Historique Zemmora - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962




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ALGERIE

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Historique

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Histoire ancienne

Les Romains connaissaient la région : en allant vers Ferry, sur l'oued Djemaa, existait encore un vestige de barrage.

Lors de la fondation de l’odjak d’Alger par Baba Haroudj et Khaïr el Dinn, la prépondérance des Mehal qui subsistait toute entière se trouva directement menacée. Ils ne tardèrent pas à la défendre avec l’énergie du désespoir. Ils jouissaient d’un tel renom de bravoure, d’un tel prestige aux yeux des populations tributaires, qu’ils entraînèrent à leur suite les Flitta eux-mêmes, ces perpétuels révoltés.

Après plusieurs combats indécis et meurtriers, les Beys d’Oran triomphèrent enfin de l’opiniâtre résistance déployée par les montagnards : les Mehal s’enfuirent vers le Sud et les Flitta, moins cependant que quelques tribus dont les Amamra, acceptèrent la loi des vainqueurs.

Ceux-ci formèrent un kaïda unique du pays nouvellement soumis. Mais leur autorité était si précaire encore, si mal assise et si peu respectée que les premiers kaïds, parmi lesquels se trouva un frère du Bey, ne venaient dans leur fief qu’à la tête d’une forte colonne autant pour assurer leur propre sécurité et relever le moral de leurs partisans que pour combattre et ghazzier à l’occasion les insoumis.

Par la suite, les Beys d’Oran absorbés dans la lutte contre les Espagnols se relâchèrent de leur surveillance. De leur côté les Mehal restés dans la plaine s’allièrent aux Espagnols et en 1752, ceux des leurs qui s’étaient enfoncés dans le Sud remontèrent au Nord, reprirent leurs anciens campements et ressaisirent le pouvoir qui leur avait momentanément échappé.

Ils commirent des excès sans nombre et abusèrent de leur situation reconquise au point d’opprimer les tribus qui leur étaient restées sympathiques aussi bien que celles passées ouvertement sous l’étendard des Beys.

Le mécontentement se généralisa et cette fois les Flitta (sauf les Amamra) appelèrent les Turcs à la rescousse. Le Bey d’Oran Châbann ez Zenagui accourut, écrasa les Mehal près de Mekahlia et les força à reprendre le chemin du Sud.

Malgré cette cruelle défaite, la grande tribu guerrière n’était point domptée, encore moins réduite. Elle n’était qu’abasourdie, mais les Flitta débarrassés des Mehal ne voulait pas des vainqueurs pour maîtres, ils entendaient rester libres.

En 1760, après de nombreux et décimants échecs, ils reconnurent la suprématie turque. Les Beys les classèrent rayas (tributaires) à l’exception des Hassasna qui furent makhzènn et installèrent un kaïd turc à Kef el Azreg sur la haute Menasfa, à 5 ou 6 kilomètres de Mendèz.

Après une dernière secousse intérieure, la tranquillité renaquit, chacun vaqua paisiblement à ses travaux et les tribus payèrent aussi régulièrement que possible leurs redevances au Trésor beylical.

Cet état de choses dura jusqu’en 1830, époque où l’odjak s’effondra sous la poussée des baïonnettes, où l’autorité française, au moins dans la ville d’Alger, succéda à la sanglante arbitraire des Deys, où notre civilisation supprima le sif (le sabre) des cruels mamelouks et la piraterie des raïss (commandants des navires).

A la faveur de ce bouleversement inattendu, les Flitta se déclarèrent indépendants et le restèrent jusqu’en 1833. Les malheureux ne s’étaient pas affranchis d’un sujétion, tutélaire en somme, que pour se précipiter, à corps perdu, dans une indescriptible anarchie.

Durant cet espace de trois années, les anciennes jalousies reparurent, les vieilles haines n’étant plus contenues se réveillèrent et les luttes d’autrefois se rallumèrent, plus ardentes et plus vives avec les populations voisines.

En 1833, les Flitta, las de se déchirer, demandant un maître, reconnurent le hachemi pour Émir, après d’orageuses discussions.

  • Source C.N Mairin extrait partiel Zemmora-mixte (1896)

Présence française

Centre de colonisation

Création du centre en 1862 dans le département d'Oran arrondissement de Mostaganem, (en 1958 dépend du nouveau département de Mostaganem arrondissement de Relizane)

Au début, le ravitaillement se faisait en convois, suivant l'axe Mostaganem-Tiaret, avec ou sans protection militaire. Les routes étaient pleines d'ornières et d'embûches, bien sûr. Les convoyeurs appréciaient le relais de Zemmora pour son ombre et son eau. Bêtes et gens reprenaient leur souffle avant la rude montée sur Mendez.

A l'opposé de la place, le jardinet où était le Monument aux Morts (était, car il fut démoli en 1962) et, dans ce jardinet, le Génie avait construit un abreuvoir où les lions, parait-il, venaient se désaltérer la nuit... possible, car, sur la route de Tiaret, à 3 kilomètres de Zemmora, tout le monde connaissait la grotte des lions

Le "Bordj", enceinte fortifiée, fut construit par le Génie. Attenants à ce Bordj, les bâtiments de la Commune Mixte avec, aux deux ailes, les logements des adjoints-administrateurs

Commune de plein exercice

Création de la commune mixte (civile et militaire) en 1880.

En 1914, les travaux de la voie ferrée furent interrompus. La portion Relizane-Zemmora fut mise service et plus haut, seuls les viaducs (50 60 mètres de hauteur) furent construits. Ils servaient de points de repère. On localisait l'endroit en énumérant premier, deuxième, troisième ou quatrième pont. Personne ne se trompait.

Le Bordj devint caserne et, jusqu'en 1940 y stationnait une compagnie du 2é RA commandée par un lieutenant.

Zemmora avait sa briquetterie-tuilerie, four-à-chaux vive, création de Mr.Satory (deux fils tués à la guerre 1914-18 (Aimé et Alexandre); un à la guerre de 39-45 (Firmin), ainsi que son petit-fils Alfred-Antoine Weber).

  • Source Revue P.N.H.A n°68

Recherches généalogiques