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De Encyclopédie-de-L'AFN_1830-1962
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== Histoire ancienne ==
Entre le Gué du Bou Roumi et celui de l'Oued Djer, au pied de l'Atlas Tellien, de basses collines s'avancent sur les alluvions de la plaine. Elles dominent et surveillent les routes antiques de Sufazar (Blida) à Cesarae (Cherchell) et la voie romaine de l'Oued Djer au Chélifff par Miliana et Appidium Novum (Affreville).
Point de passage obligatoire au sud des marécages du lac Halloula et de la Mitidja, ce tronçon de route a toujours été le lieu des batailles que livraient les montagnards avides, encadrés par les Turcs, aux caravanes et aux voyageurs mal gardés, ainsi qu'aux laboureurs de la vallée...
El Affroun... ce nom de lieu, transmis par la langue du pays, évoque les plus terribles réalités le vol, le pillage, le viol et le rapt des femmes, la razzia des troupeaux, l'incendie des habitations, la torture et le meurtre des hommes qui défendaient leurs familles ou leurs pauvres moyens de subsistance, en un mot, l'oppression : c'est tout cela qu'a fait cesser la pacification française à partir de 1840.
== Présence française ==
==== Centre de colonisation ====
De 1848 à la fin du XIXe siècle, l'histoire d'El Affroun est l'histoire douloureuse de la plupart des villages de colonisation de la Mitidja, de leurs débuts souvent tragiques, dans des territoires infestés de paludisme, avec le typhus, le choléra, la dysenterie endémiques.
Les pionniers de la colonisation agricole de 1848-1849, suivis des déportés de 1850 et des colons libres des années suivantes, ont peu à peu transformé cette "terre infernale ", comme on l'appelait alors.<br>
Ils n'avaient pas eu la chance de trouver réunis, sous un climat modéré, un sol facile à exploiter, et de l'eau en quantité suffisante pour les hommes, les animaux et leurs cultures.<br>
Leurs efforts furent rudes, à la mesure de la nature hostile, et le succès vint lentement. Cette lenteur, d'ailleurs, n'est pas seulement imputable aux tâtonnements et aux erreurs individuelles ou collectives des colons il serait contraire à la vérité historique d'ignorer les lenteurs de l'Administration de ce temps, qui pesèrent lourdement sur l'avenir de cette colonie agricole. Rien n'était fait de ce qu'elle avait promis.
Les maisons n'étaient pas construites, les rues n'étaient marquées que par des piquets fichées en terre. Les arrivants furent entassés pêle-mêle dans des baraques où la promiscuité rendait la vie douloureuse. Les semences annoncées par l'Etat n'arrivaient pas, le matériel agricole, même l'outillage de jardin, était de qualité plus que médiocre. La viande, corrompue et immangeable, fut supprimée, puis remplacée par de la morue
Cependant - les documents historiques en témoignent - les colons de 1848 n'ont pas plus mal réussi que ceux établis par l'Etat, en Algérie, à d'autres époques.
S'il y eut des défaillants, ils furent remplacés au fur et à mesure.<br>
Quand ils eurent surmonté les mille inconvénients provenant d'un changement de climat, et du bouleversement de leur vie, de leur métier, de leurs habitudes, ils se montrèrent aussi tenaces, aussi travailleurs, aussi économes que leurs devanciers ; ils ajoutèrent à ces qualités un esprit d'initiative et d'entreprise qui les conduisit au succès.
Les épreuves ne leur avaient pas été épargnées : les terribles épidémies causaient l'encombrement des cimetières, les tremblements de terre qui laissaient toutes les maisons en ruines et des dizaines de cadavres sous les décombres, les nuages de sauterelles qui ravageaient les récoltes, apportant avec elles la famine et le typhus; toutes les angoisses et toutes les souffrances, les pionniers les ont endurées de 1848 à 1870 avec une ténacité et un courage indomptables.
Quand l'industrie du crin végétal, de création récente dans le Sahel, fut transportée, en 1869, à El Affroun, le bien-être entra partout: les salaires et les profits améliorèrent la condition générale. Jusqu'à la grande époque de la viticulture, on peut dire que les colons de ce pays ont vécu et prospéré de la production de crin végétal.
Mais le destin d'El Affroun fut définitivement fixé quand vinrent la vigne et le tabac, cultures riches et sociales. L'esprit de collaboration, de mutualité et de coopération fut la force vive et le levier qui donna tout son essor à cette belle région. Comme dans toutes les autres régions agricoles de l'Algérie, cet esprit se manifesta par d'importantes réalisations et créations, parmi lesquelles les associations agricoles méritent la première place.
==== Assurances Sociales ====
Cet organisme créé en 1949, assure le service de la Sécurité Sociale dans le secteur agricole de la région. Cette caisse perçoit les cotisations patronales et ouvrières, constitue les dossiers éventuels de ses assujettis et paye les prestations correspondant aux maladies. Elle verse d'autre part un pécule à la naissance et un capital aux ayants droit de l'assuré social décédé
====Hôpital-Dispensaire  ====
Celui-ci, tout d'abord infirmerie de quelques lits en 1925, est aujourd'hui un établissement moderne de 118 lits, ayant soigné, en 1955, 791 Musulmans et 90 Européens pour un total de près de 35000 journées de soins.
====École Professionnelle ====
Elle forme, depuis 1933, des ouvriers spécialistes de la motoculture.<br>
Elle a permis à de nombreux Musulmans d'acquérir une instruction technique faisant d'eux des ouvriers qualifiés.
* Source :Les trois Provinces d'Algérie au Sahara. Père Roger DUVOLLET extrait de " Aux Échos d'Alger"
== Recherches généalogiques ==
*[http://caom.archivesnationales.culture.gouv.fr/sdx/ecfa/search.xsp?nom=&prenom=&commune=%22EL+AFFROUN%22&de=&a=&tri= Identifier les actes numérisés] aux Archives d'Outre-Mer (C.A.O.M) : 1848 - 1904
== Liens externes ==
* [http://www.alger-roi.net/Alger/villages/pages_liees/de/el_affroun.htm El-Affroun Site B.Venis]
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Version du 13 décembre 2007 à 17:52

El Affroun

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ALGERIE

El Affroun
Historique | Etat des lieux à l'arrivée des Européens | Etat des lieux à l'Indépendance
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elaffroun.gif


Histoire ancienne

Entre le Gué du Bou Roumi et celui de l'Oued Djer, au pied de l'Atlas Tellien, de basses collines s'avancent sur les alluvions de la plaine. Elles dominent et surveillent les routes antiques de Sufazar (Blida) à Cesarae (Cherchell) et la voie romaine de l'Oued Djer au Chélifff par Miliana et Appidium Novum (Affreville).

Point de passage obligatoire au sud des marécages du lac Halloula et de la Mitidja, ce tronçon de route a toujours été le lieu des batailles que livraient les montagnards avides, encadrés par les Turcs, aux caravanes et aux voyageurs mal gardés, ainsi qu'aux laboureurs de la vallée...

El Affroun... ce nom de lieu, transmis par la langue du pays, évoque les plus terribles réalités le vol, le pillage, le viol et le rapt des femmes, la razzia des troupeaux, l'incendie des habitations, la torture et le meurtre des hommes qui défendaient leurs familles ou leurs pauvres moyens de subsistance, en un mot, l'oppression : c'est tout cela qu'a fait cesser la pacification française à partir de 1840.

Présence française

Centre de colonisation

De 1848 à la fin du XIXe siècle, l'histoire d'El Affroun est l'histoire douloureuse de la plupart des villages de colonisation de la Mitidja, de leurs débuts souvent tragiques, dans des territoires infestés de paludisme, avec le typhus, le choléra, la dysenterie endémiques.

Les pionniers de la colonisation agricole de 1848-1849, suivis des déportés de 1850 et des colons libres des années suivantes, ont peu à peu transformé cette "terre infernale ", comme on l'appelait alors.
Ils n'avaient pas eu la chance de trouver réunis, sous un climat modéré, un sol facile à exploiter, et de l'eau en quantité suffisante pour les hommes, les animaux et leurs cultures.
Leurs efforts furent rudes, à la mesure de la nature hostile, et le succès vint lentement. Cette lenteur, d'ailleurs, n'est pas seulement imputable aux tâtonnements et aux erreurs individuelles ou collectives des colons il serait contraire à la vérité historique d'ignorer les lenteurs de l'Administration de ce temps, qui pesèrent lourdement sur l'avenir de cette colonie agricole. Rien n'était fait de ce qu'elle avait promis.

Les maisons n'étaient pas construites, les rues n'étaient marquées que par des piquets fichées en terre. Les arrivants furent entassés pêle-mêle dans des baraques où la promiscuité rendait la vie douloureuse. Les semences annoncées par l'Etat n'arrivaient pas, le matériel agricole, même l'outillage de jardin, était de qualité plus que médiocre. La viande, corrompue et immangeable, fut supprimée, puis remplacée par de la morue

Cependant - les documents historiques en témoignent - les colons de 1848 n'ont pas plus mal réussi que ceux établis par l'Etat, en Algérie, à d'autres époques.

S'il y eut des défaillants, ils furent remplacés au fur et à mesure.
Quand ils eurent surmonté les mille inconvénients provenant d'un changement de climat, et du bouleversement de leur vie, de leur métier, de leurs habitudes, ils se montrèrent aussi tenaces, aussi travailleurs, aussi économes que leurs devanciers ; ils ajoutèrent à ces qualités un esprit d'initiative et d'entreprise qui les conduisit au succès.

Les épreuves ne leur avaient pas été épargnées : les terribles épidémies causaient l'encombrement des cimetières, les tremblements de terre qui laissaient toutes les maisons en ruines et des dizaines de cadavres sous les décombres, les nuages de sauterelles qui ravageaient les récoltes, apportant avec elles la famine et le typhus; toutes les angoisses et toutes les souffrances, les pionniers les ont endurées de 1848 à 1870 avec une ténacité et un courage indomptables.

Quand l'industrie du crin végétal, de création récente dans le Sahel, fut transportée, en 1869, à El Affroun, le bien-être entra partout: les salaires et les profits améliorèrent la condition générale. Jusqu'à la grande époque de la viticulture, on peut dire que les colons de ce pays ont vécu et prospéré de la production de crin végétal.

Mais le destin d'El Affroun fut définitivement fixé quand vinrent la vigne et le tabac, cultures riches et sociales. L'esprit de collaboration, de mutualité et de coopération fut la force vive et le levier qui donna tout son essor à cette belle région. Comme dans toutes les autres régions agricoles de l'Algérie, cet esprit se manifesta par d'importantes réalisations et créations, parmi lesquelles les associations agricoles méritent la première place.

Assurances Sociales

Cet organisme créé en 1949, assure le service de la Sécurité Sociale dans le secteur agricole de la région. Cette caisse perçoit les cotisations patronales et ouvrières, constitue les dossiers éventuels de ses assujettis et paye les prestations correspondant aux maladies. Elle verse d'autre part un pécule à la naissance et un capital aux ayants droit de l'assuré social décédé

Hôpital-Dispensaire

Celui-ci, tout d'abord infirmerie de quelques lits en 1925, est aujourd'hui un établissement moderne de 118 lits, ayant soigné, en 1955, 791 Musulmans et 90 Européens pour un total de près de 35000 journées de soins.

École Professionnelle

Elle forme, depuis 1933, des ouvriers spécialistes de la motoculture.
Elle a permis à de nombreux Musulmans d'acquérir une instruction technique faisant d'eux des ouvriers qualifiés.

  • Source :Les trois Provinces d'Algérie au Sahara. Père Roger DUVOLLET extrait de " Aux Échos d'Alger"

Recherches généalogiques

Liens externes