Les pieds noirs sont-ils racistes ?

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962

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10 février 2012 - pieds-noirs racistes ? Page source de cet article : http://manifpn2012.canalblog.com/archives/2012/02/10/23490823.html


Le 16 avril 2011, je publiais l’article « de Gaulle raciste »

http://manifpn2012.canalblog.com/archives/2011/04/16/20908041.html

A tous ceux qui disent que les pieds-noirs étaient racistes, notamment dans leur vocabulaire, je propose une petite étude étymologique pour savoir en quelle année et par qui ont été inventés et employés ces termes :



bicot - arbi (attesté en 1863) emprunté par les militaires de l’armée coloniale à l’arabe arabiyi « arabe » … familier mais non injurieux.

Son dérivé arbicot (1861) a donné le terme raciste bicot, peut-être de bicot « chevreau » (1892) lui-même de « bique » chèvre, qui désignerait le gardien de chèvres, ou de l’italien arabico

Henri Barbusse (adhérent au PCF en 1923) dans « le feu » (1915) écrit : « Je cours comme un dératé, comme un Bicot à l’assaut »

Jacques Fauvet (accusé de complaisance envers le communisme) et Jean Planchais (dont le domicile sera plastiqué 2 fois par l’OAS) emploient ce terme dans « la fronde des généraux » en 1961

En mars 1962, de Gaulle : « Alors Joxe, vous avez bientôt fini avec vos bicots ? »



bougnoul

n. m. emprunté (1890) à un mot de la langue ouolof (Sénégal) qui signifie « noir », introduit par la marine (on relève ce mot à Brest en 1911) …

En 1894, Bonneton, dans « une Française au Soudan » : « le maître d’hôtel nègre … ce bon bougnoul … »

La Revue hebdomadaire de 1897 : « Le marchand « bougnoul » a une manière très particulière de procéder. »

En 1902, Challamel, dans « l’agriculture pratique des pays chauds » : « Chaque Bougnoul préposé aux canaris aura à manœuvrer 100 à 110 kilos. »

Pendant la 1ère guerre mondiale, un Martiniquais dit à Esnault que la population civile de la Martinique nomme « bougnoul » les noirs, les métis, les « hommes du pays ».

« Ces désespérés qui ont pris les armes pour n’être plus jamais les ratons et les bougnoules de personne » Mauriac



crouille ou crouillat

1917 de l’arabe khouya « frère » avec le « kh » prononcé « r »



melon

n. m. employé familièrement au sens de « tête » (probablement avant 1833) et au sens d’ « imbécile » (1827). Par extension de sens, il désigne ironiquement un élève de 1ère année de Saint-Cyr (vers 1838) …

L’emploi au sens d’ « Arabe » (la revue Esprit ou Jean-Jacques Servan-Schreiber en 1957 dans « un lieutenant en Algérie », Lentin en 1958 dans « l’Algérie des colonels ») est peut-être dû à une métaphore sur la coiffure des Arabes.

Pierre Mannoni, dans « les Français d’Algérie : vie, mœurs, mentalité de la conquête … » nous donne cette version :

http://books.google.fr/books?id=o1Ip-etIM7YC&pg=PA218&dq=melon+Alg%C3%A9rie&hl=fr&ei=Yh90TMfsC8KBONGnreEI&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CD8Q6AEwAw#v=onepage&q=melon%20Alg%C3%A9rie&f=false



raton

n. m. petit rat, a développé le sens injurieux de « Nord-Africain » (1937) pour des raisons obscures.



fatma

n. f. reprend (1900) l’arabe Fatima, nom de la fille de Mahomet et prénom très répandu parmi les musulmanes.

… désignait une femme du Maghreb … et une employée de maison arabe … l’argot français de France avait repris le mot avec un sens xénophobe …

L’auteur de « Nouvelle Algérie » Michel Cretin-Vercel interroge une métropolitaine venue après l’indépendance accompagner son mari au titre de la coopération :

« Pour vous aider à tenir votre intérieur, avez-vous une femme de ménage ?

- Je crois que tous les Européens, tous ceux, du moins, qui vivent dans cet immeuble et ce quartier ont une « fatma » pour assurer les gros travaux de ménage. »

« Comme au Brésil les nounous noires, les « fatmas » ont donné aux Français le goût du pays (l’Algérie) » P. Nora



mauresque

n. f. de maure


moukère ou mouquère

n. f. du sabir d’Algérie moukera, mouchera emprunté par les troupes d’Algérie sous la forme moukeiras et moukères (1863), mouqueires (1885) et enfin mouquère (1888), sabir lui-même emprunté à l’espagnol mujer « femme », venu par la langue franque d’Algérie, et issu lui-même du latin mulier

« La mouquère se mit à brailler. » Queneau



maghrébin ou magrébin

apparaît vers 1847 de magribleu (1643) de l’arabe maghrib « Occident »


nord-africain apparaît quant à lui vers 1900