Historique Tlemcen - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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Historique

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"TLEMCEN : Du berbère Tlilimsân signifiant « poche d’eau, source ».

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Histoire ancienne

Période romaine

L'antique Pomaria des Romains, qui en avait fait un riche verger blotti au pied d'une montagne rouge. Sur son emplacement, Pomaria (les vergers) était à la fin du IIe siècle sous les Antonins et jusqu'au Ve , un poste fortifié tenu par une cavalerie d'éclaireurs romains à l'extrémité occidentale d'Afrique. La campagne est toute entière sillonnée d'aqueducs, de conduites, parsemée de citernes plus ou moins profondes. C'était une exigence vitale pour une ville de cette importance que de pouvoir disposer d'une quantité d'eau importante.

L'origine des communautés juives en Afrique du Nord a été constatée plus de dix siècles avant Jésus-Christ, et leurs colonies étaient déjà nombreuses sous l'occupation romaine, d'abord sur le littoral puis dans l'intérieur du pays.

Période arabe

Il y eut à l'origine Agadir, le grenier-citadelle aujourd'hui simple faubourg sur le côté est de la vieille cité.

La présence arabe, porteuse de la foi islamique et de la civilisation orientale aux populations berbères autochtones, ne remonte qu'au VIIIe siècle. Une fois leur conquête d'Agadir achevée au XIe siècle, les Almoravides fondent Tagrart, un peu à l'Ouest. La réunion des deux cités donne naissance à Tlemcen. Tlemcen eut un rôle commercial considérable. En 1248, elle forma un royaume berbère, indépendant de l'empire des almohades et devint la capitale du royaume Abdalwadide qui s'étendit au XIVe siècle à la plus grande partie de la Berbérie. Tlemcen qui, déjà au XIIe siècle était un centre religieux, devint alors un foyer de culture islamique. Bien qu'elle ait eu souvent maille à partir avec ses voisins de l'Ouest, notamment par deux fois les Meridines la soumettent à un siège en règle (1299-1307 et 1335-1337), Tlemcen n'en continue pas moins de briller par ses universités alors célèbres, et par tant d'hommes de renom.

Au XVIe siècle, elle passa sous la suzeraineté du gouverneur espagnol d'Oran puis, sous la domination D'Arudj Barberousse et enfin des Turcs en 1553.

Colonie latine et capitale maghrébine, point stratégique et centre spirituel, peuplée de Berbères, d'Andalous, de Turcs, de Juifs, d'Espagnols et de Français, l'antique Pomaria des Romains , a été aussi le siège de toutes les dynasties du Moyen-âge musulman.

Cette mystique capitale de l'Ouest oranais a longtemps été considérée comme la « Jérusalem du Maghreb » parce que les Musulmans et les Israélites y ont gardé leurs lieux saints.

Si le patron de la ville a d'abord était Sidi Halaoui dont le marabout est enfoui dans les luxuriants jardins d'Agadir (ville arabe construite sur l'emplacement de la Pomaria romaine et dont il ne reste que des vestiges près desquels se trouve Tlemcen, rien de commun avec le port marocain), où les femmes stériles vont, de nos jours encore, boire l'eau de son puits, sept mercredis de suite, après avoir déposé leur ceinture dans la Koubba de Lalla Setti.

La mosquée de Sidi Bou Médine qui a été construite au XIVe siècle par un sultan de Fès, le « sultan noir », de pur style hispano - mauresque, comme à Fès ou à Grenade. Le minaret est orné de briques et de céramiques polychromes.

Le Moul el - blal par excellence est le vénéré Sidi Bou Medine dont le tombeau, enfermé au cœur de la mosquée qui porte son nom, est trois fois l'an l'objectif des pélerins rassemblés sous les bannières de leurs confréries.

Bou Medine s'appelait en réalité Chaïb Ibn Hussein El Andalousi, car il était né à Séville vers 1126. Très jeune il se rendit à Fès au Maroc pour y apprendre la Théologie, puis il se dirigea vers la Mecque après un bref séjour à Tlemcen. Devenu maître, il enseigna successivement à Bagdad, Séville, Cordoue et, enfin à Bougie, où il comptait s'installer définitivement, car c'était, à cette époque, la capitale culturelle des Banou Hammad. Mais, critiqué par les Ulémas littéralistes, Bou Médine fut appelé par le Calife Yacoub el-Mansour, de la dynastie des Almohades qui régnait alors à Tlemcen. Épuisé par un long voyage, Bou Médine n'eut pas la force d'arriver sous les murs de Tlemcen ; il put seulement voir de loin le ribat ( monastère) d'El-Obbad et murmurer avant de mourir : « Dieu est la vérité ». Les Tlemcéniens lui firent des obsèques imposantes et l'ensevelirent à l'endroit même dont il avait dit : « Quel lieu propice au sommeil ».

Longtemps, les juifs n'eurent pas le droit de résider à l'intérieur des murs de la cité. C'est seulement en 1393, grâce aux mérites du rabbin Ephraïm Enkaoua, qu'ils furent autorisés à franchir les remparts. Ils y vécurent en vase clos, dans le mellah (ghetto) jusqu'à l'arrivée des Français, mais ils sont toujours restés attachés à la langue arabe. Le vieux quartier juif conserva son caractère particulier pendant cinq siècles. C'était le centre commercial et artisanal de Tlemcen. Au trentième jour après la Pâque juive se déroulait le pittoresque pèlerinage au mausolée du rabbin Enkaoua. Une cohue pieuse et bigarrée se pressait autour du tombeau, où les lévites et les cafetans se mêlaient aux robes et aux costumes modernes. Chacun voulait toucher ou embrasser la pierre tombale sur laquelle était inscrite, en caractères hébraïques, l'épitaphe suivante : « Ici repose le grand rabbin Ephraïm Ain'Kaoua, qui fut notre orgueil, notre appui et la gloire d'Israël. Que le grand faiseur de miracles nous protège, qu'il nous envoie le Messie ».

Période espagnole

Cependant, l'influence andalouse, à Tlemcen, remonte au XVe siècle, lorsque la reconquête dirigée et achevée par les rois catholiques fit refluer sur l'Afrique du Nord les Moros qui sont à l'origine de ces communautés andalouses que l'on retrouve de Fès à Bizerte et qui ont gardé, avec les clés de leurs maisons abandonnées à Grenade ou à Malaga, leur folklore musical et poétique.

Cette nostalgie andalouse, comme l'a qualifiée El-Boudali Safir, a gardé intact les fastes du Généralife. Il faut avoir entendu, un soir de printemps embaumé de jasmins et de roses, les accords du luth et de la cithare, de la flûte de roseau et du violon, qui, ici ne se tient pas entre le menton et l'épaule, mais sur la cuisse repliée, pour comprendre le captivant appel d'un passé riche d'histoire et de tradition.

Au XVIe siècle, elle passa sous la suzeraineté du gouverneur espagnol d'Oran puis, sous la domination D'Arudj Barberousse et enfin des Turcs en 1553.

Période turque

Mais la dynastie Zianide disparaît au XVIe siècle et Tlemcen alors est rattachée à la Régence d'Alger. Pour elle, commencent les mauvais jours, ainsi qu'en témoigne le chantre populaire Ibn Msaib qui l'exalte , au XVIIIe siècle, dans de sombres élégies .

Période française

Fortification et travaux

Après la conquête d'Alger par la France, Tlemcen fit sa soumission au Maroc, mais la ville comptait alors deux partis : les Turcs et Les Kouloughlis qui se rangèrent du côté des français, et les Maures ou Hadars qui bientôt se déclarèrent pour Abd El-Kader ; mais Mustapha Ben Ismaël, qui occupait le Méchouar, remit la ville au maréchal Clauzel en 1836. Cependant Abd El Kader put reprendre, en vertu du traité de la Tafna en 1837, possession de Tlemcen d'où il organisa un important centre d'opérations. Mais en 1842, les Français sont à nouveaux maîtres de la ville.

Dés l'occupation de Tlemcen, l'autorité militaire préoccupée de fournir subsistance aux hommes et aux chevaux, accapare une propriété appartenant au Beylick de la ville ; et c'est autour du lieu dit « La Ferme » que naît le village de Bréa, bastion avancé de Tlemcen, formé d'une enceinte en terre battue avec tambours en maçonnerie (existant encore en 1962) pour résister à un coup de main de l'adversaire. Une lettre du Général commandant la subdivision de Tlemcen, du 25 septembre 1849, au général Pelissier, commandant la province d'Oran, renseigne sur sa situation et l'état d’avancement des travaux de fortification.

Bien que des démolitions nombreuses lui aient fait perdre de sa couleur locale, au cours de ces dernières années, Tlemcen reste, par ses monuments et son paysage, la ville la plus attrayante de l'Algérie occidentale.

L'équipement industriel de Tlemcen ne reste pas négligé, et une usine importante de tissage et finissage de fibres artificielles (SONITEX) doit employer environ 2 000 personnes ; par ailleurs, sa nouvelle Maison de la Culture doit être un modèle du genre. Les écoles techniques ouvertes ces dernières années et le nouveau stade olympique donnent une image de l'importance de la ville.

La Medersa

Lycée Franco-Musulman

La Medersa

Le nom Medersa présente plusieurs vocations, il signifie à la fois collège, académie, et université. Il a été conservé par les autorités françaises qui ont institué trois medersa en ALGERIE : à Constantine, Tlemcen et Médéa (transférée plus tard à Alger) en 1851.

En 1905,la France inaugurait la fameuse « Medersa » de Tlemcen qui fut en fait le berceau de « l’orientalisme » consacré aux terres maghrébines.


Les plus grands savants français ont été à Tlemcen : William et Georges Marcais, Alfred Bell ou Maurice Belle ou Maurice Gaudefrot-Demonmbynes.

Elevée à coté du mausolée de Sidi Maamar ben Ali, elle est construite dans le style arabo-mauresque, présentant une magnifique façade inspirée du mihrab de la grande mosquée, avec des arabesques en mosaïque de faïences à plusieurs tours, une belle cour dallée de marbre et de nombreuses salles de cours, un grand bassin long de 200 m, large de 100 m et d’une profondeur de 3 m, creusé par Abou Tachfine probablement pour imiter le bassin semblable qu'AbdelL Moumen avait fait construire à Marrakech (Maroc)

La medersa de Tlemcen a donné naissance à plusieurs figures algériennes, tels Cheikh Zerdoumi, Si kaddour Naimi, Chaouch et Moulay Slimane.

Musée de Tlemcen

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La Mosquée de Sidi Bel Hassan est dès le début de la présence française, un magasin à fourrage, puis école arabo-française, puis de Musée, destination qu'elle garde encore de nos jours.
Installé en 1901, le musée occupe l'oratoire de Sidi Bel Hassan, ainsi que la salle voisine, emplacement de l'ancienne cour de la mosquée et une salle au premier étage.
Il comporte de nombreux vestiges de l'art Almoravide, Zianide ainsi que des armoires comportant des vestiges trouvés lors des fouilles de Siga, de Honaïne et de la mosquée d'Agadir, et des pièces de monnaie Almohades et Romaines.

Les palmeraies et l'irrigation

Toutes les palmeraies, les places et les rues de la ville elle-même sont traversées par des alignements de puits protégés par une margelle en moellons d'argile rouge.

Au fond, à deux mètres, mais plus souvent à huit ou dix mètres de profondeur, coule un ruisseau d'eau claire.

Les puits sont des regards permettant l'entretien des cours d'eau souterrains longs parfois de plusieurs dizaines de kilomètres.

Creusées judicieusement suivant une science aujourd'hui oubliée, ces foggaras drainent l'humidité du sous-sol. Leur réseau dans le Touat était évalué à prés de trois mille kilomètres.

Au Gourara et dans tout le Touat septentrional, les beaux travaux d’irrigation, orgueil des oasis, aqueducs souterrains, puits artésiens, les traditions en font honneur aux Juifs . (source E.F.Gauthier)

L'adduction d'eau par pompage complète le système des foggaras. Il en résulte des jardins étonnamment prospères pour cette latitude. Dans lesquels l'orge, les primeurs. les légumes tiennent les premières places.


Grâce à la beauté de ses paysages, à ses richesses naturelles diversifiées et principalement ses abondantes ressources hydrauliques, longtemps symbolisées par les Cascades d'El Ourit, Tlemcen a toujours exercé une fascinante et irrésistible attraction sur les populations proches et lointaines, en les fixant durablement dans un site grandiose et incomparable, creuset de riches et solides traditions si enviées comme l'exprime bien une histoire politique très mouvementée, bien perceptible à travers les restes de ses hautes murailles

Les marchés de Tlemcen, les mieux fournis en fruits, en bouquets et en primeurs. Les arbres fruitiers fleurissent en février, au cours d'un printemps précoce, et une jolie fête de Tlemcen, celle des cerises.

  • Source : Coundris



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