HARKIS - Histoire
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Le mot harki désigne un individu servant dans une harka et vient du mot arabe haraka signifiant « mouvement ».
Dans le langage courant, en France, il désigne les supplétifs engagés dans l’Armée française de 1957 à 1962, durant la guerre d'Algérie.
De 1957 jusqu’en 1962, les harkis sont des soldats Indigènes musulmans engagés aux côtés de l’Armée française dans des unités appelées harkas tandis que l’Algérie française était constituée de départements.
Les HARKIS
- En Mars 1962 il y avait 400.000 musulmans qui se battaient au côté de l'Armée Française en Algérie. Si on ajoute leurs familles cela représente 2.500.000 personnes.
Militaires de Carrière ....... 20.000 Harkis ....................... 60.000 Contingent ................... 40.000 GMPR, GMS, Moghaznis ......... 40.000 Groupes d'Auto Défense ....... 60.000 AC, élus, Fonctionnaires ..... 180.000
- A l'origine, la notion de HARKI désignait les membres d'une HARKA, c'est à dire une formation militaire temporaire dont la mission était de participer aux opérations de maintien de l'ordre. Les premières HARKAS furent constituées en 1955 par l'Ethnologue Jean SERVIER (qui a écrit un livre "Adieu Djebels" aux éditions France Empire).
Ce terme a été étendu en juin 1962 a l'ensemble de cette population et leurs familles (estimation à vérifier 2.500.000 personnes) qui a été désarmée et laissée sur place par le pouvoir de l'époque.
À la suite de l’infléchissement de la politique française vers l’indépendance algérienne à partir de 1961, commencèrent la démobilisation et le désarmement des supplétifs. Les Accords d'Évian signés le 18 mars 1962 ne prévoient aucune disposition particulière quant à la protection ou l’avenir des loyalistes et de leurs familles, qu’ils soient Pieds-noirs, Juifs séfarades ou harkis, mais incluent une amnistie pour les actes effectués et les opinions émises avant l’indépendance.
Les harkis sont désarmés par l’Armée française (repliée dans ses garnisons) qui laisse le territoire au F.L.N. Pendant une brève période, le nouveau pouvoir s’abstient de toute répression vis-à-vis des pro-Français, et à Paris le gouvernement, dirigé par Charles de Gaulle, limite fortement le nombre de ceux qui peuvent se replier sur la France.
Le président de la République, le général de Gaulle, est réticent au transfert des harkis en métropole. Attaché à une vision conventionnelle de la France, celle de Jules Ferry et de Jules Michelet, il craint que le pays ne perde son identité en recevant un trop grand nombre de musulmans. Quant aux communistes, très influents dans la gauche française, ils assimilent les harkis à des «collabos» et ne s'affligent aucunement de leur sort.
C'est ainsi que les officiers reçoivent l'ordre de désarmer les harkis. Pour vaincre la méfiance de leurs subordonnés, beaucoup usent du prétexte d'une inspection de routine. Ils les livrent sans armes à la vindicte des autres musulmans. Le ministre des Affaires algériennes, Louis Joxe, interdit formellement l'embarquement des harkis sur les navires à destination de la métropole
93.000 musulmans, y compris femmes, enfants et famille proche, devront leur salut à des officiers qui ne supportent pas d'abandonner leurs hommes et, pour cela, bafouent les consignes des autorités supérieures. Beaucoup de ces officiers, traumatisés par l'attitude du général de Gaulle et de son gouvernement, rejoindront un peu plus tard l'OAS.
Comme il était à prévoir, les harkis restés en Algérie vont affronter la vengeance des vainqueurs. Les chiffres avancés par l'historien Charles-André Ageron sont de 50.000 harkis massacrés par les Algériens dans les semaines qui suivent la proclamation du «cessez-le-feu». Quelques rares témoignages font état de cruautés infinies. Mais leur évocation va demeurer taboue en France jusqu'à la fin des années 1990.
Une faible partie a été amenée en métropole :
Après les massacres de l’été 1962, le décret du 8 août 1962 met en place un dispositif officiel d’accueil.Les familles de harkis sont logées dans les baraquements de camps militaires, qui ont parfois servi pour d’autres populations.
- Voici une liste non exhaustive des villages français où ont été parqués les HARKIS :
SAINT MAURICE L'ARDOISE BOURG LASTIC RIVESALTES (Roussillon) LA LOUBIERES ROUSSILLON en MORVAN MONARS-SARTROUX BIAS PUJOL du BOSC, dans les Montagnes Noires (Hérault) PUYCELSI dans le Tarn VILLENEUVE sur LOT
Entre 1962 et 1969, quelque 42 500 personnes ont transité par ces camps censés éviter un déracinement brutal aux familles et les protéger contre d’éventuelles représailles du F.L.N
Indépendance
Au conseil des ministres du 25 juillet 1962, peu après l’indépendance de l’Algérie, lorsque Pierre Messmer, ministre des Armées, déclare : « Des harkis et des fonctionnaires musulmans, les moghaznis, se disent menacés, d’où des demandes qui viennent à la fois des autorités civiles et militaires. Il faut prendre une position de principe. », de Gaulle répond : On ne peut pas accepter de replier tous les musulmans qui viendraient à déclarer qu’ils ne s’entendront pas avec leur gouvernement ! Le terme de rapatriés ne s’applique évidemment pas aux musulmans : ils ne retournent pas dans la terre de leurs pères. Dans leur cas, il ne s’agit que de réfugiés .
Le Premier ministre Pompidou ajoute alors : « Deux camps militaires ont été installés pour eux en métropole ; ils sont submergés. Ces gens ne veulent pas travailler… » et de Gaulle conclut Il faut les mettre en demeure de travailler ou de repartir . Et alors, selon Peyrefitte, plusieurs ministres baissèrent la tête.
En fait, en 1962, il n’existe aucun plan d’évacuation ni de protection des harkis et de leurs familles, et le Gouvernement fut pris de court par l’arrivée des rapatriés. On estime (Philippe Denoix) à 15 000 ou 20 000 le nombre de familles de harkis, soit environ 90 000 personnes, qui purent s’établir en France de 1962 à 1968.
La grande majorité resta en Algérie et des dizaines de milliers d’entre eux furent assassinés. Ces massacres perpétrés parfois par familles entières s’accompagnèrent souvent de tortures, de viols, etc, se déroulèrent dans le climat d’instabilité, de luttes internes (y compris armées) de l’A.L.N et du G.P.R.A pour la prise de pouvoir qui précéda et suivit l’indépendance.
Hommage aux Harkis
Faute de mieux, le président Jacques Chirac a décidé par décret, en 2001, que le 25 septembre serait une journée d'hommage aux harkis. Difficile de faire plus, le drame des harkis relevant de la responsabilité des dirigeants français qui les ont abandonnés et au moins autant de celle des indépendantistes algériens, aujourd'hui au pouvoir à Alger, qui les ont sciemment massacrés.
Liens externes
- Le site de la communauté harkie pour ne pas oublier