules de moulins. | |||
Le colon NICOLET avait lui-même découvert un bas-relief "plus qu'érotique" dit ce guide de [(1862]], ainsi qu'une statue de Bacchus enfant. Le tout fut déposé au musée d'[[Alger - Ville|Alger]]. On pouvait d'ailleurs visiter les ruines d`EL HADJEB, à moins d'un kilomètre de MOUZAÏA. Alors, était-on bien en présence d'ELEPHANTARIA ? | |||
Les spécialistes de l'histoire de la Maurétanie Césarienne ne sont pas tous d'accord sur le nom exact de cette importante cité. Sa prospérité semble avoir pris fin en 1053 avec l'invasion arabe des BENI HILLAL. | |||
== Présence française == | |||
800 ans plus tard, le 20 novembre 1830, 6 mois après le débarquement de [[Sidi-Ferruch - Ville|Sidi-Ferruch]], le général CLAUZEL se dirigeant sur [[Medea - Ville|Médéa]], gravit les pentes du djébel MOUZAIA, piste habituelle à cette époque pour se rendre dans le TITTERI | 800 ans plus tard, le 20 novembre 1830, 6 mois après le débarquement de [[Sidi-Ferruch - Ville|Sidi-Ferruch]], le général CLAUZEL se dirigeant sur [[Medea - Ville|Médéa]], gravit les pentes du djébel MOUZAIA, piste habituelle à cette époque pour se rendre dans le TITTERI | ||
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Après quelques mois de répit, l'administration considéra qu'un essai malheureux ne prouvait pas que la chose fut impossible. Un fossé délimita la nouvelle agglomération et des baraques en bois remplacèrent les tentes militaires. | Après quelques mois de répit, l'administration considéra qu'un essai malheureux ne prouvait pas que la chose fut impossible. Un fossé délimita la nouvelle agglomération et des baraques en bois remplacèrent les tentes militaires. | ||
Le 16 Août 1848, le centre passa par décret "territoire civil".<br> | Le 16 Août 1848, le centre passa par décret "territoire civil".<br>Sous la direction du comte Guyot, 1600 hectares accueillirent les premiers colons. | ||
Sous la direction du comte Guyot, 1600 hectares accueillirent les premiers colons. | |||
Ils se nommaient parmi d'autres : MIRAVAL, BELLON, ENGEL, KLENN, MEYNET, NICOLET, MASSART, RONCHAUD, RABEY. Ils venaient d'Auvergne, d'Alsace, du Dauphiné et de Franche Comté. Puisse cette évocation inciter un adhérent à fouiller plus avant les Archives de la France d'Outre-mer.(C.A.O.M) | Ils se nommaient parmi d'autres : MIRAVAL, BELLON, ENGEL, KLENN, MEYNET, NICOLET, MASSART, RONCHAUD, RABEY. Ils venaient d'Auvergne, d'Alsace, du Dauphiné et de Franche Comté. Puisse cette évocation inciter un adhérent à fouiller plus avant les Archives de la France d'Outre-mer.(C.A.O.M) | ||
Vivant dans des maisons en torchis couvertes de diss, à l'abri d'un fossé d'enceinte, ils étaient alors 72 à affronter les pillards Hadjouths, le climat, la maladie et le manque d'eau potable. | Vivant dans des maisons en torchis couvertes de diss, à l'abri d'un fossé d'enceinte, ils étaient alors 72 à affronter les pillards Hadjouths, le climat, la maladie et le manque d'eau potable. | ||
Leur nombre atteignit 350 fin 1849, 578 en 1855, les terres cultivées passaient de 150 à 800 hectares. Cette même année, le grand marché du Sebt (samedi) fut déplacé du Haouch Smara au village. | Leur nombre atteignit 350 fin 1849, 578 en 1855, les terres cultivées passaient de 150 à 800 hectares. Cette même année, le grand marché du Sebt (samedi) fut déplacé du Haouch Smara au village. | ||
Cette translation fut bénéfique pour les fermes à cause de la facilité des communications qui permit aux marchands et maraîchers de | Cette translation fut bénéfique pour les fermes à cause de la facilité des communications qui permit aux marchands et maraîchers de [[Blida - Ville|Blida]] de fournir aux colons privés d'irrigation, les légumes qu'ils ne pouvaient produire eux-mêmes. | ||
Les Indigènes, les Mouzaïa et les Soumata, y apportaient les chèvres, volailles, miel, cire et figues, les bestiaux y étaient conduits par les Hadjouts. | Les Indigènes, les Mouzaïa et les Soumata, y apportaient les chèvres, volailles, miel, cire et figues, les bestiaux y étaient conduits par les Hadjouts. | ||
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Les anciens de Mouzaïaville reconnaîtront certainement dans cette énumération, les noms de leurs ancêtres... | Les anciens de Mouzaïaville reconnaîtront certainement dans cette énumération, les noms de leurs ancêtres... | ||
Le village s'étoffait donc de jour en jour, et les puits creusés de ci de là ne suffisaient plus à l'alimentation en eau. | Le village s'étoffait donc de jour en jour, et les puits creusés de ci de là ne suffisaient plus à l'alimentation en eau. La situation empirait tellement que le Préfet d'Alger ordonna la construction d'un canal qui amènerait à la commune les eaux des oueds EL-HAAD et BEN CHAOUCH.<br>Ce travail fut terminé en [[1851)] et coûta 46 000 F, somme importante pour l'époque. | ||
La situation empirait tellement que le Préfet d'Alger ordonna la construction d'un canal qui amènerait à la commune les eaux des oueds EL-HAAD et BEN CHAOUCH.<br> | |||
Ce travail fut terminé en [[1851)] et coûta 46 000 F, somme importante pour l'époque. | |||
==== Commune de plein exercice ==== | ==== Commune de plein exercice ==== | ||
Le 31 décembre 1856, érection en commune avec trois sections : El-Affroun, Bou-Roumi- [[La Chiffa - Ville|La Chiffa]]. | Le 31 décembre 1856, érection en commune avec trois sections : El-Affroun, Bou-Roumi- [[La Chiffa - Ville|La Chiffa]]. | ||
1857, construction de la première école et le 22 juin, consécration de l'église St-Athanase. | 1857, construction de la première école et le 22 juin, consécration de l'église St-Athanase. | ||
Dix années de labeur et d'espoir s'écoulèrent jusqu'au matin du 2 janvier 1867. Deux secousses sismiques à 7 h 15 et peu après minuit, réduisirent Mouzaïaville à un tas de ruines faisant cinquante victimes. | Dix années de labeur et d'espoir s'écoulèrent jusqu'au matin du 2 janvier 1867. Deux secousses sismiques à 7 h 15 et peu après minuit, réduisirent Mouzaïaville à un tas de ruines faisant cinquante victimes. | ||
En 1869, toute trace du séisme avait été effacée. | En 1869, toute trace du séisme avait été effacée. | ||
En 1871 l'eau infestée causa de nombreux décès rappelant le choléra de 1860 et 1863. | En 1871 l'eau infestée causa de nombreux décès rappelant le choléra de 1860 et 1863. | ||
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Sur une carte, on voit à l'ouest de Blida, Haouch Mouzzaïa, future MOUZZAÏAVILLE. Au sud ouest, le Tenia de Mouzzaïa avec sa route, et au même niveau, le massif Mouzzaia (1 604 m) qui dominera plus tard au sud, MOUZZAÏA-lesMINES. | Sur une carte, on voit à l'ouest de Blida, Haouch Mouzzaïa, future MOUZZAÏAVILLE. Au sud ouest, le Tenia de Mouzzaïa avec sa route, et au même niveau, le massif Mouzzaia (1 604 m) qui dominera plus tard au sud, MOUZZAÏA-lesMINES. | ||
* Source André SPITERI Adh. N° 930 de G.A.M.T | *Source André SPITERI Adh. N° 930 de G.A.M.T |
Version du 6 mai 2008 à 01:54
ALGERIE |
Mouzaiaville Nom actuel : ? |
Historique |
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Histoire ancienne
l'occupation romaine : cette cité fut-elle "ELEPHANTARIA" ? Les rares textes qui font état d'une cité de ce nom, à l'endroit approximatif où se trouve Mouzaïaville, parlent d'une agglomération importante et prospère à destination guerrière et agricole ; elle devait faire partie du "limes" d'alors, c'est à dire de poste avancé vers le sud.
De nombreuses ruines exhumées ont révélé un nombre important d'habitations rurales à usage agricole, et il était fréquent, en visitant certaines fermes françaises des environs, de voir exposés des pierres et des chapiteaux du premier ordre ainsi que des amphores à huile et des meules de moulins.
Le colon NICOLET avait lui-même découvert un bas-relief "plus qu'érotique" dit ce guide de [(1862]], ainsi qu'une statue de Bacchus enfant. Le tout fut déposé au musée d'Alger. On pouvait d'ailleurs visiter les ruines d`EL HADJEB, à moins d'un kilomètre de MOUZAÏA. Alors, était-on bien en présence d'ELEPHANTARIA ?
Les spécialistes de l'histoire de la Maurétanie Césarienne ne sont pas tous d'accord sur le nom exact de cette importante cité. Sa prospérité semble avoir pris fin en 1053 avec l'invasion arabe des BENI HILLAL.
Présence française
800 ans plus tard, le 20 novembre 1830, 6 mois après le débarquement de Sidi-Ferruch, le général CLAUZEL se dirigeant sur Médéa, gravit les pentes du djébel MOUZAIA, piste habituelle à cette époque pour se rendre dans le TITTERI
Vers 1842, un timide essai de colonisation fut tenté, et, sous la protection de la troupe, des émigrants venus de Blida, s'installèrent dans cette "géhenne", car les fièvres des marais eurent vite raison de la vingtaine de pauvres hères...
Après quelques mois de répit, l'administration considéra qu'un essai malheureux ne prouvait pas que la chose fut impossible. Un fossé délimita la nouvelle agglomération et des baraques en bois remplacèrent les tentes militaires.
Le 16 Août 1848, le centre passa par décret "territoire civil".
Sous la direction du comte Guyot, 1600 hectares accueillirent les premiers colons.
Ils se nommaient parmi d'autres : MIRAVAL, BELLON, ENGEL, KLENN, MEYNET, NICOLET, MASSART, RONCHAUD, RABEY. Ils venaient d'Auvergne, d'Alsace, du Dauphiné et de Franche Comté. Puisse cette évocation inciter un adhérent à fouiller plus avant les Archives de la France d'Outre-mer.(C.A.O.M)
Vivant dans des maisons en torchis couvertes de diss, à l'abri d'un fossé d'enceinte, ils étaient alors 72 à affronter les pillards Hadjouths, le climat, la maladie et le manque d'eau potable.
Leur nombre atteignit 350 fin 1849, 578 en 1855, les terres cultivées passaient de 150 à 800 hectares. Cette même année, le grand marché du Sebt (samedi) fut déplacé du Haouch Smara au village.
Cette translation fut bénéfique pour les fermes à cause de la facilité des communications qui permit aux marchands et maraîchers de Blida de fournir aux colons privés d'irrigation, les légumes qu'ils ne pouvaient produire eux-mêmes.
Les Indigènes, les Mouzaïa et les Soumata, y apportaient les chèvres, volailles, miel, cire et figues, les bestiaux y étaient conduits par les Hadjouts.
Les registres d'état civil de l'époque contiennent les noms de BAILLY, SCHMITT, RAYMOND, GIRAUD, LIVRE, MORAND, MAGUIN, DIOT, LIEBOGTT, AMILET, PERREAU, GABROT, BERTRAND..
La lère naissance eut lieu le 28 septembre 1848, M. FAIVRE Antoine faisant fonction d'officier de l'état-civil. Ce fut le jeune Auguste, fils de M. BERTRAND Edmond et de son épouse née Marie TRIBES, et le 1er décès enregistré fut celui de Maria KRIR, née en Hollande, et décédée à l'âge de 60 ans.
Les anciens de Mouzaïaville reconnaîtront certainement dans cette énumération, les noms de leurs ancêtres...
Le village s'étoffait donc de jour en jour, et les puits creusés de ci de là ne suffisaient plus à l'alimentation en eau. La situation empirait tellement que le Préfet d'Alger ordonna la construction d'un canal qui amènerait à la commune les eaux des oueds EL-HAAD et BEN CHAOUCH.
Ce travail fut terminé en [[1851)] et coûta 46 000 F, somme importante pour l'époque.
Commune de plein exercice
Le 31 décembre 1856, érection en commune avec trois sections : El-Affroun, Bou-Roumi- La Chiffa.
1857, construction de la première école et le 22 juin, consécration de l'église St-Athanase.
Dix années de labeur et d'espoir s'écoulèrent jusqu'au matin du 2 janvier 1867. Deux secousses sismiques à 7 h 15 et peu après minuit, réduisirent Mouzaïaville à un tas de ruines faisant cinquante victimes.
En 1869, toute trace du séisme avait été effacée.
En 1871 l'eau infestée causa de nombreux décès rappelant le choléra de 1860 et 1863.
La ténacité des habitants triompha, malgré les tributs payés à la maladie, aux calamités (sauterelles 1859, 62, 74, 82), à la guerre de 1914-18 (44 européens et 15 musulmans tués), la population étant de 850 habitants (guide bleu de 1916). Celle-ci passera de 13 329 habitants en 1948, toutes confessions confondues, à 17 130 en 1954.
Sur une carte, on voit à l'ouest de Blida, Haouch Mouzzaïa, future MOUZZAÏAVILLE. Au sud ouest, le Tenia de Mouzzaïa avec sa route, et au même niveau, le massif Mouzzaia (1 604 m) qui dominera plus tard au sud, MOUZZAÏA-lesMINES.
- Source André SPITERI Adh. N° 930 de G.A.M.T