Historique Dominique Luciani - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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ALGERIE

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Historique

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Histoire ancienne

Présence turque

Il n'y avait là que des collines pelées parcourues par les chacals et une plaine occupée par une brousse de jujubiers infestés de moustiques dans le « Bled Hami » ( le pays chaud) ainsi dénommé par les Arabes qui le désertaient pour s'établir sur les hauteurs voisines mieux ventilées et plus saines.

Présence française

1830 - 1962 ALGERIE

Depuis 1880 déjà, l'Administration avait jeté les yeux sur ces contrées pour y établir un Centre de Colonisation de 90 feux dont 75 colons qui ne devaient plus être que 25 au moment de la création.

C'est qu'il avait fallu se livrer à de longues enquêtes sur le site choisi, sur l'approvisionnement en eau, sur les compensations à accorder aux indigènes dépossédés pour constituer le périmètre de colonisation, condition sine qua non de l'établissement des colons. Après de longues négociations, les assemblées de notables (les Djemaas) avaient accepté les propositions de l'Administration tant pour les superficies que pour le montant des indemnisations...

Dans les années 1926-1927, l'Histoire avec un grand H faisait irruption dans le bled Hami. Seuls quelques fermiers européens s'étaient installés dans ces solitudes désolées où un marché se tenait à un point de passage de l'Oued-el-Abd (la rivière des esclaves) à mi-chemin entre Mascara et Tiaret où vivaient quelques commerçants Kabyles et Israélites groupés en un hameau que l'on nommait : « Tah M'red » (il est tombé malade !) en arabe et devait devenir Tagremaret en Français.

En 1927, les pionniers étaient arrivés, les uns fraîchement débarqués ; les autres arrivant des villages voisins avec leurs charrettes. Ils avaient pour seul abri parfois une tente rudimentaire aménagée sous la plateforme de leurs véhicules, ou même... le pont de la route nationale, pendant qu'ils construisaient leurs maisons !...

C'est alors que l'histoire de TAGREMARET commence...

Le village sortit alors de terre... Un modeste village constitué de deux séries de 5 quartiers délimités par des rues non asphaltées et divisés en lots dénommés improprement « lots industriels » par le planificateur. Les rues, simplement empierrées en 1932. On retint le nom de Dominique Luciani en hommage à un distingué Administrateur civil de Kabylie devenu Directeur des Affaires indigènes à Alger qui venait de prendre sa retraite.

La vie chez nous n'était pas facile, dépendante qu'elle était des résultats des campagnes agricoles qui étaient le plus souvent médiocres ; mais notre existence était agrémentée des joies simples de la convivialité que nous goûtions à l'occasion de la « Mouna » lorsque tout le village se transportait aux sources en empruntant le camion de M. Piquemal pour des agapes champêtres qui s'achevaient au son de l'accordéon de M. Früauff.

Pendant la guerre, les bals étaient interdits mais nous tournions l'interdiction en nous rendant dans les fermes environnantes en carrioles ou charretons chargés d'un essaim de garçons et de filles dont les chants se perdaient en chemin parmi les blés en herbe piquetés de coquelicots et de ravenelles. Que de joyeuses équipées c'était alors !... Plus communément, la cantine de Mme Baylet était le cadre des retrouvailles des amateurs de belote ou le lieu où s'installait le cinéma ambulant de M. Couzinet qui apportait au village une animation particulière avec l'annonce du programme de la soirée par le tambour du garde champêtre et l'intermède musical ou chanté dont le gramophone nous gratifiait en prélude aux réjouissances.

A l'école, constituée d'une classe unique, l'institutrice, Mme Benayoun, dispensait un enseignement qui visait à faire des garnements que nous étions, des enfants bien élevés maitrisant la technique des « pleins et déliés », à la plume sergent major, résolvant des problèmes de robinets, s'initiant aux mystères des fractions, des problèmes sur l'escompte que nous avions appris à résoudre sans y comprendre grand chose !... Une fête scolaire clôturait l'année et nos jeunes talents s'exerçaient à jouer des saynètes empruntées à Molière après les répétitions desquelles nous dansions une ronde, hors de la présence de la maîtresse, et chantions cet air bien connu qui proclame hardiment « qu'il faut mettre les cahiers au feu et la maîtresse au milieu ! » ...

Le certificat d'études se déroulait à Frenda, les études du second degré à l'E.P S. de Mascara puis au lycée Lamoricière à Oran.

  • Extrait partiel de Gilbert ROUX sur la Revue P.N.H.A n°64


Nom actuel

Takhemaret Wilaya de Tiaret

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