Préhistoire
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Liminaire
Les rédacteurs de cet article ne sont pas spécialistes du domaine. Pourtant, il existe dans notre communauté de véritables autorités en la matière. Ils comprendront, sans aucun doute, la nécessité de leur collaboration dès qu’ils nous auront lu.
Introduction
La préhistoire se termine avec l’avènement de l’écriture. Pour les puristes, trois périodes se succèdent:
- la préhistoire qu’il faut « réinventer » à partir des découvertes archéologiques ;
- la protohistoire rapportée par les peuples contemporains connaissant l’écriture ;
- l’Histoire écrite par le peuple lui-même.
Il s’agit de l’époque qui éveille chez nous tous le plus grand intérêt. D’une part – je l’ai déjà dit - parce qu’elle semble s’apparenter à une science divinatoire. L’observation d’un monticule de coquilles d’escargot, d’un fragment de silex « suffit » pour comprendre, voire se représenter, la vie de ces très anciens ancêtres. Et d’autre part parce que justement il s’agit de la saga de l’humanité depuis les premiers hominidés jusqu’à sapiens sapiens.
Des extra-terrestres et des crocodiles
Il existe une prolifique littérature pseudo scientifique décrivant le Sahara préhistorique comme une contrée de savane sillonnée de grands fleuves, habitée par une population néolithique nombreuse.
L’étude des fossiles montre en effet que cette région n’a pas
toujours été un désert. Que s’est-il donc passé ?
Les extra-terrestres bien sûr.
Un beau jour, ils ont débarqué et se sont pris d’intérêt pour le peuple égyptien (ou pour ceux qui allaient lui donner naissance). Et on peut le prouver.
Observez bien la grande pyramide, la seule – disent-ils – qui ne soit pas une sépulture, elle est orientée Nord-Sud à une minute d’angle près. On a omis de me préciser l’axe, mais il suffit de bien la considérer et tout devient clair.
De plus, cette pyramide est tronquée, (l’objet mathématique se termine en pointe) et le rapport de la hauteur manquante à celle visible est très proche de π.
Et encore, si l'on multiplie la hauteur de la pyramide par 1 000 000 000, on trouve la valeur de la distance de la terre au soleil soit 149 400 000 km.
À l’évidence les Égyptiens de l’époque ne pouvaient connaître ces notions.
L’Égypte était alors un désert, seule la bande côtière pouvait abriter la vie. Les extra-terrestres décidèrent donc de détourner le Nil. A l’époque, en effet, il traversait l’actuelle Libye et venait se jeter dans une immense mer intérieure dont seuls, aujourd’hui, les chotts subsistent et qui s’ouvrait sur l’actuelle baie deGabes.
Au niveau de la troisième cataracte, ils firent sauter les rochers, établirent un barrage, le Nil s’en fut ver l’Égypte et le Sahara, sans fleuve, sans mer intérieure, devint un désert.
Finement observé, en effet les fossiles prouvent qu’il y eut là une végétation luxuriante, l’altitude des chotts se situe au dessous du niveau de la mer. Quant à la grande pyramide … si c’était vrai ça se saurait.
Que s’est-il donc passé ?
La dérive des continents.
A l’origine seul un continent existait, puis il se divisa en deux parties. Au sud, le Gondwana « explose » vers -200 millions d’années. Observez la position de l’Afrique du nord à cette époque. Très au sud elle est en zone équatoriale. Le Sahara est donc le siège de pluies quotidiennes, il est couvert d’une épaisse forêt vierge. Le pétrole n’a pas d’autres origines.
Il y a 65 millions d’années, l’Afrique continue sa migration
vers le septentrion. Le nord du continent est maintenant en zone tropicale d’abord
humide, grandes savanes, crocodiles, puis de plus en plus sèche au cours du temps.
Pour en arriver à la situation actuelle. Les premiers hommes (-
20 millions d’années) l’ont donc connu avec un climat comparable à celui d’aujourd’hui.
Bouleversements climatiques
Et pourtant les gravures rupestres ne laissent aucun doute, non seulement les hommes ont vécu là, mais de plus, ils ont peint des animaux, bovidés, éléphants, girafes, qui ne pouvaient vivre sans de grandes savanes et donc sans eau.
Il ne faut pas oublier que la latitude ne détermine pas complètement le climat et que la présence importante ou pas de gaz carbonique et autres gaz à effet de serre, fait alterner glaciations et réchauffements. Il y 750 millions d’années on affirme que la glace descendait jusqu’à l’équateur, il s’agit de la théorie « snowball Earth » ( la Terre boule de neige) avant, heureusement, que la terre ne réchauffe à nouveau.
Période glaciaire | Âge (années) |
Période interglaciaire |
---|---|---|
1ère période glaciaire, de Günz | 600 000 | |
540 000 | 1ère période interglaciaire, de Günz-Mindel | |
2e période glaciaire, de Mindel | 480 000 | |
430 000 | 2e période interglaciaire, de Mindel-Riss | |
3e période glaciaire, de Riss | 240 000 | |
180 000 | 3e période interglaciaire, de Riss-Würm | |
4e période glaciaire, de Würm | 120 000 | |
10 000 |
Il y a 27 000 ou 19 000 ans près de Marseille les hommes peignaient la grotte Cosquer dont l’entrée est aujourd’hui à 37 mètres sous les eaux. Pingouins et phoques y sont représentés. Le climat de la France était selon toute vraisemblance celui de la Norvège aujourd’hui, la calotte glacière descendait, alors, jusqu’aux Alpes-Maritimes. Au plus fort de la glaciation de Würm, le niveau des océans se situait 100 à 150 mètres au-dessous du niveau actuel.
Avant 9 000 Av. J.-C. le climat du Sahara, plus au Sud, devait donc être tempéré. Terre traversée par de grandes rivières poissonneuses au collines verdoyantes foisonnantes de gibier.
On distingue cinq époques successives dans l’art pariétal saharien qui traduisent le réchauffement progressif des lieux.
Période | Âge | Caractéristiques |
---|---|---|
Bubaline | - 7 500 | Hippopotames, panthères, éléphants, girafes et bœufs antiques |
Des « têtes rondes » | - 7 000 | La tête des silhouettes est un simple cercle. |
Bovidienne | De – 7 000 à – 4 500 | Bœufs, vie pastorale et chasses. |
Caballine | De – 3 500 à – 2 000 | Apparition du cheval. Souvent attelé à un char. |
Caméline | Introduction du dromadaire |
Cette fresque découverte lors de l’expédition en 1956 de Henri Lhote surprend par la finesse du trait et la « modernité » des coiffures.
Le Paléolithique
Le paléolithique inférieur
De -600 000 à -100 000 ans.
Largement représenté. On note en particulier la découverte de l’Atlanthrope (- 400 000 ans) dans les sédiments de l’ancien lac de Ternifine (Oranie). Homo erectus, cousin du Sinanthrope et du Pithécanthrope, il connaissait le feu.
Le paléolithique moyen
De -100 000 à -50 000 ans.
L’homme de Djebel Irhoud (entre les villes de Safi et Marrakech au Maroc) âgé de - 90 000 ans était, jusqu’à un passé récent rattaché aux néandertaliens. Depuis peu on s’accorde à voir là un des plus anciens représentants des homo sapiens sapiens archaïques.
Les gisements moustériens existent surtout en Tunisie (6), un seul en Algérie et trois au Maroc.
Le paléolithique supérieur
de -50 000 à -10 000 ans
La civilisation Ibéromaurusienne
L’homme de Mechta el-Arbi (environs de la ville de Cheghoum-Laid Wilaya de Mila ex Chateaudun du Rhumel) occupait toutes les régions littorales et telliennes. Il fabriquait des objets, éléments d’outils, des sortes de pièces détachées dont l’agencement dans des manches en bois ou en os procurait des instruments ou des armes efficaces.
Les anthropologues spécialistes de l’Afrique du Nord admettent aujourd’hui une filiation directe, continue, depuis les Hommes du Djebel Irhoud jusqu’aux Cromagnoïdes (hommes de Cro Magnon) que sont les Hommes de Mechta el-Arbi en passant par un intermédiaire, L’Homme atérien de Dar es Soltane.
Les Hommes de Mechta ont une stature élevée (1,74 m), un squelette robuste, des orbites rectangulaires et des arcades sourcilières fortes. Ils se maintiendront jusqu'au néolithique. Ils seront peu à peu repoussés par une nouvelle civilisation préhistorique connue sous le nom de capsienne
Le Néolithique
La civilisation Capsienne
L'Homme d'Ain Dokkara (Tebessa) est aussi de taille élevée (1,75 m pour les hommes). Il se caractérise par une moindre robustesse, une atténuation des reliefs osseux, des orbites plus carrées, un nez plus étroit, et un rapport crâne / face plus harmonieux.
Il va, progressivement occuper le Maghreb à l’exception du Maroc et de l'Algérie occidentale.
Essaimant à partir des chotts sa civilisation prend le nom de la principale ville de cette région Gafsa (Tunisie) Capsa en latin.
Vers le Berbère
Les colonisations successives :
Le capsien qualifié de protoméditerranéen constitue la principale civilisation implantée en Afrique du nord.
Des marins cardiaux venus d'Europe s'installent sur les cotes du Maghreb et introduisent la poterie conique, un peu l'agriculture et surtout l'élevage des moutons et des chèvres entre -6000 et -5500.
Les invasions ont également lieu à partir du Sud (Sahara).
De la synthèse de ces civilisations naît une nouvelle ethnie, le "Protolybien", ancètre du Berbère.
D’autres marins, phéniciens (Liban) cette fois, généraliseront l’écriture : l’Histoire est née. Carthage fondée en -814 prospérera jusqu’en -146 date à laquelle elle sera détruite par sa rivale méditerranéenne Rome.