Débarquement anglo-américain (1942)
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Le débarquement anglo-américain en AFN (nom de code Opération Torch) commence le 8 novembre 1942 au Maroc et en Algérie.
Prémices
L'Afrique du Nord est très importante du point de vue stratégique. Les Américains (USA) cherchent à frapper l'Allemagne nazie de la façon la plus directe possible et non sur des théâtres d'opérations jugés annexes. L'AFN est jugée importante, certes, mais n'est pas jugée objectif prioritaire pour vaincre l'Allemagne. Pour les Britanniques, il n'y a aucun enthousiasme à débarquer en Europe. Alors ? Les anglo-américains tentent la coup pour la première opération amphibie inter-alliée.
Contexte
La chute de la France en 1940 a été durement ressentie aux USA. Roosevelt mènera une politique favorable diplomatiquement à Vichy. La présence du général Weygand à la tête des troupes d'Afrique est un facteur favorable. L'amiral Leahy est nommé le 23 novembre 1940 ambassadeur des USA en France. Ses instructions sonr de se rapprocher de l'amiral Darlan. Les USA considèrent que c'est en AFN que se trouvent les meilleurs éléments de l'Armée française. C'est donc des colonies que viendra un jour la résurrection nationale française. Néanmoins la tâche de Leahy à Vichy sera difficile, les Allemands vont le contrer en permanence. La situation est compliquée par l'invasion japonaise de l'Indochine française en juillet 1941.
Opérations allemandes en AFN
En janvier 1942, l'Afrika korps entame une contre-offensive, favorisée par le passage autorisé de troupes allemandes en Tunisie et des prêts de véhicules ainsi que la fourniture d'essence et de nourriture.
Le second front
La décision est prise en décembre 1941 par Churchil et Roosevelt de tenter en 1942 une opération d'envergure contre l'Allemagne. Il sembla alors prématuré d'envisager un débarquement en France. Le 25 juillet 1942 la décision définitive est prise de débarquer au Maroc et en Algérie avant la fin de l'année.
Si les plages d'AFN n'ont rien à voir avec le Mur de l'Atlantique, la présence de forces françaises en nombre non-négligeable rend les futurs assaillants peu enthousiastes, voire prudents. A la mi-juillet, la décision des anglo-américains est prise de débarquer en AFN dans une opération de grande envergure.
Commando M. W. Clark
En AFN, la population et l'armée sont traversées par des courants de résistance mais ignorent tout de ce qui se décide. Le Général Eisenhower reçoit des informations sur un groupe d'officiers français pro-alliés souhaitant entrer en contact avec les anglo-américains Une mission secrète est envoyée par sous-marin avec débarquement en kayacks près d'une ferme d'Alger le 19 octobre 1942. C'est l'expédition menée par son chef d'état-major , le major-général Mark Wayne Clark. Le 21 octobre 1942, le contact est établi avec le consul des USA à Alger, Ridgeway Knight. Malgré une alerte de la police française, des renseignements précieux sont transmis par des officiers supérieurs français. Sont concernés les ports, la capacité de l'amirauté française, les points de résistance franche possible de l'armée française et ceux où il y aurait un baroud d'honneur. Après un ré-embarquement mouvementé dû à l'état de la mer agitée, le commando regagne Londres par étapes.
Déroulement
Deux cibles principales :
- le Maroc sous protectorat français avec les villes, ports et bases de Mehdia - Port-Lyautey, Rabat, Casablanca (grand port) et Mazagan,
- l'Algérie française (via le détroit de Gibraltar) avec les villes, ports et bases d'Oran, Alger et Bougie.
Effectifs et plan anglo-américain
Trois forces d'intervention ou Task-forces von converger vers l'Algérie et le Maroc.
L'US-Navy avec la Western naval Task force (TF34, amiral Hewitt) abordera le Maroc pour y déposer les 35.000 hommes et 250 chars de la Western Task Force Us Army sous le commandement du Général Patton. Embarqués aux Etats-Unis, ils traverseront l'Atlantique pour s'emparer de Casablanca et Port-lyautey et des villes avoisinantes. La TF34 est articulée en trois groupes :
- Le Northern Landing Group avec 9.000 hommes débarquera à l'embouchure de l'oued Sebou, à Mehdia et Sidi-Taïbi, pour aller vers Port-Lyautey, son port et son important noeud ferroviaire qui dessert l'Algérie. La base aéro-navale fait partie des objectifs de ce groupe.
- Le Center Landing Group avec 19.000 hommes doit s'emparer de la ville de Casablanca, de son port en eau profonde et de son arsenal. L'attaque sera menée latéralement par le port de Fedhala, à 20 km au nord.
- Le Southern Landing Group avec 6.500 hommes et la moitié des chars se portera sur Safi à 200 km au sud de Casablanca. Son port permet la mise à terre de chars moyens, ce qui ne peut être fait ailleurs.
La TF34 dispose en appui aérien d'un grand poravion et de quatre petits emportant :
- 28 avions torpilleurs TBF Grumann Avenger,
- 36 bombardiers en piqué SBD Douglas Dauntless,
- 108 chasseurs F-4F Wildcat.
La Central Naval Task Force de l'Amiral Troubridge a pour objectif Oran et convoie uniquement des troupes de l'US Army pour un total de 39.000 hommes.
La Royal Navy britannique transporte 10.000 soldats US et 23.000 soldats britanniques, tous embarqués en Angleterre. Elle abordera l'Algérie aux alentours d'Alger
Les débarquements et les combats
Maroc
Casablanca
Port-Lyautey
L'objectif des anglo-américains est la base aéro-navale, le port fluvial et la gare de marchandises située sur la ligne de chemin de fer qui va vers l'Algérie. L'accès se fait par le fleuve Sebou (oued Sebou) qui, en temps normal, est navigable quand la marée est haute. De part et d'autre de son embouchure à Mehdia, s'étendent des plages de sable fin, au nord vers Becmeur, au sud vers Sidi-Taïbi. L'embouchure est défendue par des batteries de marine doubles de 280 situées près de la kasbah de Mehdia. La base aéronavale de la Marine Nationale abrite une flottille de bombardement (3F, escadrilles 2B et 3B) de 12 bombardiers Glenn-Martin (9 opérationnels) et une flottille de chasse (1 AC et 2) AC de 25 chasseurs Dewoitine 520 (21 opérationnels). L'armée de terre (Division de Meknès) est représentée par un régiment de tirailleurs marocains (1er RTM) et un bataillon de Légion étrangère.
- Voir article détaillé opérations autour de Port-Lyautey
Algérie
Conséquences
En France
La réaction des Nazis est rapide. La zone non-occupée est envahie le 11 novembre 1942 (opération Anton), par les Allemands et les Italiens. Pour éviter la capture de la flotte française de Toulon, l'amirauté de Vichy donne l'ordre de sabordage. Celui-ci a lieu le 22 novembre. Au moins 235.000 tonnes étaient envoyées au fond.
Plusieurs sous-marins ignorent l'ordre de sabordage, le Casabianca et le Marsouin, ainsi que le le petit baliseur Leonor Fresnel, réussissent à s'échapper et à rejoindre Alger pour reprendre le combat.
La convention d'armistice franco-allemande était devenue caduque. L'opération n'a pas permis aux Allemands la capture de la flotte française, sauf deux croiseurs qui seront renfloués et deux tourelles de canons de 340 qui seront placées en casemates terrestres.
En AFN
L'Armée d'Afrique a repris le combat et défend la Tunisie. Elle sera ensuite ré-armée et ré-équipée en matériel américain. Elle fournira la 2e DB de Leclerc qui libèrera Paris et la 1re Armée française de De Lattre qui débarquera en Provence et libèrera Marseille.
La présence américaine en Algérie et au Maroc permet à ces derniers des tractations secrètes avec le Roi du Maroc et introduit les germes des futures guerres de libération.
Sources
Bibliographie
- Yves Buffetaut, Novembre 1942, la campagne d'Afrique du Nord : Opération Torch, Paris, Histoire&Collection, 1996, 82 p.