AFN sous VICHY
Lors de l'Armistice du 22 juin 1940 (Seconde Guerre mondiale), les colonies françaises de cette région s'étaient placées sous l'autorité du gouvernement de Vichy.
L’influence et les intérêts allemands en Afrique du Nord est faible.
Les militaires français qui gouvernent l’Afrique du Nord en 1940 :
- Général Maxime Weygand, délégué général en Afrique.
- Général Noguès, résident général au Maroc.
- Amiral Abrial, gouverneur général d’Algérie.
- Amiral Esteva, résident général de Tunisie. Mais en février 1943, la Tunisie passe totalement sous contrôle Allemand.
Débarquement allié en Afrique du Nord
Le 8 novembre 1942, les troupes anglaises et américaines débarquent en Afrique du Nord sous le commandement du général américain Dwight Eisenhower. C'est l'opération «Torch».
Au moment du débarquement anglo-saxon, l'amiral Darlan, ordonne aux troupes françaises de résister à l'envahisseur.C'est ainsi qu'à leur arrivée à Casablanca comme à Alger, les troupes anglo-saxonnes se heurtent contre toute attente à une furieuse résistance des troupes françaises. Heureusement, Darlan finit par signer la reddition d'Alger et les Anglo-Saxons obtiennent un arrêt des combats.
Du côté français, de Gaulle, à Londres, est hors circuit. On lui a tout caché. Sa première réaction sera de dire au colonel Billotte, son chef d'état-major : J'espère bien que les gens de Vichy les jetteront à la mer. On ne pénètre pas en France par effraction.Mais il saluera à la radio l'entreprise alliée et exhortera les Français d'Afrique du Nord à s'y rallier. Ce qui n'aura guère d'influence : la grande majorité des Européens est fidèle à Vichy, fortement marquée d'antisémitisme et encadrée par une puissante légion des combattants.
Les Pieds-Noirs, comme on ne les appelle pas encore, n'en verseront pas moins leur sang pour la libération de la métropole.
L'armée, en Afrique du Nord, représente 15 % de la population européenne. Plus nombreuse que l'armée d'armistice en métropole, elle est, grâce à Weygand, bien encadrée, sinon bien équipée.
Marquée par le souvenir de la destruction par la Royal Navy de la flotte de Mers-el-Kébir et surtout par celui, plus récent, de son éviction du Levant, elle est antigaulliste et anti-anglaise. Ses cadres ont prêté serment au maréchal ils sont persuadés qu'il est, comme eux-mêmes, prêt à reprendre le jour venu la guerre contre l'Allemagne.
Malgré le débarquement, l'administration et les lois de Vichy restent en place en Afrique du Nord.
La prise de Tunis
Hitler réagit à l'invasion de l'Afrique du Nord par l'occupation de la «zone libre», en France, en violation des accords d'armistice du 22 juin 1940 avec le maréchal Pétain.Hitler décida, après avoir occupé toute la France, d’envoyer les premiers contingents de la future 5ème armée à Tunis, et le pays entrait malgré lui en guerre. La Tunisie fut ainsi occupée, sans que l’armée française ne riposte à cause de l’ambiguïté de la politique du gouvernement de Vichy et du comportement de son représentant à Tunis, le résident général Esteva.Il faut noter que l’arrivée des forces de l’Axe s’était faite dans le calme, et accompagnée d’un « délégué politique » du nom de Rahn.
Les points névralgiques de la Capitale furent occupés ; on cite les gares, les PTT, le port et l’aéroport. Rahn s’installa à Dar Hussein en pleine Medina. L’hôtel « Majestic » hébergeait les officiers allemands, l’hôtel «Maison dorée » les officiers italiens. Un certain nombre de villas de Franceville, furent réquisitionnées pour héberger les officiers de haut rang.
Au fil du temps, les forces alliées poussaient leur ennemi vers un réduit situé au Nord-Est de la Tunisie comprenant Bizerte, Tunis et le Cap-Bon.
En Afrique, les Allemands et les Italiens n'ont pas d'autre issue que de se retrancher à Bizerte, en Tunisie.
En janvier 1943, Roosevelt et Churchill se retrouvent à Casablanca pour une conférence où ils préparent la libération complète de l'Afrique du Nord et l'invasion de la Sicile.
Leclerc arrive du Tchad
Après une série d'incursions à partir de Fort-Lamy (Tchad) commencées le 24 janvier 1940, le général Philippe Leclerc de Hautecloque lance le 16 décembre 1942 ses colonnes vers le Nord. Il ré-investit le Fezzan, remonte en Lybie avec 3.500 hommes et 350 véhicules. De combat en combat, l'armée italienne (la Saharianna) recule plus vite qu'ils n'avancent. La colonne Leclerc récupère armes, munitions, carburant, véhicules et vivres.
La colonne Leclerc pénètre en Tunisie à Ghadamès le 26 janvier 1943 et continue sa progression. Elle se heurte à l'Afrika Corps le 10 mars 1943 à l'aube, à Ksar-Rhilane. Après de durs combats, les Allemands sont vaincus et décrochent. Ils laissent sur le terrain des camions et des blindés calcinés. L'aviation anglaise a appuyé les troupes au sol et combattu les avions de la Luftwaffe. Les Allemands sont assommés et vaincus : ils retraitent devant l'avance franco-anglaise. Le 12 avril 1943, la colonne Leclerc traverse Kairouan et entre à Tunis le 8 mai 1943. Les troupes de Leclerc défileront à Tunis après avoir retrouvé la 1re Division Française Libre venue d'Égypte avec la 8e Armée anglaise.
Leclerc va pouvoir se consacrer à renforcer ses troupes, sous les oliviers, entre Tunis et Sousse. Ainsi se constitue la 2e Division Française Libre qui deviendra la 2e DB. Elle quitte ses tirailleurs mutés à la 1re DFL et accueille de nombreux engagés. Elle va réaliser l'amalgame autour de la volonté de bouter l'ennemi hors de France.
Sources
Voir à
Bibliographie
- Raymond Dronne (préf. éditeur), Leclerc et le serment de Koufra, Paris, Editions J’ai lu, coll. « J’ai lu leur aventure / A239 », 1970, poche, 321 p.
- Maja Destrem, L'Aventure de Leclerc, Librairie Arthème Fayard, 1984, 443 p. (ISBN 2-213-01419-1) (rééd. 1997)
Liens externes