« Antiquité - Afrique du Nord et empire romain » : différence entre les versions

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Véritable phénomène de société, touchant l’esclave et le maître (par exemple Ste Perpétue et Ste Félicité, mises à mort dans l'amphitéatre de Carthage), cette religion fut durement réprimé et généra de très nombreux martyrs.
Véritable phénomène de société, touchant l’esclave et le maître (par exemple Ste Perpétue et Ste Félicité, mises à mort dans l'amphitéatre de Carthage), cette religion fut durement réprimé et généra de très nombreux martyrs.
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''Photographie aérienne de l'amphitéâtre de Carthage au début du XXe.'' © Collection personnelle Bertrand Bouret.


La persécution de Dèce (249 – 260) fut la plus pernicieuse car elle visait à faire des apostats. Elle engendra le <font id="Retour_Dona" ></font>[[donatisme]]  après que le Pape Corneille (251-253) eût décidé de réadmettre les lapsi (ceux qui avaient cédés).
La persécution de Dèce (249 – 260) fut la plus pernicieuse car elle visait à faire des apostats. Elle engendra le <font id="Retour_Dona" ></font>[[donatisme]]  après que le Pape Corneille (251-253) eût décidé de réadmettre les lapsi (ceux qui avaient cédés).

Version du 25 janvier 2005 à 17:46

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Préhistoire A la fin de la Préhistoire Carthage La Numidie La Maurétanie L'Afrique du nord et l'empire romain
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De 146 avant J.C. à 439 : environ six siècles

Références

| Les fonctions militaires dans l'antiquité romaine

| Rome en Afrique

| L'inspecteur général des antiquités de l'Algérie

Introduction

L’Afrique romaine de l’océan Atlantique jusqu’à l’aplomb de la Sicile englobait, au IIIe siècle, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Tripolitaine (la Libye privée de la Cyrénaïque). Elle s’est construite irradiant à partir du site de Carthage.

L’organisation territoriale

Carthage détruite (-146), les Romains occupent le terrain seulement, semble-t-il, pour éviter qu’un autre peuple ne s’installe sur un site hautement stratégique. L’emplacement de la ville est laissé en friche, Rome occupe le tiers Nord-est de l’actuelle Tunisie, qui devient la province d’Africa, et ne fait preuve d’aucune velléité de conquêtes. Pendant un siècle, le dernier de la République romaine, les choses en resteront là.

Avec César la politique romaine jusqu’alors protectionniste – les conquêtes servaient de remparts à la péninsule – devient impérialiste. Les nouvelles contrées accroissent les richesses de Rome, et peuvent accéder à la romanité.

Sous Auguste, une colonie est fondée à Carthage dont le territoire était resté maudit jusque là.

Dès 40 après J.-C. après l’assassinat de Ptolémée, dernier roi de Mauritanie, sur ordre de Caligula, toute l’Afrique du nord est romaine. Elle le restera jusqu’au Ve siècle.

Si les limites extérieures restent stables, le nombre et les noms des provinces évolueront fortement au cours du temps.

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Au début de la conquête, un profond brassage entre la population indigène et les immigrants d’Italie, donne à l’Afrique romaine son caractère si particulier et sa grande richesse. Cependant la colonisation romaine est géographiquement très inégale, si elle s’enfonce profondément vers le Sud aux confins du désert, elle s’estompe en gagnant l’occident.

La Tripolitaine et surtout la Tunisie sont complètement « romanisées », l’Algérie orientale également à l’exception des massifs montagneux, enfin seules les plaines fertiles de l’Algérie occidentale et du Maroc sont mises en valeur. Dans le reste du territoire les Berbères restent pratiquement indépendants.

L’Administration

Les provinces

Il n’existe pas une Afrique du Nord Romaine mais des provinces romaines en Afrique du Nord. Carthage, la plus peuplée des villes, ne constituera, au mieux, qu’une capitale morale. Elle n’était dans les faits, que le chef lieu de l’une des provinces.

Le régime romain se fonde sur le partage (théorique et de plus en plus fictif) des pouvoirs entre l’Empereur et le peuple représenté par le Sénat : S.P.Q.R. senatus populusque romanus (le Sénat et le Peuple romain). Il existe donc deux sortes de provinces :

  • Les provinces sénatoriales gouvernées par les proconsuls nommés par le Sénat. Leurs revenus sont versés au trésor public
  • Les provinces impériales gouvernées par les propréteurs désignés par l’Empereur. Les recettes vont au « fiscus », la caisse de l’Empereur.

D’autre part, l’Empereur se réserve la disposition de la force militaire. Les provinces sénatoriales sont donc pacifiées et ne nécessitent pas la présence de troupes. La province proconsulaire d’Afrique du Nord est, par conséquent, celle dont la population est la plus nombreuse, la plus prospère et la plus « romanisée ». Elle couvre la Tunisie, la Tripolitaine et la partie la plus orientale de l’Algérie.

Les autres sont impériales :

  • La Numidie, dont le nom variera souvent, le chef-lieu fut successivement Ammaedara, Tébessa et Lambèse.
  • La Maurétanie césarienne du nom de son chef-lieu Cæsarea (Cherchel).
  • La Maurétanie tinginate du chef-lieu Tingis (Tanger)

La citoyenneté

Rome n’a jamais cherché à imposer une administration rigide, au contraire elle propose au Africains (du Nord) toute une série d’étapes les amenant progressivement à une situation juridique et sociale plus haute, avantageuse, respectée. Grâce à cette ascension Rome dispose, à terme, pour renouveler son personnel, du fond indigène. Cette gradation se décompose en :

  • Pérégrins : administrés par un chef de tribu ou suivant des institutions héritées de Carthage ;
  • Citoyens de droit latin qui accèdent au droit romain après avoir été élus à des fonctions municipales ;
  • Citoyens de droit romain ;
  • Chevaliers ;
  • Sénateurs.

L’armée

Les forces militaires comprennent la légion et les corps auxiliaires.

Dans la légion, seuls servent les citoyens romains soit de naissance soit accédant à cette qualité, le jour de leur entrée en service, par décision de l’empereur. L’auxiliaire reçoit le droit de cité romaine à sa libération après vingt-cinq années de « romanisation ». Les forces (27 000 hommes) se répartissent de la façon suivante :

  • Pas de forces, nous l’avons vu, en Afrique proconsulaire à l’exception d’une cohorte de la légion (environ 500 hommes) escorte et force publique du proconsul ;
  • En Numidie, La IIIème légion « Augusta » (environ 5 500 hommes), des auxiliaires montés et à pieds (effectifs globalement équivalents à ceux de la légion) ;
  • Dans les deux Maurétanie les auxiliaires seuls (environ 15 000 hommes globalement).

Par le jeu de l’accession à la citoyenneté par le service dans les armées, force est de constater que la paix romaine est imposée par des Berbères romanisés à des Berbères non (encore) romanisés.

L’économie

L’activité économique

Sous la domination des Carthaginois deux activités prédominent, le commerce et l’agriculture | voir

Avec Rome une seule destination commerciale n’existe plus désormais, Rome elle-même.

En revanche l’agriculture sera très développée, jusqu’à la fin du premier siècle essentiellement tournée ver la production de blé. Les terres propices à ce type de culture, l’irrigation font de l’Africa le grenier de Rome qui, pour des besoins de politique intérieure (panem et circenses : du pain et des jeux), a une impérieuse nécessité de blé bon marché.

L’appauvrissement des sols, une demande moins forte, vont rationaliser les cultures à partir du II ème siècle. Les trois cultures du monde antique, le blé, la vigne et l’olivier sont alors en équilibre.

Si l’on peut citer quelques productions minières (fer, plomb, argent et cuivre), l’essentiel de « l’ingénierie » est tournée vers l’irrigation. Puits, citernes, aqueducs de cette époque sont visibles encore aujourd’hui.

Les acteurs

Deux types de propriétés agricoles coexistent :

  • La petite propriété. Les propriétaires indigènes ont conservé leurs terres moyennant le paiement de l’impôt foncier. Une part du domaine public est également distribué aux colons (militaires démobilisés).
  • Dans le reste du domaine public, l’aristocratie romaine se taille de larges exploitations. Enfin l’empereur possède toutes les autres terres publiques.

Schématiquement, se partagent l’agriculture

  • Quelques gros propriétaires non résidents. Le plus gros est l’empereur.
  • Des petits propriétaires exploitants indigènes ou vétérans dont le nombre décroît. Les petites exploitations sont absorbées par les plus grosses.
  • De nombreux colons exploitants versant une part de la récolte à un fermier ou directement au procurateur impérial.
  • Des journaliers sans résidence fixe.

Ce type d’organisation très inégalitaire permet une certaine prospérité pour tous à la seule condition que l’impôt n’exige pas de trop fortes contributions.

La civilisation

Une civilisation urbaine

Il s’agit là d’une caractéristique essentielle des provinces africaines, le nombre et l’opulence des cités. Qu’il s’agisse d’anciennes urbanisations « modernisées » ( Dougga en Tunisie) ou de créations nouvelles (Djemila ou Timgad en Algérie), les vestiges parvenus jusqu’à nous ne manquent pas.

Ce qui caractérise le Berbère citoyen semble être la recherche du confort : les rues pavées, le tout à l’égout, les latrines, les bains, les portiques protégeant et du soleil et de la pluie …

Mais également l’appartenance aux collèges : groupements professionnels, confréries religieuses, société de secours mutuels. Ces sociétés humaines regroupent les citoyens dans un sentiment d’entraide.

Les arts

Dans les domaines de l’architecture et des arts plastiques, l’historien prête peu de génie à l’Africain. La mosaïque extrêmement développée excelle plus par son niveau technique que par son côté artistique.

En revanche la littérature tant profane que chrétienne doit beaucoup à l’Africa. Les premiers pères de l’église sont africains leurs écrits font encore référence.

La (les) religion(s)

La politique romaine favorisait l’intégration. Plutôt que d’imposer ses dieux, Rome accueille dans son panthéon les divinités locales, quelque fois, pour les plus importants, en les « naturalisant ».

Ainsi Baal le dieu punique au culte extrêmement répandu en ville comme dans les campagnes, devient Saturne, Tanit, sa messagère, Caelestis. Les dieux traditionnels lybiques (Berbères), les eaux, les montagnes, les arbres, continuent d’être honorés dans les campagnes.

Le culte de Baal, dieu jaloux, peu favorable à l’existence d’autres divinités a, sans doute, participé à l’explosion d’une religion monothéiste, venue d’orient et enseignée, à ses débuts, dans le secret des synagogues : le christianisme.

Véritable phénomène de société, touchant l’esclave et le maître (par exemple Ste Perpétue et Ste Félicité, mises à mort dans l'amphitéatre de Carthage), cette religion fut durement réprimé et généra de très nombreux martyrs.

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Photographie aérienne de l'amphitéâtre de Carthage au début du XXe. © Collection personnelle Bertrand Bouret.

La persécution de Dèce (249 – 260) fut la plus pernicieuse car elle visait à faire des apostats. Elle engendra le donatisme après que le Pape Corneille (251-253) eût décidé de réadmettre les lapsi (ceux qui avaient cédés).

l’Afrique est une des régions de l’empire romain où les évêchés sont les plus nombreux : il y en aura plus de 600 au VIe siècle.

Les langues

Le lybique, le punique et le latin.

La chute

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