Issu d’une famille bourgeoise du Nord, Charles Jonnart fit ses études à Saint-Omer, puis à Paris, à la faculté de droit.
Séduit par l’Algérie qu’il avait visité jeune homme, il fut nommé en 1881, par Gambetta, au Cabinet du Gouverneur Général de l’Algérie.
Entamant une carrière politique, il fut élu en 1886 Conseiller Général de Saint-Omer, puis en 1889, Député du Pas-de-Calais.
Il se distingua à la Chambre par ses fréquentes interventions sur les questions coloniales touchant notamment à l’organisation de l’Algérie.
Choisi en 1893 par Casimir Périer pour occuper le poste de Ministre des Travaux Publics, il fut élu en 1894 Sénateur du Pas-de-Calais.
En 1903, il allait retrouver l’Algérie, où il fut nommé Gouverneur Général.
Il contribua à accélérer la carrière du futur maréchal Lyautey. Celui-ci, qui n’était encore que colonel, fut promu général et se vit confier par Jonnart l’exécution de la politique Algéro-Marocaine.
En 1911, étant revenu en métropole pour siéger de nouveau au parlement, Charles Jonnart fut nommé, à la veille de la guerre, Ministre des Affaires Étrangères dans le cabinet Briand.
Pendant la Première Guerre mondiale, il fut au Sénat rapporteur de la commission des Affaires étrangères. Puis les puissances alliées le choisirent comme mandataire auprès du roi Constantin de Grèce, pour contraindre ce dernier à abdiquer.
Après la guerre, il fut nommé Ambassadeur de France près du Saint-Siège, avec la mission délicate de renouer les relations diplomatiques avec le Vatican.
Ces missions d’importance témoignent de la valeur d' Auguste Jonnart, lequel fut à sa manière l’une des grandes figures de la IIIe République.
Les Académiciens l’élurent le 19 avril 1923, par 16 voix, au fauteuil 19 de Paul Deschanel.
Mort le 30 septembre 1927.
Style Jonnart
Les principales implantations coloniales dans les villes algériennes seront de type Haussmanien à l'image des modèles français. L'aménagement du front de mer d'Alger, en 1860 par l'architecte Fréderic Chasseriau sera l'une des images les plus représentatives de cette tendance.
Au tournant du siècle, l'avènement du "style Jonnart " en Algérie va marquer l'abandon progressif de l'architecture néoclassique au profit de tendances "orientalistes " qui comme le souligne J.-J. Deluz ambitionnent de récupérer le décor islamique et l'expression populaire.
C'est ainsi que sont édifiés plusieurs bâtiments publics prestigieux, qui marquent aujourd'hui encore très fortement le paysage architectural de beaucoup de villes algériennes : la grande Poste (architectes Voinot et Tondoire) à Alger, l'Hotel Cirta à Constantine et ....
Bibliographie
Ses oeuvres :
1918 - Les réformes indigènes (Gouvernement Général de l’Algérie)
1921 - L’effort de l’Association France-Grande-Bretagne et les relations franco-britanniques
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