ALGERIE DOCUMENTATION LIEUX DAMREMONT

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962



<ret>Retour</ret>



DAMREMONT

Le village se trouve à 5 kilomètres au S.E. de PHILIPPEVILLE.

Il a été créé à la même époque que SAINT-ANTOINE, et définitivement achevé en 1848. Son nom rappelle celui du Gouverneur général de l'Algérie tué devant CONSTANTINE le 12 octobre 1837.

Les mêmes difficultés ont présidé à la naissance de ce village. Les bandits indigènes ont rendu la vie pénible aux premiers habitants. Les grands fauves étaient moins dangereux.

En 1850, un homme est dévoré par les lions à quelques cents mètres du village. Le 14 décembre 1850, un lion majestueux traverse le village pendant la nuit, cherchant à surprendre une proie ; un autre, blessé mortellement, est achevé par des jardiniers maltais. Pendant de longues années ces fauves survécurent dans les fourrés impénétrables de la région. En 1870, le 24 mai, la voiture publique faisant le service de PHILIPPEVILLE à JEMMAPES se trouvait en présence d'une famille composée de quatre lions, qui traversait la route.

En 1873, la plaine de DAMRÉMONT et de VALÉE est fréquentée par des couples de fauves et en 1879 encore on en rencontrait non loin du Saf-Saf, ainsi que des panthères. Les incendies de forêt ont largement contribué à la disparition de ces hôtes indésirables.

Une belle route ombragée par de grands eucalyptus, relie PHILIPPEVILLE à DAMRÉMONT.

Le touriste pourra faire un circuit, DAMRÉMONT, VALÉE, PHILIPPEVILLE, de 15 kilomètres, en une heure. Il traverse une région particulièrement intéressante au point de vue de la culture de la vigne.

Toute la plaine de DAMRÉMONT-VALÉE, formée de terres d'alluvions de premier choix, permet des rendements de 250 et 300 hectolitres à l'hectare.

Le village de DAMRÉMONT n'a pas une grande importance. Il ne vit que par l'appoint du personnel de la grande minoterie ATARD Frères, dont le bâtiment immense domine toute la plaine.

Ce grand moulin, construit avec la dernière technique moderne, est un modèle du genre.

DAMRÉMONT est situé sur une route départementale qui longe la voie ferrée, la coupe à plusieurs reprises pour changer de côté, et qui conduit par le Saf-Saf jusqu'à SAINT-CHARLES.

Le touriste se rendra compte, en voyant les grands domaines, de SAINTE-CROIX, ATARD, RAMONATXO, les jardins, les vergers et les orangeries qui défilent sous ses yeux, de l'effort de la colonisation algérienne.

Effort d'autant plus admirable qu'il ne faut pas oublier qu'il y a moins de 100 ans, toute cette région était un vaste marécage où l'homme ne pouvait vivre, et où les bêtes fauves régnaient en maîtresses.

Texte d'Emile Ledermann (janv 1935) paru sur le site de marcel-Paul Duclos