Historique Militaire - Nemours - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962




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Près de Nemours, le marabout de Sidi-Brahim

Le marabout de Sidi-Brahim est situé à une quinzaine de kilomètres au sud de Djemaâ Ghazaouet / à Nemours et à 18 Km à l'ouest de Nedroma.

Marabout Sidi-Ibrahim


Près de ce lieu l'émir Abd-el-Kader en personne écrasa un détachement commandé par le colonel de Montagnac et composé de 60 cavaliers du 2e Hussards et de 350 chasseurs du 8e d'Orléans, mais connut une résistance inattendue d'un petit groupe de chasseurs qui gardait le bivouac. Ils se replièrent sur la Kouba du marabout de Sidi-Brahim, et se battirent dans un tel déséquilibre de forces, et avec une telle opiniâtreté, que les bataillons de chasseurs commémorent encore aujourd'hui Sidi-Brahim comme une seconde fête nationale.

Le récit de la bataille est développé dans de nombreux sites visibles sur internet. On s'est contenté ici de rapporter l'hallucinant témoignage d'un survivant.


1845 - La tragique équipée du colonel de Montagnac

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Le 23 septembre 1845, le lieutenant-colonel de Montagnac étant sorti avec 427 hommes de son poste de Djemaä-Ghazaouet (aujourd'hui Nemours), fut surpris par de nombreux contingents arabes commandés par l'émir. Montagnac fut mortellement blessé dès le début de l'action. Plus des trois quarts des soldats et des officiers, y compris la compagnie de renfort du capitaine Froment-Coste, périrent sur les pentes du Kerkour. Un reste réfugié dans le marabout de Sidi-Brahim résista héroïquement pendant trois jours. Les survivants, avec le capitaine de Géreaux, firent une trouée à la baïonnette; douze parvinrent à regagner le poste le 26 septembre. L'émir fit 96 prisonniers qui furent massacrés l'année suivante par ordre de Mustapha ben Tami, à l'exception des officiers et des hommes attachés à leurs personnes, soit onze en tout.

1847 - La rencontre du duc d'Aumale et d'Abd-el-Kader à Nemours

Abd-el-Kader, quittant le Maroc, se heurte, le 22 décembre 1847 à 2 heures du matin, au col de Kerbous, à un groupe de spahis commandés par le lieutenant Mohammed bou Khouïat. Il fait demander l'aman au général de Lamoricière par un de ses émissaires. Lamoricière le lui accorde, et escorté d'une cinquantaine de ses cavaliers, dont Mustapha ben Tami, son beau-frère, il fait sa reddition le 23 décembre, au marabout de Sidi-Brahim, au colonel Cousin de Montauban.

Conduit à Nemours, il y rencontre le duc d'Aumale, gouverneur général de l'Algérie (Henri d'Orléans, 5° fils du roi Louis-Philippe).

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Pellissier de Raynaud écrit: "L'émir était troublé; son extrême paleur, la contraction de ses lèvres trahissaient l'émotion qu'il contenait à grand-peine; le souvenir du massacre des prisonniers pesait évidemment sur lui (il s'agit du massacre d'une grande partie des prisonniers de Sidi-Brahim ordonné en 1846 par Mustapha Ben Tami, son beau-frère). Il salua le duc d'Aumale avec toutes les formes arabes du respect. Ses premières paroles furent: "Il y a longtemps que tu devais désirer ce qui s'accomplit ; tout se passe selon la volonté de Dieu". Il recommanda à la bienveillance du prince les vaillants soldats qui l'avaient suivi jusqu'au bout, et demanda bientôt à se retirer, alléguant son extrême fatigue.

Le lendemain, la présentation publique et officielle eut lieu. Le prince reçut l'illustre prisonnier avec courtoisie et distinction, au pied du perron de la maison du commandant, où il était logé. L'émir lui offrit une belle jument noire qu'il montait en venant et lui dit: "Je t'offre la seule chose que je possède et que j'estime en ce moment." Le duc d'Aumale lui répondit: "Je l'accepte comme un gage de ta soumission à la France et de la paix de l'Algérie".

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L'émir rappela ensuite les engagements pris par le général de Lamoricière (de le faire conduire à Alexandrie ou à Saint-Jean-d'Acre, et de le faire traiter selon son rang), à quoi le prince répondit qu'il espérait que le gouvernement les ratifierait. Ils se séparèrent ensuite, et Abd-el-Kader retourna à pied dans sa tente. Le même jour, il fut embarqué pour Oran, avec les siens, et de là conduit en France.

(d'après G.Esquer, dans "Le livre d'or de l'Oranie")