Historique Touggourt - Ville
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Touggourt Nom actuel : ? |
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Histoire ancienne
Légende de Touggourt
Bahadja « La joyeuse », femme de grande beauté, à cause de ses mœurs légères fut chassée de Touggourt et se réfugia sous un gourbi, à l’emplacement de l’actuelle mosquée.
Le marabout de M’sila, Sidi-Boudjemline, venu à Touggourt quêter pour sa Zaouïa1, ne parvint pas à se loger, l’ensemble de la population des Touggourtis, Ibadites lui refusant le gîte, seule Bahadja l’accueillit et lui fit fête.
Le marabout pour la récompenser invoqua Dieu en ses termes :
- Ô Dieu, protège Bahadja ; que son gourbi devienne maison et que les maisons inhospitalières de Touggourt se dépeuplent et s’écroulent.
La prière du marabout fut exaucée et les Touggourtis, se divisèrent et s’entredéchirèrent, tandis qu'une superbe habitation remplaça le gourbi de la « La joyeuse » et devint le centre de la vile nouvelle.
1- zaouïa : Ecole Coranique
Une suite de divisions
Lors des divisions qui éclatèrent dans le sein des peuples zénatiens, les R'hira, qui se composaient de plusieurs familles, se dispersèrent. Un grand nombre alla s'établir dans le pays qui sépare les bourgades du Mzab du territoire de Ouargla. Ils y bâtirent plusieurs villes, villages et bourgades, sur le bord d'un ruisseau qui coule de l'Ouest à l'Est. Ce ruisseau signalé par Ibn- Khaldoun, est formé par la portion de l'eau des puits artésiens, que les irrigations n'ont point absorbée ; il est bien certain, dit Berbrugger qui l'a observé sur place, qu'il existe une ligne de fond le long des plantations de palmiers de l'Oued-R'hir, ligne qui aboutit au grand chott Meir'ir La population des ksour était très nombreuse.
Depuis le XIVe s., on appelle cette localité le pays des R'hira ,en effet, ils y sont en majorité mais on y rencontre aussi des Sindja, des Beni-Ifren et d'autres peuplades zénatiennes. L'union de ces populations ayant été brisée par les efforts des unes à dominer les autres, il en est résulté que chaque fraction occupe une ou plusieurs bourgades, et y maintient son indépendance. L'on rapporte qu'autrefois il y avait bien plus de monde qu'à présent, et l'on attribue la ruine du pays à Ibn- R'ania qui, dans les guerres avec les Almohades, première moitié du XIIIe s, avait fait des incursions dans toutes les provinces de ITfrikia et du Maghreb, et dévasté ce territoire.
Dans le temps de la dynastie hafside, le pays des R'hira était placé sous l'autorité du chef almohade qui gouvernait le Mzab. Quand El-Mostancer, le souverain hafside, tua dans un guet-apens le chef des Douaouida, cette tribu se vengea par la mort d'Ibn-Attou, cheikh almohade, gouverneur du Mzab, et par la conquête de ce pays du R'hira et de Ouargla. Ensuite le gouvernement hafside leur concéda ces conquêtes à titre de fief. Plus tard, le sultan de Bougie accorda le gouvernement de toutes ces contrées à Mansour-Ibn-Mozni, dont les descendants y exerçaient encore l'autorité, au XVe s.
La plus grande de ces bourgades était, et est encore, Touggourt. Le gouvernement de Touggourt appartenait à la famille de Youssef-Ibn-Obeid-Allah, qui faisait partie de la tribu des R'hira ou des Sandka.
et des destructions
La dynastie des Ben-Djellâb, qui tirait son origine des Beni-Merin ou Zenata, a gouverné à son tour Touggourt, depuis le commencement du XVe s. jusqu'à dans ces derniers temps.Touggourt a été assiégée, prise et saccagée à plusieurs époques. En l'an 742 de l'hégire (1341-1342), Mohammed-Ibn-Hakim, général des Hafsides, après avoir perçu l'impôt à Biskra, fit une expédition dans le R'hira, s'empara de Touggourt, et en enleva toutes les richesses. Est-ce à cette époque qu'il faut rapporter la destruction de la primitive Touggourt, bâtie à deux kilomètres de la nouvelle, au milieu des palmiers de Nezia ?
Haédo nous apprend que, en 1552, le roi de Ticart (Touggourt) ne voulant plus payer, comme par le passé certains tributs au pacha d'Alger, Salah-Rais entreprit une expédition contre ce prince au commencement d'octobre. Touggourt fut pris, les habitants de la ville et des alentours, au nombre d'environ 12 000, de tout âge et condition, furent vendus comme esclaves. Le pays fut ravagé.
Deux cents ans plus tard environ, Touggourt devait, comme Biskra, être prise d'assaut par un autre Salah, bey de Constantine. Le siège dura plusieurs semaines, et comme Salah-Bey avait juré de détruire Touggourt de fond en comble, le che'ikh Ferrhat, comprenant la situation, fit des propositions au bey. Il fut convenu que l'Oued-R'hir payerait les frais de guerre, et un impôt de 300 000 réaux bacetas. Il paraît que plus tard l'impôt ne fut plus payé régulièrement, car Ahmed-el- Mamiouk, bey de Constantine, assiégea Touggourt, en 1821, mais il fut vigoureusement repoussé.
Présence française
1830 - 1962 ALGERIE
La prise de Biskra, en 1844, amena de la part de Ben-Djellâb, alors cheikh de Touggourt, la reconnaissance de l'autorité française. A la mort du cheikh, en 1854, un usurpateur du nom de Sliman s'empara du commandement de l'Oued-R'hir, et se déclara l'ennemi de la France. Mais au mois de novembre de la même année, le colonel Desvaux fut envoyé contre Sliman, avec une petite colonne ; le combat livré, à Mgarin, par le commandant Marmier, et un court engagement devant Touggourt, le 2 décembre, ouvraient les portes de cette ville dans laquelle le colonel Desvaux faisait son entrée le 5. Touggourt est alors administrée par la France.
Dans la terrible insurrection de 1871, dès le mois de janvier, une petite garnison de turcos, laissée à Touggourt, fut massacrée et la ville livrée au pillage ; mais tout rentrait dans l'ordre quelques semaines après. Un poste de spahis et de tirailleurs indigènes a été réinstallé sous le commandement d'un chef arabe.
De 1906 à 1920, Henri Chazelles fut adjoint spécial nommé à Touggourt. Élu à la Commission municipale de la Commune Mixte en 1920, il siégea sans interruption dans cette assemblée jusqu'en 1945, toujours en qualité d'adjoint spécial. Pendant la durée de son mandat, Henri Chazelles a toujours eu le souci de l'intérêt général en vue de l'essor de la Commune de l'Oued R'hir et notamment des palmeraies. Son dévouement légendaire aux intérêts de tous lui avait acquis la sympathie de toutes les populations, des musulmans en particulier.
Touggourt renferme trois puits artésiens, dont l'un avoisine la porte des jardins, Bab-el-Bled ou Bab-el-Khrokhra, les deux autres sont creusés dans le jardin de la kasbah, qui possède des arbres fruitiers, des dattiers et quelques cultures.
De Biskra à Touggourt, l'Oued R'hir présente un long chapelet d'oasis : près de deux millions de palmiers, dont le quart de deglet-nour. Aussi est-ce le pays de la datte d'exportation. Pas de cultures en cuvettes, ici ; l'irrigation se fait depuis toujours par puits artésiens qui atteignent parfois 160 m. Avec la multiplication de ceux-ci et l'introduction de moto-pompes, la nappe pourrait bien s'épuiser rapidement. Aussi s'intéresse-t-on à la nappe albienne (entre 1200 et 1800 m ; premier forage à cette profondeur en 1954).
En fait le chapelet de palmeraies occupe le confluent de deux fleuves sahariens fossiles (l'Irarhar et le Mya) ; d'où l'importance de la nappe aquifère. Le brassage de populations a mêlé aux nomades arabes et berbères des cultivateurs noirs amenés de l'ex-Soudan comme esclaves et des Rouagha, qui seraient des Coptes venus d'Egypte.
Des usines de conditionnement de dattes traitent sur place la production. La réforme agraire (coopératives de production, autogestion) a remplacé en grande partie le régime des petites propriété.
Les palmeraies qui entourent Touggourt sont fort belles et très étendues. Elles comptent 17 000 dattiers, à l'ombre desquels sont cultivés quelques céréales et légumes. Un chemin carrossable en fait le tour. Une piscine a été aménagée dans le jardin public.
Les rues principales sont bordées d'arcades ; les artères moins importantes sont parfois couvertes sur une partie de leur trajet. Sur la grande place centrale, en face des jardins de l'hôtel Transatlantique, se dresse un monument commémorant le voyage en automobile à travers le désert de la mission Citroën, voyage effectué en décembre 1922 par Haardt et Audouin-Dubreuil. A l'Ouest, sur une autre place se trouvent le bureau militaire, la caserne avec poste optique, d'où l'on a une belle vue sur la région, l'infirmerie et la mosquée.
C'est de cette place, en passant près du quartier de Nezla, que l'on se rend, en quelques minutes de marche , aux cimetières (monument aux officiers de 1871), et aux curieux tombeaux des rois de Touggourt, les Ben Djellab, sous un édifice surmonté d'une coupole.
- Extrait partiel de la Revue P.N.H.A
Recherches généalogiques
- Identifier les actes numérisés aux Archives d'Outre-Mer(C.A.O.M) :1893-1904