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Ténes est située exactement au milieu de la côte du Dahra, entre Tipaza et Mostaganem. Ténes est divisé on deux parties: le Vieux Ténes qui, s'il faut en croire la légende, fut un repaire de voleurs et de bandits, et dont les masures, collées sur un promontoire d'une surface très inégale enveloppée par l'Oued Allalah, remplacent les demeures des colons phéniciens; ses murs, que le temps effrite, abritent une population indigène de 1.200 individus ; le Vieux Ténes, à 2 kil. en aval, à l'embouchure de l'Oued Allalah (2.083 hab.), a été créé en 1843; il est bâti sur le plateau de 50 m. de hauteur, où les Romains fondèrent la ville de Cartenna. A l'E. de ce plateau, on plonge dans la vallée de l'Oued Allalah toute couverte de jardins et de prairies; à l'horizon, on aperçoit un vaste amphithéâtre de montagnes se terminant par l'énorme masse grise du cap de Ténes. Du côté de la mer, l'escarpement est presque à pic; sur la partie occidentale du promontoire, il existe une multitude d'excavations régulières pratiquées dans le roc, qui servaient d'hypogées.


La ville est bien alignée, plantée de beaux arbres; les maisons sont propres, coquettes, entourées de jardinets. Remparts ; quatre portes monumentales ; par celle de l'E., on descend au quartier de la Marine, habité par des pêcheurs. Ruines, mosaïques, colonnes, tombeaux, médailles (un grand nombre à l'effigie de Constantin), ont été découverts lors de l'établissement de la ville nouvelle.
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Ténes fut l'entrepôt maritime de toute la région du Dahra; le port, qui s'ouvre au N.-E. de la cité, couvert par des récifs que des jetées enracinent à la côte, est un bassin de 24 hectares où les navires sont en sûreté. Sur le littoral, de plus de 100 kilométres de longueur, qui s'étend au S.-O. de Ténes jusqul'embouchure du Chélif, il n'y a point de villages français.
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'''Ténes''' est située exactement au milieu de la côte du Dahra, entre [[Tipaza - Ville|Tipaza]] et [[Mostaganem - Ville |Mostaganem]]. '''Ténes''' est divisé on deux parties: le ''Vieux Ténes'' qui, s'il faut en croire la légende, fut un repaire de voleurs et de bandits, et dont les masures, collées sur un promontoire d'une surface très inégale enveloppée par l'Oued Allalah, remplacent les demeures des colons phéniciens; ses murs, que le temps effrite, abritent une population indigène de 1.200 individus ; le ''Village de Ténes'', à 2 kil. en aval, à l'embouchure de l'Oued Allalah (2.083 hab.), a été créé en 1843; il est bâti sur le plateau de 50 m. de hauteur, où les Romains fondèrent la ville de [[Cartenna]]. A l'E. de ce plateau, on plonge dans la vallée de l'Oued Allalah toute couverte de jardins et de prairies; à l'horizon, on aperçoit un vaste amphithéâtre de montagnes se terminant par l'énorme masse grise du cap de Ténes. Du côté de la mer, l'escarpement est presque à pic; sur la partie occidentale du promontoire, il existe une multitude d'excavations régulières pratiquées dans le roc, qui servaient d'hypogées.


Ténes est aujourd'hui une ville à peu prés morte, car on n'a rien fait pour aider à la prospérité de cette cité abritée par un cap, et qui, par sa position équidistante entre Alger et Mers-el-Kébir, aurait acquis une grande importance militaire, maritime et commerciale, si le port avait été aménagé et si la voie ferrée la reliait à Orléansville.
La ville est bien alignée, plantée de beaux arbres; les maisons sont propres, coquettes, entourées de jardinets. Remparts ; quatre portes monumentales ; par celle de l'E., on descend au ''quartier de la Marine'', habité par des pêcheurs. Ruines, mosaïques, colonnes, tombeaux, médailles (un grand nombre à l'effigie de Constantin), ont été découverts lors de l'établissement de la ville nouvelle.
Ténes est maintenant relié à Cherchell par une superbe route qui épouse tous les contours de la côte; de Ténes à Dupleix, le parcours (60 kil.) constitue une des plus belles excursions de l'Algérie. Cette route sera bientôt continuée à l'O. jusqu'à Mostaganem, constituant ainsi une merveilleuse Corniche depuis Alger jusqu'à Mostaganem.
'''Ténes''' fut l'entrepôt maritime de toute la région du Dahra; le port, qui s'ouvre au N.-E. de la cité, couvert par des récifs que des jetées enracinent à la côte, est un bassin de 24 hectares où les navires sont en sûreté. Sur le littoral, de plus de 100 kilométres de longueur, qui s'étend au S.-O. de Ténes jusqu'à l'embouchure du Chélif, il n'y a point de villages français.
 
Ténes est aujourd'hui une ville à peu prés morte, car on n'a rien fait pour aider à la prospérité de cette cité abritée par un cap, et qui, par sa position équidistante entre [[Alger - Ville |Alger]] et [[Mers el Kébir - Ville|Mers-el-Kébir]], aurait acquis une grande importance militaire, maritime et commerciale, si le port avait été aménagé et si la voie ferrée la reliait à [[Orléansville - Ville |Orléansville]].
'''Ténes''' est maintenant relié à [[Cherchell - Ville|Cherchell]] par une superbe route qui épouse tous les contours de la côte; de '''Ténes''' à [[Dupleix - Ville |Dupleix]], le parcours (60 kil.) constitue une des plus belles excursions de l'Algérie. Cette route sera bientôt continuée à l'O. jusqu'à [[Mostaganem - Ville|Mostaganem]], constituant ainsi une merveilleuse Corniche depuis [[Alger - Ville |Alger]] jusqu'à [[Mostaganem - Ville|Mostaganem]].


''Guide Conti - 1912''
''Guide Conti - 1912''

Version du 24 mai 2005 à 20:30

Ténes

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ALGERIE

Ténes
Historique | Etat des lieux à l'arrivée des Européens | Etat des lieux à l'Indépendance
Plans de Ténes | Médiathèque | Quartier Ténes
Population | J'y ai vécu et je raconte | Bibliographie

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Ténes est située exactement au milieu de la côte du Dahra, entre Tipaza et Mostaganem. Ténes est divisé on deux parties: le Vieux Ténes qui, s'il faut en croire la légende, fut un repaire de voleurs et de bandits, et dont les masures, collées sur un promontoire d'une surface très inégale enveloppée par l'Oued Allalah, remplacent les demeures des colons phéniciens; ses murs, que le temps effrite, abritent une population indigène de 1.200 individus ; le Village de Ténes, à 2 kil. en aval, à l'embouchure de l'Oued Allalah (2.083 hab.), a été créé en 1843; il est bâti sur le plateau de 50 m. de hauteur, où les Romains fondèrent la ville de Cartenna. A l'E. de ce plateau, on plonge dans la vallée de l'Oued Allalah toute couverte de jardins et de prairies; à l'horizon, on aperçoit un vaste amphithéâtre de montagnes se terminant par l'énorme masse grise du cap de Ténes. Du côté de la mer, l'escarpement est presque à pic; sur la partie occidentale du promontoire, il existe une multitude d'excavations régulières pratiquées dans le roc, qui servaient d'hypogées.

La ville est bien alignée, plantée de beaux arbres; les maisons sont propres, coquettes, entourées de jardinets. Remparts ; quatre portes monumentales ; par celle de l'E., on descend au quartier de la Marine, habité par des pêcheurs. Ruines, mosaïques, colonnes, tombeaux, médailles (un grand nombre à l'effigie de Constantin), ont été découverts lors de l'établissement de la ville nouvelle. Ténes fut l'entrepôt maritime de toute la région du Dahra; le port, qui s'ouvre au N.-E. de la cité, couvert par des récifs que des jetées enracinent à la côte, est un bassin de 24 hectares où les navires sont en sûreté. Sur le littoral, de plus de 100 kilométres de longueur, qui s'étend au S.-O. de Ténes jusqu'à l'embouchure du Chélif, il n'y a point de villages français.

Ténes est aujourd'hui une ville à peu prés morte, car on n'a rien fait pour aider à la prospérité de cette cité abritée par un cap, et qui, par sa position équidistante entre Alger et Mers-el-Kébir, aurait acquis une grande importance militaire, maritime et commerciale, si le port avait été aménagé et si la voie ferrée la reliait à Orléansville. Ténes est maintenant relié à Cherchell par une superbe route qui épouse tous les contours de la côte; de Ténes à Dupleix, le parcours (60 kil.) constitue une des plus belles excursions de l'Algérie. Cette route sera bientôt continuée à l'O. jusqu'à Mostaganem, constituant ainsi une merveilleuse Corniche depuis Alger jusqu'à Mostaganem.

Guide Conti - 1912