Historique Philippeville - Ville

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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Historique

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Liste des Villes

Histoire ancienne

A l'époque Phénicienne, la ville se nomme TAPSUS du nom du fleuve dont elle était voisine et qui coulait entre les deux collines du Beni-Melek et du Skikda.

Dans l'antiquité Punique, RUSICADA « LE CAP DU PHARE » succède à TAPSUS.

La Colonie Romaine laissa une profonde empreinte. La Voie des Tombeaux de RUSICADA à STORA, dit bien l'importance du rôle que joua RUSICADA à cette époque.

On ignorait le nom de la cité détruite, mais les premières fouilles permirent de la reconnaître. Une inscription actuellement au Musée du Louvre, portait que : « MARCUS EMILIUS BALLATOR AVAIT CONSACRE DEUX STATUES, L'UNE AU GÉNIE AUGUSTE DE LA COLONIE DE VENUS RUSICADE, L'AUTRE A L'ANNONE SACREE DE ROME. »

Les légions françaises suivant les traces de l'illustre Légion III Augusta, venaient de retrouver la seconde cité des quatre colonies cirtéennes, et son petit port d'ASTORAH.

Les citernes construites par les Romains servent encore au milieu du XXe siècle, à l'alimentation en eau potable de la ville de PHILIPPEVILLE. A l'endroit même de la place Marqué s'élevait un jet d'eau de 4m de haut produit par la pression des eaux qui s'écoulaient des citernes construites sur les collines du Béni-Melek, 18 gradins les déversaient à la mer. Du Théâtre - le plus grand découvert en Algérie - partait un souterrain qui aboutissait au port.

Présence française

Le dimanche 7 octobre 1838, le Général Sylvain-Charles VALÉE, empruntant avec ses détachements la VIA NOVA CIRTA RUSICADEM - construite et terminée sous Hadrien vers 133 - arrive sur les ruines de l'antique RUSICADA.

Dans le ravin qui séparait Rusica en deux secteurs, parmi les ruines, une petite tribu vivait misérablement : Les BENI-MELEK. Dès l'arrivée du Gouverneur les notables se présentèrent et offrirent de quitter leurs Mechtas moyennant une somme de 150 francs. Ils touchèrent les 30 douros et remontèrent dans les massifs voisins replanter leurs tentes. La conquête de la vieille cité fut donc pacifique.

Le Maréchal VALÉE fit aussitôt construire au N-E un fort de branches et de terre qu'il baptise « FORT DE FRANCE », et le drapeau fut hissé solennellement pendant que deux bateaux à vapeur le SPHYNX et l'ACHERON, arrivés pour ravitailler la colonne, mêlaient le bruit de leurs canons aux acclamations de l'Armée de terre. Il fallut 18 jours aux 3 000 hommes de la colonne pour fortifier leur camp.

Le 17 novembre 1838, le Moniteur annonçait au pays que le roi, acceptant le parrainage de la cité africaine FORT DE FRANCE, lui donnait le nom de PHILIPPEVILLE.

Cet emplacement fut choisi, dit l'historien GALIBERT, car plusieurs citernes immenses étaient encore intactes et ne demandaient qu'à être nettoyées pour servir de réservoirs comme au temps de l'occupation romaine. Les ruines romaines qui jonchaient le sol, constituèrent les premiers matériaux ; de nouvelles murailles s'élevèrent, formées de pierres, taillées depuis plus de vingt siècles.

Des fortifications furent édifiées, 3 000 soldats y travaillèrent et, quelques mois après, la cité naissante, à l'abri des coups de mains, était envahie par des mercantis aventureux et les colons avides de posséder des terrains de culture. Les troupes construisaient des casernes, des baraquements, des entrepôts.

Un hôpital était bâti, les travaux d'assainissement de la plaine du SAF-SAF étaient poussés activement et cette dernière livrée à la colonisation en 1839, un an après.

Les statistiques du service de Santé militaire sont éloquentes : L'hôpital tout d'abord en planches, fut envahi dès le début. La garnison de 4 000 hommes, a eu du 1er janvier au 31 décembre 1839, 122 900 journées de malades, soit une moyenne de 340 malades par jour. 5 242 malades sont hospitalisés : 932 furent évacués sur la France et 782... sur le cimetière.
Cet état sanitaire épouvantable, provenait des marais qui infestaient toute la plaine du SAF-SAF jusqu'à EL-ARROUCH. Malgré cela, la population civile augmentait sans cesse. Dans les premiers mois de 1839, 800 émigrants s'installèrent dans des baraquements.

En 1849, l'Assemblée Nationale, émue de cette détresse qui se manifestait également aux camps de ROBERTVILLE et de JEMMAPES, délègue une commission composée de trois représentants du peuple : MM. LESTIBOUDOIS, DUQUESNE et DENISET pour enquêter et visiter les camps de colonisation du territoire de PHILIPPEVILLE. Les représentants du peuple n'avaient pas effectué un voyage inutile. M. LESTIBOUDOIS, qui fut aussi Président du Conseil général de CONSTANTINE, était venu coloniser et avait, en 1862, une belle ferme de 600 hectares. M. PEGOT et AUGIER banquiers à Paris avaient chacun 500 hectares et faisaient de la colonisation à distance, la seule susceptible, du reste, de ne pas donner la malaria, mais par contre de donner des déboires.

La première maison en pierres, fut construite par un Sieur Roux qui en fit un hôtel : « La Régence ». C'est l'Hôtel de France et de la Marine actuel.

Les soldats, dont la mortalité était si grande, desséchaient alors par des canaux de dérivation, les marais du SERAMNA et du SAF-SAF, aux portes de la ville.

Ces condamnés à mort, héroïques, méritent mieux que l'oubli, car c'est grâce à leur sacrifice anonyme que cette région que les Turcs « N'ONT JAMAIS PU FRANCHIR » est devenue l'une des plus belles et des plus fécondes de l'Algérie.

Le résultat de ces travaux ne se fit pas attendre. La population était en 1841 de 4 659 personnes. Les entrées à l'hôpital baissèrent à ce point, qu'on n'eut que 500 malades et 67 décès.

Et depuis, la situation n'a cessé de s'améliorer. A l'heure actuelle PHILIPPEVILLE est devenue par suite de sa ventilation, de l'assainissement total du territoire, de la plantation des jardins, de vergers et d'arbres, la ville du littoral la plus saine et la plus réfractaire aux épidémies de toutes sortes.

Pour l'année 1847 qui marque l'apogée du mouvement, le dépôt de PHILIPPEVILLE avait reçu et abrité 5 489 émigrants et dispersé dans la région 5 480 d'entre eux.

Les deux tiers étaient des Français originaires du Haut-Rhin et du Massif Central, les autres étaient des Allemands, des Suisses, des Italiens, des Belges, des Espagnols et des réfugiés Polonais.

PHILIPPEVILLE grandissait avec rapidité et lorsque le Duc d'Orléans débarquait à Stora le 8 octobre 1839, la population civile était de 4 000 âmes. Le Duc d'Orléans, escorté par les goumiers des grands chefs indigènes venus à son débarquement, et qui étaient : BEN AMALAOUI, Kalifa du Ferdjouia ; BEN AISSA, Kalifa du Sahel ; BEN GANAH, Cheik El Arab ; ALI, Caid des Haractas, précédé par le 3ème Chasseurs d'Afrique, suivait la voie des conquérants, de PHILIPPEVILLE à CONSTANTINE.

La population de PHILIPPEVILLE devenant aussi forte qu'une sous-préfecture de France, le Gouvernement décidait de lui donner les franchises municipales.

Des commissaires civils furent nommés : Le premier fut M. A. FENECH, maire de Bône de 1838 à 1848.

Le progrès continuant, une Justice de Paix fut créée le 4 juin 1841 et un Tribunal de 1re instance le 5 janvier 1843.

La séance solennelle d'inauguration du Tribunal fut particulièrement brillante. Les autorités civiles et militaires, les Officiers de la milice, les Cadis, de nombreux notables avaient envahi la salle d'audience.

Derrière le Tribunal étaient assis le Général Commandant Supérieur et M. le Commissaire Civil en grand uniforme.

A 1 heure, précédés par les huissiers, les nouveaux Magistrats prenaient place : C'étaient MM. Pierre–Cyrille MONGRAND, Président ; PINSON de MENERVILLE, Juge d'Instruction ; Victor MOTTET, juge et Jacques SIMIDEI, Procureur du Roi.

En 1843 une Mairie est inaugurée - Un maire fut désigné le mercredi 8 mars 1843. Ce fut M. le Baron Alexandre Gustave PESCHART D'AMBLY. 4 adjoints et un Conseil Municipal sont nommés.

En 1843, l'enceinte fortifiée est construite ainsi que la porte de Constantine. La Caserne de France et l'Hôpital sont terminés.

Les travaux d'assèchement de la plaine du SAF-SAF se continuent mais les digues du Zéramna ont été emportées par les pluies.

Cinq bataillons sont employés à la mise en état de la route de PHILIPPEVILLE à CONSTANTINE, un pont provisoire de 27 m de portée a été jeté sur l'Oued Ammar.

La route de COLLO est ouverte sur 14 km. Une tourelle est construite sur l'Hôpital militaire et une horloge y est placée.

Depuis 1843 des fouilles sont faites pour dégager les citernes romaines, en 1845 elles sont restaurées et des canalisations nouvelles débitent l'eau à la ville.

Le ravin qui traversait PHILIPPEVILLE fut comblé et devint la Rue Nationale puis la Rue Clémenceau.

Une colonie de réfugiés polonais avait été dirigée sur PHILIPPEVILLE. Les hommes exerçaient surtout la profession de voituriers et ont largement alimenté le personnel des courriers réguliers allant de PHILIPPEVILLE à CONSTANTINE en 2 jours.

Dès l'arrivée des troupes, l'autorité ecclésiastique installait un lieu de culte, et désignait vers la fin de 1839, M. l'Abbé LE MAUFF originaire du Morbihan, pour desservir la communauté naissante. La première Église fut un pauvre baraquement qui devint vite insuffisant.

Le 6 avril 1839 Mgr DUPUCH, premier Évêque d'Alger y offrit en plein air le Saint-Sacrifice de la messe en présence de toute l'armée.

En 1842, Mgr DUPUCH revint à PHILIPPEVILLE bénir une cloche envoyée par le Maréchal Duc de Dalmatie, Ministre de la Guerre, le parrain, fut S.M. LOUIS PHILIPPE, la marraine S.A.R. ADÉLAÏDE D'ORLÉANS. La cloche fut appelée Marie-Philippe-Adélaïde.

La MOSQUÉE, consacrée au culte musulman du rite Malekite, qui est celui le plus répandu en ALGÉRIE, renferme le tombeau d'un saint homme, vénéré dans toute la région, le Marabout SIDI ALI DIB.
En 1844, avant la construction de cette Mosquée, existait non loin des remparts, un autre édifice recouvrant la tombe de ce Marabout. Pour faciliter aux Musulmans le libre exercice de leur culte, la Municipalité avait décidé la construction d'une Mosquée dans la ville même.

Avec le consentement des Confréries musulmanes le tombeau de SIDI ALI DIB fut transporté en grande pompe dans le monument actuel.

Il existe également une Zaouïa, école coranique et oratoire de la confrérie religieuse de Kadria, rue de Constantine.

C'est en 1846 que commença la construction de l'Église Saint-Cœur-de-Marie, soit 2 ans après la fin des travaux de construction de la Mosquée Sidi Ali Dib.
La construction fut achevée en 1848, mais l'édifice ne fut livré au culte qu'en 1854. Il a été construit sur l'emplacement de l'ancienne basilique romaine aux pieds de laquelle fut trouvé le tombeau de sainte DIGNA.

Les annales religieuses de la Paroisse conservent le souvenir de la première procession du Très Saint Sacrement dans les rues de la cité le dimanche 2 juillet 1848, avec le concours de la Légion Étrangère, venue spécialement de BÔNE pour cette cérémonie.

M. le Chanoine LE MAUFF fut remplacé par M. l'Abbé DARBORD, puis en 1852 par M. l'Abbé PLASSON qui inaugurait l'Église et y installait le tableau donné à la cité par Mgr DUPUCH, représentant l'ensevelissement du Christ d'après Van Dyck.

En octobre 1846, un vicaire maltais est appelé pour obéir aux vœux de la population maltaise de la ville.

L'épidémie de choléra de 1848-1849 n'a pas épargné PHILIPPEVILLE. Les ravages sont terribles : 1 821 morts sur une population de 6 200 habitants.

En 1867-1868, nouvelle épidémie meurtrière qui fauche en trois mois 1 061 existences.

Les jeudi 21, vendredi 22, et le lundi 25 août 1856, de violentes secousses de tremblement de terre avaient détruit un grand nombre de maisons à PHILIPPEVILLE et en particulier le clocher de l'Église. Le dimanche 5 octobre 1856, d'autres secousses achevèrent le désastre.

Le TEMPLE PROTESTANT, situé dans la rue du 3e Chasseurs d'Afrique, près du marché, est un édifice qui servit tout d'abord de Temple Maçonnique. Les corniches qui font le tour de l'édifice ont encore un caractère accusant l'ancienne destination des lieux. Restauré en 1907, le Temple protestant, comme tous les Temples consacrés au Culte Réformé, ne comporte aucune enjolivure, aucun emblème.

Le CULTE ISRAÉLITE est célébré dans la belle Synagogue, où se donne également l'enseignement religieux aux enfants. Son action bienfaisante s'étend à l'arrondissement sur 600 paroissiens.
La Société Culturelle s'occupe également de venir en aide aux malheureux

En 1842 une Sous-direction de l'Intérieur est créée à PHILIPPEVILLE, puis transformée en 1849 en Sous-préfecture.

Un projet d'adduction de l'eau de l'Oued Rirha, à 18 km de PHILIPPEVILLE, fut étudié et le projet mis à exécution en 1864 ; la ville possédait alors 10 304 habitants

La commune de PHILIPPEVILLE fut constituée par Décret de Monsieur le Ministre de la Guerre, Président du Conseil, Duc de Dalmatie, en date du jeudi 9 février 1843.

Chef lieu d'arrondissement, au bord de la mer, c'est le lieu de transit et d'entrepôt d'une grande partie du commerce avec l'est de l'Algérie, principalement de Constantine

  • Source Marcel-Paul Duclos
Plan de 1942
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Emeutes 20 Août 1955

PHILIPPEVILLE : Aujourd’hui Skikda. Ancienne Rus Ikada ou Rusicada, bâtie près de l’embouchure du Safsaf entre les djebels Skikda à l’Est et Beni Melick à l’Ouest. Philippeville est fondée par le maréchal Valée le 7 oct. 1838.

Le 20 août 1955, plusieurs centaines de fellah, venus des douars voisins sous l’impulsion du FLN, se regroupent pour fomenter une émeute. L’opération suicidaire entraîne une répression de la part de la population européenne. Le 3e BEP et les appelés du 1er RCP brisent l’insurrection et calment la population. Le bilan fait état de 71 Européens tués ainsi qu’une centaine de musulmans pro-français. Du côté des assaillants, le chiffre est incertain, la version du Gouvernement général fait état de 2 000 morts, le FLN en proclame 12 000.

Le 2e BEP débarque à Oran le 18 nov. 1955 et devenu 2e REP le 1er déc., il s’installe dans la caserne de France qui devient sa garnison. Txt CRY

Renforts en mai 1957

Arrivée des renforts venant de Métropole, à bord du paquebot « El Mansour »

Nom actuel

Skikda