« BEN BELLA » : différence entre les versions
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|presente=Un des dirigeants de l'insurrection de 1954 du F.L.N | |presente=Un des 11 (*)dirigeants de l'insurrection de 1954 du F.L.N - Ben Bella vécut en prison 23 années de sa vie. | ||
|fait_marq=Interné en France de 1956 à 1962 | |fait_marq= arrestation suite au détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de l' avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Egypte).Interné en France de 1956 à 1962 | ||
|date_imp=Renversé par BOUMEDIENNE en 1965, il est emprisonné quatorze ans dans le Sud algérien. | |date_imp=Renversé par BOUMEDIENNE en 1965, il est emprisonné quatorze ans dans le Sud algérien. | ||
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Le révélateur a été précisément l'attaque de la poste d'Oran, en avril 1949. Militant de l'OS, responsable de l'Oranie, Ben Bella a été chargé par Aït Ahmed de préparer ce hold-up pour procurer des fonds à l'Organisation spéciale du PPA-MTLD. Le Comité central du parti ne fait en effet pas confiance aux jeunes militants qui estiment qu'il faut aller chercher l'argent là où il est. | Le révélateur a été précisément l'attaque de la poste d'Oran, en avril 1949. Militant de l'OS, responsable de l'Oranie, Ben Bella a été chargé par Aït Ahmed de préparer ce hold-up pour procurer des fonds à l'Organisation spéciale du PPA-MTLD. Le Comité central du parti ne fait en effet pas confiance aux jeunes militants qui estiment qu'il faut aller chercher l'argent là où il est. | ||
En mars 1950, Ben Bella est arrêté à Alger, condamné, au cours d'un spectaculaire procès, à huit ans de détention, non sans avoir profité du tribunal pour tenir d'ardents propos révolutionnaires et nationalistes. En avril 1952, il s'évade de la prison de [[Blida - Ville|Blida]], réussit à gagner Marseille et Paris, où il se cache dans une mansarde de la rue Rochechouart. Puis, via la Suisse, c'est l'Égypte. | En mars 1950, Ben Bella est arrêté à Alger, condamné, au cours d'un spectaculaire procès, à huit ans de détention, non sans avoir profité du tribunal pour tenir d'ardents propos révolutionnaires et nationalistes. En avril 1952, il s'évade de la prison de [[Blida - Ville|Blida]], réussit à gagner Marseille et Paris, où il se cache dans une mansarde de la rue Rochechouart. Puis, via la Suisse, c'est l'Égypte.Se réfugie au FLN au Caire chargé des relations extérieures. Arrété après le détournement de son avion et détenu jusqu'au 18 mars 1962 au Fort Liédot sur l'île d'Aix (France, département de la Charente-Maritime) | ||
Le 9 septembre 1962, Ben Bella déclare: "L'Armée nationale populaire est à Alger, le Bureau politique a triomphé grâce au peuple..." Croit-il vraiment ce qu'il dit? Le 19 juin 1965, l'armée est toujours "populaire", mais le peuple ne bouge pas quand les officiers de l'état-major arrêtent, dans la nuit, le président Ben Bella qui tente encore d'argumenter. "Ne te fatigue pas, Si Ahmed, lui disent-ils, voilà longtemps que tu parles et que nous ne t'écoutons plus..." L'ont-ils jamais écouté? Il leur a servi de marchepied, leur a donné le pouvoir, leur a garanti les prébendes. Décidément, il y a déjà longtemps que la guerre d'Algérie est finie ! | Le 9 septembre 1962, Ben Bella déclare: "L'Armée nationale populaire est à Alger, le Bureau politique a triomphé grâce au peuple..." Croit-il vraiment ce qu'il dit? Le 19 juin 1965, l'armée est toujours "populaire", mais le peuple ne bouge pas quand les officiers de l'état-major arrêtent, dans la nuit, le président Ben Bella qui tente encore d'argumenter. "Ne te fatigue pas, Si Ahmed, lui disent-ils, voilà longtemps que tu parles et que nous ne t'écoutons plus..." L'ont-ils jamais écouté? Il leur a servi de marchepied, leur a donné le pouvoir, leur a garanti les prébendes. Décidément, il y a déjà longtemps que la guerre d'Algérie est finie ! | ||
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Après le coup d'État de 1965, Ben Bella, arrêté en pleine nuit et en pyjama, non autorisé à emporter ses vêtements, en déduisit qu'il allait être rapidement exécuté. Détenu d'abord dans une cave du Ministère de la défense (à l'ancien quartier Rignault, siège du nouveau pouvoir comme la villa Joly était le siège de l'ancien), cette présence souterraine permit au colonel Boumediène de diriger son pouce vers le sol et de préciser énigmatiquement à l'ambassadeur de France, Georges Gorse, puis au représentant du général de Gaulle, Jean de Broglie, que "l'ancien président Ben Bella était à sa merci, sous son talon". Objet d'une surveillance constante, soumis au secret absolu, porte de la cellule toujours ouverte, sous la menace des armes de deux factionnaires toujours muets, Ahmed Ben Bella n'eut personne à qui parler durant huit mois. Assez vite transféré au Château Holden, il connut un régime qu'il appelle lui-même "de tombeau" et qui aurait dû provoquer à court terme la démence. Cantonné dans deux pièces aux fenêtres blanchies à la chaux, surveillé par caméras de télévision et micros, jamais autorisé à se rendre dans le jardin, il eut enfin droit aux visites de sa mère qu'on fouillait méticuleusement, au point de défaire ses nattes, et à qui on imposait en dépit de son grand âge un voyage de trois jours pour lui faire croire que la résidence de son fils n'était pas dans la Mitidja, mais très éloignée d'Alger. | Après le coup d'État de 1965, Ben Bella, arrêté en pleine nuit et en pyjama, non autorisé à emporter ses vêtements, en déduisit qu'il allait être rapidement exécuté. Détenu d'abord dans une cave du Ministère de la défense (à l'ancien quartier Rignault, siège du nouveau pouvoir comme la villa Joly était le siège de l'ancien), cette présence souterraine permit au colonel Boumediène de diriger son pouce vers le sol et de préciser énigmatiquement à l'ambassadeur de France, Georges Gorse, puis au représentant du général de Gaulle, Jean de Broglie, que "l'ancien président Ben Bella était à sa merci, sous son talon". Objet d'une surveillance constante, soumis au secret absolu, porte de la cellule toujours ouverte, sous la menace des armes de deux factionnaires toujours muets, Ahmed Ben Bella n'eut personne à qui parler durant huit mois. Assez vite transféré au Château Holden, il connut un régime qu'il appelle lui-même "de tombeau" et qui aurait dû provoquer à court terme la démence. Cantonné dans deux pièces aux fenêtres blanchies à la chaux, surveillé par caméras de télévision et micros, jamais autorisé à se rendre dans le jardin, il eut enfin droit aux visites de sa mère qu'on fouillait méticuleusement, au point de défaire ses nattes, et à qui on imposait en dépit de son grand âge un voyage de trois jours pour lui faire croire que la résidence de son fils n'était pas dans la Mitidja, mais très éloignée d'Alger. | ||
Les conditions s'améliorent quand meurt Boumediène, à la fin de 1978. Mais six mois s'écoulent avant la décision du transfert en résidence surveillée dans le sud, à M'Sila. | Les conditions s'améliorent quand meurt Boumediène, à la fin de 1978. Mais six mois s'écoulent avant la décision du transfert en résidence surveillée dans le sud, à M'Sila jusqu' en octobre 1980 Exilé en Europe, il revient en Algérie en 1990, vivant aussi en Suisse où il a conservé un appartement. | ||
*Ce portrait est paru dans Le Temps stratégique No 3, hiver 1982-1983.Par Charles-Henri Favrod | *Ce portrait est paru dans Le Temps stratégique No 3, hiver 1982-1983.Par Charles-Henri Favrod | ||
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sur les 11 chefs historiques de la Révolution : 3 sont morts au combat ou en captivité - 3 ont été assasinés par des compatriotes - 5 ont été emprisonnés ou exilés après l'Indépendance. | |||
Version du 6 février 2008 à 06:56
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Ahmed BEN BELLA |
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Grade :' | |||||||||
Date de Naissance : 25 juin 1916 Lieu de Naissance : Marnia Pays de Naissance : Algérie Date de décès : Lieu de décès : Pays de décès : | |||||||||
Présentation :
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Faits marquants :
arrestation suite au détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de l' avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Egypte).Interné en France de 1956 à 1962 |
Dates importantes :
Renversé par BOUMEDIENNE en 1965, il est emprisonné quatorze ans dans le Sud algérien. | ||||||||
Contexte :
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