Historique Saint Eugène - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962




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Historique

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Histoire ancienne

L'allure désertique de la région n'est qu'apparence : les recherches archéologiques démontreront que l'endroit fut connu et habité depuis des temps immémoriaux (plusieurs dizaines de dolmens seront relevés)

Dolmens et ruines romaines

Repères

Saint-Eugène est une commune voisine et mitoyenne d'Alger qui s'étend vers l'Ouest, de la Consolation, quartier de Bab el Oued, jusqu'à la commune de Guyotville.

La plaque SAINT EUGENE en venant d'Alger se situe en haut de la côte du cimetière (juste avant l'entrée de celui-ci) si on continue l'Avenue Malakof, (qui devient à partir du cimetière, l'avenue Maréchal Foch), par l'intérieur ou au même niveau juste avant Raïsville si l'on emprunte le boulevard Pitolet en arrivant à la bifurcation au début du quartier de la consolation.

Englobant la colline de Notre Dame d'Afrique, la commune traverse les lieux dits : les deux moulins, bou amar, La vigie, La corniche, la pointe pescade, Miramar les bains romains et enfin Baïnem, pour se terminer au niveau du début de la route de la forêt de Baïnem, où commence la commune de Guyotville

Il faut distinguer tout ce qui se situe de part et d'autre de l'avenue maréchal Foch depuis le cimetière jusqu'aux deux moulins, avec au sud N.D. d'Afrique et tout ce qui la relie à « la Bouzareah », et parallèlement tout ce qui se situe sur le boulevart Pitolet surplombant la mer dans les mêmes limites, avec la série des plages :

Raïsville, le petit bassin, les deux chameaux,Balard, l'Olivier,le parc aux huitres, la poudrière, le plateau et enfin les deux moulins.

Il conviendra, pour ce qui est de « Saint Eugène » proprement dit de distinguer et de décrire les quartiers du cimetière (le chrétien et le juif) avec le stade, puis le village, l'église le ravin, le plateau, l'arret Jaïs et toutes les rues perpendiculaires à l'axe de l'avenue foch allant tant vers la mer, que vers la montagne.

En outre, il faudra décrire par le menu détail tout ce qui s'étend à partir des deux moulins jusqu'à Guyotville

Il est donc fait appel aux anciens « Saint-Eugènois » au sens large de me rejoindre et de mettre la main au clavier, parce que la tâche est Énorme et demande la participation de tous ceux et toutes celles qui ont vécu sur ces 10 à 15 kilomètres de côte qui nous ont laissé tant de souvenirs enchanteurs.

Douceur de Vivre

Nous reproduisons ci-dessous le texte écrit par Edouard NOCCHI des Deux Moulins, et inséré sur l'excellent site de Bernard VENIS, ALGER-ROI ; sur site le 13/01/2002 -SAINT - EUGENE LA DOUCEUR DE VIVRE PNHA N°37 juin-juillet 1993 Édouard Nocchi 29 Ko /12 s

Dans les premiers temps de la Conquête cette zone littorale, 9 km entre mer et montagne, était administrativement rattachée au centre de Pointe Pescade dont M. Louis de Villalba était maire en 1845. En hommage au Comte Eugène Guyot, Directeur civil, Saint Eugène sera le nom donné à ce centre. Il s'étendra à l'ensemble de la commune lorsque celle-ci deviendra, par arrêté du 14 septembre 1870, commune de plein exercice.
A partir de cette date, il lui faudra élire un conseil municipal. Ce sera le premier, bien sûr, et il aura une existence éphémère, comme bon nombre, nous allons le voir, de ceux qui suivront.
Elections décidées, donc. Les électeurs sont convoqués pour le 25 septembre 1870. C'était précipiter les formalités puisque, après report, elles ne se dérouleront que le 9 octobre. Elles donneront les résultats suivants :

  • Maire: M. Xavier Bordet
  • ler Adjoint: M. D. Bouissou
  • Conseilleurs municipaux Français :
    • M. Coste,
    • Laguardette,
    • Chapuis,
    • Cremonini.
  • Etranger :
    • M. Joachim Valls
  • Israélite:
    • M. Simon Azoulay
  • Musulman:
    • M. Mohamed Ben Saidji

C'était la composition définie. Elle tenait probablement compte de la population qui se répartissait ainsi : 728 Français (Israélites compris), 318 Etrangers et 409 Musulmans soit un total de 1455 personnes.

Dès son installation, le Conseil Municipal demande que le Fort des Anglais (Raïsville), qui abrite les blessés de la guerre franco-prussienne déclenchée le 19 juillet, soit à la fin de cette occupation militaire, concédée à la commune en vue de l'implantation des abattoirs municipaux. Demande refusée, des projets intercommunaux étant en cours. Puis il s'occupe de la création de classes, de l'alimentation en eau et de voirie.

Premières discussions et premiers désaccords : l'enseignement.
Certains conseillers le veulent laïque, d'autres exigent la liberté du choix. Jusqu'à cette date c'étaient les sœurs de l'Assomption qui apprenaient à lire aux petits Saint Eugénois. Ces atermoiements dureront jusqu'au 8 avril 1874, date à laquelle le préfet autorisera la commune à inscrire à son budget la somme de 1 200 francs au titre de subvention à l'école congréganiste.
Il faut préciser que nos tout premiers édiles n'avaient pas chômé pour autant puisque trois classes avaient été créées pour lesquelles l'Académie avait désigné M. Pilant à titre d'instituteur, Melle Clarisse Tisseyre à titre d'institutrice et Mlle Tisseyre Eugénie en qualité de directrice de l'asile (maternelle).

Le 26 avril 1871 démission de M. Bordet, refusée par le Conseil.

La délimitation de territoire, avec les communes limitrophes, s'effectue en 1871 et 1872.

Le 19 janvier 1873, M. Bombonnel est élu maire en remplacement de M. Bordet dont la démission est enfin acceptée.
Première décision : nommer un secrétaire de mairie plus apte à ce rôle que l'instituteur archiviste.

Nouveau changement le 14 mai 1874. Par arrêté du Gouverneur Général M. Derbez est nommé maire en remplacement de M. Bombonnel. II sera à son tour, remplacé à ce poste de premier magistrat de la commune le 10 juillet 1876, par M. Pugliesi, M. Serre étant le 1er adjoint. Cette même année le docteur Trolard est nommé médecin des indigents. Est étudiée pour la première fois, la question de la déviation des eaux de la Pointe Pescade (aqueduc traversant la propriété Coutaya).

En 1877, création du bureau télégraphique.

Réélection de M. Bombonnel le 27 juin 1878, en remplacement de M. Pugliesi, démissionnaire.
Le nouveau maire sera, à son tour, remplacé, le 28 septembre 1879, par M. Stanislas Mercier. Ce dernier obtiendra du gouvernement général, la concession des eaux de l'Oued Ferrah, à la Pointe-Pescade.

Le 22 décembre 1879 M. Mercier donne, lui aussi, sa démission. II est remplacé, le 18 janvier 1880 par M. Eudoxe Rey, maire éphémère puisqu'il sera à son tour remplacé, mais par un revenant M. Bombonnel.
Et la valse reprendra le 26 septembre 1880 par la nomination de M. Azoulay. Ce dernier n'occupera ses fonctions que jusqu'au 28 janvier 1881, date à laquelle on assistera au retour de M. Pugliesi.

En 1883 nouvelle amélioration du réseau de distribution des eaux et, en 1886, mise en adjudication du groupe scolaire pour lequel seront désignés M. Samary architecte et M. Lagrora entrepreneur.

Le 20 mars 1889 verra l'élection du Général Liebert au poste de premier magistrat de la commune. Un an plus tard, le 24 juin, création d'une section de pompiers avec, à sa tête, le sous-lieutenant Padovani.

En 1891, énergique protestation du conseil municipal contre une tentative de réannexion de notre commune par celle d'Alger.

En janvier 1892, la ligne des « Tramways à vapeur » reliant Castiglione à Ain-Taya est déclarée d'utilité publique. Elle marquera, dans notre commune, les arrêts aux points suivants : Gare à Saint Eugène-Centre et aux Deux-Moulins, station à Bou-Amar puis, à nouveau, gare à Pointe-Pescade, Miramar, Bains-Romains, Fontaines-Bains et enfin station à Villas-Bains- Ecoles. Cette ligne, dont le déficit d'exploitation ne cessera de s'aggraver, ne sera exploitée que jusque dans les années 30, pour le transport des voyageurs tout au moins car, pour les marchandises, elle continuera à l'être quelques années encore (on se souvient que pendant la guerre et jusqu'en 1942, des transports de ciment furent effectués. Mais les bénéficiaires en étant les Allemands, il s'agissait là d'une réquisition et non d'une exploitation commerciale).

Le 16 novembre 1892 le Général Liebert démissionne. Le poste ne devait pas être de tout repos. C'est M. Henricet qui lui succède.

En 1893 et après le chemin de fer, le progrès entre une nouvelle fois dans le quotidien. Le centre de l'agglomération, jusque là éclairé au pétrole, est doté de l'éclairage au gaz.

Premier grand réseau d'égouts en 1894 ainsi que construction d'un réservoir d'eau de 1 200 m3.. 1895 verra le pavage en bois de l'avenu Malakoff ainsi que le captage des eaux des Bains-Romains et celles de l'Oued Affroun (au-dessus de la forêt de Bâinem).

Inauguration le 5 novembre 1896, de la ligne des « tramways à vapeur » Saint-Eugène / Rovigo. (Substitution de la traction électrique à la traction à vapeur pour la traversée d'Alger, pour cause de pollution).

Un drame endeuille la commune en 1897. Le maire M. Henricet dans un accès de neurasthénie, met fin à ses jours. C'est M. Alfred Letellier qui lui succède.

Occupation militaire pendant trois semaines en 1898, en raison de troubles antisémites qui perturbent la capitale. Cette même année verra la création du poste de Commissaire de Police.

Aux élections du 20 mai 1900, c'est M. Charles Cardaive qui est est maire. Premiers incidents graves qui provoquent la démission de 8 des membres du Conseil Municipal et aboutissent à la dissolution de celui-ci en 1903. Les nouvelles élections ramènent M. Letellier à la Mairie. Il a comme ler adjoint M. Vimal et comme 2e adjoint M. Billaud.
A partir de cette date une impulsion nouvelle est donnée à la commune : création d'une infirmerie municipale, augmentation du débit en eau potable (propriété Valensin) ainsi qu'acquisition de diverses parcelles de terrain sur le côté mer du boulevard Pitolet en construction, afin d'empêcher les particuliers de .s'en rendre possesseurs et d'y construire, ce qui supprimerait toute perspective sur la mer.

Le 13 mai 1904, M. Toussains Vimal est élu maire. II a comme premier adjoint M. Colle et comme second adjoint M. Papillon. Enfin un maire tenace et combatif puisqu'il restera à ce poste jusqu'en 1925, date laquelle Maître Raymond Laquiere sera élu à son tour.

Mais n'anticipons pas et voyons encore ce que le XXe siècle naissant apportera à Saint-Eugène.

Une amélioration sur le plan de l'hygiène, certainement, par de nouvelle adductions d'eau et l'arrosage, trois fois par semaine de la route Malakoff . Ouverture de la rue de Grammont et création, à Pointe-Pescade, d'un service des ordures ménagères.

Graves inondations, en 1905, qui obligent à la construction d'un égout en ciment armé descendant par le ravin de Notre-Dame d'Afrique et aboutissant à la mer.

En 1906 numérotage des maison et, trois ans après, création d'une sixième classe à l'école de garçons et d'une cinquième à celle des filles.

En 1908, fA.S.S.E., société omnisport, voit le jour.

En 1909, les habitants de Pointe-Pescade et des Bains-Romains demandent la sécession, prétextant « l'abandon quasi total » de ces parties de commune. Ils demandent, sans succès, la création d'une commune distincte.

Saint-Eugène compte à cette date 4 785 habitants dont 749 musulmans.

En 1910 seront mis à l'étude les projets suivants:
  • construction d'une école aux Bains-Romains,
  • éclairage au gaz de l'agglomération de la Pointe-Pescade,
  • construction sur les hauteurs d'un réservoir de 10 000 m2. Ce sera le plus grand d'A.F.N.
  • raccordement de la rue Villebois-Mareuil au boulevard Pitolet.


En 1912 M. Vimal est réélu maire. Dans le but d'économiser l'eau de consommation, il fait l'acquisition de pompes destinées à l'arrosage des rues à l'eau de mer. L'alimentation en eau potable de Raïsville s'améliore.

On relève cette année-là la mort de deux membres du Conseil Municipal, MM. Colle et Gay.

La déclaration de guerre en 1914 soumet la commune à rude épreuve. En l'absence de M. Vimal en métropole et de M. Papillon mobilisé, c'est M. de Samboeuf qui fera dispenser des secours aux familles des mobilisés avec l'aide de Mlle Tomas, directrice d'école libre (distributions de farine, sucre, pétrole, charbon).

A la fin de la guerre, légère modification du Conseil Municipal au sein duquel M. Vimal se voit confirmé dans ses fonctions de maire, MM. Papillon et de Samboeuf étant respectivement premier et deuxième adjoints. A cette date, la population de la commune est de 5877 individus, on relève la création d'une classe enfantine à Pointe-Pescade.

La construction du monument élevé à la mémoire des enfants de Saint-Eugène morts pour la patrie, est décidée en 1922, date à laquelle il sera procédé à l'agrandissement et au nivellement de la place publique.

Un subvention de 600 francs par an, pendant 10 ans, est votée au profit de la commune de Mareines, dévastée par la guerre et adoptée, à ce titre, par notre commune.

En 1923 ce sera la location, au Service du Génie, de terrains incultes situés face au cimetière et destinés à l'aménagement d'un terrain de sports. En 1925 M. Raymond Laquiere est élu maire de Saint-Eugène, MM. Papillon et Hugon devenant respectivement premier et deuxième adjoints. Parmi les membres du Conseil Municipal, on relève les noms de MM. Chanlon, Pellegrini, Bernardo, Chatel, Wolfer, Murat, Veyrenc, Bergeret, Lachand, Massia, Bart, Loustau, Ben Redouane, Ben Arbia, Dutoit et Couput.

Par arrêté municipal du 1er avril 1927, il est accordé aux propriétaires de Râisville la concession d'un bande de terrain permettant l'accès à la mer. Puis l'aménagement du commissariat de police dans les sous-sols du groupe scolaire est décidé ainsi que la construction d'un logement pour le gardien du cimetière musulman et la création d'un septième classe à l'école des garçons.

Parallèlement et comme toujours, à Saint-Eugène se poursuivent les recherches d'eau. C'est la vallée des Consuls qui, cette fois est explorée. On relève également l'installation d'un marché sur le rond-point de la rue Salvandy, derrière l'église.

1928 verra l'élargissment de la route nationale n° 11 sur un portion de son parcours et l'installation d'un cabine téléphonique à Baïnem-Forêt.

En septembre de cette même année, dégâts énormes à la suite de pluies torrentielles : cultures maraîchères détruites aux Bains-Romains et éboulements à la Sté des Chaux et Ciments à la Point-Pescade qui provoquent la mort de deux personnes.

A partir de 1930, les grands projets ne manqueront pas. La plus belle réalisation, commencée en 1935 sera celle du nouveau stade municipal, d'une architecture audacieuse qui fera l'un des plus élégants d'A.F.N. et probablement de France. Une salle des fêtes moderne le jouxtera ainsi qu'un club pour l'équipe locale. C'est sur ce stade que se tiendra, en 1939, le congrès Eucharistique.

Les captations d'eau continuent à être au centre des préoccupations. Quatorze kilomètres de conduite apporteront à la commune les bienfaits d'une eau puisée à Baraki et Birmandreis.

Parmi les derniers secrétaires généraux connus on relève le nom de M. Edmond Jean Monthus jusqu'en 1934. Il était le grand-père de M. Edmond Monthus qui sera le chef de service des eux de la commune : viendront ensuite MM. Dujoncourt, Bruno et Maria.

Puis, la seconde guerre mondiale viendra, avec son cortège de privations mais aussi de victimes (bombardements aériens de novembre 1942 : N.D.-d'Afrique, Bd Pitolet, la Réserve) dont une plaque, au Monument aux Morts, ajoutée à celles de la Grande-Guerre, rappellera le souvenir.

Pendant cette période c'est le Colonel Imbert-Muller, les adjoint, qui assurera les fonctions de Maire en l'absence de M. Laquiere.
Avec le fin des hostilités reprendront les grands travaux. Saint-Eugène retrouvera (aspect d'une agglomération coquette et paisible. ------La pénurie de logements fera que seront occupés tous ceux qui, jusqu'en 1939, ne l'étaient qu'à la saison estivale. Et c'est ainsi qu'en 1959, le recensement de la population donnera le chiffre de 24 895 habitants dont 12 409 européens.

M. Laquière sera réélu maire en 1947, à la tête d'un Conseil Municipal, comprenant, entre autres, Mme Causse, MM. Esperiquette, Nocchi, Dechavanne, Lousteau, Artoni, Wolfer, Charbonnier, Boyer, Dehkani, Demeure, Dolbois, Defarge, Pommier, Accati et Andres.

L'élan ne faiblira pas puisque, parmi les grandes réalisations on peut encore citer, de mémoire : l'élargissement du boulevard Pitolet par la suppression de la voie ferrée, la construction (1947) de l'Amphitrite, sous les voutes (en attendant la construction du grand sport nautique qui ne sera jamais achevé), le remplacement des tramways par les trolleybus, ce qui permettra la suppression des rails dans l'avenue Mal Foch (ex Malakoff) et le goudronnage de celle-ci, la construction de deux écoles, l'une au Plateau, l'autre à la Pointe-Pescade. A Bâinem, N.Dame-de la Forêt ouvrira ses portes aux fidèles. Les fêtes communales retrouveront (ou presque) avec l'ASSE, le SPHINX, la JSSE, les GYMNASTES et les Pompiers, leur folklore d'antan.

Nouvelle réélection, en 1953, de M. Raymond Laquière qui aura, entre temps et à deux reprises (1948 et 1952), présidé aux destinées de l'Assemblée Algérienne.

Puis, hélas, se présentera ce tournant de l'Histoire que l'on a pudiquement appelé « les évènements d'Algérie ». La joie de vivre fera place aux angoisses. Malgré elles, notre commune fera preuve d'une foi et d'une vitalité extraordinaires puisque, selon M. Xuereb, architecte municipal, en même temps que distingué capitaine des sapeurs-pompiers, 5 000 permis de construire seront encore délivrés.

Le 13 mai 1958 voit la dissolution, par le Comité de Salut Public Algérie-Sahara, de toutes les municipalités d'Algérie. Dans l'attente des nouvelles élections, une Délégation Spéciale est mise en place dans chaque commune. C'est ainsi que Mourad Kaouah, député d'Alger, membre du CSP d'Algérie-Sahara est nommé, par ce Comité, Président de la Délégation Spéciale de Saint-Eugène qui comprendra, entre autres membres, MM. Bachamar Slimane, Armand Point, Marcel Driot et Cheick Ahmed. Elle sera « intronisée » par les Colonels Trinquier et Crozafon le 23 mai 1958.

Pendant les dix mois au cours desquels elle assurera son pouvoir, la Délégation Spéciale ne chômera pas puisqu'on note encore, comme principaux travaux entrepris, l'élargissement de la route de Sidi Ben Nour, derrière le séminaire, l'électrification du chemin rural reliant le centre à N.D. d'Afrique, et de nouvelles adductions d'eau (cité Pérez).

1959 verra la fin administrative de l'identité saint-eugénoise puisque notre commune deviendra, en mars, le 6e arrondissement du Grand-Alger. Le maire de chaque arrondissement sera issu du Conseil Municipal élu pour ce Grand Alger, M. Raymond Laquiere, désigné par ses pairs reprends ses fonctions à la tête de notre commune (décisions entérinées par le super Préfet pour chaque arrondissement).

Dans les dernières années du « rêve français », un projet fit couler beaucoup d'encre... et de salive. Je ne voudrais pas ne pas le rappeler. C'est celui de l'agrandissement du port de la Pointe-Pescade.
L'usine Laffarge produisait annuellement cent mille tonnes de ciment dont l'essentiel était destiné à la mise en application du plan de Constantine et, compte-tenu des problèmes de circulation et de transport que connaissait la commune, l'idée avait germé qu'un transport de ce ciment par voie de mer offrirait bien des avantages.
Une première jetée de 60 mètres de long fut construite. Les « pointus » la baptisèrent, parait-il, « la tête de chien ». Elle allait être prolongée de 300 mètres. Mais que n'aurait-on pas fait si Saint-Eugène, en 1962, n'avait vu se tourner une page, la plus cruelle de son Histoire.

Édouard Nocchi

Aujourd'hui décédé, il nous manque décidement beaucoup.

N.D.R. Les archives publiques sont rares. J'ai puisé surtout dans les mienne ; bien incomplètes, pour dresser ce bilan qui est loin d'être exhaustif. Je demande au lecteur beaucoup d'indulgence pour les trop nombreuse lacunes qu'il est suceptible de relever dans ce texte. ASSE c/o Marcel Hugon, 165 rue Joliot Curie, les Vignes Ste Marguerite 83130 La Garde

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