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'''De 533 à 695 un siècle 1/2.'''  


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Version du 3 décembre 2010 à 21:05

De la Préhistoire au VIIe siècle Préhistoire | A la fin de la Préhistoire | Carthage | La Numidie | La Maurétanie | L'Afrique du nord et l'empire romain | Les Vandales | Les Byzantins




De 533 à 695 un siècle 1/2.

La chute des Vandales

Le mot vandale est synonyme, dans de nombreuses langues, de barbarie, de destructions aveugles et de meurtres gratuits. En réalité, les Vandales ne causèrent que peu de dommages, mais, ariens, ils persécutèrent durement l’Eglise locale qui transmit cette réputation.

De son union avec Eudocia, la fille de Valentinien III et d'Eudoxia, le persécuteur Huniric - fils de Genséric - avait eu un fils, Hildéric, qui par sa mère descendait donc en ligne directe des derniers empereurs de Rome.

En 523, Hildéric mit fin à la persécution contre l'Eglise catholique. Les armées d'Hildéric ayant été vaincues par les Berbères dans le Sud de la Byzacène, un petit fils de Genséric, Gélimer, profita du mécontentement que cette défaite avait produit dans toute l'Afrique vandale. Il réussit à s'emparer de Carthage (531) et fit jeter Hildéric en prison. Les persécutions contre les catholiques reprirent.

C'est alors que l'empereur Justinien, heureux de trouver un prétexte pour reconquérir l'Afrique du Nord, envoya Bélisaire au secours d'Hildéric.

L’Afrique devait être conquise, en effet la flotte vandale était maîtresse de la méditerranée occidentale empêchant toute approche de ses rivages.

Débarrassé de la menace perse, il confia à son général Bélisaire un corps expéditionnaire relativement modeste (16 000 hommes dont 5 000 cavaliers sur 600 navires).

Bélisaire se présenta comme un libérateur aux populations catholiques et grâce à la stricte discipline qu’il imposa à ses propres troupes empêchant, maraudes et exactions, il fut reçu comme tel par le clergé dès son débarquement à Caput Vada (Ras-Kaboudia) et dans sa marche sur Carthage.

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Remarquable logisticien, il parvint à faire progresser au même rythme infanterie, cavalerie et flotte.

La bataille (13 septembre 534) aura lieu à quelques kilomètres de Carthage à Ad Decimum (Sidi-Fathallah). L’armée vandale de Gélimer, scindée en trois corps pour bloquer les Romains dans un défilé, est mise en déroute. Les deux premiers corps anéantis par respectivement la cavalerie d’élite de l’avant-garde et les cavaliers Huns, le troisième, commandé par Gélimer, après une faible résistance, s’enfuit et se réfugia à Bulla Regia. Carthage tomba le lendemain.

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Avec son frère,Tzatson rentré d’une campagne en Sardaigne, après quelques mois, Gélimer marcha sur Carthage. Dans l’intention d’y mettre le siège, il détruisit l’aqueduc. Avec des troupes très supérieures en nombre (trois contre un environ), il décida d’empêcher le ravitaillement de la cité. Comme à l’accoutumée, les Vandales usèrent de diplomatie et activèrent leurs agents. Le contingent des Huns se laissa convaincre et déclara ne plus intervenir dans la guerre et se joindre au futur vainqueur quel qu’il soit.

Bélisaire bien qu’il ait dans l’intervalle, renforcé les défenses de la ville, décida de marcher à la rencontre des Vandales. La bataille (15 décembre 534) opposa les deux cavaleries à Tricamarum (Tricaméron) à une trentaine de kilomètres à l’Ouest de Carthage (Le lieu n’est pas connu avec précision mais tout laisse à penser qu’il s’agissait d’une butte située à proximité de Tuburbo Minus [Tébourba]). Après avoir subi trois charges successives et vu périr son frère Tzatson, Gélimer bat en retraite. Les Vandales en déroute se réfugient dans le camp retranché où attendent femmes, enfants et vieillards. Bélisaire devra attendre l’arrivée de l’infanterie en fin d’après-midi pour prendre le camp d’assaut. La victoire fut totale. Les troupes se livrent alors au sac du camp, violant les femmes recherchant les nombreux trésors accumulés lors des pillages vandales. Bélisaire eut beaucoup de mal à rétablir la discipline dans les rangs de son armée. Il n’y parvint qu’au début du jour suivant. Une contre-attaque des derniers Vandales échappés lui aurait été, à ce moment là, fatale. Gelimer, un temps réfugié dans les montagnes auprès de tribus berbères, se rendra et sera emmené à Constantinople.

Ces combats sont les premiers des guerres médiévales durant lesquelles les cavaleries sont utilisées quasi exclusivement ne laissant à l’infanterie qu’un rôle secondaire.

La Sardaigne, la Corse, Majorque, Minorque, et Yvica firent rapidement allégeance. Si les routes restèrent très peu sûres, infestées de brigands berbères, l’Empire romain s’étendit à nouveau jusqu’aux colonnes d’Hercule, du moins par voie maritime.


Le problème religieux

Libéré des persécutions vandales, le clergé catholique va recouvrer ses privilèges et ses biens. Les églises sont restaurées d’autres sont construites. Cependant ce retour à l’ordre ancien est très inégal suivant les régions.

En Proconsulaire (Africa proconsularis) le nombre des évêques passe de 48 en 525 à près de 100 en 646. En revanche la Byzacène (Byzacena) passe de 125 évêques en 484 à 43 en 646, la Tripolitaine (Tripolitana) est tout aussi mal lotie. Quant aux Maurétanies, elles sont réduites chacune à une ville Cherchel (Caesarea) pour la Césarienne, Ceuta (Septem) pour la Tingitane. Les Numidies se réduisent également à la seule ville de Sétif (Sitifis) et à quelques places fortes sur le littoral. (Voir la carte de situation).

L'Église africaine, s'étant illustrée avec des martyrs célèbres, comme Cyprien, ou des évêques, comme saint Augustin d'Hippone, jouissait d'un grand prestige.

Elle avait déjà à cette époque une vocation missionnaire. Lors des avancées militaires, les sanctuaires païens des tribus maures étaient le plus souvent brûlés. L'oasis saharienne de Ghadamès, pourtant loin au Sud, elle-même fut convertie. Des églises furent construites jusqu'au Maroc, preuve que le christianisme se développait hors de l'Empire, sans doute en priorité parmi les élites.

Il semble en revanche que le monachisme s'y soit peu implanté.

L'Église d'Afrique reprit donc vite sa place dans l'Église universelle et se rangea aux côtés de l'Église d'Occident conduite par le pape de Rome. L’empereur Justinien dut imposer sa volonté en plaçant sur le siège de Carthage un de ses fidèles.

Les choses changèrent alors insidieusement. Le clergé nommé de fait par le pouvoir politique, était soumis à des luttes d’influences et pratiquait l’achat de charges.

Les différentes sources ne noteront plus qu’une intervention de l’Église africaine. L’empereur Héraclius voulut unifier les chrétiens autour de la doctrine monothélite. Il trouva en Maxime le confesseur, chef des partisans du concile de Chalcédoine qui lui contestait le droit de définir le dogme. Chassé de Palestine par l’invasion arabe, Maxime organisa un synode à Carthage, synode qui condamna le monothélisme.

Ce clergé, là où il existe encore, médiocre par ailleurs, miné par la simonie et la corruption, ne joue plus son rôle social auprès des populations Berbères dont les élites enhardies par les victoires remportées sur les Vandales s’installent dans une indépendance de fait.


Les Berbères et les Grecs