« Antiquité - Afrique du Nord et empire romain » : différence entre les versions

De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
(l'administration)
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Le régime romain se fonde sur le partage (théorique et de plus en plus fictif) des pouvoirs entre l’Empereur et le peuple représenté par le Sénat : S.P.Q.R. senatus populusque romanus (le Sénat et le Peuple romain). Il existe donc deux sortes de provinces :
Le régime romain se fonde sur le partage (théorique et de plus en plus fictif) des pouvoirs entre l’Empereur et le peuple représenté par le Sénat : S.P.Q.R. senatus populusque romanus (le Sénat et le Peuple romain). Il existe donc deux sortes de provinces :
*Les provinces sénatoriales gouvernées par les proconsuls nommés par le Sénat. Leurs revenus sont versés au trésor public
*Les provinces sénatoriales gouvernées par les proconsuls nommés par le Sénat. Leurs revenus sont versés au trésor public
*Les provinces impériales gouvernées par les propréteurs désignés par l’Empereur. Les recettes vont au « ficus », la caisse de l’Empereur.
*Les provinces impériales gouvernées par les propréteurs désignés par l’Empereur. Les recettes vont au « fiscus », la caisse de l’Empereur.
D’autre part, l’empereur se réserve la disposition de la force militaire. Les provinces sénatoriales sont donc pacifiées et ne nécessitent pas la présence de troupes.  
D’autre part, l’empereur se réserve la disposition de la force militaire. Les provinces sénatoriales sont donc pacifiées et ne nécessitent pas la présence de troupes.  
La province proconsulaire d’Afrique du Nord est donc celle dont la population est la plus nombreuse, la plus prospère et la plus « romanisée ». Elle couvre la Tunisie, la Tripolitaine et l’Algérie orientale.
La province proconsulaire d’Afrique du Nord est donc celle dont la population est la plus nombreuse, la plus prospère et la plus « romanisée ». Elle couvre la Tunisie, la Tripolitaine et l’Algérie orientale.
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*La Maurétanie césarienne du nom de son chef-lieu  Cæsarea (Cherchel).
*La Maurétanie césarienne du nom de son chef-lieu  Cæsarea (Cherchel).
*La Maurétanie tinginate du chef-lieu Tingis (Tanger)
*La Maurétanie tinginate du chef-lieu Tingis (Tanger)
=== La citoyenneté===
=== La citoyenneté===
Rome n’a jamais cherché à imposer une administration rigide, au contraire elle propose au Africains (du Nord) toute une série d’étapes les amenant progressivement à une situation juridique et sociale plus haute, avantageuse, respectée. Grâce à cette ascension Rome dispose, à terme, pour renouveler son personnel, du fond indigène.
Rome n’a jamais cherché à imposer une administration rigide, au contraire elle propose au Africains (du Nord) toute une série d’étapes les amenant progressivement à une situation juridique et sociale plus haute, avantageuse, respectée. Grâce à cette ascension Rome dispose, à terme, pour renouveler son personnel, du fond indigène.

Version du 24 janvier 2005 à 14:54

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De 146 avant J.C. à 439 : environ six siècles


L’Afrique romaine de l’océan Atlantique jusqu’à l’aplomb de la Sicile englobait, au IIIe siècle, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Tripolitaine (la Libye privée de la Cyrénaïque). Elle s’est construite irradiant à partir du site de Carthage.

L’organisation territoriale

Carthage détruite (-146), les Romains occupent le terrain seulement, semble-t-il, pour éviter qu’un autre peuple ne s’installe sur un site hautement stratégique. L’emplacement de la ville est laissé en friche, Rome occupe le tiers Nord-est de l’actuelle Tunisie, qui devient la province d’Africa, et ne fait preuve d’aucune velléité de conquêtes. Pendant un siècle, le dernier de la République romaine, les choses en resteront là.

Avec César la politique romaine jusqu’alors protectionniste – les conquêtes servaient de remparts à la péninsule – devient impérialiste. Les nouvelles contrées accroissent les richesses de Rome, et peuvent accéder à la romanité.

Sous Auguste, une colonie est fondée à Carthage dont le territoire était resté maudit jusque là.

Dès 40 après J.-C. après l’assassinat de Ptolémée, dernier roi de Mauritanie, sur ordre de Caligula, toute l’Afrique du nord est romaine. Elle le restera jusqu’au Ve siècle.

Si les limites extérieures restent stables, le nombre et les noms des provinces évolueront fortement au cours du temps.

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Au début de la conquête, un profond brassage entre la population indigène et les immigrants d’Italie, donne à l’Afrique romaine son caractère si particulier et sa grande richesse. Cependant la colonisation romaine est géographiquement très inégale, si elle s’enfonce profondément vers le Sud aux confins du désert, elle s’estompe en gagnant l’occident.

La Tripolitaine et surtout la Tunisie sont complètement « romanisées », l’Algérie orientale également à l’exception des massifs montagneux, enfin seules les plaines fertiles de l’Algérie occidentale et du Maroc sont mises en valeur. Dans le reste du territoire les Berbères restent pratiquement indépendants.

L’Administration

Les provinces

Il n’existe pas une Afrique du Nord Romaine mais des provinces romaines en Afrique du Nord. Carthage, la plus peuplée des villes, ne constituera, au mieux, qu’une capitale morale. Elle n’était dans les faits, que le chef lieu de l’une des provinces.

Le régime romain se fonde sur le partage (théorique et de plus en plus fictif) des pouvoirs entre l’Empereur et le peuple représenté par le Sénat : S.P.Q.R. senatus populusque romanus (le Sénat et le Peuple romain). Il existe donc deux sortes de provinces :

  • Les provinces sénatoriales gouvernées par les proconsuls nommés par le Sénat. Leurs revenus sont versés au trésor public
  • Les provinces impériales gouvernées par les propréteurs désignés par l’Empereur. Les recettes vont au « fiscus », la caisse de l’Empereur.

D’autre part, l’empereur se réserve la disposition de la force militaire. Les provinces sénatoriales sont donc pacifiées et ne nécessitent pas la présence de troupes. La province proconsulaire d’Afrique du Nord est donc celle dont la population est la plus nombreuse, la plus prospère et la plus « romanisée ». Elle couvre la Tunisie, la Tripolitaine et l’Algérie orientale.

Les autres sont impériales :

  • La Numidie, dont le nom variera souvent, le chef-lieu fut successivement Ammaedara, Tébessa et Lambèse.
  • La Maurétanie césarienne du nom de son chef-lieu Cæsarea (Cherchel).
  • La Maurétanie tinginate du chef-lieu Tingis (Tanger)

La citoyenneté

Rome n’a jamais cherché à imposer une administration rigide, au contraire elle propose au Africains (du Nord) toute une série d’étapes les amenant progressivement à une situation juridique et sociale plus haute, avantageuse, respectée. Grâce à cette ascension Rome dispose, à terme, pour renouveler son personnel, du fond indigène. Cette gradation se décompose en :

  • Pérégrins : administrés par un chef de tribu ou suivant des institutions héritées de Carthage ;
  • Citoyens de droit latin qui accèdent au droit romain après avoir été élus à des fonctions municipales ;
  • Citoyens de droit romain ;
  • Chevaliers ;
  • Sénateurs.

L’armée

Les force militaires comprennent la légion et les corps auxiliaires.

Dans la légion, seuls servent les citoyens romains soit de naissance soit accédant à cette qualité, le jour de leur entrée en service, par décision de l’empereur. L’auxiliaire reçoit le droit de cité romaine à sa libération après vingt-cinq années de « romanisation ». Les forces (27 000 hommes) se répartissent de la façon suivante :

  • Pas de force, nous l’avons vu, en Afrique proconsulaire à l’exception d’une cohorte de la légion (environ 500 hommes) escorte et force publique du proconsul ;
  • En Numidie, La légion (environ 5 500 hommes) des auxiliaires montés et à pieds (effectifs globalement équivalents à ceux de la légion) ;
  • Dans les deux Maurétanie les auxiliaires seuls (environ 15 000 hommes globalement).

Par le jeu de l’accession à la citoyenneté par le service dans les armées force est de constater que la paix romaine est imposée par des Berbères romanisés à des Berbères non (encore) romanisés.

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