Historique El-Goléa - Ville
ALGERIE |
El-Goléa Nom actuel : ? |
Historique |
|
|
Retour Liste des Villes |
Repères géographiques
El-Goléa - indiquée El-Ménia sur tous les panneaux de circulation - est la dernière étape importante avant Tamanrasset située à 900 km à vol d’oiseau. Du ksar pittoresque perché sur un piton on dispose d’une belle vue sur la palmeraie où se niche très discrètement les bâtisses de la petite ville.
Au-delà se dessinent les premières dunes du grand erg occidental qui viennent mourir au pied du plateau.
Passionnant musée tenu par un Père blanc.
Tombe du Père Foucault assassiné au Hoggar, au nord de la ville à proximité d’une église toujours consacrée au culte.
El-Goléa 1874
El-Goléa a été visitée une première fois au mois de septembre 1859 par M. Henri Duveyrier, qui donna, en cette occasion, une preuve de courage au-dessus de tout éloge, en se livrant aux observations astronomiques à l’aide desquelles il a déterminé la position de l’oasis, au milieu d’une foule vociférant contre lui et pendant que la djemâa délibérait s’il devait être mis à mort ou simplement chassé.
El-Goléa se nomme aussi El-Menia et Tahoret ; les Châamba se servent des deux premiers noms, mais ils appliquent le nom d’El-Menia à toute l’oasis, réservant celui d’El-Goléa pour le Ksar (fort) ; le nom de Tahoret n’est guère usité que chez les Imôhag. Il résulterait des renseignements recueillis, qu’El-Goléa, El-Menia, Tahoret peuvent se traduire en français par les mots passage... D’après M. Henri Duveyrier, El-Goléa, El-Menia, nom et surnom de l’oasis, se traduisent en français par la petite forteresse bien défendue (Bulletin de la Société de géographie de Paris, septembre 1815).
D’après M. Parisot, El-Goléa signifie la disette et El-Menia nous sommes sauvés, (Bulletin de la Société de géographie de Paris, septembre 1875).
El-Goléa se compose de trois parties bien distinctes : un Ksar au sommet d’un rocher isolé en forme de pain de sucre, un village nègre au pied, et des vergers de palmiers. Le Ksar est entouré d’une muraille bâtie en grosses pierres, percée d’une seule porte placée dans un angle rentrant, qui constitue, ce que les gens du métier nomment une caponnière ; un puits, placé près de la porte et pour lequel il a fallut creuser le roc à plus de trente mètres de profondeur, assure, en cas de siège, l’approvisionnement en eau de la place ; il n’y a dans le Ksar qu’une seule rue, partant de l’unique porte et allant, formant la vis, aboutir à la casbah ; cette rue est bordée à droite et à gauche de magasins construits à moitié dans le roc et dans lesquelles les nomades enferment leurs approvisionnements, mais où ils ne logent point, Une seule maison du Ksar est habitée ; c’est une grande maison de construction berbère dont la façade principale regarde l’Ouest. Le plan sur lequel est bâti El-Goléa est original ; il rend en même temps la défense de la place facile. Il avait été proposé au seizième siècle par Bernard de Palissy, qui conseillait aux gens de la religion de se bâtir une ville de refuge sur le modèle d’une coquille. Un cimetière arabe entoure la muraille du Ksar, et au pied du rocher se trouve un village occupé par une cinquantaine de famille Berbères ou nègres, tous ayant la peau noire ; c’est ce que l’on est convenu d’appeler la ville basse ; les habitations sont en pisé et peu confortables.
De nombreuses Kouba sont élevées au pied du rocher. Il y en a en l’honneur de tous les saints de l’Islam ; une entre autre est consacrée au marabout Sidi-El-Hadj- Bou-Haous ; elle est de forme carrée, surmontée d’une coupole ovoïdale ; les quatre murs sont garnis extérieurement de petits socles en maçonnerie sur lesquels on a posé des œufs d’autruches. Au Sud du Ksar actuel se trouvent également, sur un piton isolé, les ruines d’un château fort qui peut bien être la plus ancienne construction de l’oasis. Des vergers de palmiers, dispersés sur un espace de huit kilomètres au moins de côté, forment l’oasis qui peut contenir une vingtaine de milliers d'arbres tant palmiers que pêchers, abricotiers, amandiers, grenadiers, figuiers. On cultive aussi dans ces jardins quelques légumes, du blé et de l’orge.
Ces jardins, dont plusieurs sont fort beaux, sont facilement arrosés au moyen de puits à bascule, l’eau étant toujours à un ou deux mètres du sol. A l’Ouest de la ville basse, se trouve une grande place carrée dont les côtés sont formés par des murs de jardins ; c’est là que s’arrêtent les caravanes et que fut retenu prisonnier Monsieur Duveyrier en 1859. Tout auprès est une magnique zaouïa, aujourd’hui abandonnée, appartenant aux oulad Sidi-Cheikh, et où se trouvent des bâtiments importants au milieu de jardins splendides. La population de l’oasis peut se diviser en deux parties : les nomades et les sédentaires. Les nomades sont, nous l’avons vu, des Châamba- El-Menia et quelques oulad Sidi-Cheikh. Les sédentaires appartiennent les uns à la race Berbères,ils ont la peau noire comme les gens du Gourara et d’Ouargla, on les nomme des Rouagha ; les autres, aux races noires du Soudan occidental ce sont tous ou des esclaves ou d’anciens esclaves. Berbères et nègres vivent dans un état complet de dépendance vis-à-vis des nomades. Les sédentaires, libres ou esclaves, habitent la ville basse et se livrent à la culture des jardins, dont le plus grand nombre sont la propriété des nomades : ils parlent tous arabe ; il est possible cependant que l’usage d’un idiome Berbère se soit conservé au sein de quelques familles. L’oasis est traversée par les caravanes des gens d’In-Calah et de Timimoun, qui se rendent au Mzab, et par celles des Châamba qui vont au Tildikelt et au Gourara ; c’est par ces caravanes qu’elle est approvisionnée des quelques objets manufacturés nécessaires à la consommation des habitants.
L’oasis d’El-Goléa est le point le plus méridional du Sahara où le mouton à laine puisse vivre ; après l’on ne rencontre plus que le mouton à poil. Les habitants sédentaires d’El-Goléa n’ont, en fait d’animaux domestiques, que quelques poules et une vingtaine de chèvres. Aussi recueillent-ils soigneusement, pendant le séjour des nomades dans l’oasis, le fumier des troupeaux des Châamba ; il leur sert, avec l’engrais humain qu’ils conservent également, à fumer les palmiers, ce qu’ils font pour chaque arbre au moins une fois tous les trois ans Quoique la population sédentaire de l’oasis soit uniquement composée d’hommes à peau noire, le climat en est fort sain pour les blancs, qui viennent y passer même la saison chaude, ce qu’ils ne pourraient faire à Ouargla. L’eau de qualité excellente se trouve toujours ici en abondance, et l’étendue des terres cultivables y est des plus considérables.
El-Goléa a été aussi un centre important de population ; les indigènes font remonter sa fondation aux Romains, mais l’inspection des ruines ne peut laisser aucun doute à ce sujet ; elles sont toutes d’origine berbère, peut-être contemporaines de l’époque de l’occupation Romaine en Afrique, peut-être même plus anciennes. Quoiqu’il en soit, la tradition a conservé le souvenir du temps où l’on comptait plus de soixante-dix ksours dans cette oasis, habités par une nombreuse population berbère et des sultans de Tahoret, qui avaient une garde de plus de quatre cents chevaux. L’empereur du Maroc, Mouley-Ismaël-Ben-Ali jaloux des richesses d’El-Goléa, a détruit, après trois ans de guerre, toute l’oasis ; c’est à ce moment que les Châamba-Mouadhi vinrent camper sous El-Goléa, et s’emparèrent d’une portion des jardins ; depuis eux et leurs suzerains, les oulad Sidi-Cheikh possèdent cette oasis, qui appartient aujourd’hui nominalement à la France.
Présence française
l'Oasis enchantée
El-Goléa aux 300 000 palmiers n'était, à l'arrivée du Capitaine Lamy en 1891, qu'une misérable oasis à l'abandon. Quelques centaines de palmiers s'espaçaient sur une lieue et donnaient ce qu'ils pouvaient.
Moins d'un demi-siècle après l'occupation française définitive, une palmeraie de trois kilomètres de profondeur sur une dizaine de long, fournit en moyenne 1 500 quintaux de dattes par an.
Ces chiffres disent assez le travail accompli là-bas et qui était loin d'être achevé.
Tout s'y accorde pour que la première vision compose une image-type, difficile à oublier : jardins exubérants de palmiers, d'eucalyptus, d'orangers, où murmurent des jets d'eau au-delà des blanches arcades arabes. Des jardins, ceux de l'annexe et ceux des Pères Blancs qui font croire au paradis sur terre. Des cyprès qui font croire à la Toscane.
Au bout d'une ruelle blanche entre de hauts murs, une base pétrolière.
A l'écart un musée, celui qu'a créé, installé avec ses propres collections, le Colonel Augieras.
L'Hôtel « dal Pia » installé dans d'anciens batiments militaires.
Mission des Pères blancs
en 1893, c'est la fondation d'El-Goléa « dans un abominable gourbi infesté de termites et personne n'est très chaud pour laisser les "roumis" y construire une chapelle », dit le diaire de l'époque.
Pendant le bref épiscopat de Mgr Hacquart (1897-1901), on assiste à une consolidation de la mission : À El-Goléa, les Pères s'installent dans une meilleure maison.
Ils construisent une chapelle au centre de l'oasis et ouvrent une école. Mais les diaires de l'époque font état de l'attitude méfiante des populations.
En 1899, c'est l'entrée des Français à In Salah, à 400 km au sud d'El Goléa et 1300 km au sud d'Alger. Ce qui amène l'installation d'un service de téléphone et de télégraphie qui nécessita 4000 poteaux, qu'il fallut amener de très loin… et 3000 chameaux !
Le tombeau de Charles de Foucauld
Là repose Charles de Foucauld,
le doux Ermite du Sahara, né à Strasbourg en 1858 lâchement assassiné à Tamanrasset, le 1er décembre 1916, par des Senoussistes venus de Tripolaine. Sa tombe est désormais placée sous la garde pieuse et vigilante des Pères Blancs, les vaillants et dévoués moines du désert. Ce modeste mausolée surmonté d'une croix vers lequel la pensée du monde chrétien s'élève déja une grande vénération, sera un jour un lieu de pélérinage où viendront communier dans une même ferveur les admirateurs du Saint Ermite.
Régulièrement désensablé, le tombeau est un peu ostentatoire pour celui qui désira reposer au lieu-même de sa mort.
On sait que pour être béatifié, il faut le voisinage d'une église chrétienne. C'est pourquoi on l'arracha à l'humble tombe voisine de son bordj, où il fût assassiné en 1916, à Tamanrasset, et que son tombeau est près de l 'église des Pères Blancs à El-Goléa.
Le Père Charles de Foucauld a été béatifié sous le nom de Charles de Jésus à Rome le 13 novembre 2005 par le pape Benoit VI
Le lac et le pétrole
Pendant longtemps le joyau d'El-Goléa, l'orgueil de la « perle du désert », fut le lac, un lac artificiel dû à la plus heureuse erreur des techniciens.
Ces savants avaient noté l'emplacement comme favorable à un sondage ; l'eau a bien jailli, mais avec une telle force qu'elle emplit la cuvette en noyant les outils des sondeurs. Un beau lac d'eau claire et douce naquit et des grands roseaux lui firent une immense ceinture. Des tanches y prospérèrent difficilement apportées de France.
Aujourd'hui, le lac lamartinien n'est plus qu'une mare que les techniciens vont faire disparaître en utilisant l'eau pour l'irrigation des jardins.
Mais l'homme avide de gains bouscoula ces images dorées. C'est en 1953 que la C.P.A (Compagnie des Pétroles d'Algérie) obtenait un permis de recherches d'hydrocarbures, dans le Sahara central.
La base d'El-Goléa est un ensemble de vastes hangars, de magasins, d'ateliers. Ici, à l'oasis, voici étiquetées, classées, inventoriées, les réserves qu'elles réclament : tiges, tubes, trépans, générateurs, moteurs, matériel lourd, véhicules, pneus de rechange des extra-lourds au diamètre monstrueux - et dont chacun vaut le prix d'une voiture de petite cylindrée.
En 1968, la France se retira
Recherches généalogiques
- Identifier les actes numérisés aux Archives d'Outre-Mer (C.A.O.M) : 1893 - 1904